25 octobre 2023

Le BlueSky sur nous peut s'effondrer

 


« Le ciel bleu sur nous peut s'effondrer

Et la Terre peut bien s'écrouler

Peu m'importe si tu m'aimes

Je me fous du monde entier »

Je dois avouer que reprendre le début du texte d’un piaf pour parler du successeur de l’oiseau bleu de Twitter m’amuse d’autant que le texte colle assez bien à la situation et à l’objet du billet, même si le mot « aimes » ne porte évidemment pas sur des relations d’amour que nous pourrions avoir. Sauf si tu es canon.

Cela fait quelques semaines que j’ai un compte dans le nouveau réseau social à la mode sauf chez les jeunes et observer la croissance de l’activité, dans mon cercle de relations, est passionnant. Il n’empêche que les utilisateurs y reproduisent le comportement qu’ils pouvaient avoir ailleurs ce qui me dérange pour deux raisons. La première est qu’il me parait un peu con de déménager si c’est pour vivre comme avant d’autant que le nouveau bazar a un tas de bugs ou de manques. La deuxième est qu’il me semble que les gens n’ont pas vraiment analysé ce qui les pousse à quitter Twitter, même si je n’ai pas à parler en leur nom.

 


Je ne vais tout de même pas tergiverser sur la première mais la seconde m’intéresse. Les gens gueulent sur les décisions de Musk, notamment autour de ce qui concerne la censure ou, au contraire (et donc paradoxalement), sur la liberté d’expression. Toujours est-il qu’on n’est pas contents de ce qu’on trouve dorénavant dans « X », ce qui n’a d’ailleurs pas spécialement évolué si on clique sur « Abonnement » pour retrouver la vue chronologique des tweets de nos abonnés.

C’est un peu con à dire mais on retrouve dans Twitter ce qu’y publient nos potes. Donc nos potes retrouvent ce qu’on y met. Si mes potes y diffusent des conneries, ça va rapidement me gonfler. Et, justement, mes potes y mettent les mêmes trucs qui me gonflaient dans Twitter mais aussi dans Facebook.

 


Je n’ai pas analysé mon flux Twitter mais j’ai fait le boulot dans Facebook. Tout d’abord, il y a précisément 20% des publications qui sont des publicités et 13% des « suggestions de pages ». On a donc un tiers de publications inutiles. Je n’ai rien contre les publicités – il faut bien payer les développeurs, les espaces de stockage… – mais il me semble qu’elles devraient être mieux identifiées. Pour le reste, il y a pas mal de publications liées à des changements de profil, des anniversaires, des petites annonces, des photos liés aux centres d’intérêt de nos copains mais dont on n’a rien à foutre. Il y a aussi des publications humoristiques qui ne font rire que les imbéciles (désolé mais ça fait 25 ans que j’ai internet…) et des dessins « de presse » qui tournent en boucle (la moitié est à chier). Je vous passe les « partage si tu es contre le cancer » ou « partage si tu es contre la sodomie des clébards », voire tout autre slogan de crétin des Alpes même si je ne suis pas montagnophobe.

Parmi ce qu’il reste, vous avez des publications d’articles de presse au sujet d’informations que vous connaissez déjà (les gens ne se rendent pas compte qu’ils vont sur Facebook – ou Twitter – trois ou quatre fois par semaine seulement : les informations qu’ils diffusent sont déjà connues par la plupart des utilisateurs). Dans mon domaine, il y a aussi les gens qui diffusent leurs propres billets de blog (je fais pareil mais ça m’énerve car je suis déjà abonné par ailleurs aux blogs des copains).

Vous comprendrez aisément qu’il ne reste plus que 5 ou 10% de ce qui passe sur votre écran à avoir le moindre intérêt. D’ailleurs, on passe une partie du temps à « scroller ». Toi aussi, non ?

 


Or, que vois-je maintenant de plus en plus dans Blue Sky (la croissance est vraiment fulgurante) ?

Tout d’abord, il y a des « skeets » (j’ai oublié comment on appelle ce qui « remplace » les tweets) qui critiquent le gouvernement. Je suis désolé mais j’ai un compte Twitter depuis avant l’élection de Nicolas Sarkozy, que j’ai moi-même beaucoup égratigné dans ce machin. A un moment, il faut tourner la page et arrêter de s’excité. On a aussi un tas de skeets de propagande politique. Désolé, mais ça fait plus de quinze ans que j’en vois dans Twitter. Pour l’instant, je suis abonné à quelques types de la gauche radicale. Vous me cassez les burnes dans Twitter, je ne vais pas supporter dans BlueSky. Hop ! Unfollow… Rien de méchant mais je connais vos avis.

Ensuite, je vois des personnes, des amis, qui ont les republications impulsives, comme s’ils voulaient faire la publicité des skeets de leurs copains. Ca ne m’intéresse pas. Après, on a les gugusses qui font les mêmes publications que dans Twitter et Facebook, notamment avec des liens vers des articles de presse que l’on a déjà vus… et qui, d’ailleurs, ne nous intéressaient déjà pas. Je passe les copains qui diffusent des photos de voiture dans Facebook et les remettent dans BlueSky…

Enfin, on a visiblement des andouilles qui font une course à l’influence, au nombre d’abonnés… et qui ne publient que pour cela. Ce que j’ai fait à partir de 2009 ou 2010 dans Twitter et que j’ai arrêté dès 2012.

 

Je pourrais dire « foutez-moi la paix » mais je n’ai pas à dire ce que chacun doit publier ou aimerait lire. Je dis donc simplement « arrêtez de faire les erreurs qui ont fait que l’usage que nous avons de Facebook et de Twitter rendent ces outils pénibles ».

Je ne peux dire que ce que j’aimerais y voir tout en étant bien conscient que je ne peux pas forcer les autres à aimer les mêmes choses que moi.

Peu importe si tu m’aimes.

Je vais t’unfollower préventivement.

 


Ce que j’aimerais y voir, même si tu dois t’en foutre, ce sont les publications personnelles des gens que j’ai fait la démarche de suivre (par opposition aux publications non personnelles et les RT de publications de types que je ne connais pas). Trop de RT tue le RT.

Je ne veux plus voir de publications franchement politiques. Je ne veux plus voir de gens qui tournent en rond dans leurs propres centres d’intérêt. Je veux voir des gens qui discutent (de tous les sujets), qui parlent de leur vie. Avant-hier, j’ai skeeté ( ?) en direct l’intervention des lascars qui m’ont installé la fibre.

C’est tout de même plus intéressant que le suicide en direct de la mélenchonnerie.

Mais pas tant que les paroles de l'hymne à l'amour.

16 commentaires:

  1. Ok je vais faire attention à ce que je publie, tu as raison, chaque réseau social doit ou devrait avoir sa spécificité (et non pas son spécisme) et bon, j'aime à les tester quand ils sortent mais je dois dire qu'hormis facebook parce que je suis vieux et insta parce qu'il y a des images 😅, les autres ne me convainquent pas des masses, Twitter était celui que je consultais assez régulièrement pour avoir des infos provenant de comptes présumés fiables, organes de presse, journalistes, blogueurs sérieux, mais depuis qu'il est classé X, il a pris un coup dans l'aile. - Gilles S
    (Je pensais avoir réussi à m'authentifier avec mon compte Google pour commenter mais non...)

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    1. Tu ne publies que peu donc ce n'est pas très important ! Et tes publications sont assez personnelles, comme j'aime.

      J'unfollowe progressivement les organes de presse car ils font de plus en plus de tweets avec des informations sans intérêt. Récemment j'ai viré CNEWS de mes abonnements (pour la ligne éditoriale mais pour le manque d'intérêt). Elles sont toutes à la recherche de clics mais vont finir par en perdre. Tiens ! France Info, que j'aime bien (malgré une ligne que je juge trop politique pour une radio nationalisée), j'y vais avec l'appli.

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    2. J'ai cliqué trop vite (je suis à la bourre pour aller au bistro et je continue à recevoir des mails du boulot). Je voulais dire que j'allais avec l'application (web ou iPhone) de la radio une ou deux fois par jour, plus le soir pour avoir le temps de lire. Je n'ai pas besoin de Twitter.

      Le passage sous X n'a rien changé à part à la marge. Ce n'est pas parce que Musk change les couleurs que les couillons arrêtent de diffuser des âneries.

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    3. le truc qui me fait chier comme toi ce sont les tweets/skeets de trucs de presse ou faut être abonné pour lire l'article. Là c'est désabonnement immédiat :on a que peu d'information, je veux bien que la presse vive , mais moi mon information je la choisis et j'ai pas envie de gaspiller mes clics ^^^ je garde twitter pour des tas de comptes institutionnels et des experts météo/climat , scientifiques qui ne changeront pas avant longtemps de plate forme... et pour suivre ce qui se passe en Ukraine (avec une "liste") et là aussi ils vont rester sur la plate forme X .

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    4. Oui mais il faut du temps pour organiser son "fil" et je n'ai pas envie...

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  2. J'ajoute un argument : quand Mastodon est sorti, les gens ont tenté d'y migrer pour faire ce qu'ils faisaient avec Twitter. Or il y avait beaucoup moins d'utilisateurs donc de sources d'information et Twitter est resté "indispensable".

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    1. aaaaaaaaah Mastodon qui devait faire des merveilles, mais bon en France c'est géré par des gauchistes donc t'as des CGU qui t'interdisent de rire des woke par exemple et y'a déjà quelques cas de gens virés pour des raisons de non compatibilité avec la ligne éditoriale.

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  3. Je ne connais pas Blusky, j'ai testé Mastodon et je n'accroche pas.

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    1. Mastodon n'a aucun intérêt. BlueSky est très proche de Twitter.

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    2. Moi, je n'ai rien testé et m'en porte fort bien.

      (Je sais : tout le monde s'en tape...)

      DG

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  4. Puisqu'on est barré dans la môme Piaf je continue.
    Non rien de rien,non je ne regrette rien.
    J'ai quitté twitter, Facebook et même les babas de Mastodon..
    Pour bluesky, dont j'avais demandé une invitation il y a deux ans avant ouverture, et qui n'a jamais pris la peine de me répondre, je m'en tamponne le coquillard.
    Je n'ai que faire de gens mal éduqués de la silicone Valley. Si c'est le baurdayl avant que ça ouvre , y a pas de raison que ça s'arrête.
    Je m'aperçois que je lis beaucoup plus depuis que j'ai largué ces chronophages inutiles.
    Je deviens un ours 🐻 ou redeviens, mais pour reprendre le refrain
    Non rien de rien,non je ne regrette rien.

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    1. Moi je me laisse entraîner par la foule !

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    2. J'ai plusieurs éléments de réponse, pour être plus sérieux (et car j'ai retrouvé mon clavier - pour ma précédente réponse, j'étais sur le trône).

      1. je vais dans les réseaux sociaux pour discuter, comme je le fais ici avec toi. Je viens d'avoir une conversation avec Seb Musset dans Facebook sur la difficulté que peuvent avoir des gugusses comme moi à avoir deux maisons.

      2. les gens ne savent pas avoir une discussion dans les réseaux. La plupart cherchent à être les plus malins ou un truc comme ça.

      3. C'est encore pire dans Twitter où les discussions sont franchement publiques (dans Facebook, elles sont dans des commentaires à des publications). Des imbéciles interviennent pour faire les zouaves.

      4. Twitter, Facebook et maintenant BlueSky ne sont pas chronophages (contrairement aux blogs : il faut bien rédiger). Je vais dans ces machins uniquement à certains moments : en regardant la télé, pendant des réunions en audio pour le boulot, pendant les pauses café (mais j'y consacre beaucoup moins de temps que les collègues qui font des vraies pauses, je ne m'arrête que si ma charge de travail le permet) et, bien sûr, pour moi, quand je suis seul au bistro.

      5. BlueSky avait un peu prématuré l'ouverture car ils voulaient des testeurs. Ton profil ne les intéressait pas, en quelque sorte, il fallait que tu puisses avoir un réseau. C'est toujours comme ça lors du lancement de produits. La difficulté, pour BlueSky, c'est qu'ils ont été obligés de jouer avec le mécontentement des utilisateurs à l'égard de Twitter. C'est pour ça que la période actuelle est un peu chaotique.

      6. On le voit à ce que je voulais dire dans le billet (je ne sais pas si je l'ai bien fait) et aux commentaires qu'il suscite (pas seulement ici, dans Facebook et dans BlueSky aussi) : les gens attendent chacun des choses différentes des réseaux sociaux mais ont du mal à penser que les autres attendent autre chose.

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    3. 7. Ce n'est pas chronophage mais certains y font une activité particulière. Par exemple, ils vont "tweeté" pendant une émission télé qu'ils regardent, au fond, uniquement pour pouvoir tweeter. D'autres s'installent devant Twitter et y font de la politique pour faire de la politique.

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    4. Ça se tient, mais dans mon cas twitter et masto, je bouclais un peu dans le vide sur les réseaux. Peut être que c'est pour ça que j'ai laisser tomber. Je deviens un peu taiseux avec l'âge. @+

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    5. Ca dépend du réseau de potes qu'on peut avoir. Comme j'ai été (voire suis toujours) très actif, je connais plein de gens, y compris en dehors des cercles politiques, et c'est bien en discutant avec des gens qui ne sont pas à fond dans la politique que je prends du plaisir.

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