Je vous souhaite une bonne année 2024 mais, ce matin, je ne
vais présenter aucun « meilleurs vœux ». Par exemple, j’ai fait le vœu,
ce matin, d’épicer mes pâtes au rôti de porc confit avec du curry. Je ne vois
pas pourquoi ce vœu serait meilleur qu’un autre. Par ailleurs, je notais dans
mon billet du 1er janvier 2023 que ceux qui m’avaient souhaité une
bonne année un an auparavant pensaient au cancer dans les poumons qu’on m’avait
diagnostiqué au cours du premier trimestre. Et ceux qui m’ont souhaité une
bonne année 2023 ne savaient pas que j’allais perdre ma mère. Il est vrai que
je ne fais pas toujours attention à mes affaires.
Il n’empêche que la date est bien choisie pour parler de
2023 et de 2024, n’est-ce pas ?
Commençons par parler de blogs, tiens ! Je remercie les
confrères qui ont présenté leurs vœux et félicite ceux qui ont exposé un bilan.
Je tiens à rappeler que je continue à lire beaucoup de billets (même si les
sources sont un peu plus taries après longtemps avoir été tarées) mais je ne
commente plus beaucoup. Tout d’abord les blogs « Blogger » sur
lesquels on ne peut plus « s’identifier » à partir d’un iPhone. En
plus, il y a souvent des problèmes techniques qui empêchent de commenter.
Ensuite, les blogs Wordpress. La galère avec les smartphones est également
importante mais, en plus, les notifications pour les commentaires ne
fonctionnent généralement pas. Enfin, comme j’aller-retourne souvent entre la
Bretagne et Paris, je n’ai, à Bicêtre, que mon PC du bureau qui ne m’autorise l’accès
qu’à quelques blogs.
Continuez, les gens !
Au sujet du bilan, le billet qui a eu le plus de lecteurs
sur ce blog, cette année, est le dernier que j’ai publié, assez personnel, où j’évoque
mes ennuis de santé. Le hasard ? La question est donc de savoir s’il a
bien « marché » parce qu’il est bon ou parce que je n’ai pas fait de
billet, ensuite, pendant plus d’une semaine. Il est donc resté en une et les
zozos qui sont venus voir si j’avais bavassé des nouveautés sont tombés dessus.
On peut légitimement penser que les billets avec le plus de lecteurs sont les « meilleurs »
mais les lecteurs sont bien obligés de lire avant d’avoir une opinion.
Conchions donc ces chiffres.
Je n’ai pas fait beaucoup de billets, cette année. Vous
trouverez les chiffres quelque part dans la colonne de droite. J’en avais tout
de même fait moins en 2019 et 2021. Cette
irrégularité, comme le fait que je viens de passer huit jours à glander, a
plusieurs causes sur lesquelles je ne vais pas m’étendre. Il y en a une
particulière : j’ai perdu la faculté que j’avais il y a une quinzaine d’années
de faire des billets de blogs en faisant autre chose, comme travailler ou
prendre le métro. Il faut maintenant que je me dégage un moment dédié…
Il y a tout de même deux faits qui expliquent ma fainéantise
épistolaire depuis quelques mois : l’explosion de la Nupes (et ses causes)
fait que j’ai moins de colère à exprimer et l’affaire Depardieu me gonfle
prodigieusement. Je vais y revenir car ce n’est pas lié aux blogs.
Commençons maintenant, tiens ! Côté politique, il n’y a,
ainsi, qu’une seule bonne nouvelle. Beaucoup, à gauche, ont enfin compris qu’une
alliance telle que la Nupes était plutôt néfaste, ce que je dis depuis sa
création. On ne va pas discuter dès maintenant au sujet du programme mais il
est clair que les relations de quelques gauchistes à quelques valeurs n’est plus
supportable.
Le « la police tue » a été nulle lors des émeutes
de juillet. La main tendue aux antisémites en août (et plus tard) est
intolérable. La réaction de défense des Palestiniens suite aux attaques du Hamas
sont évidemment grotesques.
Pour les élections de 2024, les européennes, je fais le vœu que
le résultat des urnes donne plus d’importance aux partis qui ont commencé à se
détourner des fous furieux de LFI. Je le complète avec celui que le centre
gauche se revendique ainsi, à l’occasion du scrutin, et arrête ce jeu de « plus
à gauche que moi tu meurs ». Il faut commencer que, malgré toutes les
divergences que l’on peut avoir avec Emmanuel Macron depuis 2017, ses électeurs
viennent de la « social-démocratie » (en français : étaient ceux
d’Hollande en 2012).
Le reste de l’année fut une catastrophe pour la gauche, à
cause des conneries des gauchistes. On ne va citer que les deux lois emblématiques :
la réforme des retraites et celle au sujet de l’immigration. Pour les deux, ce
sont clairement des erreurs presque techniques de la gauche qui font que les projets
de lois aient aboutis. Pour les retraites, il y a eu l’obstruction parlementaire
qui a empêché l’étude des articles par l’Assemblée (et arrêtez de dire que c’est
de la faute du gouvernement). Pour l’immigration, il y a eu la motion de rejet
qui a permis à la droite et à l’extrême-droite de faire ce qu’ils voulaient.
Pour les deux sujets, il aurait fallu aboutir à des
compromis en admettant, enfin, que la gauche est à un niveau historique les
plus bas.
Je sais que c’est compliqué mais il faut aboutir à des
compromis. Pour l’immigration, par exemple, il faut prendre en compte le fait
que c’est un sujet majeur pour une grande partie des électeurs. Travailler sur
le sujet n’est pas un marqueur d’extrême droite. D’ailleurs, il y a une
quarantaine d’année, c’est la gauche de la gauche qui luttait contre l’immigration
afin d’éviter le « dumping social » mis en œuvre par le patronat.
Pour les retraites, il aurait fallu discuter. Par exemple :
« OK pour les 64 ans mais faisons quelque chose de concret pour les petites
retraites. On pourrait faire en sorte qu’elles ne soient jamais inférieures à
120% du SMIC pour ceux qui ont cotisé 42 ans et 100% pour ceux qui ont dépassé
30 ans. » J’ai bien dit « par exemple ».
Cette ouverture ne m’empêche pas de penser qu’il faut être
débile pour croire qu’il faut travailler plus longtemps, quel que soit le
motif. Mais nous ne sommes plus dans la majorité et c’est bien la gauche au
pouvoir qui avait fait la précédente réforme, augmentant de deux ans la durée
de cotisation mais prenant en compte « la pénibilité ».
L’argumentation contre la réforme des retraites tournent
généralement autour des avantages acquis mais nos braves militants oublient que
le système actuel profite généralement à quelques privilégiés (ce qui n’est pas
un gros mot) alors qu’il faudrait privilégier les « accidentés de la vie »
qui n’ont pas la chance d’avoir cumulé assez de cotisations pour partir
bienheureux…
Parfois, on se dit que la gauche a arrêté de réfléchir. Par
exemple, la principale proposition faite lors des dernières élections tourne autour
de l’augmentation du SMIC. Je suis désolé mais je ne suis pas du tout surpris
de voir que des types à qui ceux qui touchent 2500 euros par mois proposent de
monter leurs revenus de 1400 à 1500 euros aillent voir à l’extrême-droite…
Ce qui nous amène à « l’affaire Depardieu ». Parmi
les valeurs de gauche, il y a la justice et une des choses qui font la justice
est la présomption d’innocence même si, on sait bien, que dans les affaires « sexuelles »,
la charge de la preuve est très difficile.
Vous vous rappelez l’histoire du « bijoutier de Nice » ?
Ce type avait tué un type qui partait après avoir cambriolé son échoppe… La
droite s’offusquait qu’il ait pu être inquiété par la justice et nous disions,
au contraire, que c’était à la justice de décider. Pourquoi, dix ans après,
nous aurions changé d’avis : c’est à la justice de décider…
Et les tribunaux ne sont pas dans les réseaux sociaux mais dans
des palais de justice. La gauche doit défendre la justice, sinon elle perd son
âme, son cœur, ses valeurs. Et pire : ses électeurs. Comment peut-on avoir
confiance dans un groupe politique se disant défendre la justice mais qui jette
un pauvre type dans la fausse commune de Twitter ?
Je suis d’accord qu’il faille aider les femmes à lutter
(encore que je me demande bien ce que les opprimés que nous devons défendre pensent
des gonzesses qui veulent la gloire en travaillant dans le cinéma ou les
médias). Je veux bien croire que Gérard Depardieu est probablement coupable et
un gros porc. Il n’y a pas de fumée sans feu et tout ça.
Par contre, je ne veux pas passer moi-même pour un porc quand
je demande le respect de la justice et la présomption d’innocence.
Il y a beaucoup à dire sur cette affaire et, si j’en parle longuement
ici, c’est qu’elle est emblématique de notre valeureuse époque.
Petit 1 : on frise le burlesque. Prenez la tribune
signée par 50 copains du gugusse. Certains se défilent après parce qu’elle
aurait pour origine l’extrême droite. C’est ridicule.
Et je ne parle pas du fait qu’il n’est pas interdit d’être d’accord
avec l’extrême droite quand elle ne dit pas de connerie. C’est aussi un des
problèmes de 2023 : la gauche ne sait plus que se positionner par rapport
à la droite et son extrême…
Petit 2 : on ne parle plus que de cela en oubliant tout
le reste. C’est facile de gueuler après la droite qui fait passer une loi sur l’immigration
(par ailleurs dans les circonstances dont je parlais) quand tout la gauche a
passé son temps à metooser !
Petit 3 : les réseaux sociaux sont devenus chiants. Et
je tiens à répondre à Elodie qui a fait une publication pour se plaindre de Twitter
dans laquelle elle a dit « Et je me suis
souvenue pourquoi j'avais délaissé ce réseau social qui est devenu une fosse à
purin pleine de fachos, de mascus, de connards... très organisés et bien plus
actifs que tous les autres utilisateurs et utilisatrices de Twitter/X. »
Pour ma part, je délaisse les réseaux sociaux effectivement remplis de publications
militantes mais parmi elle, on trouve celles des militants féministes…
En 2012, j’avais arrêté de ne faire que de la campagne pour Hollande
dans Twitter et Facebook parce que j’escagassais mes abonnés.
Petit 4 : Gérard Depardieu a été un très grand artiste.
Comme dirait l’autre, on a pu être fier de lui. C’est devenu un fumier et un
gros porc, sans doute, mais cela ne retire en rien à ses qualités d’artistes.
En nous privant de ses films à la télé, on nous prive aussi d’une partie de l’œuvre
de Bertrand Blier, de Maurice Pialat, d’Alain Corneau et tant d’autres…
Quand je pense que certains s’en sont pris, par exemple, à Pierre
Richard qui ne saurait être qualifié de gros porc, au point où, lui-même, tout
comme Carole Bouquet, également une immense artiste, on été obligé de faire
machine arrière.
On n’est pas loin du « terroriste intellectuel »,
tout de même. Voire de la « cancel culture ».
Petit 5 : ça fait plus de dix ans que la gauche n’arrête
pas de s’indigner pour un oui ou pour un nom. Et elle continue à perdre. A
perdre. A perdre.
Petit 6 : le gros a fait une vanne pédophile. On ne
peut pas être condamné pour des propos humoristiques, même si lourdingues,
surtout par des gaziers qui prétendent défendre par ailleurs la liberté d’expression.
« Papa, caca… » « … » « Papa, caca ! »
« … » « PAPA, CACA ! » « C’est bon, je me retire. »
Alors, que Depardieu soit jugé et que les associations,
comme les pouvoir publics, aident les femmes qui s’estiment victimes de
violences sexuelles, d’harcèlement… à se défendre.
Et il faut défendre les gros.
Encore un mot, au sujet de 2023. On a vu deux nouveaux
sociaux débarquer, BlueSky et Threads (en plus de l’indispensable BeReal). Je
trouve cela délirant de voir que les gens reproduisent dans ces machins les
comportements qu’ils ont ailleurs alors que ce sont les comportements des autres
qui les ont fait fuir Twitter.
J’ai même été envahi par des publications de militants végans.
2024 : la bidoche, le bon sens, la baisse du prix des
céréales dont on fait la bière et le centre gauche vaincront !