Il y avait, hier soir, la cérémonie d’hommage à Jean-Luc Laurent.
Du beau monde était attendu. Je sais qu’il y a eu des discours de Valérie Chevènement
et de Jean-Pierre Pécresse. Arnaud Trautmann a dit quelques mots, si mon
informateur ne se trompe pas. Catherine Montebourg était très certainement
présente et il me semble que François Huchon a été aperçu. Dans la journée, on
avait annoncé la venue de Jean-Paul Hollande mais je n’ai aucun indice quant à
sa présence. Je croyais que Mathilde Panot n’est pas venue alors que cela aurait
été la moindre des choses (je m'étais trompé, elle y était bien).
Ca aurait été la moindre des choses que je me pointe, aussi.
Depuis l’annonce de ce rassemblement, j’ai hésité et j’ai fini par choisir de
ne pas y aller alors que c’était à moins de dix minutes de chez moi. Mes sentiments
n’ont cessé d’évoluer passant de l’envie de communier avec les « administrés »,
de montrer mon soutien à l’équipe en place et, dans la mesure du possible, mon
amitié à la famille à une espèce de rejet de ces hommages presque nationaux
que, pourtant, Jean-Luc méritait tant, tellement il était attaché à notre République
et aux valeurs portées par la nation.
Si, a posteriori, je regrette mon absence, c’est parce que sa
famille avait été mis au centre, avec un discours de sa femme et d’au moins un
de ses fils et pas guignols politiciens comme je le craignais (je ne doute
néanmoins pas de leur sincérité, ce n’est pas le sujet)…
Depuis l’annonce de son décès et après mon dernier billet, j’ai
été frappé par la tristesse des Kremlinois. Il y a même un copain qui n’est pas
de la commune mais passant fréquemment pour des raisons familiales qui m’a
aussi fait part du même sentiment. Il y avait bien quelques trous du cul au
comptoir qui racontaient des âneries sans même se rendre compte qu’ils
blessaient les gens qui appréciaient notre maire comme le patron du bistro ou
moi.
Finalement, deux raisons l’ont emporté pour ma décision.
Tout d’abord mes problèmes de santé (je ne me voyais pas rester debout pendant
des discours). Ensuite, je crois que j’ai du mal à me faire à l’idée qu’on ne
le verra plus, qu’il n’entrerait plus dans le bistro vers 14h ou 22h pour avaler
un repas car il n’avait pas eu le temps avant mais devait tout de même se
rendre à un autre événement, qu’il ne déambulerait plus dans le marché…
Je ne comprenais pas ce phénomène inédit pour moi. J’ai
alors tenté de me souvenir des proches ou moins proches que j’avais perdu dans
ma vie. Il y avait bien sûr les vieux et les « malades de longue durée »
dont la fin était proche. Il y a eu quelques suicidés dont on prévoyait la fin.
Il y avait des alcooliques notoires qui finissaient par péter une durit ou un
anévrisme. Il y a eu les gens malades du cœur, morts parce qu’ils avaient fait
l’effort de trop (j’ai beaucoup pensé, depuis avant-hier, à mon ami Christophe).
J’ai bien eu un copain mort dans un accident « de chantier » mais il
y a très longtemps.
Pour Jean-Luc Laurent, je n’arrive pas à comprendre. Pourtant,
c’est le lot de beaucoup… Mais je ne voyais pas lui rendre hommage, comme s’il
était trop tôt.
66 ans.
C’est trop tôt.
Cet imbécile d'Arié montre encore sa folie depuis hier. Et surtout sa connerie.
RépondreSupprimeril est encore là ? il n'a toujours pas compris ? que triple con.
SupprimerTriple ? Tu es gentil… Il me laisse six ou sept commentaires par jour.
Supprimermais il est vraiment cinglé alors : il chie des commentaires qui ne sont pas validés.
SupprimerBen oui. Ca fait six ou sept ans que ça dure.
SupprimerC'est assez curieux, cette perception toute moderne de la mort. Je veux dire, celle qui nous conduit à trouver que tel ou tel est mort "trop tôt". Durant tous les siècles qui nous ont précédés, cette idée n'avait aucun sens : on mourait "à son heure", et les notions de "trop tôt" ou "trop tard" n'auraient eu pour eux aucun sens.
RépondreSupprimerEncore à la fin du XIXe siècle, quand Goncourt dans son journal évoque la mort d'une connaissance, il note souvent son âge : mais que le mort ait eu 85 ans ou 33, jamais il ne fait le moindre commentaire suggérant qu'il trouve ça "tôt" ou "tard".
Je suppose que cette nouvelle vision que nous avons, celle qu'on NE DOIT PAS mourir avant tel ou tel âge, est liée aux fantastiques progrès de la médecine au XXe siècle ; mais c'est une question qu'il faudrait creuser, et là, ça va être l'heure de mon goûter…
Par ce "trop tôt", je rebondissais sur ma phrase précédente... Pour le reste, je n'aurais qu'un mot : "bah".
Supprimer@DG
SupprimerC'est juste.
Malherbe dans sa "consolation à du Périer" explique ( ou fait un constat sur le fatalisme ?)
"......
La Mort a des rigueurs à nulle autre pareilles ;
On a beau la prier,
La cruelle qu'elle est se bouche les oreilles,
Et nous laisse crier.
Le pauvre en sa cabane, où le chaume le couvre,
Est sujet à ses lois ;
Et la garde qui veille aux barrières du Louvre
N'en défend point nos rois.
De murmurer contre elle, et perdre patience,
Il est mal à propos ;
Vouloir ce que Dieu veut, est la seule science
Qui nous met en repos.
F de Malherbe
Hélène
Aïe ! De la lecture un dimanche soir…
SupprimerJe n'ai pas pu commenter le billet précédent, mais je te l'ai dit en privé. Je connais trop ce que tu as vécu, et la douleur me poursuit depuis 13 ans, et elle ne passera jamais.
RépondreSupprimerTu es humain. Tu fais de ton mieux et c'est trés bien.
De mon mieux… Je crois que je vais passer au pire pour rigoler.
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