J’ai été un peu fainéant, dans ce blog, depuis deux semaines
(pas de raison valable mais les événements que je raconte dans mon dernier
billet font que l’actualité politique ne m’a pas intéressé). Je remercie donc l’ami
Denis pour son
dernier billet qui me semble contenir un certain nombre de propos qui
doivent être corrigé. Pour être poli.
Il s’y plaint, en particulier, des gens du « centre
gauche » qui tapent sur les la gauche « dans le périmètre de la Nupes ».
Il a raison, au fond, vu que, traditionnellement, c’est plutôt la gauche
radicale (et non les radicaux de gauche) qui passe son temps à taper sur une gauche
que l’on va qualifier de plus apte à exercer des fonctions gouvernementales.
Sans compter qu’il tape lui-même assez violemment sur « mon camp » vu
qu’il nous appelle « la gauche de droite ».
C’est bien un truc de gauchistes, ça ! De penser que
tous les types qui ne pensent pas comme eux sont nécessairement de droite. Et
il insulte. C’est un fait.
A la fin, il cite Cazeneuve. Pourtant, ce dernier est
victime d’une vraie cabale de la « vrauche » depuis le début du mois,
quand elle explique que la mort du jeune Nahel est expliquée par une loi de
Cazeneuve qui accorde un permis de tuer au flic. Un procès en diffamation
serait amusant. Surtout, la « vrauche » oublie de rappeler qu’avant
cette loi, les représentants des forces de l’ordre n’avaient aucun moyen d’arrêter
des automobilistes avec des kalachnikovs sur la banquette arrière de leurs
voitures s’ils étaient en état de délit de fuite…
Et la conclusion de Denis est que le centre gauche empêche
la vraie gauche de revenir au pouvoir alors que je dis le contraire depuis des
années. Et la preuve de ce que j’avance est assez simple à trouver :
depuis que le centre gauche a été torpillée par la vrauche, la gauche n’a pas été
capable de faire un bon score à des élections nationales. C’est un fait. L’important,
ici, n’est pas d’évaluer les raisons du torpillage mais tout simple d’afficher
un résultat.
Denis parle des sujets qui l’intéresse, notamment la défense
de l’environnement. Il se trouve tout de même que le centre gauche a bien
facilité l’accès aux responsabilités des écologistes et, surtout, que c’est
dernier n’ont besoin de personne pour se couvrir de ridicule. Rappelez-vous
Sandrine Rousseau et ses barbecues machistes…
Plus récemment, elle a tweeté : « Il
fait 60 degrés en Espagne. 60 degrés. » L’information était fausse, des
démentis ont été publiés (pas par elle) mais sortir une telle ânerie a fait
perdre la crédibilité à tous ceux qui souhaitent alerter sur le réchauffement
climatique. Ainsi, non seulement elle est ridicule mais en plus elle nuit à la
cause…
C’est gênant.
Et l’actualité, parfois, fait un pied de nez aux écolos. Par
exemple, depuis des années ces derniers nous parlent des dangers du glyphosate.
Nous voila à arrêter le roundup (et, pour ma part, à arroser les mauvaises
herbes de vinaigre blanc)… Et paf ! La nouvelle tombe maintenant : ce machin
pourrait être réautorisé
parce qu’il n’est pas vraiment dangereux.
Quand ça veut pas, ça veut pas. Le problème n’est pas de
croire ou pas à telle ou telle nouvelle (je n’ai pas confiance dans le
glyphosate mais j’ai bien peur de perdre tout appui scientifique…) mais
d’analyser la répercussion d’une information sur l’électorat. Car nos amis
militants de la vraie gauche oublient que, pour mettre en œuvre une politique,
il faut être élu.
C’est un éternel sujet.
L’important, en politique, n’est pas d’avoir les meilleures
idées (au fond, tout le monde est persuadé d’avoir les meilleures idées…) mais
de convaincre les électeurs qu’on serait les plus à même d’exercer les
responsabilités (sur la base de ces idées, tout de même, sinon on ne sert à
rien).
Denis commence par nous parler des nitrates et des
pesticides. Je n’ai d’ailleurs pas de doute sur leur nocivité mais je n’ai pas
la science infuse pour expliquer comment l’on pourrait s’en passer, d’une part
de devoir tuer des insectes qui bouffent nos cultures (ce n’est pas le sujet de
de mon billet, c’est indéniable que les abeilles, par exemple, sont plus utiles
que ne sont nuisibles certaines saloperies) ou pour éliminer les déjections des
braves bestioles que l’on élève pour les bouffer.
Si des écologistes ont toujours eu des positions contre ces
machins, c’est bien pour eux mais s’ils n’ont pas réussi à convaincre les
électeurs, ce n’est pas franchement mon problème. Par contre, c’est bien un
gouvernement de centre gauche qui a permis la limitation du glyphosate, pour en
revenir à cet exemple, et même des odieux libéraux qui ont provoqué leur
interdiction…
Vitupérer est une chose…
Ensuite, Denis en vient au nucléaire, un de ses sujets
favoris. Il commence par dire : « Quant
au nucléaire, après Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima, nous dépendons
de pays étrangers desquels est extrait l’uranium. » Déjà, je ne
vois pas le rapport entre les trois catastrophes nucléaires et la dépendance à
des pays étrangers pour l’approvisionnement.
Il se trouve tout de même que les écolos militant depuis
longtemps contre le nucléaire (encore une fois, je ne juge pas leurs raisons)
et qu’ils ne sont pas étrangers aux fermetures de centrales décidées avec le
centre gauche au pouvoir et qui nous ont foutu dans la merde récemment, avec la
nécessité, pour l’Allemagne, comme exemple emblématiques, de rouvrir des
centrales produisant des gaz à effet de serre.
Les électeurs ne sont pas dupes. Leur donner peur quant à la
fourniture de l’énergie n’est pas bien d’autant que personne, à part des
militants écolos, ne croit vraiment aux énergies renouvelables. Plutôt que des
vitupérations diverses, il faudrait faire confiance à la science et au progrès,
avec, par exemple, l’hydrogène
(et c’est bien, ici, Reporterre que je cite, un média bien écolo… pour un
article paru hier).
Il faut donc bien faire avec le nucléaire, pendant les
années qui restent avant la disparition des stock uranium qui arrivera, n’en
doutons pas, après la possibilité d’utiliser l’hydrogène.
Il poursuit ce paragraphe en critiquant l’agriculture productiviste
(oui, ce paragraphe qui parle du nucléaire) qu’il conclut, pour dire que c’est
de la connerie, par : « Hors spiritueux, notre
balance commerciale des produits agricoles est aujourd’hui déficitaire.
» Vous pourrez retrouver une confirmation de cette information avec Google. Sauf
que c’est faux. Il ne s’agit pas vraiment des spiritueux mais surtout des vins.
Mentir aux électeurs n’apporte rien. Surtout, l’information ne veut pas dire
grand-chose. D’ailleurs, il serait aussi vrai de dire que « Hors produits
laitiers, céréales et viande, notre balance commerciale des produits agricoles
est aujourd’hui déficitaire ».
Un peu après, Il cite le « rapport
de l’OXFAM ». Ou du moins un extrait. Je vais faire pareil : « Utiliser la fiscalité comme outil pour plus de justice
dans la redistribution des richesses en entreprise, en supprimant la flat tax
tout en réalignant la fiscalité du capital sur la fiscalité du travail. »
C’est bien un truc de socdems, ça ! Alors pourquoi taper dessus ?
L’alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail
est ce qu’avait fait « la gauche de droite », qui a été balayée à
cause de la gauche radicale (les fraudeurs dont je parlais) qu’il faudrait
maintenant défendre et faire semblant de croire qu’elle pourrait gagner alors
qu’elle fait tout contre. Et on est accusés d’être de droite…
Pour faire transition (et lui lâcher la grappe !), il
évoque François Ruffin dans un sous-titre. C’est probablement la personnalité
de la Nupes que j’apprécie le plus (je ne l’ai jamais vraiment critiqué sur le
fond dans ce blog, j’ai simplement dit que, s’il voulait être élu, il faut qu’il
change un peu). Il a tweeté, il y a quelques jours : « En 1980, un enseignant était embauché à 2,3 fois le SMIC.
Aujourd'hui, c'est 1,2 fois. Un travailleur du bâtiment en 2000 ? 36% au-dessus
du SMIC. Il est maintenant à 16%. L'écrasement des salaires a des conséquences
pour tous : le chaos, dans des pans entiers de la société. »
Je suis parfaitement d’accord avec lui. Mais je n’ai pas
milité pour une augmentation massive du SMIC et vous n’aurez jamais vu, de ma
part, la défense d’un égalitarisme forcené… Tout cela, même s’il a raison, ne
fait qu’apporter de la confusion. La question n’est pas que de rentrer dans le
fond du dossier mais on ne peut pas militer pour l’augmentation du SMIC et se
plaindre, ensuite, de l’écrasement des salaires.
Ainsi, si on critique la vrauche, c’est aussi parce que ses
éminents représentants débitent une dose assez inimaginable d’âneries (ou de
slogans de la taille d’un tweet). Ce n’est pas le fait de dénoncer ces âneries qui
empêche la gauche de gagner… mais le fait de les sortir.
Vous prenez ces militants insoumis qui n’arrêtent pas de
faire le buzz que l’utilisation de l’avion par les plus riches, ces méchants.
Et paf ! Vous trouvez dans Twitter, Jean-Luc
Mélenchon nous parle d’un « sommet des peuples » (comme si ça
voulait dire quelque chose) à Bruxelles. On n’imagine assez difficilement les dirigeants
sud-américains venir dans notre coin à la voile…
Et la polémique, ce week-end, est venue de ce député LFI, Rodrigo
Arenas, qui évoque dans Twitter
son voyage parlementaire au Chili… Il tente le skateboard ? Je ne doute
pas de l’intérêt de tous ces voyages mais je ne doute pas, non plus, de ceux
des autres, comme Bernard Arnaud. Le problème n’est pas là, il est qu’on nous
prend pour des cons. Point. C’est purement factuel.
Dans le même domaine, une publication a trainé dans les
réseaux sociaux à propos d’un nouveau paquebot, le plus gros du monde qui a été
inauguré en début de mois. Je ne doute pas que ce machin soit nouveau pour l’environnement
(et, en plus, je ne vois pas l’intérêt de s’entasser sur ces machins). Cette
publication voulait nous faire pleurer comme quoi ce sont les plus riches qui
allaient en profiter. Vous croyez vraiment que ce sont les plus riches qui voyagent
dans des paquebots géants ? Cette gauche radicale ne fait que taper sur
les riches sans même savoir de quoi elle parle !
Elle tape sur les couillons qui ont économisé un peu pour s’offrir
une croisière d’une semaine, mélangés à d’autres pue-la-sueur…
Comment ne pas taper sur ces gens qui font tant d'erreurs d'appréciation, qui ne font pas, globalement, preuve de cohérence.
Que la gauche de la gauche tape sur tout ce qui ne leur
ressemble pas n’est pas neuf et ils font toujours la même erreur : oublier
que les électeurs ne veulent pas d’eux. Ils expliquent que le centre gauche est
à l’origine de la montée des extrêmes et de la faiblesse de la gauche mais le
centre gauche pourrait expliquer que la gauche radicale est à l’origine de la
montée des extrêmes et de la faiblesse de la gauche.
Je ne vais pas résoudre la quadrature du cercle, ce matin,
mais quelques réflexions s’imposaient.
Par contre, je n’ai pas besoin d’utiliser les arguments habituels,
genre « ils ne sont pas Républicains » ou « ils attisent la
haine dans les banlieues ». Il suffit de voir leurs différents paradoxes
qui font fuir les électeurs.
Reprenons le billet de l’ami demi Denis. Ce qui m’amuse,
ainsi, c’est qu’il fait porter des torts à la social-démocratie pour n'importe quel sujet : « La gauche de droite est à l’origine de la fusion des
intercommunalités qui nous vaut, en milieu rural, un recul sans précédent des
services publics. » … On m’expliquera en quoi en quoi la fusion des
intercommunalités fait disparaitre les écoles, les bureaux de poste, les gares…
On m’expliquera en quoi le rapprochement des intercommunalités est quelque chose
de droite alors qu’il s’agit d’augmenter un « périmètre de solidarité »,
presque d’accroître le collectivisme…
A une époque où l'on parle de "France périphérique", ce qui permet de renforcer la force des territoires ne me parait pas idiot... même si les électeurs ne sont pas convaincus, évidemment, par ces "fusions".
Et il tape sur le centre gauche. Dans un billet où il
voudrait dénoncer le centre gauche qui tape sur la gauche radicale.
Qui pourtant fait tout perdre depuis toujours. Et surtout
depuis 2017, ce n’est pas compliqué à prouver : le reste de la gauche a
presque disparu.
Il fallait oser.
Ce que vous dites de la hausse du SMIC et du tassement des salaires (garçon ! remettez-nous une tournée de salaires ! Et bien tassés, hein !) m'a bien amusé. Parce que c'est l'évidence même… mais que je n'y avais jamais pensé.
RépondreSupprimerIl est vrai que, contrairement à nos petits amis les e-révolutionnaires, je m'en tamponne absolument : les salaires peuvent se tasser tant qu'ils veulent, ça ne me fera pas bouger une oreille.
Disons que le tassement m’intéresse surtout dans un contexte de politique électoral. Le SMIC mensuel net est maintenant de 1380 euros, je crois. Si un parti promet le passage à 1600, tous les types qui gagnent actuellement entre 1380 et 1600 vont se retrouver à 1600. Comment voulez-vous qu’ils votent pour des gens qui vont les faire passer au rang de smicard ?
SupprimerPour le reste, chacun peut bien avoir son avis sans que ça me fasse reprendre une part de filet mignon.
Le blogage sans filet, il n'y a rien de mieux, mon mignon !
SupprimerLes blogueurs s’enfiler ? Vous n’y pensez pas, mon mignon.
SupprimerNe vous attristez pas trop si un gauchiste pense que vous êtes de droite ou même, pourquoi pas, d'extrême droite nauséabonde, vous verrez que vous serez en très bonne compagnie !
RépondreSupprimerLa Dive
Je n’en doute pas. Ça fait bien 15 ans que je suis pote avec le nazi Goux.
SupprimerCe qui m’attriste, avec toutes ces conneries, est qu’on continuera à avoir des guignols au pouvoir.
NJ.
La fusion des intercommunalités a été voulu pour réduire les effectifs de l'Etat central : disparition des perceptions, urbanisme regroupé sur un seul pôle, ... J'y ai ajouté la fermeture des postes, la non distribution du courrier le samedi. Comment de là où tu vis, tu peux nous expliquer mieux que nous ce que nous vivons ? Là, tu m'épates.
RépondreSupprimerPour le reste, c'est une question de point de vue. Et rappelle-nous d'où vient Macron, sinon de cette gauche de droite qui, ayant les pleins pouvoirs en 2012, a décidé de n'en rien faire ? Le fait de jouer au tape-dur contre LFI et Mélenchon aura juste comme effet de propulser le RN au pouvoir. Et après, tu iras nous expliquer que c'est de la faute de la vrauche. CQFD.
Sinon, bonnes vacances.
La disparition des perceptions ? Aucun rapport avec les interco.
SupprimerLà où je vis ? Un mi temps dans un patelin de Centre Bretagne (certes « chef lieu » d’une interco).
La disparition du courtier le samedi ? Ça fait neuf semaines que je n’ai reçu que des courriers administratifs dans ma résidence à mi temps, tous (ce qui est d’ailleurs peu) liés à la mort de ma mère.
Pour le reste, permet moi de penser que taper sur la socdem est ce qui fera monter l’extrême droite. Tu as vu les résultats en Espagne ?
Mais dans tes propos, je retiens surtout le « là où tu vis ». Tu t’imagines représenter la majorité des électeurs par ce que tu vis dans une petite commune et t’autorise à chier sur les autres.
Bravo.
NJ.
Pour les perceptions, je vais t'expliquer. Nous avions 5 intercos. 5 collectivités donc à gérer par les perceptions. Nous avions 3 perceptions pour environ une centaine de communes. Tu regroupes. Tu n'en fais qu'une après la fusion des 5.
RépondreSupprimerContinuons. Tu as une vingtaine de communes qui fusionnent. C'est 19 collectivités de moins à gérer : budgets, comptes administratifs et comptes de gestion. Et là, je ne parle que de Bercy. On pourrait évoquer le contrôle de légalité de la Préfecture, l'instruction de l'urbanisme comme je l'évoquais.
Alors oui, la réforme des collectivités avait pour but essentiel de réduire la voilure de l'Etat central, je le répète. et je pense savoir de quoi je parle pour le vivre au quotidien sur le plan administratif. C'est ce qui s'est passé partout en France. Concernant les agglos, la réforme n'a pas changé grand chose. Je ne chie sur personne. Tu affirmes des choses sans les connaître. Ca peut arriver à tout le monde, moi le premier.
L'Interco de Brionne comptait 10000 habitants. L'Interco de Bernay auquel nous sommes rattachés désormais en compte 60000.
Les centres des impôts (je ne savais pas que quelqu'un appelait encore ça "perception") ont disparu d'un peu partout dans le cadre de la transformation globale des services de l'Etat liée à ce qu'on appelle la transformation numérique. Il faut que tu arrêtes de penser être le seul à tout connaître. Mais c'est sûr que je n'ai pas ton expérience du terrain.
SupprimerMais peu importe.
Tu dis dans ton billet : "La gauche de droite est à l’origine de la fusion des intercommunalités qui nous vaut, en milieu rural, un recul sans précédent des services publics." Tu ajoutes juste après : "Cette violence sociale s’exprimant sur les plus pauvres et les plus faibles amène les peuples à se révolter et les Etats à recourir à des méthodes de plus en plus autoritaires".
Il n'y a pas de recul sans précédent des services public dans la mesure où les plus pauvres et les plus faibles ne sont pas réellement concernés par les fermetures des centres des finances publiques.
Après ça, on pourrait s'engueuler pendant des lustres sur ce qui fait monter l'extrême droite mais on ne m'ôtera pas de l'idée que si la gauche ne faisait pas n'importe quoi, les gens n'iraient pas se réfugier ailleurs. Or la gauche socialiste n'existe quasiment plus depuis six ans. On ne peut pas la rendre responsable de tout.
En outre, tu dis ici que les socialos n'ont rien faits... J'avais pourtant répondu qu'ils ont mis en place une partie des préconisations de l'OXFAM que tu cites et qu'en torpillant les socialos, la gauche radicale (et une partie des socialos, d'ailleurs) ont fait que les éléments mis en place ont été supprimés par la suite.