La condamnation en appel de Nicolas Sarkozy à une peine de
trois ans de prison dont un ferme (avec possibilité de la commuer en l’obligation
de porter un bracelet électronique, ce qui nous empêchera d’imaginer l’ancien
président en prison dans un horrible cachot et devant prendre des douches
collectives avec d’horribles malfrats, ce qui n’aurait, au fond, qu’été
amusant) nous pousse, en ce matin de jour férié, à nous interroger sur les déclins
de la droite dite « de gouvernement », non pas par méchanceté mais
pour comprendre, par rapprochement (que je vais laisser aux lecteurs, pour la
plupart des points), celui de la gauche du même métal…
On pourrait remonter très loin ! Au fond, c’est le fait
d’avoir présenté Giscard en 1974 qui a permis de pousser la gauche à la
victoire de 1981 et donc à l’asseoir dans le paysage en tant qu’autre chose qu’opposant,
mais nous n’irons pas jusque-là. Giscard était d’une grave nullité mais on a vu
pire par la suite. Et encore, je fixe 1974 mais ne faudrait-il pas que je
remonte plus loin ?
On pourrait aussi remonter un peu moins, par exemple, à la
dissolution de 1997, à la présidentielle de 2002 mais ça me fatigue. Surtout qu’il
me faudrait quand même parler de la droite la plus bête du monde, quand elle a
retrouvé le gouvernement en 1986. Je dis : non.
Arbitrairement, je vais commencer en 2007. Nicolas Sarkozy a
été brillamment élu, avec son moderne « travailler plus pour gagner plus »,
balayant l’ère Chirac et avec une grande idée (complètement conne, évidemment) :
ensemble, en travaillant plus, nous pourrons gagner individuellement et
collectivement. Cette très belle campagne lui a permis de gagner haut la main
mais il a bien été aidé par la nullité de son adversaire de l’époque… On ne le
dira jamais assez, d’ailleurs. Ségolène a été désignée candidate du PS par des
militants aveuglés alors qu’il était déjà évident qu’elle ne valait pas un pet
de lapin.
Je dis ça par pure méchanceté mais il ne faudrait pas que la
gauche recommence à mettre en avant des personnages qui sont rejetés par les Français.
Le déclin a commencé immédiatement. Nicolas Sarkozy s’est
entouré d’une bande de tartuffes, tels que Nadine Morano ou Frédéric Lefebvre
qui ont vite été exaspérants et ont enlevé le brin de crédibilité que pouvait
avoir le gouvernement de l’époque. Je cite deux personnes mais ils sont
nombreux (la particularité de Lefebvre est qu’il a bien changé par la suite mais
n’est plus là, alors que l’autre est toujours aussi gourde et reste dans l’équipe
dirigeante du parti).
Nicolas Sarkozy a ensuite manqué de chance avec la crise de
2008 qui a ruiné une partie de ces espoirs de remettre le pays en route grâce
au travail. Il l’a en outre très mal gérée (mais on s’en fout, je ne suis pas
là, aujourd’hui, pour donner mon avis sur la politique). Il ne pouvait pas
revenir au top au niveau du social ou de l’économie, alors il est venu sur l’international
et les sujets de fonds de la droite. Il a prononcé au moins deux très mauvais
discours, ceux de Grenoble et de Dakar, puis il y a eu les printemps Arabes
avec les mauvaises actions de la France, notamment en Lybie. Il a fait un tas d’autres
conneries. Le mal était fait. Il n’a pas été réélu, en 2012. Aucun autre président,
depuis, n’est issu de ce grand parti de droite qui n’a jamais retrouvé le
gouvernement.
Ce grand parti a été abandonné de 2007 à 2012. Il n’avait même
plus de président. Au moins, sous Hollande, le PS avait des chefs. Certes, des
grosses quiches.
Après, ce sont les militants qui ont fait des grosses
erreurs. Par exemple, Jean-François Copé a été élu à la présidence face à
François Fillon dans un bordel sans nom (rappelez-vous ces députés de droite qui
n’a rien à faire à la tête d’un grand parti vu que sa notoriété était vraiment
nulle. C’est bien un truc de militants, ça, ne pas se rendre compte de l’image
de leurs cadres à l’extérieur et élire des pizzas (ras le bol, des quiches) par
suivisme de magouilles internes…
Cela a été tellement le bordel que ces ânes ont fait en
sorte que Nicolas Sarkozy reprenne les rênes alors qu’il était déjà grillé. C’est
un peu comme si François Hollande avait repris le PS vers 2020 (j’ai toujours défendu
le gars mais, au moins, je n’ai jamais milité pour son retour). C’était très
con d’autant que le parti avait différentes personnalités de premier plan
pas encore cuites, notamment trois anciens premiers ministres (Jean-Pierre
Raffarin mais qui n’a sans doute pas le charisme et surtout Alain Juppé et
François Fillon). Il y avait également d’autres types à qui on aurait pu
prédire un bel avenir (et ce n’est pas fini), comme Xavier Bertrand et,
pourquoi pas, Laurent Wauquiez (même si j’ai toujours eu du mal avec ce type).
Je passe la suite, le changement de nom du parti (mais
quelle erreur !), la primaire délirante (surtout à cause de la présence de
Nicolas Sarkozy qui a empêché le plébiscite d’un des deux autres) et, bien
évidemment, les ennuis de François Fillon pendant la campagne. Comme je dis
souvent : on est peu de choses… Après la présidentielle de 2017, le parti
a été très mal géré avec, tout d’abord, la présidence de Laurent Wauquiez (je
viens de donner mon avis sur ce type) puis de différentes quiches qui n’ont
évidemment pas la carrure pour aller plus haut.
Vous allez me dire que, dans tout ce bordel, je mets en
avant les personnes et pas les idées ou les projets (sauf entre 2006, en gros,
et 2010, parce qu’il y avait la personne). Vous avez entièrement raison et je
confesse que c’est très mal mais ce sont bien pour des candidats que les
électeurs votent. Ce sont les candidats qui tirent les partis !
Prenons, LFI, c’est bien la présence de Jean-Luc Mélenchon
qui a fait que la gauche radicale sorte de son trou, depuis 2012 ! Et cette
gauche, en général, est encore en train de se vautrer. Nous avons des bisbilles
à la tête de LFI et un successeur annoncé (surtout par les médias et lui-même),
François Ruffin, qui n’est évidemment pas le bon candidat.
Certains vont se demander pourquoi je dis « évidemment ».
Je vous laisse imaginer ce que pourrait faire un Ruffin à la tête d’un parti,
lui qui a toujours agi dans con coin et qui n’aime sans doute pas les « jeux
d’appareil » ? Ensuite, c’est con à dire mais, par exemple, il n’a
pas la tête d’un président… Vous pensez réellement qu’un Xavier Bertrand aurait
pu tenir un parti puis être élu Président de la République ?
Et si vous ne comprenez pas ce « évidemment », rappelez-vous Ségolène Royal ?
Tiens ! Marine Le Pen a déjà préparé sa succession… C'est con de penser qu'une gifle à son épouse ait grillé Adrien Quatennens et qu'il reste des imbéciles, au parti, pour lui taper dessus.
Je vous interdit de commenter qu'il aurait pourtant bien fait un bon roux de secours.
C'est toujours amusant d'observer que ça ne marche pas toujours très fort dans le camp d'en face. Quoiqu'attaché à la droite, les quelques exemples que vous avez pris pour servir d'épouvantail à vos commensaux de gauche sont assez bien choisis et vous auriez pu enrichir votre collection de quelques têtes à claques supplémentaires.
RépondreSupprimerChez mes amis de droite, votre reflexe de choisir quelques ânes bâtés dans le camp d'en face pour servir de contre-exemple à ce qu'il faudrait faire est assez rare. Au contraire, beaucoup ont des yeux de Chimène pour vos héros et me disent, "Ne soit pas aussi catégorique (certains vont jusqu'à dire aussi c..), regarde à gauche, eux au moins ils savent s'unir pour gagner". Depuis que je lis votre blog, cette réflexion provoque chez moi un sourire amusé ...
La Dive
Surtout qu'on pourrait trouver un bon titre pour un billet de blog. Genre Quatennens ou d'école.
SupprimerEn plus, les militants sont souvent des ânes. En 2011, à gauche, ils ne juraient que par DSK qui avait toutes les qualités pour être candidat et, sans doute, en suite, pour être président. Pourtant, il n'aurait sans doute pas gagné la primaire car les gauchistes l'auraient trouvé trop libéral et auraient voté pour Hollande, quand même... Alors qu'ils ont reproché, ensuite, à Hollande, d'être libéral.
SupprimerIl faut un sacré recul.
Je vais arrêter de troller mes propres billets, moi.