Il parait que c’est la journée internationale des droits des
femmes et je me demande si je ne devrais pas y mettre des majuscules pour faire
joli. Dans les réseaux sociaux, nos amies féministes nous rappellent qu’on ne
doit pas dire « la journée de la femme » et, je ne tenant pas à me
faire émasculer précocement, je vais me plier à cette volonté. Pourtant, je me
rappelle les années où j’ai commencé à bosser quand on achetait des fleurs aux
secrétaires pour les « jours de la femme » ce qui nous faisait des
frais alors que nous ne récupérions rien en échange. Nous étions l’exemple même
de la bonté. Ca s’arrose.
En cette journée spéciale, la célébration de tout ce qui a permis
l’égalité doit être… heu… célébrée. C’est pourquoi nous allons remercier
chaleureusement Aurélien Viik, avec deux « i » comme dans jambon, qui
a créé le hashtag #metoogarçons il y a deux semaines ce qui nous permet de
faire valoir nos histoires personnelles même si le seul harcèlement dont j’ai
pu faire l’objet dans ma carrière professionnel est de la part de ce patron qui
m’utilisait comme prétexte pour boire l’apéro vu que je ne refusais jamais un
whisky. Il débarquait dans le bureau et criait presque : « Alors,
Jégou, ça vous dit un petit whisky ». Il buvait du Dimple de 12 ans ce qui
n’était pas désagréable. Il faisait venir ça par caisse en même temps que la
veuve Cliquot qu’il réservait plutôt à certains salariés. Par contre, il ne m’invitait
jamais à boire l’apéro quand son épouse était dans les locaux de notre SSII qui
en était d’ailleurs la directrice générale, pour des raisons fiscales mais c’est
ainsi que dans les déclarations que l’on trouvait sur Internet, on voyait qu’elle
avait un million de francs comme salaire annuel ce qui nous paraissait bien
payé pour les deux jours qu’elle passait dans les murs chaque mois pour
imprimer les bulletins de salaire et me priver d’apéro.
Tout cela est rigoureusement exact de même le fait que mon
statut particulier dans le cœur et le foie du patron faisait que j’étais le
seul consultant autorisé à bosser à plein temps au siège de notre cabinet de
conseil. Il est mort jeune. Je me demande pourquoi.
Cela n’est pas sans rapport avec l’égalité entre les pouffes
et les locdus et je m’en vais tirer un conseil pour l’égalité professionnelle :
si toutes les jeunes ingénieures de notre cabinet avaient eu le gosier aussi en
pente que le mien, nous aurions eu le même salaire.
Je vais donner un deuxième conseil aux femmes qui nous
lisent goulument : quand vous vous présentez dans les réseaux sociaux ou
dans les entretiens d’embauche, arrêter de dire que vous êtes « maman d’une
petite fille » ou d’un petit garçon ou de quelque non genré, plusieurs
mômes ou que sais-je mais préféré le terme « mère », vous aurez l’air
beaucoup moins ridicules et ne vous abaisserez pas à vous faire appeler avec ce
« terme affectueux par lequel on s'adresse à sa mère (notamment les
enfants), ou par lequel on la désigne entre intimes ». Les hommes, quant à
eux, gagneront en virilité en cessant de s’appeler « papa » et tout
le monde s’en portera mieux si l’on respecte l’usage de la langue mais je ne
vais pas parler du français inclusif à point, j’ai mieux à faire, comme oublier
que j’ai écrit « ingénieure » ci-dessus.
Dans la lignée de ces histoires de famille, vous devriez
arrêter de parler de vos gamins pendant les heures de bureau ou de cantine. Je
vous assure qu’on trouve un tas de sujets passionnants comme la dernière fois où
on s’est saoulé la gueule. Ca vous évitera d’emmerder les gens comme moi qui n’en
ont rien à foutre (quand je parle avec des collègues, je parle surtout du
boulot, je ne partage avec eux aucun autre centre d’intérêt) et de vous
rabaisser, à nouveau, au rang de « pondeuse éleveuse ».
Je ne vois pas ce que je pourrais donner comme conseil
complémentaires aux gonzesses d’autant qu’on pourrait me suggérer de m’occuper
de mes fesses, plutôt, même si je vous assure que ces trois conseils sont assez
sérieux même si le premier nécessite une certaine interprétation.
Je vais donc donner quelques conseils aux hommes. Arrêtez de vous présenter comme féministe. Pour ma part, j’ai
beaucoup muri et changé. Par exemple, hier, j’ai assisté à une conférence sur l’égalité
dans le sport. C’était passionnant. Je ne parle pas de l’égalité pour les
tenues de natation mais des choses assez concrètes comme l’égalité du temps d’antenne
(ou de l’intérêt accordé par les médias) ou celle des rémunérations. Je n’ai
pas tenu très longtemps, en revanche. Ce ne sont pas les revendications des
femmes qui ne m’intéressent pas mais le sport.
Je disais donc d’arrêter de vous présenter comme féministes
car c’est horriblement prétentieux, comme si vous prétendiez être plus que les
autres partisans d’un combat pour égalité et tout ça. De toute manière, vous n’aurez
jamais les règles douloureuses et vous nous rappelez les blancs qui militent
pour le port de l’abaya par des femmes au nom de la lutte antiracisme.
Le deuxième conseil pour les hommes est de poursuivre
certaines traditions surannées comme la galanterie. Ouvrez les portes des
voitures aux bonnes femmes (sauf s’il pleut) et laissez-les passer devant vous
dans les escaliers (vous pourrez regarder leurs fesses en montant sans vous
faire repérer même si vous risquez d’être épinglés par un #metooonamatémoncul).
Vous pouvez même pousser le bouchon jusqu’à régler les notes dans les bistros
(sauf si vous sortez avec des pochetronnes : vous aurez, certes, plus de
chance de les retourner, mais cela pourrait vous coûter cher). Elles vous
seront redevables et leurs protestations seront à mourir de rire.
Enfin, vous pourrez toujours parler de bites, de nichons et
de bière dans vos billets de blog : je ne connais personne qui pourrait m’accuser
de machisme dans la vraie vie : toujours grossier mais jamais une main aux
fesses.
Ah ! j'avais complètement oublié que c'était aujourd'hui le pétasse's day annuel ! Heureusement que vous êtes là pour me le rappeler… même si c'est un peu tard dans la journée.
RépondreSupprimerDonc, même à la bourre, je souhaite un heureux huit mars à toutes les mamans-d'une-petite-fille, en espérant qu'elles seront toutes frappées de mutisme dès demain matin.
Quant aux petits collabos à collier de barbe bien taillé qui se prétendent féministes, je les ai personnellement rebaptisés les MeToutous-à-sa-mémère. (Sauf, bien sûr, ceux qui font semblant d'être féministes dans l'espoir de tremper le biscuit dans la MeTouffe.)
Un homme peut être féministe pour un autre motif que pouvoir baiser ?
SupprimerNJ
Vive Folcoche !
RépondreSupprimerHélène
La conne qui nous oblige à lire des conneries quand on est môme.
SupprimerJe faisais comme toi avec les femmes en bas des escaliers: je les laissais passer devant par galanterie. Jusqu'à ce qu'une amie m'explique que la galanterie dans un escalier c'est l'homme qui monte devant. Et merde...
RépondreSupprimerSauf si elle est en pantalon...
SupprimerDG
Je ne savais pas qu'il y avait des règles différentes selon les fringues.
SupprimerEn gros, François me semble avoir raison à ceci près qu'il est surtout important que l'homme soit devant dans les descentes pour protéger la greluche qui perdrait l'équilibre mais aussi dans les montées pour lui éviter les mauvaises rencontres et préparer l'ouverture des portes.
Mais je m'en fous, j'évite les escaliers. La logique voudrait en revanche qu'on soit "au dessous" pour éviter les chutes. Bah !, comme dirait l'autre.
Je déconnais !
SupprimerJe ne sais plus quel zozo célèbre a dit que le meilleur de l'amour c'est quand on monte l'escalier. Mais, pour ça, il faut bien que ce soit la femme qui monte devant...
DG
Il me semble avoir lu un truc équivalent chez Cavanna.
Supprimer"Le meilleur moment de l'amour, c'est quand on monte l'escalier." Une citation de Clémenceau. Dans son roman "Les plus forts" je crois.
SupprimerOui mais il n’a pas parler des fesses…
SupprimerC'est ça, c'est Clemenceau ! (Sans accent sur l'e, cependant...)
SupprimerDG
"Sans accent sur l'e, cependant..." Ça prouve que c'est pas Google qui m'a soufflé la réponse mais ma bibliothèque. ;-)
SupprimerTout le monde se ligue contre mon Cavanna (sans accent, hein !). Je vais bouder.
SupprimerPour me faire pardonner, une belle citation de Cavanna:
Supprimer"Quand les hirondelles volent bas, les souris dansent parce qu’elles se sont trompées de proverbe."
Les commentaires, ça se signe, bordel.
SupprimerJ'avais utilisé ma signature habituelle, mais bon, ok. Je me retire.
SupprimerBen non. Tu signais de ton prénom.
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