En salle

30 septembre 2023

Mélenchon et son cadet Roussel sont-ils dans un même bateau ?

 


Un sondage est sorti hier (pdf) au sujet de la perception par les Français de Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon. Il s’avère que le communiste est très largement préféré par l’ensemble des sondés sauf ceux sympathisants LFI. Depuis le début de l’année, la popularité du premier est stable alors que celle du second est en nette baisse. La question posée est « Des deux personnalités suivantes, laquelle préférez-vous ? »

Le résultat du sondage est à peu près évident parce que Méluche est forcément détesté par une partie de l’électorat qui va donc mécaniquement choisir l’autre. Vous pouvez lire le détail, notamment la perception de chacun par les sympathisants de gauche (ceux de droite ne vont de toute manière pas voter pour eux…). Par exemple, le chef d’LFI est jugé inquiétant et peu sympathique mais considéré comme quelqu’un ayant une vision, défendant les intérêts du pays, compétent…

Cette vision détaillée, pourtant intéressante, importe peu pour mon billet du jour d’autant qu’il n’a visiblement pas été étudié par tous les militants ayant évoqué le sujet dans les réseaux sociaux, défendant soit l’un soit l’autre sans le moindre recul.

 


Je ne prétends d’ailleurs pas en avoir plus que les autres mais, au moins, je ne milite ni pour l’un ni pour l’autre même si j’avais voté pour le candidat PCF à la présidentielle. Mon choix était un choix par défaut, après élimination d’autres candidats. J’ai été déçu par le résultat mais j’ai pris acte. Puis Médine a été reçu à la Fête de l’Huma malgré les polémiques « subies » par LFI et EELV alors basta…

Si j’ai voté pour lui (au fond, j’aurais pu m’abstenir, ce que j’ai fait au second tour pour des raisons sans rapport avec la vie politique : je préférais être aux côtés de ma mère), je n’ai jamais cru en ses chances d’être élu président de la République. C’est un peu pour cela que les engueulades entre les militants politiques des deux camps me navrent. Elles ont bien dégénéré cet été…


 

Les soutiens de Fabien Roussel ont l’air de croire en ses capacités à gagner et ceux de Jean-Luc Mélenchon accusent les autres de les faire perdre. Il faut quand même rester raisonnable. Jean-Luc Mélenchon a gagné 700 000 voix au premier tour entre 2017 et 2022 alors que, en 2017, il était soutenu par les communistes. La gauche dite radicale, avec LFI et le PCF, ont donc gagné environ 1,5 millions de voix entre les deux élections, en affichant une division.

Peut-être faut-il se demander pourquoi ? J’ai la flemme de brasser de l’air. Toujours est-il que je me pose des questions… En 2017, le fait pour Méluche d’être soutenu par les cocos n’a-t-il pas été un repoussoir ? En conséquence, le fait d’avoir deux candidats au premier tour le fait d’avoir deux candidats au premier tour a-t-il, en 2022, empêché « cette gauche » d’arriver au second ? Il y a 600 000 bulletins en 2017 (et le fiasco de Fillon…) contre 400 000 en 2017.

Mais le total était supérieur. Toutes choses étant égales par ailleurs (ce n’est même pas vrai !), il y avait en 2017 un candidat PS plus fort mais aucun candidat écolo. La gauche a gagné, en tout, environ 5 points (de 27% à 32, ce qui reste tout de même dérisoire) ce qui aurait été meilleur en vue d’un second tour.

C’est con, quand même : pour une élection, il faut faire le carton plein aux deux tours.

 


Les militants politiques, quand ils font leurs tweets ou leurs publications Facebook péremptoire, ne devraient pas l’oublier. Le PCF n’a aucune chance de gagner et LFI n’a pas beaucoup d’avance, à ce sujet. Mélenchon aura 75 ou 76 ans en 2027, il devrait être « remplacé » et la situation sera plus compliquée. S’il se présente tout de même, c’est son âge qui jouera en sa défaveur… d’autant qu’il ne semble pas vouloir incarner le rôle du vieux sage.

En revanche, c’est bien Roussel qui passe pour sympathique et rassurant.

Je ne suis pas loin de penser que les militants LFI auraient intérêt à gagner de ce côté. D’ailleurs, François Ruffin (auquel je ne crois pas) est bien plus sympathique et rassurant que son chef.

 

Quand Sandrine Rousseau (qui n’est pas LFI mais passe pour une grande partisante de cette chose) critique le fait de bouffer de la viande alors que Roussel se fout de sa gueule, devinez donc à qui profite le crime. Et, en cas de duel contre un cadre du RN au second tour, quelles seront les points qui feront qu'un centriste puisse voter pour l'un ou pour l'autre ?


Vous me direz, à juste titre, que je n'ai pas de solution. Mais au moins, je peux choisir les illustrations pour mes billets de blog dans la plus stricte neutralité. Et vous connaissez mon point de vue : la victoire de la gauche ne pourra venir que du centre mais je n'ai personne sur étagère. Et je n'ai trouvé qu'un jeu de mot foireux pour mon titre.

 

2 commentaires:

  1. Excellent billet, comme d'hab lorsque vous vous exprimez sur la gauche. Et parfaitement résumé à la fin: "La victoire de la gauche ne pourra venir que du centre mais je n'ai personne sur étagère".
    Oui, et c'est bien là le problème...

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