En salle

17 octobre 2023

Des mots pour le musulmanisme !

 


Il s’est passé en une dizaine de jours plusieurs événements qui touchent « la musulmanie ». Je parle bien sûr de ceux à Gaza et des attentats à Arras et à Bruxelles. Les gravités ne sont pas les mêmes et il ne s’agit pas de jouer à « kikalaplusgrosse » mais il s’agit, dans ces trois cas, d’attaques de populations par des individus ou des groupes plus ou moins proche de l’islamisme radical. Je ne suis en aucun cas un spécialiste et me garderai bien de dire ce qu’il faut faire. Je vais par contre évoquer ce en quoi l’on devrait communiquer ou ne pas le faire. Notamment dire des conneries pour se faire bien voir d’une catégorie de la population.

En premier lieu, il faut revenir au « pas d’amalgame » qui nous était cher lors de la vague d’attentat de 2015. On ne confond pas les religieux et les terroristes… Je parlais de « l’islamisme radical » pour faire joli mais c’est bien du « terrorisme islamique » dont il s’agit.

 


C’est un bon exemple. Il ne faut pas jouer avec les mots comme le faisait Jean-Luc Mélenchon entre le terrorisme et les crimes contre l’humanité (voir mon dernier billet). Au moment des histoires d’abaya, les musulmanistes nous expliquaient que l’abaya n’est pas un vêtement religieux dans le sens où il n’est pas imposé par les textes, dont le Coran. C’est de la connerie. C’est indubitablement une tenue par laquelle on manifeste ostensiblement une appartenance religieuse (je reprends à peu près les termes de la loi de 2004).

Jouer avec les mots est faire une diversion et éviter de traiter un problème. La question n’est pas de savoir si une jeune fille peut mettre une robe longue mais de savoir si on peut tolérer un groupe communautariste qui revendique une existence au sein de l’école. J’ai bien un avis et l’on peut évidemment en discuter. Calmement, hein !

 


Tiens, discutons-en ! Je dis qu’il ne faut pas jouer avec les mots. On nous dite que cela n’a rien à voir avec la laïcité, pauvre principe que l’on met à toutes les sauces. D’abord, il s’agit d’empêcher que l’on force des jeunes filles à s’habiller d’une certaine manière et non pas de les empêcher de la faire. Je passe l’aspect patriarcal de la chose, pourtant évident mais nié par quelques féministes. On croit rêver. Obliger des jeunes filles, de la part d’une communauté, à manifester une appartenance à une religion est une entrave à la liberté de conscience ce que l’on ne peut pas tolérer dans l’enceinte de bâtiments de la République.

Ensuite, il s’agit d’empêcher que l’on voie se former des groupes au sein d’institutions (l’école) de la République et qui pourraient donc avoir un impact sur le fonctionnement de celles-ci (parlons de groupes de pression pour être aimable). C’est une entrave à la « séparation de l’église et de l’Etat ».

Je voyais récemment un tweet d’une (ancienne ?) copine qui disait qu’elle se réclamait de la laïcité de 1905, pas de celle de 2004. Cela ne veut rien dire. On ne peut pas dater une définition en fonction d’une loi. Nous avons ici l’abaya qui met en cause les deux piliers de la laïcité : la séparation des deux trucs et la liberté de machin.



La députée Obono évoquait sur Sud Radio, ce matin, les événements d’Israël. Elle a dit « Oui, le Hamas est un mouvement de résistance. C’est un groupe politique islamiste qui a une branche armée, et qui résiste à l'Israël ». Ces propos sont probablement de l’apologie de crimes terroristes et certains pensent qu’elle devrait être jugée en conséquence. Ils le sont probablement mais je n’aime pas juger les gens pour ce qu’ils disent d’autant qu’on va probablement trouver des spécialistes en peau de fesse pour démontrer ces propos : le Hamas résiste bien à Israël même si leurs intentions ne sont surement pas honorables et qu’ils sont des terroristes.

Il n’empêche que, dans la pratique, elle revendique bien une honorabilité par ces crétins et, en tant qu’élue de la République, ferait mieux de fermer sa gueule. Dans ses propos (même si je ne cite que le tweet de la radio et pas l’intégralité des échanges), elle pourrait tout de même dire qu’ils massacrent des civils qui n’ont pas demandé grand-chose… Elle n’est pas pire que Mélenchon, en fin de compte, quand il refuse de parler de terrorisme.

Ces deux andouilles nient la réalité et c’est très mauvais pour la paix car cela élude une des facettes.

 


Enfin, toujours à propos d’Israël, j’ai dit dans deux billets que j’étais fatigué d’entendre un tas de gugusses détailler des solutions alors que nous n’avons aucun pouvoir. Il faut parfois être sérieux. Il a consensus, notamment à gauche, pour dire qu’il faudrait, en premier lieu, mettre en place deux Etats, un Israélien et un Palestinien. Je n’ai pas entendu grand monde expliquer comment il fallait faire, d’un côté, avec Gaza où les habitants sont entassés sans avoir la possibilité de subvenir à leurs besoins et, de l’autre, comment découper la Cisjordanie en plusieurs Etats tant elle est morcelée (avec les colonies).

 

Mais revenons aux attentats bien de chez nous. En commentaire à un de mes billets, un copain a indiqué : « Pour le prof assassiné je suis révolté car rien n'a été fait depuis Paty en la matière : l'éducation nationale continue à faire l'autruche. » Je ne sais pas ce qui aurait pu être fait par l’Education nationale et si elle peut faire autre chose que l’autruche. Il faut le dire et arrêter de pointer du doigt… Il termine tout de même par : « Probablement ne parvient-elle pas à nommer et désigner l'ignoble... » Il a entièrement raison, pour le coup, mais on doit aider l’EN à désigner l’ignoble et éluder le sujet, comme LFI, fait qu’on l’évite…

 


De la part de beaucoup, j’ai lu qu’il fallait augmenter la présence de la police dans les écoles. Je ne vois pas en quoi cela pourrait éviter des attentats. Une fouille au corps à l’entrée n’empêcherait pas des fous furieux de casser des vitres pour utiliser les tessons pour égorger les quidams. En plus, je ne vois pas comment on pourrait avoir assez de monde dans les forces de l’ordre pour assurer une plus grande sécurité.

Plus à droite ainsi qu’en dehors des réseaux sociaux, j’ai vu des propos idiots sur les fameux « fichés S » qu’il faudrait expulser !

A propos du meurtrier de Bruxelles, on peut lire : « Abdesalem L., 45 ans, d’origine tunisienne, condamné dans son pays pour des délits de droit commun, séjournait illégalement en Belgique depuis que sa demande d’asile avait été déboutée en 2020. » « Son casier judiciaire est lourd. «Il était connu des services de police pour trafic d’être humain, séjour illégal et atteinte à la sûreté de l’Etat», a précisé mardi matin le ministre belge de la Justice, Vincent Van Quickenborne. En juillet 2016, la Belgique avait reçu des informations «non confirmées» d’une police étrangère qu’il avait un profil radicalisé et serait candidat au djihad. » mais : « Mais si la Belgique compte près de 600 «fichés S», Abdesalem L. ne figurait pas sur les listes des personnes radicalisées et présentant des risques de l’Office central d’analyse de la menace. »

Voila ! On ne va pas mettre 10 flics à s’occuper de chaque type vaguement suspect même si le vague suspect dont je parle s’est rendu coupable d’un crime. Comment ferait-on ?

 


Alors on en arrive à des abominations comme ce que j’ai lu hier de la part d’un ancien flic devenu journaliste à Valeurs Actuelles : « On ne gagnera pas en restant dans cette espèce d'immuable état de droit. » Ou alors, ce matin : « Terrible impuissance de notre #Etat de droit ! de l’#Europe ! Les terroristes islamistes se nourrissent de nos faiblesses ! » Pour un peu, on voudrait arrêter l’Etat de droit. Et pourquoi pas sortir de la République, entrer en dictature et zigouiller tous les salopards putatifs.

C’est exactement le contraire qu’il nous faut ! Renforcer la République, sa laïcité et des principes importants, comme notre démocratie ou notre liberté.

 

Sinon, on est foutu. La bière sera interdite, par exemple.

Les mots ont un sens. On n’en joue pas.

21 commentaires:

  1. J'ai l'impression à lire vos bouillies que vous ne savez plus très bien où vous habitez...

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  2. Excellent billet auquel j'adhère à 100% encore une fois !

    Quant à l'interdiction de la bière, qu'ils essayent ! Y'aura de la lever de boucliers à l'entrée des bistrots.

    PS: petit lapsus au début, c'est à Arras qu'a eu lieu l'odieux attentat en France, pas à Paris. Mais ça ne change rien au contenu. 😉

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    1. Merci !

      (aussi pour le signalement de l'erreur)

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    2. « Y'aura de la lever de boucliers à l'entrée des bistrots. »

      On disait déjà ça quand il a été question d'interdire de fumer dans les bars : on a vu avec quelle docilité exemplaire les Européens s'étaient laissé mettre sous le joug…

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    3. C’est l’Europe, ce truc ? La France ne participe pas aux décisions de l’Europe ?

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    4. Je m'aperçois que j'ai fait une faute de frappe: "levée" et non "lever". Ça m'apprendra à donner des leçons aux autres...

      Pour vous répondre, oui, je suis d'accord, les gens ne se sont pas battus contre l'interdiction de fumer dans les lieux publics. Remarquez aussi qu'ils ne se sont pas battus beaucoup non plus pour l'interdiction de rouler bourré.

      Mais s'ils m'interdisent de boire ma petite bière du vendredi soir au bistrot, là j'appelle le Hamas !

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    5. Une seule bière le vendredi. Tu es musulman ?

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    6. Effectivement, il y en plus d'une... Il faudra que je les compte la prochaine fois.

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    7. Quand on est capable de compter ses bières, c'est qu'on n'a pas encore bu assez de bières…

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  3. On ne dit plus : candidat au djihad mais plutôt " martyr d'atmosphère".

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  4. Vous en avez de bonnes, pendant que vous restez au bistrot, nous devrions sauter l'apéro et "aider l’EN à désigner l’ignoble et [éviter d'] éluder le sujet". Ils n'ont pas assez de têtes pensantes pour penser à l'EN peut-être ? Pourquoi est-ce que ça tombe sur nous ? Je n'ai pour ma part aucune compétence, je n'ai pas mis les pieds dans un lycée depuis 55 ans et j'ai casé mes 6 enfants dans des écoles hors contrats pour leur éviter l'EN. Que puis-je faire pour aider l'EN à éviter de prendre des coups de couteaux mis à part prendre une chaise sous le bras à chaque fois que je passe à proximité d'un de ses établissements ?
    Plus sérieusement, j'ai remarqué une personne qui peut les aider à ne pas faire l'autruche et à nommer l'immonde, elle s'appelle Mickaelle Paty, c'est la sœur du prof martyr, et elle parlait aux sénateurs hier. Vous devriez retrouver ses propos sur internet aisément. Si entre deux ateliers LGBTQ+, le ministère de l'EN pouvait étudier son texte et en tirer des conclusions utiles, peut-être que cela pourrait les aider... Cela dit, je ne crois pas qu'il s'agisse d'un problème d'EN mais un problème qui touche toute la société.

    La Dive

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    1. Oui j’ai écouté la mère Paty. Très bien.

      Non ce n’est pas le pb de l’EN mais de toute la société.

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    2. C'est plutôt le problème des "élites" (dirigeantes, journalistiques, professorales…) que celui de la société elle-même. Je crois que la plupart des membres de la dite société savent parfaitement ce qu'il conviendrait de faire pour remédier au chaos ambiant…

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    3. Oui mais ils ne seraient pas élu ou réélu et le bordel reviendrait.

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    4. @Didier Goux: Comment se fait-il qu'une société en pleine forme, en toute possession de ses moyens et qui sait ce qu'il faut faire, choisisse des élites, certes républicaines, mais aussi incapables de résoudre ses problèmes ?
      A vous lire, ici ou chez vous, je sais que vous aimez la litote, aussi je ne peux m'empêcher de vous soupçonner de considérer notre belle démocratie comme peu représentative. Voilà presque un délit qui va encore épaissir votre dossier...
      Pour ma part, je suis très respectueux de nos institutions et je crois qu'elles fonctionnent à merveille. J'en déduis que si nos élites sont des queues plates de sous-préfecture (jolie injure que j'ai entendue pour la première fois ce matin et que j'ai déjà utilisé 10 fois depuis ...) c'est qu'elles ont été choisies par des ectoplasmes d'une société en voie de déliquescence rapide.
      Comme disait mon grand-père, on n'a pas le cul sorti des ronces ...

      La Dive

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    5. Je vois quand même un paradoxe entre votre pessimisme et cette foi en l'existence d'une société (un pays réel maurrassien ?) qui saurait ce qu'il conviendrait de faire. Serait-ce une foi sans espérance ?

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  5. Maxime, tu es viré de ce blog. Si tu le trouves nul, tu trouveras de la lecture ailleurs. Connard.

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    1. Je veux bien que tu t’en foutes d’être viré mais pourquoi tu laisses 4 commentaires pour protester ?

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    2. Tiens, il me rappelle quelqu'un, votre nouveau troll !

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    3. Ah ? Qui donc ?

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