J’ai lu que Marion Aubry, la tête de liste LFI aux dernières
européennes, souhaitait une liste unique Nupes aux prochaines, en juin 2024. C’est
d’ailleurs bien de commencer à évoquer le sujet dès à présent. Une rapide
recherche Google montre que ce n’est pas la seule. Néanmoins, la même recherche
montre que LFI veut aussi un rapprochement avec le NPA. On croit rêver !
La vérité est plus simple. LFI ayant une ligne, par rapport
à l’Europe, assez délirante, elle n’est pas capable de faire un bon score à ces
élections. Elle avait fait un peu plus de 6% en 2019, loin derrière les écolos.
Rappelons que, pour qu’une liste obtienne des élus, il faut
atteindre 5% des voix… Tout cela nous prouve quand même qu’il y a des combines
électorales assez amusantes à dénoncer. En reproduisant la Nupes, sur la base du
poids respectifs actuel des formations au sein de l’Assemblée nationale, LFI assure
sa survie.
Si j’étais écolo ou socialo, je me dépêcherais d’avoir des listes par parti, d’autant que le système électoral, purement proportionnel, ne donne pas vraiment l’avantage aux alliances, contrairement aux législatives (et encore…), à part pour ce qui concerne ce seuil de 5%.
Pour ce qui concerne les écolos, ils font généralement un
bon score,
peut-être parce que la gauche radicale n’arrive pas à « fédérer
pour l’Europe », peut-être parce que les électeurs sont, tout de même,
assez internationalistes et, en fin de compte, assez partisans de l’Union
malgré le populisme ambiant et habituel visant à mettre sur le dos de l’Europe
tous les maux de la terre.
En tout cas, ils savent bien que ce n’est pas le Parlement
qui fixe les grandes orientations de l’UE mais bien « le Conseil »,
donc les chefs d’Etat, et, dans une moindre mesure, la Commission, voire la BCE
qui a une structure de gouvernance (comment je parle, moi ?) particulière.
En revanche, j’espère que les électeurs écolos se
rappelleront que, pour les législatifs, les dirigeants d’EELV ont signé un
accord avec LFI, en vue de la création de la Nupes, appelant à ne pas respecter
certaines décisions de l’Europe.
Ca leur ferait les pieds, à tous ces guignols.
Nous allons donc nous vêtir d’un optimisme à toute épreuve
et dire que le reste de la gauche, notamment les socialos, a toute ses chances
au sein de ce bazar. Le PS ne doit pas recommencer l’erreur commise la dernière
fois, à savoir de ne pas présenter de tête de liste en son nom et composée d’inconnus
notoires, si je puis me permettre.
Mais le Parti Socialiste fera des erreurs, tant on sait qu’Olivier
Faure a absolument tout perdu depuis qu’il est à la tête de ce groupuscule.
On pourrait quand même rêver qu’il présente des types avec
une certaine renommée, avec des membres de différents partis républicains,
notamment tous ceux qui sont assez opposés à la Nupes. Ca serait rigolo.
Le plus drôle est tout de même que le parti présidentiel –
du moins un regroupement des différents machins qui composent la majorité – pourrait
être le seul à être composé d’européistes convaincus, surtout si Loiseau prend ses
ailes avant le départ. Il pourrait être en tête, pour peu qu’ils arrivent à passer
dix-huit mois sans faire de connerie en France. LR aurait également tout à
gagner.
Donc on est partis pour une belle foirade.
Dans les réseaux sociaux, il faudrait que l’on reste
vigilant quant aux enjeux de cette élection. Par exemple, le programme de LFI –
donc de la Nupes – n’a aucun intérêt. Outre le fait que ce n’est pas le Parlement
qui décide des textes qu’il va étudier, la probabilité pour qu’un groupe de
type « populistes de gauche » ait la moindre influence est proche de
zéro.
Il faudra que la gauche ne déconne pas. Par exemple, on
parle beaucoup d’un souverainisme ou d’un patriotique économique mais il ne
faudra pas qu’il se fasse contre l’Europe, vu que l’élection est pour l’Europe.
Je vous envoie deux aspirines pour que vous puissiez y
réfléchir.