05 février 2023

L'intelligence artificielle confrontée à l'utilisation de l'argent liquide

 


« Il est difficile de prévoir l'utilisation future de l'argent liquide, mais de nombreux experts estiment que la tendance est à la diminution de l'utilisation de l'argent liquide au profit des moyens de paiement électroniques, tels que les cartes de crédit et les systèmes de paiement mobile. Cependant, l'argent liquide restera probablement une forme d'argent couramment utilisée pour les petits achats et dans les régions où l'infrastructure pour les paiements électroniques est limitée. » « Il est possible que l'utilisation de l'argent liquide soit réduite au profit des paiements sans contact, mais il est peu probable que l'argent liquide soit complètement remplacé. Les paiements sans contact, tels que les cartes de crédit et les systèmes de paiement mobile, sont plus pratiques pour les achats importants et les transactions en ligne, mais l'argent liquide reste un moyen de paiement fiable pour les petits achats et dans les situations où les paiements électroniques ne sont pas disponibles ou pratiques. De plus, certaines personnes préfèrent toujours conserver de l'argent liquide pour des raisons de sécurité ou de préférence personnelle. »

 

Vu que mon boulot est de gérer des machines qui distribuent de l’oseille, tout ce qui est relatif à l’évolution de l’utilisation de l’argent liquide m’intéresse. Hier soir, j’ai bien rigolé, au bistro, en écoutant une conversation entre petits vieux. Notons bien que je m’en fous : les espèces tiendront bien jusqu’à ma retraite mais il faudrait arrêter de faire des réformalacon.

Comme tout le monde semble prévoir la disparition des espèces j’ai interrogé le nouveau machin d’IA (Chat machin d’Open truc). Très pratique ce machin…

Ce machin n’est pas pessimiste : les espèces vont sans doute continuer à baisser mais ne disparaîtront pas.

 


Il y a néanmoins des raisons d’être optimistes quant à la survie du liquide. Tant qu’il restera des types qui dépensent une partie de l’argent du ménage au bistro, ils refuseront que leurs épouses constatent le nombre de paiement par carte au comptoir en lisant les relevés de compte. Quand les jeunes qui ont largement développé l’usage du sans contact devront passer devant le banquier pour obtenir un prêt immobilier et que le lascar fera en face des réflexions, ils rigoleront moins et regretteront une période…

Il y a d’autres raisons moins avouables : quand les patrons des bistros en question ne pourront plus gagner de l’argent au black, ils ne pourront plus utiliser espèces pour payer les heures supplémentaires (un barman travaille souvent 11 heures par jour, cinq jours par semaine : le payer 55 coûte très cher… et est interdit).

Quand vous ne pourrez plus filer de pièces aux SDF, ils n’auront plus de source de revenus (déjà que la suppression des tickets restaurant « physique » ne joue pas en leur faveur).

On peut aussi s’asseoir sur la morale : mon plombier a déjà passé une douzaine d’heures à tenter de réparer la chaudière (sans réussite). J’aurais peut-être aimé lui refiler 100 ou 200 euros en espèces plutôt que de payer de jolies factures avec la TVA. Je sais, c’est interdit.

 


J’utilise de plus en plus ChatMachin pour des recherches sur Internet car les réponses sont souvent plus sûres qu’avec Google. D’ailleurs, ce géant, déjà confronté à la baisse des recettes publicitaires, risque fort d’avoir des problèmes, prochainement, s’il ne change pas (sans même parler des difficultés avec la justice à cause de la « position dominante »).

Il n’empêche que mes petits vieux du bistro auraient eu des informations erronées ou partielles avec ChatMachin (mes extraits). Google nous apprend que des pays qui visaient le « zéro espèces » à court terme font maintenant machine arrière. En Suède, le « mouvement populaire de réaction, baptisé « Kontantupproret » pour « rébellion en faveur du liquide », fait valoir depuis 2015 que les paiements électroniques ne sont pas adaptés aux personnes âgées, aux malvoyants, ou encore aux immigrants, et qu'ils participent à l'exclusion de cette population. D'autres ont alerté sur les risques de paralysie de la société suédoise en cas de cyberattaque ou de panne électrique généralisée. » Même la Banque de France déclare : « nous ne souhaitons pas privilégier un moyen de paiement par rapport à un autre […]. Nous nous devons d'assurer l'équilibre entre eux avec le même niveau de sécurité et d'accessibilité. Il ne faut pas oublier que nous avons un rôle d'inclusion et les espèces sont primordiales pour la partie la plus précaire de la population française qui est contrainte de gérer son argent à l'euro prêt. » 

BiduleChat est un peu perdu d’autant que, comme pour Google, il faut lui poser la bonne question (je suppose que ses bases de connaissance, en plus, son limiter, et qu’il doit lui-même faire des recherches sur le web – ce qui est évidemment une prouesse technologique).

 


En tant que professionnel des distributeurs de billet, j’ai des informations. Je ne peux pas forcément parler de tout ici (non pas que cela soit confidentiel mais, disons que, je ne sais pas ce qu’il l’est et, au fond, tout le monde s’en fout sauf mes collègues et moi). Néanmoins, il est évident que de plus en plus de commune rurale ont des accords avec des banques ou d’autres opérateurs pour maintenir des GAB dans les campagnes, GAB qui ne seront pas « rentables » pour les banques, par exemple.

Ce que j’appelle « des informations » reste quand même de piètre importance pour les moteurs de recherche et les robots d’intelligence artificielle qui cherchent à présenter des résultats aux andouilles utilisatrices.

En plus, elles sont masquées par des publications plus ou moins mensongères, comme cet article de Numérama basé sur un communiqué de presse d’une grande banque. Le titre est « 9 Français sur 10 paient leur baguette en sans contact avec leur CB ». On apprend à la lecture de l’article que ce n’est pas la baguette qui est concernée mais le chiffre d’affaires des boulangeries, par exemple. Surtout, il y a un gros détail : la banque en question ne peut pas savoir quelle est le montant touché en liquide par ses clients.

En revanche, l’article et le communiqué contiennent des informations très intéressantes (mais le titre est mensonger) comme : « Le paiement mobile, qui n’est pas plafonné, connaît aussi une forte croissance. D’une année sur l’autre, il progresse de 163 % (+ 1 128 % par rapport à 2019) ». Mais quel est l’intérêt de parler d’un pourcentage de croissance pour un truc neuf ? Après tout, avant l’invention de la carte bancaire, il n’y avait pas de paiement par carte bancaire. Ou comme disait Nadine Morano à une époque, en faisant rire la population : « Le vol de portable à l'arraché n'existait pas avant que les [...] ». On avait bien rigolé ce qui ne l’empêche pas d’avoir eu parfaitement raison. Je m’égare (et je défends une poissonnière).

C'est le métier de la banque de communiquer sur les moyens qu'elle met à la disposition des clients pour régler, pas d'être objective.

 


En plus, si j’ai des informations (que j’utilise pour me faire du bien en attendant la retraite), il y en a une « clé ». Ce n’est pas confidentiel, c’est sur les sites web des industriels : les ventes de distributeurs de billets restent importantes et les banques continuent à investir. C’est vous dire qu’elles ne croient pas en la disparition des espèces…

La question est maintenant de savoir comment des outils d’intelligences artificielles et des moteurs de recherche peuvent avoir accès à toute l’information nécessaire et « pondérée » afin d’en sortir un résultat crédible. Après tout, mes clients de comptoir sont assez éloignés des industriels du « cash » mais les journaux font des articles qu’ils pourront vendre et donc intéresser le grand public.

En complément, j’ai « caché » dans ce billet, des informations allant dans le sens de la diminution des espèces, comme le coût de traitement par les banques, ceux liés à la sécurité, la lutte contre le blanchiment d’argent par les autorités et j’en passe.

Je vous invite à adopter, pour tester, la même démarche : utiliser les outils disponibles pour faire des recherches sur des sujets que vous connaissez sans doute mieux que les machines, comme votre domaine professionnel, ou, du moins, vous pouvez plus facilement faire fonctionner votre intelligence pour faire le tri des informations parmi celles qui sont présentées en priorité.

 

Profitez-en pour réfléchir au fait que des imbéciles connaissent mieux un certain nombre de secteurs que vous et apprenez à ne pas faire de raccourcis.

17 commentaires:

  1. Depuis le COVID je n'utilise pratiquement plus d'espèces. Il reste 53 centimes sur mon bureau (et 2 kg de pièces de 5, 2 et 1 centimes). J'ai mis mes 2 CB dans l'iPhone, et hop sans contact , parfois avec la carte elle même quand IOS me joue des tours. Quand je gagnais bien ma vie, je faisais des retraits en espèces assez importants , un jour le banquier "mais vous en faites quoi?" je lui ai répondu que ça ne le regardait pas.

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    1. Je n'ai pas parlé du Covid dans le billet car il a été un accélérateur (ou un "déformateur" du mouvement), d'une part car il devenait plus ou moins dangereux pour les commerçants de toucher les pièces et d'autre part car l'approvisionnement en espèces était plus difficile pendant le confinement.

      Je n'aime pas payer avec le téléphone (sans doute une déformation professionnelle, je ne vois pas d'autres raisons) et je paie beaucoup par carte mais toujours "avec contact" vu que mon sans contact ne fonctionne pas... Et je m'efforce de dépenser beaucoup en espèces dans certains bistros (ce n'est pas toujours évident, par exemple vu ce que je consomme à la Comète ou au 1880 - même si, dans ce dernier bistro, mes notes ont bien baissé depuis que j'ai été malade).

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    2. Et je ne cite pas, dans mon billet, certaines raisons de maintenir les espèces, comme les étrennes aux gamins et autres concierges ou vendeurs de calendriers, les difficultés pour certains vendeurs (comme les associations) pour avoir un TPE... : si tu supprimes les espèces, tu tues les kermesses et tu te fais haïr par tes neveux.

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  2. Résumons tout cela en une formule nette : « L'argent liquide est fait pour être bu. »

    Épicétou.

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  3. Autre "bonne" raison de conserver les espèces.
    Les points de deal ne sont pas équipés de TPE

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    1. Oui et non mais cela explique surtout une partie de la lutte contre le blanchiment qui nous emmerde trop par ailleurs.

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  4. Il y a des églises où on peut donner à la quête en payant par CB sans contact maintenant !

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  5. Arié,
    Dans ton commentaire que j’ai innocemment choisi de ne pas publier, tu dis : « Décidément, votre incapacité lorsqu'on vous interroge sur vos domaines supposés de compétences, qu'il s'agisse d'informatique ou de distributeurs de billets, est impressionnante, à se demander si vous comprenez les questions. Certains de vos rares lecteurs en seraient peut-être capables, mais votre obsession à censurer tous mes commentaires depuis des années n'est pas la moindre de vos pathologies. »
    Comme d’habitude, tu ne comprends rien vu que tes questions ne portent pas sur mes domaines de compétences et sont, comme d’habitude, totalement hors sujet. Je ne censure aucun commentaire mais quand un type chie sur mon paillasson, je vire la merde. Tes questions montrent surtout que tu veux jouer à l’intéressant mais que tu ne comprends rien.
    La première : « 1- La suppression des espèces ne donnera-t- elle pas aux banques ( maintenant toutes privées, je crois, sauf peut-être La Poste ) le monopole de la création d'argent, sous la forme d'accorder un crédit à quelqu'un, crédit qui devra être remboursé avec intérêts, ce qui est bien une création d'argent ? »
    Je ne connais pas grand-chose à la création monétaire mais cela n’a strictement rien à voir avec les intérêts. Cherche « Création monétaire » dans Google (ou Chatmachin) et clique sur le premier lien.
    La deuxième : « 2- En cas de suppression des espèces, les cryptomonnaies ne vont- elles pas les remplacer ? »
    Il n’y a strictement aucun rapport, tu confonds les cryptomonnaies et les monnaies scripturales (par opposition aux monnaies fiduciaires). Je comprends un peu les cryptomonnaies mais pas assez pour en parler. J’avais néanmoins tenté d’en parler un peu ici : http://www.jegoun.com/2022/11/le-metavers-pour-les-nuls.html
    La troisième : « 3- Les espèces ne sont jamais qu'un bout de papier comportant une somme, et signées par un monsieur que je ne connais pas ( avec, autrefois, la mention que j'ai connue " la contrefaçon sera punie de travaux forcés à perpétuité:"), d'où 2 questions subsidiaires ».
    Les pièces de monnaies ne sont pas en papier mais je chipote.
    « 3a-:quelle différence entre les espèces officielles et les cryptomonnaies ? » On va résumer : les cryptomonnaies ne sont pas des espèces officielles, à ce jour (je crois qu’il y a un pays d’Amérique du Sud qui essaie de remplacer sa monnaie par une cryptomonnaie).

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    1. « 3b- quelle différence entre les espèces officielles et les chèques non barrés ( que les banques distribuaient encore dans les années 1960 )et à l'ordre du porteur, sinon que ces derniers exigent la possession d'un compte bancaire où elles laisseront trace de la somme émise, mais pas du destinataire ? »
      Je ne vois pas le rapport avec le billet mais je suppose que tu trouveras des livres de plusieurs centaines de pages pour décrire tout ça.
      « 4- C'est l'État qui a imposé que les distributeurs de billets de toutes les banques soient compatibles entre eux, et qu'on puisse retirer de l'argent d'une banque où l'on n'a pas de compte : pourrait-il encore l'imposer aujourd'hui ? »
      Ce n’est pas l’Etat qui a imposé. C’est le GIE CB (donc une association de banques). Mais je ne sais pas si tu as suivi les actualités au cours des 35 dernières d’années mais l’Etat n’a plus de rôle à jouer dans cette histoire. A la limite, la BCE en a un peu (surtout si elle reçoit des demandes de l’UE, il me semble).
      La compatibilité n’est pas du ressort des banques mais des industriels (de la carte), des instituts de normalisation (auxquels peuvent participer les banques) et des « schemes internationaux » (surtout Visa et Mastercard, dont les banques sont actionnaires, mais qui sont des sociétés indépendantes). Les banques, par contre, ont imposé l’interopérabilité et créé la marque « CB ».
      Mais nous sommes, encore une fois, totalement hors sujet (du moins sauf pour ce qui concerne le rôle de l’Etat hors de sa position de propriétaire de maison mère de La Banque Postale, que tu as confondu, dans ta grande ignorance, avec La Poste).

      Je vais néanmoins résumer : toutes ces raisons font que tu m’emmerdes. Je ne suis pas là pour rendre service aux débiles.

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  6. Dans ta longue réponse, il me semble que les intérêts versés par l'emprunteur ne constituent en aucun cas une création monétaire qui est strictement réservée à la Banque Centrale émettrice.
    D'ailleurs, pour les gros financements, les banques empruntent elles-mêmes à la BC ett obligatoirement engager personnellement au moins 8 % de leurs fonds propres (accords de Bâle) d'où la nécessité des intérêts.

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    1. C'est ce que je dis : les intérêts versés ne constituent pas de la création monétaire. La création monétaire n'est pas réservée à la banque centrale (je conseillais à l'imbécile de faire une recherche Google). Les intérêts ne sont pas une nécessité pour l'engagement des 8% mais pour gagner de l'oseille et payer les salaires.

      On est loin du sujet initial de mon billet. Tu peux me laisser répondre aux commentaires que je ne diffuse d'ailleurs pas. Merci.

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  7. Si il n'y a plus de distributeurs de biftons, comment qu'ils vont faire, les truands qui les défoncent au camion bélier ? Et ceux qui carottent les numéros de C.B. pour faire leurs petites emplettes ? Faudra-t-il que les péripatéticiennes se baladent avec un lecteur de C.B ? ( encore que j'ai ouie dire qu'il y a une quarantaine d'années, les putes de luxes détenaient les "fers à repasser" des C.B )
    Mais dans quel monde vit - on ?
    A.b

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  8. Arié, pour faire suite à ton dernier commentaire, non publié, je te confirme que tu peux mourir tranquille. Même rapidement.

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  9. merci pour ce complément d'information.

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