L'environnement et la faute européenne d'Emmanuel Macron

 

Le début du mois de mai n’est pas exemplaire pour illustrer le réchauffement climatique mais les experts restent très pessimistes. La plupart des climatosceptiques ne vivant pas dans un canton pacéen finissent même par la mettre un peu en veilleuse, c’est vous dire. Emmanuel Macron, notre président adoré, a encore dit une belle bêtise en appelant à une « pause » dans la réglementation environnementale européenne.

Il nous rappelle franchement Sarkozy et son « l’environnement, ça commence à bien faire. » La droite européenne, d’ailleurs, est la première à soutenir un ralentissement. Nous ne sommes pas neuneus et nous voyons bien leurs objectifs. En gros, tant que des pays tels que la Chine, l’Inde ou le Honduras Congolais continueront à produire à moindre coût car ils n’ont pas nos contraindre, on aura du mal à sortir du tas de fumier dans lequel on s’est benoitement enlisés.

 

A la décharge de ces droitards extraterritoriaux ou pas, l’UE a fait de belles conneries dans ses normes environnementales, comme la normalisation des câbles de chargeurs ou l’arrêt de moteurs thermiques. On ne va pas en débattre ici, ce qui est bien dommage, je le conçois, mais je n’aime pas être hors sujet de mes propres billets. Je vais quand même résumer ma pensée : l’Europe devrait imposer des normes, par exemple en termes de « dégagement minimum de CO2 », mais surtout pas des processus technologiques. C’est au marché de le faire… Ce n’est pas simple et, à gauche, on n’aime pas le marché. Mais, au fond, Apple pourrait bien faire des téléphones sans câble et préférer des systèmes de communication par Wifi et des chargements par dispositifs à induction.

Dès 2024, ils devront mettre des USB dans les iPhones alors que, aussi bien, en 2026, ils vendront des téléphones sans câble. On peut même imaginer sans trop de mal que les iPhone serviront de batterie pour les casques connectés (qui, s’ils embarquaient une batterie, serait trop lourds pour vos modestes oreilles, sauf pour le Prince Charles qui a déjà du poids sur la tête et des grandes oreilles).

Pour ce qui concerne le thermique, de toute manière, le pétrole deviendra trop cher… Mais pourquoi empêcher les industriels de faire des progrès et de produire des machins thermiques non polluants ?

En résumé, il ne faut pas que les mesures Européennes soient « antiprogrès ».

Notons que les deux exemples dont j’ai parlé sont typiquement antilibéraux. Quand notre gauche critique « l’Europe libérale » c’est bien à mourir de rire.

 

L’intérêt de l’Europe serait bien de pondre des normes communes à tous les états membres afin que leurs industriels puissent avoir les mêmes contraintes : si certains pesticides sont interdits en France pour protéger notre environnement, ils devraient être interdits chez nos voisins, d’une part, évidemment parce que s’ils sont nuisibles chez nous, ils le sont chez les autres, et, d’autre part, pour que nos voisins, en l’occurrence leurs agriculteurs, ne puissent pas nous concurrencer et ruiner les efforts de nos paysans.

C’est quand même ce qu’on pourrait appeler, pour se foutre de la gueule des libéraux et des antilibéraux, de la concurrence libre et non faussée. Parce qu’imposant les mêmes contraintes.

En outre, l’intérêt de l’Europe – via sa taille – devrait être aussi d’imposer des normes à ses frontières (et pas aux nôtres, n’en déplaise à nos patriotes en culotes courte, pour les deux manches, droite et gauche) pour obliger les autres pays du monde de s’adapter à nos contraintes et, en fin de courses, se les imposer eux-mêmes par ricochet.

Je suis un doux rêveur mais peu importe. Emmanuel Macron a fait une faute grave avec ses propos, d’autant que nous avons des élections européennes dans un an. Il ferait mieux de vendre l’Europe plutôt que de dire qu’elle nous emmerde.

De même que EELV a fait une grosse connerie quand ils ont signé l'accord pour la Nupes en précisant qu'on pouvait s'asseoir sur les décisions communautaires (et je vais faire du hors sujet : pour se rattraper, ils auraient bien intérêt à faire des listes indépendantes pour les européennes).