Etant contre cette réforme des retraites, je souhaite
évidemment qu’elle n’aboutisse pas. Pour ce faire, il y a deux solutions. La
première est que la motion de censure multitout passe. La seconde est que le
Conseil Constitutionnel censure ce bazar. Il y a un numéro
complémentaire : qu’on ait un tel bordel, dans la rue, que le gouvernement
soit obligé de jeter ce texte avec l’eau du bain (ce qui nécessiterait, en
gros, de promulguer le texte puis de faire une loi pour l’annuler, un peu comme
avec le CPE).
Dans l’attente du dénouement, je suis un peu fatigué de lire
n’importe quoi dans les réseaux sociaux.
Tout d’abord, il y a les andouilles de gauche qui disent que
le gouvernement ne respecte pas la Constitution. Pourtant, il en applique les
articles. C’est con. Il y a les mêmes qui argumentent qu’il ne prend pas des
réformes selon les souhaits du peuple ou le programme du président. Ce dernier
point est faux : cette loi était dans le programme de Macron. Le précédent
est crétin : c’est le jeu démocratique qui fait que le texte passe et la
gauche ne s’est pas privée, par le passé, pour s’asseoir sur la volonté du
peuple. Il est un peu facile, pour moi, de citer l’abrogation de la peine de
mort.
Tant que je suis à parler des andouilles de gauche (et du
RN, tant qu’à faire), je vais quand même rappeler que si cette réforme passe,
c’est évidemment parce qu’ils n’ont pas été élus (et je rappelle que j’étais
contre l’alliance « Nupes »). C’est aussi parce qu’ils ont très mal
mené l’opposition (vous pouvez négocier mais c’est pourtant la stricte vérité).
Quant aux andouilles favorables à la réforme, je pense que
cela commence à bien faire les propos du genre « les
gauchistes n’ont jamais rien compris à l’économie, ils l’auront dans l’os quand
les marchés les enverront chier au sujet de la dette. » Je passe le
fait que les gens de gauche ont souvent été bien meilleurs en économie que ceux
de droite. Je ne vais pas, non plus, rappeler que les chiffres en jeu ne sont
pas catastrophiques. Le rapport du COR a montré que la proportion des retraites
resterait de l’ordre de 14% du PIB. Cela est d’ailleurs dérisoire : 14%
des revenu pour donner des sous aux types de plus de 62 ou 64 ans ne devrait
pas nous affoler. Le déficit des retraites devrait faire un ou deux pourcents
du PIB et il n’y a pas de quoi en faire une jaunisse quand on voit le montant
totale des dépenses publiques…
Je vais néanmoins rappeler à ces spécialistes de l’économie
autoproclamés que l’économie n’est pas une science exacte et qu’il nous arrive
parfois des grosses merdes sur la gueule, comme la récente crise sanitaire, qui
fait que l’on se fout totalement de putatifs indicateurs vu que tous les
chiffres risquent d’exploser ! On a encore une banque qui a fait faillite
la semaine dernière et on ne connait pas encore les dommages collatéraux. Aussi
bien, on sera tous ruinés d’ici huit jours…
Je vais leur rappeler aussi qu’ils oublient de prendre en
compte certains éléments comme le réchauffement climatique qui pourrait très
bien bouleverser tout cela mais aussi que les progrès technologiques, comme
l’intelligence artificielle, fait que tous nos équilibres seront foutus en
l’air avant que les gugusses qui entre dans le monde du travail aujourd’hui ne
commencent à faire le décompte de leurs points retraites pour espérer se
bronzer les fesses au soleil.
Par ailleurs, la nouvelle mode, ce matin, est de se faire
peur, dans les rangs de la macronerie, sur le fait que le vote la motion de
censure entrainera l’arrivée de Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon au pouvoir.
Je ne le veux pas non plus mais les risques sont très limités. D’une part, il
faudrait une dissolution et je n’y crois pas ou, si Macron la provoque, c’est
pour se foutre de la gueule des opposants en peau de fesse. Tous les sondages
montrent que les équilibres à l’Assemblée ne seront pas modifiés. Si la motion
de censure est votée, le gouvernement sera obligé de démissionner. Emmanuel
Macron appellera quelqu’un à former un nouveau gouvernement. Ce quelqu’un
pourrait d’ailleurs être Elisabeth Borne…
La motion de censure peut donc être votée et comme, c’est
la meilleure façon de rejeter le texte, elle doit l’être.
En effet, rien n'oblige à dissoudre. Rien n'oblige à changer de 1er ministre.
RépondreSupprimerVoilà. Ils m’énervent tous à prétendre le contraire.
SupprimerSuper billet ;)
RépondreSupprimerMerci.
SupprimerJ'aime bien vos billets en général, mais celui-ci tout particulièrement car pour une fois je suis d'accord avec vous ! Quant à savoir à quoi pourrait ressembler l'assemblée si elle était dissoute, bien malin l'institut de sondage qui pourrait le dire.
RépondreSupprimerLa Dive
Merci ! Des sondages ont tout de même été faits et ne montrent pas de changement (à part une nette baisse du nombre de député LR). Mais comme vous dites, bien malin... Surtout qu'il s'agit de 577 élections "locales" et que faire des sondages significatifs coûterait la peau des fesses.
SupprimerEntièrement d'accord, notamment le point sur le changement climatique qui peut faire en sorte que les problèmes des "jeunes" actuels ne seront pas au moment ou ils auront 64 ou 62 ans si ils ont une retraite à taux plein ou non... mais justement de ne pas se bruler les poils du cul...
RépondreSupprimerQuant à dissoudre ou pas, il semble que le radicalisme (au sens propre du terme) amène l'ensemble des parties à ne pas pouvoir rentrer dans l'ère de la négociation et du compromis. ca promet. Dissoudre pour avoir la même cartographie à l'assemblée, ne risque pas de changer la donne...
C'est pour ça que je ne crois pas à la dissolution maintenant (ça ne changerait rien). Cela étant, je ne suis pas très bon pour les prévisions en cette période (disons que je suis pire que d'habitude...).
SupprimerExcellent article auquel je souscris complètement.
RépondreSupprimerMais il y a peu d'espoir que la motion de censure du LIOT soit approuvée. Il faudrait que près de la moitié des députés LR la vote. C'est peu probable. J'espère me tromper...