Politiquement (surtout en tant que blogueur vu que, au fond,
je n’en ai rien à cirer), ma préoccupation actuellement est l’incapacité des
militants politiques à se faire comprendre des électeurs et leur refus
d’admettre ce fait ! Dans mon billet d’hier, j’explique, sûrement
maladroitement, ce que m’ont inspiré les commentaires de tout un chacun suite à
l’élection de Donald Trump. Afin de ne pas trop vous énerver, je vais changer
de sujet ! A chaque scrutin national, aux USA, je m’interroge sur la
débilité de leur système électoral…
Pensez-donc ! C’est tout de même délirant de voir que
le système a permis à Trump de se présenter et d’être élu… Je ne porte pas de
jugement de valeur. Ils ont leur constitution, une histoire, leurs pratiques
et, au fond, nous avons aussi des pratiques qui pourraient pousser nos
camarades étrangers à rigoler ! Avant de faire les guignols et de se foutre
de la gueule des autres, n’oublions pas que nous avons des partis populistes,
dont un issu de l’extrême droite, aux portes du pouvoir et que nous avons des branquignoles
qui tentent de gouverner sans avoir de majorité…
En rentrant à la maison après deux mois et demi de
vadrouille hospitalière, j’ai retrouvé mon téléviseur et mon Netflix (quand je
suis absent, j’ai tendance à regarder des séries pour adolescentes avec mon
iPhone). J’ai visualisé plusieurs fictions et, après « La
Diplomate », l’illustre plateforme m’a proposé de regarder (à nouveau)
House of Cards qui se passe aussi dans les coulisses du pouvoir américains.
L’intérêt d’avoir une mauvaise mémoire est de pouvoir
regarder une deuxième fois une série sans se rappeler de la plupart des scènes.
En fait, en y pensant, je me disais que j’avais adoré les deux premières
saisons et été déçu par la suite (surtout pas la dernière, d’ailleurs, l’acteur
principal ayant été ostracisé pour une metooserie qui a tourné en eau de
boudin). Lors de ce second passage, j’ai eu une impression différente,
préférant les saisons à partir de la troisième, quand les Underwood sont à la
maison blanche. En fait, la première partie me semble tout à fait quelconque
(et si elle m’avait botté, à l’époque, c’est que j’avais vu beaucoup moins de
séries).
Claire et Francis apparaissent comme sympathiques mais
magouilleurs (et assassins) alors que, par la suite, s’ils rusent toujours
autant, c’est pour lutter d’égal à égal avec d’autres flèches.
En outre, dans cette « deuxième partie », on voit
la gestion des affaires importantes de l’Etat, des situations d’urgence (prises
d’otage, négociation avec les gouvernements russes et chinois…) ce qui est plus
intéressant que les médiocrités voire les enfantillages du début. En fait, pour
être précis, la série devient chiante à partir du milieu de la cinquième saison
(on entre dans une routine avec les mêmes histoires qui se répètent). Quant à
la sixième, je l’ai revue « pour le principe ». Pour mémoire, l’acteur
principal, Kevin Spacey avait subi des accusations de violence sexuelle et
avait été évincé du tournage. Les producteurs avaient alors imaginé la mort du
personnage qu’il incarnait et en avait choisi « un autre ».
Ensuite, il avait été innocenté par les tribunaux américains
et britanniques mais je crois bien qu’il n’a jamais pu reprendre sa carrière. A
la limite, cet événement est symptomatique de la politique de nos jours… Voire
de la disparition de la présomption d’innocence.
C’est con, la série tenait sur ses épaules, certes son côté
retord, mais aussi sa sympathie et la proximité qu’il avait avec les auditeurs,
notamment avec ses apartés, quand il s’adresse à eux.
Généralement, ce n’est pas dans ce blog que je parle généralement
des séries. J’évoquais, dans ce blog, ma mauvaise mémoire et, effectivement,
revoir tous les épisodes ne m’a pas dérangé. Même les événements principaux ne
me revenaient en tête qu’à la dernière minute (je ne vais pas citer d’exemple
au cas où vous n’auriez pas vu la série mais l’assassinat de certains
personnages a presque réussi à me surprendre alors que ça fait moins de trente
mois que j’ai vu les épisodes). D’ailleurs, cette mauvaise mémoire me joue des
tours. Si j’avais eu à décrire la série maintenant, sur la base de ce que j’avais
en tête, j’aurais dit que « Doug » ne s’était jamais remis de ses
déboires.
Ah merde ! J’ai teasé…
Bon ! Nous sommes dans un blog politique. La série permet
de rappeler le fonctionnement des institutions de ce coin, comme d’autres. Je
citais « La Diplomate », mais il y en a d’autre, comme The Night
Agent, Designated Survivor, Bodyguard…
On y voit des rappels, les « conventions », les
primaires, le rôle du vice-président, un régime présidentiel avec un vice-président,
sans premier ministre, avec un poids important du congrès, beaucoup de choses
qui relèvent des Etats et pas du « pouvoir central ». On y voit aussi
des « anomalies » comme un type non élu qui peut devenir président (s’il
est nommé vice-président par le président et que ce dernier quitte son poste).
On a même la femme du personnage principal qui devient présidente par intérim
suite à des suspicions de magouilles électorale au cours d’une présidentielle.
Comme je le disais en introduction, ce système nous semble complètement
bâtard même si on comprend bien comme il a pu être mis en place au fil de l’histoire.
Surtout, on doit en tirer des analyses de notre propres système, ne serait-ce
que nos présidentielle qui ne reflètent pas nécessairement de l’opinion d’une
majorité des électeurs. Quelques rappels :
2002 : le candidat de la gauche qui avait été donné
favori, a été balayé dès le premier tour suite à différents événements.
2007 : le candidat de droite est élu alors que l’alternance
aurait dû être de rigueur à cause d’une mauvaise candidate de la gauche,
désignée par des militants dans les nuages ayant totalement oublié la position
des électeurs. Le candidat centriste n’est pas arrivé au second tour alors que les
sondages le donnaient gagnant s’il y arrivait. Ensuite, on a vu le retour de la
droite la plus bête du monde.
2012 : le candidat de droite perd d’un chouia (parce qu’on
ne voulait plus de lui) alors qu’il était donné, quelques mois plus tôt,
perdant avec 20 points de retard dans les sondages. Ensuite, on a vu une
majorité de gauche ne pas tenir en place.
2017 : la gauche « historique », avec un score
lamentable suite au départ de ses cadres vers le nouveau parti fondé par un
candidat issu de leurs rangs et un candidat de droite historique lamentable (j’entends
par là « mal choisi par une primaire inepte »), rattrapé par des
affaires judiciaires louches…
Ainsi, House of Cards doit nous pousser à réfléchir à nos
propres institutions et penser à ce qui devrait être fait, comme la sortie de
notre régime « ultra présidentiel » sans culture de compromis, de
négociation…
Je m’en vais revoir The Crown ?