31 juillet 2023

Taper contre mon camp ?

 


L’expression « Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent » vient de Camille Desmoulin et a été reprise par Edgard Faure. Je pourrais la reprendre à mon compte tant mon positionnement politique est constant (alors que Faure est passé du Radical-Socialisme au chiraquisme, tout de même) depuis plus de 35 ans. Disons qu’il se situe au centre gauche, proche de la majorité du parti socialiste des grandes années (disons de sa création à 2017) même si je ne me revendique pas socialiste (je ne suis pas pour la suppression de la propriété des moyens de production et d’échange mais ne jouons pas sur les mots – les mots ont un sens). Je préfère les expressions « socdem » ou « centre gauche ».

Quand j’ai commencé à fréquenter des militants socialistes en dehors de mon cercle d’amis proches, à savoir dans les réseaux sociaux, notamment via les blogs, j’ai été très surpris de voir comment ces andouilles arrivaient à s’engueuler pour des broutilles. J’ai été réellement estomaqué, plus tard, à partir de 2017, quand j’ai vu une partie de ces copains devenir proches de la gauche radicale presque à l’opposé de ce qu’ils pensaient auparavant…

Que l’on fasse la campagne de quelqu’un avec qui on n’est pas proche, est une chose, si on considère qu’il est le seul à pouvoir gagner. Le défendre en permanence par la suite me semble surréaliste, surtout quand il faut taper sur ceux qui représentent nos « proches d’antan ». Vous me répondrez que seuls les imbéciles ne changent pas d’avis ce qui ne m’empêche pas de me sentir droit dans mes bottes, comme disait Juppé.

 


Ces anciens socdems ont entrainé avec eux une partie des socialistes, voire tout le parti si l’on considère que le premier secrétaire est bien dans cette mouvance. Il n’empêche qu’ils n’ont pas entrainé les électeurs avec eux. Au premier tour de 2012, l’ensemble des candidats de gauche réunissaient 43,75% des électeurs. En 2017, ce chiffre était tombé à 27,67 pour rebondir à 31,92 en 2022. Si on considère que nous étions à 36,44 en 2007, on peut relativiser la chute mais les années précédentes sont plus constantes : 42,89 lors du funeste 2002, 40,59 en 1995, 44,95 en 1988, 46,82 en 1981, 44,94 en 1974… Un score « normal » serait donc entre 42 et 45% pour la gauche (à un premier tour de présidentielle). On va dire 43,5. La gauche a perdu 11,5 points…

Pour ce qui concerne ces idiots de pourcentages, vous allez me dire que je radote. Un bon rappel ne nuit pas mais si on en revient au « ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent », j’aurais tendance à penser que les électeurs ne bougent pas mais que la girouette est forcée par des militants politiques perdus.

 


Si ça peut vous rassurer, j’étais dans « le camp du bien » à chaque élection, y compris 2022, mais pas 2017. A une époque, on accordait le bénéfice du doute à Emmanuel Macron. Et l’on peut penser qu’une grande partie de mes 11,5 points est restée en faveur de l’actuel président.

Dans son dernier billet, Denis évoqué trois personnalités qui pourraient faire gagner la gauche. Pour l’un d’entre eux, il dit qu’il « peut aussi capter des voix auprès de mes ex-camarades de la gauche de droite, qui ont toujours cette faculté à jouer contre leur propre camp comme en 2007. »

Il a parfait le droit de penser que les 11,5% sont de droite. Avec les 6,5% (pour aller de mes 43,5 à 50), il doit quand même réagir que la gauche a besoin de 18% d’andouilles de droite pour gagner. Il faudrait respirer un peu. En outre, il met mon blog en lien pour signaler ceux qui jouent contre leur propre camp.

Tout d’abord, pour en revenir à 2007, j’ai fait la campagne de Ségolène Royal mais à reculons. On pourra difficilement me reprocher de ne pas avoir joué le jeu. Il n’empêche que Mme Royal avait comme slogan « l’ordre juste » et au programme l’encadrement des mineurs délinquants par des militaires. Ce ne sont pas franchement des marqueurs de gauche. C’est peut-être bien elle qui a tapé contre son propre camp. La victoire de Nicolas Sarkozy était probablement inéluctable mais pas les « 36,44 »% et le score de François Bayrou (18,57) a plusieurs explications possibles comme un rejet des positionnements franchement à droite de Royal.

Qui joue contre son propre camp ?

 


Avant de savoir si je joue contre mon propre camp, il faut définir mon propre camp, celui dont au sujet duquel je me vantais de ne pas avoir bougé d’un iota depuis plus de 35 ans. Il était dans les 31,92% de 2022 mais pas dans les 27,67% de 2017. Ca donne une idée. Tout cela ne veut évidemment pas dire grand-chose. Disons que me trouve dans le tiers le moins à gauche de la gauche.

Si je ne joue pas le jeu de mon camp, c’est uniquement à la marge. En 2022, j’ai voté communiste car je pensais que la candidate de mon camp ne pouvait pas gagner. En 2017, oups !, je pensais que Macron était de mon camp. En 1988 (je ne parlais pas des 35 ans au hasard, c’était ma première participation à une présidentielle), j’avais voté Juquin parce que la présence du gros candidat de mon camp ne faisait aucun doute (comme en 2002, me direz-vous, je n’avais d’ailleurs pas voté).

La gauche radicale telle qu’elle est devenue n’est clairement pas mon camp, par contre. Un camp politique est d’une part « un programme » mais aussi politique visant à acquérir le pouvoir. La gauche radicale actuelle n’est plus du tout dans cette logique. Je peux donc taper dessus sans le moindre remord.

Dans ce « qu’elle est devenue », il y a une part de communautarisme, qui passerait sûrement pour étant à la marge pour nombre de militants mais pas pour moi. Il y a une autre base sur la détestation des institutions. Elle semble peu importante pour beaucoup. Je conçois bien le fait que mes camarades aiment bien les propositions politiques mais cela ne suffit pas. Il y a en outre des points du programme que je rejette totalement (je parle beaucoup du nucléaire, par exemple, et je considère que le rejeter n’est pas du tout écologique en regard des émissions de gaz à effet de serre ; je n’ai peut-être pas de leçon à recevoir pour ce qui concerne la défense de l’environnement).

 

Avant de savoir si je joue contre mon propre camp (bis), il faut savoir ce qu’on appelle taper. Je communique essentiellement avec mon blog où chaque billet est lu seulement par quelques petites centaines de lecteurs, mes comptes Twitter où chaque tweet du plus gros compte est « affiché » auprès de 60 à 100 personnes et mon compte Facebook, confidentiel comme tous les comptes Facebook (j’ai en mémoire le fait que chaque publication de petits comptes est lue par 35 personnes et la plupart des gens qui passent par chez moi le font pour lire mes histoires de bistros).

Je n’appelle pas cela « taper »…

 


Denis fait le billet que je citais au sujet des personnalités qui pourraient faire gagner la gauche. Il parlait de Ségolène Royal (voir mon extrait ci-dessus). Cela m’a amusé. Surtout que comme girouette, elle se pose bien là.

Il parle aussi de François Ruffin. « Faible sur les questions environnementales, économiques et internationales, il lui reste 4 années pour se donner une stature présidentielle. » Et c’est moi qui tape sur mon camp ? Mouarf.

Et il retient Arnaud Montebourg en expliquant qu’il n’aura pas le soutien des écologistes à cause de ces positions sur le nucléaire. Il parle surement des purs militants écolos mais en aucun cas des électeurs bienveillants qui s’inquiètent réellement du réchauffement climatique et de l’approvisionnement en électricité…

 


Enfin, s’il est de bonne guerre de faire des prédictions sur les futures personnes qui pourraient nous représenter à une prochaine élection, surtout qu’on a peu de choses pour se donner espoir, je me demande si ce n’est pas un peu taper contre son camp d’omettre les autres camps. En 2027, Emmanuel Macon ne sera pas candidat. Il est probable qu’il sera remplacé auprès ce ces espèces de centristes par Edouard Philippe, Gérard Darmanin, Bruno Lemaire ou quelqu’un comme ça. C’est-à-dire quelqu’un de bien à droite.

Dans ces circonstances, il y a un boulevard pour le centre gauche… Qualifier celui qui reste le candidat le plus sérieux de cette « catégorie » de « Un personnage insipide qui devrait penser à se reconvertir en majordome pour compléter sa retraite de 1er ministre » est bien taper contre son camp surtout que la reconversion en secrétaire général de sous-préfecture serait plus adaptée.


Enfin, l'élection des deux derniers présidents de la République était-elle prévisible quatre ans avant l'échéance ? Et en 2002 ? Et en 1981, ce n'est pas plutôt Rocard que l'on voyait. Mais c'est bien en 1977 que Mitterrand a rejeté le programme commun. Mais je suis hors sujet.

 

C’est amusant qu’il reste deux blogs politiques de gauche actifs, dans mon entourage, mais ça limite les blogowars. Au moins, Desmoulins aura gagné une image en haut d'un billet de blog. Et je n'ai pas oublié Juquin.

28 juillet 2023

Pompé par les bassines


 

Un de mes potes me faisait remarquer, dans Twitter, que je tapais beaucoup sur LFI dans les réseaux sociaux. Devinez qui ! Comme il semblait me demander de me justifier, je lui disais ce que je répète souvent, ici : ils font perdre la gauche. Il m’a rétorqué que c’était Hollande, Valls et Cazeneuve qui faisaient perdre la gauche.

On pourrait se le renvoyer dans la gueule pendant des décennies et j’ai souvent argumenté à ce sujet dans le blog. Par exemple, les trois lascars ne se présentant pas aux élections nationales depuis un bout de temps, on peut difficilement dire qu’ils font perdre la gauche. Ou alors, en ne se présentant pas.

Il n’empêche que sa réponse suivait un tweet de ma part où je me moquais de Mathilde Panot, ma députée, présidente du groupe LFI à l’Assemblée Nationale, qui avait dit « Crise de l’eau : savez-vous d'où viennent les méga-bassines ? Elles sont l'héritage de Pinochet au Chili. La question de l'eau est l'enjeu du XXIème siècle. Cela fait des années que nous alertons sur la sécheresse qui frappe actuellement notre planète. »

 


Elle a raison au sujet des enjeux, probablement (surtout qu’il faut de l’eau pour faire de la bière), mais ça ne l’autorise pas à raconter d’aussi grosses bêtises. Les retenues d’eau, dans le monde, datent fameuses bassinent, existent a priori depuis peu de temps après l’invention de la pompe ou du siphonnage, soit des milliers d’années. A quoi servait la fameuse vis d’Archimède, par exemple ?

Je vous invite par ailleurs à chercher sur internet des reportages sur la gestion de l’eau du temps des romains, des aqueducs et tous ces machins. D’ailleurs, l’eau était souvent Pompée, si je puis me permettre. Je suppose que les écolos de l'époque trouvaient abominable de détourner de l'eau...

Je dois avouer que je ne connais rien à l’histoire des bassines mais une simple recherche sur Google avec le mot « bassine » donne, en deuxième position (la première étant destinée aux bassines « de nos cuisines), des informations sur les « retenues de substitution ») des informations sur ces bassines en disant qu’elles furent monnaie courante dans l’Espagne des années 50, plus de vingt ans avant l’arrivée de Pinochet au pouvoir.

Madame Panot confondrait-elle Pinochet et Franco ?

 


La question, dans mes éternels propos « anti LFI » ne porte pas sur le fond. Tant qu’un ingénieur hydromachin ne m’aura pas expliqué en quoi les bassines pourraient vraiment être bonne pour l’environnement, je continuerai à trouver idiot de pomper de l’eau en profondeur pour la mettre dans des machins d’où elle pourra s’évaporer tout en acceptant d’étudier cela zone géographique par zone géographique.

Je n’y connais rien et, comme sur de nombreux sujets, on trouve des spécialistes sur la toile. Dans un récent billet au sujet de Twitter, je racontais comment j’avais été insulté par des fanatiques ukrainiens (se trompant sur mon opposition à leur pays, peu importe). Un d’entre eux a constaté mon profil Twitter où, comme description, je n’ai que « expert en expertises » sans y voire le moindre second degré.

 


Mais, quel que soit le fond politique, je ne supporte pas quand les arguments partent de carabistouilles. Ce qui était le cas du tweet de ma députée. C’est néfaste et ça fait perdre toute crédibilité aux arguments. Et si LFI peut légitimement raconter n'importe quoi, je supporte assez difficilement qu'ils entrainent mon camp dans leurs bassines. En grande pompe.

Néanmoins, je dois avouer que j’ai une autre raison de taper sur LFI : ça m’amuse.  

27 juillet 2023

Mélenchon, ce looser électoral

 


Depuis la création de la Nupes, je dis dans ce blog que c’est une mauvaise stratégie électorale. J’avais – et j’ai toujours – deux arguments essentiels. La premier c’est qu’une totale union de la gauche n’a jamais permis de gagner des élections nationales dans les cent dernières années (je ne suis pas remonté plus loin, mais cela inclus bien le Front Populaire, contrairement à ce que disent beaucoup de défenseur de cette alliance). Le deuxième est qu’une personne opposée à une des composantes ou des volets du programme (comme moi avec le nucléaire) ne votera jamais pour un candidat la représentant. Un élément de preuve pourrait être apportée par les récents sondages pour des présidentielles (le cumul des candidatures diversifiées de gauche fait un tiers de voix en plus qu’un candidat unique).

Cette stratégie est portée par Jean-Luc Mélenchon mais il n’a été élu qu’une fois en son nom propre dans toute sa carrière : c’est donc un mauvais stratège.

La seule fois était en 2017 à Marseille, dans une circonscription acquise à la gauche, dans une période d’extrême faiblesse des autres formations de gauche dans l’élection présidentielle qui a précédé alors qu’il avait eu une très bonne exposition pendant la campagne correspondante. Cela étant, il avait été parachuté. Auparavant, il avait été élu (sur un scrutin de liste) en région parisienne. Il me semble qu’il habite Paris et sa présente candidature était dans ce qui est devenu les « Hauts-de-France ». On ne peut donc pas dire que cette seule victoire est due au mérite…

Pour être objectif, il avait été élu deux fois Conseiller général mais ce n’est pas une élection nationale.

 


N'allez pas voir une critique de la personne, je me limite à la stratégie. Pour le reste, il est un excellent orateur, je partage ses positions et c’est, cerise sur le bateau, le seul leader politique à avoir pu me convaincre au sujet de la politique migratoire dans un discours.

Parmi ces erreurs de stratégie, il n’y a pas que ces histoires électoralistes. Il y a une posture qui le fait passer pour étant en marge de la République, à la limite du clientélisme. A un niveau électoral, le résultat est mortel si je puis dire : en qualifiant la loi sur les conditions d’usage par la police de « permis de tuer », il se met fatalement une partie de la population à dos. A un niveau programmatique, il y a ce dont je parlais plus haut, le nucléaire, qui est rédhibitoire pour certains. Notre Méluche gagnerait à mettre un peu d’eau dans son vin s’il veut que sa formation arrive au pouvoir et arrive à mettre en place une large partie de son projet.

On pourrait aussi parler de guignolades diverses comme le slogan de la Nupes aux législatives qui visait à proposer aux électeurs de voter pour Mélenchon comme premier ministre.

On peut discuter de la justification de ces points, la nécessité de changer la loi pour l’usage des armes par les forces de l’ordre, le nucléaire… Il n’empêche est que la vérité est que cela fait fuir les électeurs.

 


La gauche n’oublie jamais de s’indigner. Il y a eu, il y a quelques jours, le bordel autour du chef de la Police nationale Frédéric Veaux, soutenu par le préfet de police de Paris, Laurent Nunez. Il a dit : « qu’avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison. » Certains ont prétendu qu’il contrevenait à la séparation des pouvoirs (ce qui est n’importe quoi, il n’a pas envoyé la police pour libérer le type) et au devoir de réserve (ce qui est aussi n’importe quoi : il n’aurait pas respecté le devoir de réserve, par exemple, s’il avait dénigré son institution). En fait, il y a deux aspects qui auraient dû être pris en compte. D’une part, il y a la présomption d’innocence et le fait que cela s’applique à tout le monde : on n’a pas à mettre en prison un type qui ne présente pas spécialement de danger tant qu’il n’a pas été jugé. D’autre part, il y un chef qui défend un subordonné mis en cause par la justice pour des actions faites dans le cadre de son métier. C’est un peu la moindre des choses. Voir des gens de gauche expliquer qu’un patron ne devrait pas défendre ses subordonnés est assez rigolo, tout comme, d’ailleurs, ces histoires d’arrêts de maladie.

On peut évidemment en discuter mais ce n’est pas l’objet de mon billet. Cependant, il y a plus des trois-quarts des Français qui soutiennent la police selon les sondages. Aller contre trois quarts des électeurs quand on aspire à gagner des élections nationales n’est pas très fin.

Et si Jean-Luc Mélenchon (c’est quand même l’objet de mon billet…) avait le moindre sens politique (autre que révolutionnaire…), il aurait sifflé la fin du match. Ce n’est pas le tout de voir ses proches se parler entre eux dans Twitter… Ca ne fait pas un victoire.

Et, en fin de compte, c’est Nunez qui l’a sifflé en appelant ses troupes à se calmer. Il a fait son job.

 

Il y a eu des élections, récemment, en Espagne. Je ne sais pas où ils en sont de la constitution d’un gouvernement, mais elles ont montré que la gauche pouvait gagner. Et Olivier Faure l’a tweeté : « Nous venons de vivre une élection législative en Espagne qui devrait nous inspirer. Le @PSOE, le PS espagnol, et @sumar, la gauche radicale, sont alliés dans une coalition au gouvernement et sont partis chacun sous leurs couleurs aux élections législatives. »

Non seulement il a parfaitement raison mais, en plus, c’est purement factuel.

 

Jean-Luc Mélenchon lui a répondu : « Olivier Faure raconte des histoires. Le système électoral espagnol est complètement différent. À l'heure du danger, de tels conseils sont désastreux. »

Il ment. Point. Olivier Faure n’a pas raconté des histoires mais relaté la vérité. Et il n’a pas prodigué de conseil. Le système électoral est effectivement différent et l’on pourrait en discuter mais, au fond, vous connaissez ma position. Si le scrutin était « de liste », chez nous, la gauche, par sa diversité, aurait plus d’élus et donc plus de facilité à participer à un gouvernement.

 


Toujours est-il que je ne pense pas qu’il soit très judicieux d’envoyer un tel boulet dans la tronche du chef d’un parti politique, celui à gauche qui a le plus d’élus locaux, qui le soutien, alors que seuls à peu près la moitié des membres soutiennent le chef en question quand il souligne une stratégie gagnante, proche de celle souhaités par ses opposants internes.

Olivier Faure a fait de la politique. Jean-Luc Mélenchon a voulu le torpiller.

Il ne sait faire que ça et la majorité des socialistes ne l’oubliera pas. Notamment vu que les prochains scrutins sont plus favorables au PS qu’à LFI.

 

Ou alors Mélenchon a voulu sauver le PS. Gloire à lui.

Notons par ailleurs, pour rebondir sur mon avant dernier billet, c'est encore un type de la gauche radical qui tape sur les autres. Pas le contraire.

26 juillet 2023

Twitter porte plainte contre X ?


 

« Twitter porte plainte contre X ». Ma manie de faire des billets de blogs quand j’ai une idée de titre est bête. Cette fois, je n’ai strictement rien à dire à part un avis personnel qui n’intéressera que le rédacteur de ce billet. Et encore… Alors je vais parler d’autre chose.

L’autre jour, j’ai vu un tweet rédigé ainsi : « Le « journaliste » Rostislav Zhuravlev a été tué en Ukraine. J’insiste SINCÈREMENT sur le fait que les médias francophones ne doivent pas salir notre métier en l’appelant « journaliste », comme cela a déjà été le cas. C’était un propagandiste, terroriste national-bolchevique. » J’ai trouvé lamentable que l’on profite de la mort d’un type pour lui chier, à tort ou à raison, dessus, avec pour angle d’attaque le fait de dire aux journalistes comme voudrait qu’on appelle un journaliste, même bidon, quand on est un journaliste.

Ma réponse n’a pas été claire. Faudrait pas boire. J’ai écrit : « C’était sûrement une raison valable pour le trucider. On lit de ces conneries. » L’auteur m’a répondu (je publie sa réponse ici par honnêteté, pas pour son intérêt) : « Vous avez raison Nicolas; Si un jour un étranger se pointe sur votre territoire national armé pour tuer vos concitoyens, votre réaction immédiate sera de le laisser faire je suppose, n’est-ce pas ? Sous prétexte que la personne s’autodéterminera comme journaliste. J’ai juste ? » Je ne vais pas polémiquer : ce n’est pas l’objet de mon tweet et je n’ai aucune compétence pour ce qui concerne l’Ukraine. Mon expression à ce sujet dans les réseaux sociaux s’était limitée à un soutien au peuple et concerné et à approuver le soutien de notre pays (et d’autres) : on ne peut pas laisser nos voisins se faire envahir, non mais sans blague, surtout que ça pourrait nous tomber sur le coin de la tronche.

 

Il n’empêche qu’on m’a reproché de ne pas avoir répondu. C’est pourtant clair : la réponse du gugusse était hors sujet, par ma faute, vu que mon tweet était mal formulé. Si je n’ai pas répondu c’est parce qu’il a eu une horde de fan qui m’est tombée dessus. Le lendemain midi, avant de mettre mon compte en « privé », j’avais reçu plus 100 notifications de messages incendiaires ou de leurs RT. J’ai consulté certains profils de ces imbéciles et, tous ceux que j’ai vu, étaient des comptes atypiques, comme des gars ayant un compte depuis plus de dix ans mais moins de cinq abonnés ou, au contraire, des comptes ayant beaucoup d’abonnés (du même ordre de moi sur mon autre compte Twitter) mais à peu près exactement autant de compte auxquels ils sont abonnés.

J’ai eu droit à différents types d’insultes, allant de fasciste à suceur de bite de Putin… Sans compter les gens qui expliquaient que la mort d’un type au cours d’une guerre était normale, comme si j’étais un lapin de six semaines. Mon tweet portait sur le fait qu’un lascar profite de la mort d’un homme pour dire aux journalistes ce qu’ils doivent dire. Ca fait sûrement de moi un fasciste.

Le type n’a pas dit : « je regrette que les médias appellent Rostislav machin « journaliste » » ce qui aurait été plus simple.

 


Parmi les réponses que j’ai eues, je dois en citer une : « C’est pas votre génération les réseaux … Mon compte est similaire [c’était en réponse où je m’amusais des comptes atypiques] J’utilise plusieurs comptes car je sais comment fonctionnent les algorithmes. D’ailleurs dans vos abonnés je vois des comptes Onlyfans [J’aurais payé pour les obtenir] Bha alors Nicolas ». Je ne sais pas de quelle génération « est » les réseaux (j’ai ouvert mon compte Twitter en mai 2007, je venais d’avoir 41 ans). Je ne pense plus avoir à prouver que je connais un tantinet plus les algorithmes que des prétentieux. Personne de normalement constitué pourrait penser que j’achète des abonnés.

Le type qui a pondu ça avait lui-même cinq abonnés. Peu importe le fond et de savoir qui a raison. Je ne vois pas l’intérêt d’avoir un compte dans un réseau social ou, du moins, d’y écrire des choses sans y avoir un réseau. Sinon ce n’est pas un réseau social. Je ne sais pas ce qui se passe dans la tête du type à part qu’il se prend pour une espèce de révolutionnaire défenseur des peuples. Mais il reste un révolutionnaire de salon et il ne mérite sans doute pas plus que le mépris.

Dans les insultes que j’ai eues, j’ai eu le droit de me faire traiter de collaborateur (de Poutine, donc) et j’imagine que tous ces imbéciles se voient comme des résistants. Pire, ils doivent se dire qu’en cas d’invasion j’aurais combattu au côté de l’ennemi alors qu’eux sont restés courageusement dans les réseaux sociaux pour lutter.

 


Je ne suis pas un collaborateur. J’utilise Twitter depuis plus de seize ans pour déconner ou pour papoter avec des gens qui ont eu la gentillesse de s’abonner à mon compte et passent dans le coin par hasard au moment où j’écris.

Mais les réseaux sociaux rendent parfois fous. Et prétentieux. On n’y changera rien.

 

Je vais tout de même faire quelques propositions d’évolution à Elon Musk.

La première : interdire aux utilisateurs de s’abonner à plus de 7 ou 800 comptes actifs. La raison est simple : il est impossible d’identifier tout le monde ni même de lire plus de 5% des tweets… En outre, ceux qui dépassent deux ou trois milles abonnements le font généralement dans l’espoir de récupérer des abonnés. Ne mangeons pas de ce pain-là.

La deuxième : interdire aux petits comptes (disons moins de 10 abonnés pour un compte récent, 100 pour un compte de cinq ans) de citer des abonnés qui ne sont pas abonnés à eux. Ca empêchera une partie des casse-couilles…

La troisième : quand un lascar comme moi reçoit des notifications de plus de vingt personnes au cours d’une heure suite à un seul tweet, à part des likes et des RT, bloquer ces comptes pendant une heure vu qu’il procèdent ouvertement à du harcèlement.

La quatrième, éventuellement en remplacement du troisième, est de créer un bouton « lâchez-moi la grappe », permettant de bloquer toutes les notifications de la part de personnes avec qui vous n’échangez pas régulièrement.

 


Notons que je suis très satisfait de Twitter en tant qu’application. Par contre, c’est l’usage qu’en font certains qui me déplait et on se retrouve avec un flux qui ressemble à un dégueulis de liens ou de messages de propagande. Par exemple, je dois me désabonner régulièrement de personnes, y compris des vrais potes, qui passent des moments à enchaîner les RT, remplissant votre mur de publications qu’ils pensent importantes alors que vous n’en avez strictement rien à foutre. Tiens ! J’y pense.

 

La cinquième : limiter à 20 le nombre de RT (ou de citations) que l’on peut faire dans une journée et à 20 le nombre de liens que l’on peut partager (sauf pour les sites de presse, évidemment).

La sixième : interdire les RT de « soi-même ».

 

Si je n’ai pas d’avis sur les évolutions de Twitter c’est, à part le fait que je m’en contrepignole un peu, que je ne sais pour Musk veut en venir et je ne peux pas deviner ce que sera Twitter ou X dans trois mois.

Je vais quant même donner un avis : le nouveau logo est très moche. Et je ne comprends pas, même si cela ne me regarde pas, qu’on abandonne le nom d’une marque alors que ce nom est presque le seul actif de la boite. Vous m’expliquerez. Sans supputer des objectifs de Musk, que vous ne connaissez pas plus que moi. 


Je me fous un peu de savoir qui est Rostilav Zhuravlev. Le site de l'UNESCO dit : "UNESCO Director-General deplores death of journalist Rostislav Zhuravlev in Ukraine". Paix à son âme. Mes condoléances à ses parents et à ses proches et à tous ceux des types qu'il a pu zigouiller dans le cadre de sa vraie occupation.

Vous m'excuserez de me torcher le cul avec les opinions des complotistes branle-petit de Twitter.

25 juillet 2023

La gauche qui tape sur la gauche

 


J’ai été un peu fainéant, dans ce blog, depuis deux semaines (pas de raison valable mais les événements que je raconte dans mon dernier billet font que l’actualité politique ne m’a pas intéressé). Je remercie donc l’ami Denis pour son dernier billet qui me semble contenir un certain nombre de propos qui doivent être corrigé. Pour être poli.

Il s’y plaint, en particulier, des gens du « centre gauche » qui tapent sur les la gauche « dans le périmètre de la Nupes ». Il a raison, au fond, vu que, traditionnellement, c’est plutôt la gauche radicale (et non les radicaux de gauche) qui passe son temps à taper sur une gauche que l’on va qualifier de plus apte à exercer des fonctions gouvernementales. Sans compter qu’il tape lui-même assez violemment sur « mon camp » vu qu’il nous appelle « la gauche de droite ».

C’est bien un truc de gauchistes, ça ! De penser que tous les types qui ne pensent pas comme eux sont nécessairement de droite. Et il insulte. C’est un fait.

A la fin, il cite Cazeneuve. Pourtant, ce dernier est victime d’une vraie cabale de la « vrauche » depuis le début du mois, quand elle explique que la mort du jeune Nahel est expliquée par une loi de Cazeneuve qui accorde un permis de tuer au flic. Un procès en diffamation serait amusant. Surtout, la « vrauche » oublie de rappeler qu’avant cette loi, les représentants des forces de l’ordre n’avaient aucun moyen d’arrêter des automobilistes avec des kalachnikovs sur la banquette arrière de leurs voitures s’ils étaient en état de délit de fuite…

Et la conclusion de Denis est que le centre gauche empêche la vraie gauche de revenir au pouvoir alors que je dis le contraire depuis des années. Et la preuve de ce que j’avance est assez simple à trouver : depuis que le centre gauche a été torpillée par la vrauche, la gauche n’a pas été capable de faire un bon score à des élections nationales. C’est un fait. L’important, ici, n’est pas d’évaluer les raisons du torpillage mais tout simple d’afficher un résultat.

 


Denis parle des sujets qui l’intéresse, notamment la défense de l’environnement. Il se trouve tout de même que le centre gauche a bien facilité l’accès aux responsabilités des écologistes et, surtout, que c’est dernier n’ont besoin de personne pour se couvrir de ridicule. Rappelez-vous Sandrine Rousseau et ses barbecues machistes…

Plus récemment, elle a tweeté : « Il fait 60 degrés en Espagne. 60 degrés. » L’information était fausse, des démentis ont été publiés (pas par elle) mais sortir une telle ânerie a fait perdre la crédibilité à tous ceux qui souhaitent alerter sur le réchauffement climatique. Ainsi, non seulement elle est ridicule mais en plus elle nuit à la cause…

C’est gênant.

Et l’actualité, parfois, fait un pied de nez aux écolos. Par exemple, depuis des années ces derniers nous parlent des dangers du glyphosate. Nous voila à arrêter le roundup (et, pour ma part, à arroser les mauvaises herbes de vinaigre blanc)… Et paf ! La nouvelle tombe maintenant : ce machin pourrait être réautorisé parce qu’il n’est pas vraiment dangereux.

Quand ça veut pas, ça veut pas. Le problème n’est pas de croire ou pas à telle ou telle nouvelle (je n’ai pas confiance dans le glyphosate mais j’ai bien peur de perdre tout appui scientifique…) mais d’analyser la répercussion d’une information sur l’électorat. Car nos amis militants de la vraie gauche oublient que, pour mettre en œuvre une politique, il faut être élu.

C’est un éternel sujet.

L’important, en politique, n’est pas d’avoir les meilleures idées (au fond, tout le monde est persuadé d’avoir les meilleures idées…) mais de convaincre les électeurs qu’on serait les plus à même d’exercer les responsabilités (sur la base de ces idées, tout de même, sinon on ne sert à rien).

 


Denis commence par nous parler des nitrates et des pesticides. Je n’ai d’ailleurs pas de doute sur leur nocivité mais je n’ai pas la science infuse pour expliquer comment l’on pourrait s’en passer, d’une part de devoir tuer des insectes qui bouffent nos cultures (ce n’est pas le sujet de de mon billet, c’est indéniable que les abeilles, par exemple, sont plus utiles que ne sont nuisibles certaines saloperies) ou pour éliminer les déjections des braves bestioles que l’on élève pour les bouffer.

Si des écologistes ont toujours eu des positions contre ces machins, c’est bien pour eux mais s’ils n’ont pas réussi à convaincre les électeurs, ce n’est pas franchement mon problème. Par contre, c’est bien un gouvernement de centre gauche qui a permis la limitation du glyphosate, pour en revenir à cet exemple, et même des odieux libéraux qui ont provoqué leur interdiction…

Vitupérer est une chose…

 


Ensuite, Denis en vient au nucléaire, un de ses sujets favoris. Il commence par dire : « Quant au nucléaire, après Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima, nous dépendons de pays étrangers desquels est extrait l’uranium. » Déjà, je ne vois pas le rapport entre les trois catastrophes nucléaires et la dépendance à des pays étrangers pour l’approvisionnement.

Il se trouve tout de même que les écolos militant depuis longtemps contre le nucléaire (encore une fois, je ne juge pas leurs raisons) et qu’ils ne sont pas étrangers aux fermetures de centrales décidées avec le centre gauche au pouvoir et qui nous ont foutu dans la merde récemment, avec la nécessité, pour l’Allemagne, comme exemple emblématiques, de rouvrir des centrales produisant des gaz à effet de serre.

Les électeurs ne sont pas dupes. Leur donner peur quant à la fourniture de l’énergie n’est pas bien d’autant que personne, à part des militants écolos, ne croit vraiment aux énergies renouvelables. Plutôt que des vitupérations diverses, il faudrait faire confiance à la science et au progrès, avec, par exemple, l’hydrogène (et c’est bien, ici, Reporterre que je cite, un média bien écolo… pour un article paru hier).

Il faut donc bien faire avec le nucléaire, pendant les années qui restent avant la disparition des stock uranium qui arrivera, n’en doutons pas, après la possibilité d’utiliser l’hydrogène.

 


Il poursuit ce paragraphe en critiquant l’agriculture productiviste (oui, ce paragraphe qui parle du nucléaire) qu’il conclut, pour dire que c’est de la connerie, par : « Hors spiritueux, notre balance commerciale des produits agricoles est aujourd’hui déficitaire. » Vous pourrez retrouver une confirmation de cette information avec Google. Sauf que c’est faux. Il ne s’agit pas vraiment des spiritueux mais surtout des vins. Mentir aux électeurs n’apporte rien. Surtout, l’information ne veut pas dire grand-chose. D’ailleurs, il serait aussi vrai de dire que « Hors produits laitiers, céréales et viande, notre balance commerciale des produits agricoles est aujourd’hui déficitaire ».

 


Un peu après, Il cite le « rapport de l’OXFAM ». Ou du moins un extrait. Je vais faire pareil : « Utiliser la fiscalité comme outil pour plus de justice dans la redistribution des richesses en entreprise, en supprimant la flat tax tout en réalignant la fiscalité du capital sur la fiscalité du travail. » C’est bien un truc de socdems, ça ! Alors pourquoi taper dessus ?

L’alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail est ce qu’avait fait « la gauche de droite », qui a été balayée à cause de la gauche radicale (les fraudeurs dont je parlais) qu’il faudrait maintenant défendre et faire semblant de croire qu’elle pourrait gagner alors qu’elle fait tout contre. Et on est accusés d’être de droite…

 


Pour faire transition (et lui lâcher la grappe !), il évoque François Ruffin dans un sous-titre. C’est probablement la personnalité de la Nupes que j’apprécie le plus (je ne l’ai jamais vraiment critiqué sur le fond dans ce blog, j’ai simplement dit que, s’il voulait être élu, il faut qu’il change un peu). Il a tweeté, il y a quelques jours : « En 1980, un enseignant était embauché à 2,3 fois le SMIC. Aujourd'hui, c'est 1,2 fois. Un travailleur du bâtiment en 2000 ? 36% au-dessus du SMIC. Il est maintenant à 16%. L'écrasement des salaires a des conséquences pour tous : le chaos, dans des pans entiers de la société. »

Je suis parfaitement d’accord avec lui. Mais je n’ai pas milité pour une augmentation massive du SMIC et vous n’aurez jamais vu, de ma part, la défense d’un égalitarisme forcené… Tout cela, même s’il a raison, ne fait qu’apporter de la confusion. La question n’est pas que de rentrer dans le fond du dossier mais on ne peut pas militer pour l’augmentation du SMIC et se plaindre, ensuite, de l’écrasement des salaires.

 


Ainsi, si on critique la vrauche, c’est aussi parce que ses éminents représentants débitent une dose assez inimaginable d’âneries (ou de slogans de la taille d’un tweet). Ce n’est pas le fait de dénoncer ces âneries qui empêche la gauche de gagner… mais le fait de les sortir.

Vous prenez ces militants insoumis qui n’arrêtent pas de faire le buzz que l’utilisation de l’avion par les plus riches, ces méchants. Et paf ! Vous trouvez dans Twitter, Jean-Luc Mélenchon nous parle d’un « sommet des peuples » (comme si ça voulait dire quelque chose) à Bruxelles. On n’imagine assez difficilement les dirigeants sud-américains venir dans notre coin à la voile…

Et la polémique, ce week-end, est venue de ce député LFI, Rodrigo Arenas, qui évoque dans Twitter son voyage parlementaire au Chili… Il tente le skateboard ? Je ne doute pas de l’intérêt de tous ces voyages mais je ne doute pas, non plus, de ceux des autres, comme Bernard Arnaud. Le problème n’est pas là, il est qu’on nous prend pour des cons. Point. C’est purement factuel.

Dans le même domaine, une publication a trainé dans les réseaux sociaux à propos d’un nouveau paquebot, le plus gros du monde qui a été inauguré en début de mois. Je ne doute pas que ce machin soit nouveau pour l’environnement (et, en plus, je ne vois pas l’intérêt de s’entasser sur ces machins). Cette publication voulait nous faire pleurer comme quoi ce sont les plus riches qui allaient en profiter. Vous croyez vraiment que ce sont les plus riches qui voyagent dans des paquebots géants ? Cette gauche radicale ne fait que taper sur les riches sans même savoir de quoi elle parle !

Elle tape sur les couillons qui ont économisé un peu pour s’offrir une croisière d’une semaine, mélangés à d’autres pue-la-sueur…


Comment ne pas taper sur ces gens qui font tant d'erreurs d'appréciation, qui ne font pas, globalement, preuve de cohérence.

 


Que la gauche de la gauche tape sur tout ce qui ne leur ressemble pas n’est pas neuf et ils font toujours la même erreur : oublier que les électeurs ne veulent pas d’eux. Ils expliquent que le centre gauche est à l’origine de la montée des extrêmes et de la faiblesse de la gauche mais le centre gauche pourrait expliquer que la gauche radicale est à l’origine de la montée des extrêmes et de la faiblesse de la gauche.

Je ne vais pas résoudre la quadrature du cercle, ce matin, mais quelques réflexions s’imposaient.

Par contre, je n’ai pas besoin d’utiliser les arguments habituels, genre « ils ne sont pas Républicains » ou « ils attisent la haine dans les banlieues ». Il suffit de voir leurs différents paradoxes qui font fuir les électeurs.

 

Reprenons le billet de l’ami demi Denis. Ce qui m’amuse, ainsi, c’est qu’il fait porter des torts à la social-démocratie pour n'importe quel sujet : « La gauche de droite est à l’origine de la fusion des intercommunalités qui nous vaut, en milieu rural, un recul sans précédent des services publics. » … On m’expliquera en quoi en quoi la fusion des intercommunalités fait disparaitre les écoles, les bureaux de poste, les gares… On m’expliquera en quoi le rapprochement des intercommunalités est quelque chose de droite alors qu’il s’agit d’augmenter un « périmètre de solidarité », presque d’accroître le collectivisme…

A une époque où l'on parle de "France périphérique", ce qui permet de renforcer la force des territoires ne me parait pas idiot... même si les électeurs ne sont pas convaincus, évidemment, par ces "fusions".

Et il tape sur le centre gauche. Dans un billet où il voudrait dénoncer le centre gauche qui tape sur la gauche radicale.

Qui pourtant fait tout perdre depuis toujours. Et surtout depuis 2017, ce n’est pas compliqué à prouver : le reste de la gauche a presque disparu.

Il fallait oser.

 

19 juillet 2023

14 juillet 2023

Ma mère en slip dans Facebook

 


Hier, nous avons fini le règlement la succession de ma mère. Comme tous les sujets personnels, je l’ai plus évoqué dans Facebook que dans le blog. Je parlais récemment de ces « sujets personnels » dans ce réseau avec une copine alors qu’elle venait d’en évoquer un qui la touchait et nous avons brièvement « philosopher » à ce propos. Quel degré d’intimité pouvons-nous avoir ? Beaucoup de gens pensent que j’en dis beaucoup… mais tout est relatif. Par exemple, il y a un an (et un jour), je sortais de l’hôpital où je m’étais fait enlever un bête cancer dans les éponges et peu de mes interlocuteurs savaient, avant l’opération, pourquoi j’allais passer sur le billard.

Certains n’aiment pas parler d’eux, d’autres aiment diffuser des photos, beaucoup ne sont pas doués (entre nous, je ne pense pas être très mauvais pour mettre une couche d’émotion ou d’humour). Il y en a même qui ne se rendent pas compte du ridicule. Par exemple, des tripotés d’andouilles ont récemment annoncé fièrement que leur progéniture avait eu la mention assez bien au machin qu’on appelait le BEPC avant que je n’arrive en troisième. Ils auraient mieux fait de la fermer alors que ce brevet idiot est dorénavant distribué dans des pochettes surprises (il y a d’autres couches, comme la méchanceté gratuite et c’est assez rigolo).

 


Toujours est-il que, hier, après avoir signé chez le notaire, on s’est retrouvé dans ce qui avait été pendant plus de 60 ans (64, je crois), la résidence familiale mais qui était devenu, officiellement à 15h30, ma résidence secondaire. Quand mon frère et ma sœur sont partis, avant l’aller au bistro pour arroser ça avec mes copains, j’ai publié dans Facebook : « Tous papiers signés. Me voila propriétaire de la maison. Ca devrait s'arroser mais je suis encore tout chose. Une belle page qui se tourne. »

La seule chose importante est que j’ai presque atteint mon record de « likes » (ce matin, j’approche les 70). Cela étant, quelques réactions s’imposent. Il y a eu 39 « likes simples » (le fameux « pousse levé », comme quand on fait du stop), 21 émojis « solidarité » (l’espèce de soleil à visage vaguement humain qui tient un cœur dans ses mains devant sa tronche) et 8 cœurs (tout court). Si j’avais vu cette publication, j’aurais mis un émoji solidarité (de toute manière, on ne comprend pas trop ce que le lascar – moi – a voulu dire mais comme il parle de page qui se tourne, il doit cherche du soutien). Mais on n’en sait rien (je peux vous assurer que je ne cherche aucun soutien, c’est une espèce de réflexe, pour moi, de dire des trucs dans les réseaux sociaux). S’interroger est pourtant bien naturel mais comme je ne sais pas, moi-même, pourquoi j’écris des trucs, vous pouvez philosopher.

Ah ! Si ! Je sais. Tout tient dans les deux premières phrases. J’informe mes proches (les amis de la vraie vie) que les démarches sont terminées. Les deux dernières sont là pour broder. Ca me fait passer pour quelqu’un de sympathique alors que je suis quelqu’un de sympathique. Les gens qui ne me connaissent pas n’ont, j’espère, rien à cirer du fait que je sois maintenant propriétaire d’une maison. Regardez bien ce que vous écrivez.

Il y a ceux qui font des publications pour l’anniversaire de leur chien. Ceux qui ne pensent à rien d’autres qu’à pondre des citations d’incultes (un exemple relevé à l’instant : « Tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais. » ; j’ai corrigé les fautes de ponctuation)…

 


La lecture des commentaires est instructive. Une vieille copine de blog (au moins 15 ans que je la connais) me dit « feliz ». Je suppose que c’est un diminutif de « félicitations ». Au fond, dans la publication, pouvait-elle savoir que la « page qui se tourne » faisait référence à la fin de la période de gestion administrative de la mort de ma mère… Me féliciter pour ça…

Un autre, que je ne connais pas, mais qui lit souvent mes publications – béni soit-il – dit : « C'est bien de pouvoir garder une maison de famille...c'est de plus en plus rare...malgré la pelouse et tout ça. » Le fait de garder la maison de famille n’entre absolument pas dans mes préoccupations. Il faut être pragmatique. C’est plus simple ainsi. Je reparlerai de la pelouse.

Une autre (plus rencontrée dans Twitter, que j’ai déjà vu deux ou trois fois) : « Tu y seras chez toi et c’est bien. J’ai compris de tes précédents posts qu’il fallait refaire la déco ». Je m’y sens chez moi depuis 57 ans. La déco n’est à refaire qu’à la marge et comme je suis une grosse fainéasse, je suppose que je vais renoncer à une partie.

Une autre (que je connais aussi) : « Je ne sais si dans ces circonstances on dit Mabrouk ». On n’adresse pas une bénédiction à un athée qui vient de perdre sa mère. La réponse est donc négative.

Un copain (jamais vu mais on a bien sympathisé dans les réseaux) : « Mes félicitations Nicolas c’est un beau symbole et une belle preuve d’amour. » J’ai déjà dit ce que je pensais des félicitations. Quant à la preuve d’amour, elle est simple : maintenant que ma mère « n’est plus là », je vais pouvoir entretenir ce bordel comme je le veux et sans faire attention à une mauvaise herbe qui dépasse.

Une « dame » (avec qui change parfois dans les trucs) : « Et quel bonheur que de passer sa future retraite à Loudeac ! » Honnêtement, c’est plutôt l’horreur (d’ailleurs, je n’ai pas assez dit ma haine des gens qui ne pensent qu’à leur retraite au sujet de la réforme du même nom ; ce que je veux, c’est arrêté les contraintes liés à la nécessité de me lever tous les matins pour gagner du pognon, pas de vivre heureux en attendant la mort).

Une amie proche (sans doute celle que je connais le mieux) : « Ça s'arrose alors ». C’est à peu près la seule à avoir trouver les mots justes (et je ne déconne pas : ce n’est pas qu’une référence à la picole, mais une lecture attentive de ma publication. Je traduis : laisse tomber la page qui se tourne, va voir tes potes au bistro).

Une autre dame (que je connais un peu via ce bordel) me dit : « Super ! ». Oui, ma mère est morte et je peux l’oublier ?

Une inconnue : « Félicitations je vous souhaite de tout cœur d'y passer de bonnes heures, que la maison de votre maman reste dans votre famille c'est bien. » J’ai déjà parlé des félicitations et mais le souhait qui suit est très sympathique. Pour le reste, ma mère voulait vendre la maison pour payer sa maison de retraite et n’ayant moi-même pas d’enfant, le fait que la baraque reste dans la famille n’a aucune importance et ne durera pas. Ce n’est pas un manoir bicentenaire, tout de même.

Dagrouik (celui que je vois le plus souvent et depuis le plus longtemps dans ma bande de potes des blogs) : « te voilà responsable a 100% de la pelouse ! » C’est parfait.

 


Tiens ! Je vais en profiter de parler de ma pelouse. Figurez-vous que j’ai absolument horreur de tous les travaux manuels dont l’entretien du jardin. Mais comme c’est une nécessité, il faut bien que je m’y colle. Au début, je le faisais pour éviter la honte à ma mère qui, elle, adorait ça et se faisait un principe d’avoir un jardin parfait. A la longue, je finis par entretenir le jardin par égard pour les voisins qui doivent supporter sa vue mais vivre dans une espèce de brousse ne me dérange pas. Sauf d’avoir des ronces qui poussent où je passe à vélo : ça pourrait crever les roues. Et j’aime bien les trucs colorés, donc les fleurs (heureusement que je n’aime pas les artificielles).

Parler des travaux que je fais dans Facebook est une façon de me « passer les nerfs » ou de m’accorder un satisfecit. C’est idiot mais je n’ai jamais prétendu le contraire.

Revenons à nos commentaires.

 


Une autre (que je connais de Facebook mais je crois que je la croisais aussi dans un autre réseau que j’ai oublié, peut-être même un jeu, je dirais bien « Jelly Splash ») « Félicitations, à vous les joues du jardinage ». Je me suis foutu de sa gueule pour la faute. Mais pour le jardinage, heu…

Je vais en passer quelques-uns dont mon cousin qui exige une crémaillère (pour rigoler : il connaissait la maison avant moi).

Une copine (au sens RS du terme, je ne l’ai vu qu’une fois, dans un bistro à La Défense) : « Après le décès d’un parent, le passage chez le notaire, la transmission de biens immobiliers, c’est une page qui se tourne. Ma sœur et moi avons eu l’impression que notre vie avait basculé, c’est un nouvel équilibre à trouver. C’est un gros changement, tu as désormais la maison dans laquelle tu vas passer ta retraite… » Il y a du juste. L’équilibre est purement psychologique (ça fait un bout de temps que j’ai plus la responsabilité de la maison que les autres ce qui est une façon de parler) et il n’y a pas grand-chose à trouver. Sinon, je conchie la propriété sauf que ça évite de payer un loyer et je me fous un peu de la retraite que je passerai en partie à Paris, ça bouge quand même plus. Par contre, c’est plus qu’un gros changement…

Un copain des RS : « Cela doit être apaisant de savoir que tu peux te retrouver, quand tu le souhaites, dans cet endroit chargé de ton histoire personnelle, je suppose ? » J’ai assez peu de mémoire pour ne pas être sensible à mon histoire personnelle. Qui est plus liée à des comptoirs de bistro, d’ailleurs.

Une bonne copine (connue dans les RS et passée dans la vraie vie) : « C’est compliqué à gérer. Apporter les changements nécessaires avec un sentiment de trahison. » Il n’y a pas de sentiment de trahison pour les changements. Il est ailleurs !

Je vais raconter une anecdote, de celles sans intérêt que j’aime bien lancer dans Facebook.

 


Hier, comme nous avions rendez-vous chez le notaire, ma sœur et ma nièce sont venues manger à la maison et c’est elles qui devaient préparer le repas (j’ai mis un « s » à « elles » pour faire joli). Comme j’avais bossé comme un fou, le matin, je n’avais pas eu le temps de faire ma vaisselle de la veille (et de l’avant-veille, j’avoue), je l’ai faite en papotant pendant la préparation. Elles voulaient ajouter du riz et j’ai dit que j’avais un sachet neuf. J’ai alors constaté que je n’avais plus de pates sauf celles dans les bocaux où les rangeait ma mère. Je ne les utilisais jamais vu que je suis incapable de juger de la cuisson : il me faut donc le paquet avec la durée de cuisson.

Je crois que c’est ma sœur, en se foutant de ma gueule, qui m’a fait penser qu’elles étaient probablement périmées. Alors, je les ai foutues à la poubelle et ai lavé les bocaux (comme si j’allais faire de la confiture…).

Voila la trahison : abandonner le principe de classement des nouilles et les espèces de trucs tout plats qu’elle me faisait.

Il faut toujours broder, dans les anecdotes. Voire raconter des contres anecdotes. Avant de partir, ma nièce a voulu boire un jus de fruit. Je n’en avais pas à part des jus de tomate et je leur ai suggéré des les emporter avec elles vu que je n’aime pas ça. Ma sœur m’a dit qu’ils étaient sans doute périmés (comme les pates) alors que je les pensais récent. Elle avait raison. J’ai donc vidé les bouteilles en verre (et les ai lavées, c’est un réflexe idiot et peu écologique). Elles sont parties et je suis allé les saluer. C’est en voulant faire mon café, ce matin, que j’ai constaté que l’évier était couvert de jus de tomate…

 

D’un autre côté, ça tombe bien, j’ai fini avec les commentaires de ma publication Facebook. Il ne me reste plus qu'à trouver un titre idiot pour ce billet. Qui ne fasse pas hommage à Kandera : vous m'avez gonflé, je pensais qu'il était déjà mort et vous ne parlez dans Facebook que d'un seul des livres qu'il a pondu que vous ne connaissez que parce qu'un film en a été tiré.

Milan sans remous ? Ou ce con de Milan ? L'insupportable légèreté de ma tondeuse à gazon ?