Ce mois d’avril, on a beaucoup parlé du
« masculinisme » (voir par exemple cet
article du Monde que je n’ai lu qu’en diagonale ce qui est d’autant plus
con que seule une partie est disponible pour les non abonnés). Tenez ! Je
vais citer le début : « Ce
contre-mouvement au féminisme s’appuie sur le mythe d’une « crise de la
masculinité » pour défendre le modèle inégalitaire des rapports entre les
femmes et les hommes. C’est un mouvement diffus, mais têtu. Une réalité
dérangeante six ans après les débuts de la révolution #metoo. Alors que les
jeunes femmes adhèrent de plus en plus aux valeurs progressistes, les hommes du
même âge ont tendance à se tourner vers des idées conservatrices. »
Les réseaux sociaux, notamment Threads qui est un repère de
gens qui pensent bien comme les féministes et les végans, en ont beaucoup parlé
et se moquent des masculisnistes sur le thème « ah les pauvres choux qui
perdent leur domination ».
Je vais donc les défendre car je n’aime pas les moqueries
ingrates faisant passer mes congénères pour des hommes du Néandertal. Pourtant,
je ne suis pas masculiniste, surtout qu’en temps que célibataire endurci, je
m’en fous. Mon seul sujet d’intéressant, pour ce qui concerne ce thème, est de
m’assurer que la personne derrière le bar, quel que soit sont sexe (pardon, son
genre) me serve ma bière assez rapidement.
Reprenons. Le masculiniste est un type qui s’oppose au
féminisme car il en a peur. Plus précisément, il a peur des changements que les
revendications féministes pourraient modifier dans sa vie ou dans « son
modèle ». Par exemple, on n’aurait plus le droit de mater discrètement les
nichons et les fesses des gonzesses. Vous me connaissez et vous dites que je
fais encore une caricature idiote. Détrompez-vous. Voilà une publication que
j’ai vue, récemment, dans Threads :
« Un jour il faudra arrêter de rendre normal
le fait qu’un homme aime les grosses poitrines ! Et que les petites ne sont pas
trop mal. De petits seins c’est bien plus beau, sexy, attirant que des gros
! »
Nous avons quelqu’un qui nous explique quels nichons aimer.
Vu également dans Threads :
« Vous êtes une femme seule dans la forêt,
vous préférez vous retrouver face à un homme ou face à un ours ? »
En d’autres termes : « c’est pareil, de toute manière tous les hommes
sont des fumiers ». C’est très à la mode depuis que l’on parle beaucoup
des violences sexuelles ou conjugales : mettre tous les mecs dans le
panier. On ne peut plus rien dire pour notre défense, même quand on n’a rien,
quand on n’est même pas suspecté, on commence par être présumé coupable.
Laissez-nous vivre ! On peut mater
sans agresser, non ?
Un petit dernier Threads
(je vous assure que je ne suis pas allé chercher très loin) : « Thread débat : messieurs, est-ce que ça vous dérange si
votre partenaire gagne un meilleur salaire que vous ? Si oui, pourquoi ? »
Traduisons : si vous êtes dérangé par le fait qu’une femme puisse gagner
plus que son conjoint, vous être forcément un fumier.
La plupart des gens ont été éduqués dans
un environnement familial où c’était « l’homme » qui contribuait le
plus aux besoins des ménages (les raisons sont pour la plupart mauvaises, évidemment)
et je ne suis pas choqué par le fait que des hommes soient déçus d’avoir été
doublés… Pourquoi la question a-t-elle été posée aux hommes ? Pourquoi pas :
« Mesdames, est-ce que ça vous dérange si votre partenaire gagne moins que
vous » ? Allons plus loin : « Mesdames, si votre gros gagne
moins que vous, est-ce que vous pensez que cela lui donne des obligations
supplémentaires » ?
Un des ces jours, nos néo-féministes
vont justifier l’esclavage ! D’un autre côté, elles avaient bien justifié
le port du voile au nom du « les hommes n’ont pas à décider des tenues
mises par les femmes »…
Dans une époque relativement récente,
une des plus grosses pressions mise sur les hommes par les femmes (du moins les
féministes) tourne autour de la « charge mentale ». Je résume :
généralement, dans un ménage, on peut dire que c’est la femme qui pense à tout
ce qui fait qu’elles bossent plus que les hommes.
On peut évidement en rigoler. Allez !
Un exemple… Si un homme invite des copains chez lui pour regarder un match de
foot, le lascar va penser à acheter de la bière et se dit qu’il commandera des
pizzas si besoin. Sa chérie, par contre, va penser à un repas complet, faire
les courses, la cuisine, mettre la table… Elle a tout faux. Ce n’est pas le but
de la soirée. On peut penser au barbecue. Le but du jeu est tout de même de
bouffer des trucs simples dans le jardin pour rigoler avec des proches.
Pourquoi madame a-t-elle le réflexe de préparer une entrée et des légumes ?
Voire de mettre les côtes de porc et les merguez dans des plats avant de les
présenter au gugusse qui fait les grillades ?
Je sais que je caricature et que c’est mal. Il n’empêche que
chacun peu regarder midi à sa porte et plonger dans ses souvenirs. Il y a
encore trois ou quatre ans, ma mère m’engueulait pour que je range mon bureau.
Je ne lui répondais pas la vérité, à savoir que c’est elle qui entassait des
cochonneries à « ma place » et je me pliais à ses volontés (qui n’allaient
pas tarder à être les dernières…) pour avoir la paix. Déjà, j’étais soumis…
Surtout, la seule raison (véridique) qu’elle me donnait, c’est que la femme de
ménage n’avait pas la possibilité de nettoyer ce bureau s’il n’était pas rangé…
Autant dire que je devais me livrer à une tâche ménagère pour qu’une autre
personne puisse en faire une…
Revenez à votre propre enfance. Je ne peux pas le faire à votre
place. Je vais parler de la mienne : la cuisine était le domaine réservé des
femmes et mon père n’avait l’autorisation d’y entrer que pour ouvrir les huitres…
La question n’est pas tant de savoir pourquoi les femmes faisaient la bouffe
mais pourquoi ce sont les hommes qui devaient ouvrir les huitres, choisir le
vin, ouvrir les bouteilles, servir l’apéro ?
L’autre jour, il y avait un match de foot, dans la télé du
bistro (Dortmund – PSG). Pourquoi les seuls clients étaient-ils des hommes ?
Parmi eux, personne n’aurait été opposé la présence de gonzesses (même avec l’interdiction
de regarder leurs nichons : nous étions là pour le match – pour ma part, j’ai
trouvé ça comme prétexte mais ce qui m’arrangeait est que le bistro ne ferme
pas avant le coup de pied final). La question est donc : est-ce que les
revendications féministes vont aboutir au fait que les zozos ne pourront plus
sortir pour regarder les matchs mais devront rester en famille où un processus
démocratique permettra de choisir la chaîne de télévision qui sera regardée ?
On peut donc aisément comprendre que des hommes puissent craindre
certains changements dans la société. Tant pis si on peut les appeler des « réactionnaires ».
Pour ma part, je m’en fous : je suis célibataire et je n’aime pas le foot.
Je ne suis pas masculiniste.
Mais continuons. Ces histoires sont maintenant gérées au
plus haut sommet de l’Etat. A la limite, pourquoi pas un secrétariat d’Etat à l’égalité
entre les femmes et les hommes ? Alors on crée des institutions dédiées,
comme le Haut Conseil à l’égalité. Mais !
« L’instance chargée de lutter contre le
sexisme est en pleine crise, selon des documents internes et des témoignages
recueillis par Mediapart. Sa présidente, Sylvie Pierre-Brossolette, dont les
propos indignent les salariées, « refuse de se justifier ». »
On a ainsi les institutions qui doivent défendre les machins
qui arrivent à tourner tout le combat en ridicule. Et vous vous étonnez que des
hommes pètent les plombs.
Enfin, il y a le « on ne peut plus rien dire » qui
prête tant à sourire car on soupçonne les gens qui emploient cette locution de
se dédouaner et de cacher certains travers. Pourtant…
L’autre j’ai employé le mot « pédé » dans un
commentaire dans Facebook. Tous ceux qui me connaissent auront compris que je l’ai
employé pour faire une grosse provocation et pas par homophobie. Vous pouvez en
douter, peu importe. Je trouve effrayant que mon commentaire ait été immédiatement
supprimé par le média en question qui utilise des algorithmes qui se contentent
de scanner des mots. Il aurait été beaucoup plus homophobe que je parle d’homme
qui prend dans le rond que de pédé, non ? Pourtant l’algorithme n’aurait
rien vu.
Comment voulez-vous ne pas virer un tantinet réactionnaire quand
on voit cela ? Un jour, un type écrira « chic ma femme a préparé des
lasagnes » et un algorithme à la con, qui utilise une intelligence artificielle,
lui dira que le commentaire est machiste parce que ce n’est pas à la femme de
faire la cuisine…
Ca nous emmène à Depardieu, quand il a été épinglé pour voir
avoir dire qu’une fillette devait jouir en faisant de l’équitation parce que sa
foufoune rebondissait sur la selle (j’ai oublié les propos exacts). Le gars est
évidemment un vieux cochon mais quel type un peu saoul n’aurait pas pu dire ça
en rigolant avec des potes… en pensant qu’il n’était pas enregistré ?
Le propos est immonde, pourtant.
Mais la condamnation publique, par des féministes (et non
pas des défenseurs des enfants), est sans doute pire que tout.
Le masculiniste, peut-être qu’il a simplement peur, qu’il
est nostalgique… Peut-on l’en blâmer pour autant ?
Cela étant, je ne vois pas pourquoi ça ne seraient pas les gonzesses qui feraient les barbecue pendant qu'on boit des bières avec les copains.
Vous faites très bien de marquer la différence entre les femmes et les féministes : ces dernières sont les plus bruyantes mais restent à mon avis très minoritaires . Et même infinitésimales (infinitésimâles ?) si on pense à l'échelle de la planète entière.
RépondreSupprimerDG
Je ne crois pas montrer cette différence mais plus celle entre les féministes et les néoféministes qui, effectivement, sont un nombre dérisoire.
SupprimerCa me fait penser que j'ai oublié, dans ce billet, un passage que j'avais prévu sur les hommes qui se revendiquent féministes, non pas parce qu'ils sont des collabos (ce n'est pas mon sujet du jour) mais parce qu'ils effraient le public. Genre le mec qui se vante de faire une vasectomie au nom du "la contraception n'est pas du seul domaine de la femme"... Et qui ne se rend pas compte que l'on pourrait lui arracher les couilles que ça n'empêcherait pas sa grosse de pouvoir tomber en cloque.
On a des donc des pauvres gens qui s'imaginent qu'on va les forcer à se faire couper les tuyaux définitivement. Par exemple.
On pourrait en dire autant des lascars qui se vantent de vouloir un long congé paternité alors que la plupart des salariés n'ont pas les moyens de mettre "en suspens" une carrière, ce qui est évident toléré pour une femme mais pas "admissible" pour un homme.
D'autre part, pourquoi les masculinistes — qui sont majoritairement des crétins — auraient-ils obligatoirement “peur” du féminisme ? Ils peuvent aussi le mépriser ou le juger néfaste...
RépondreSupprimerDG
Je ne sais pas. C'est peut-être un sentiment que j'ai... Je n'oppose pas le féminisme au masculinisme (du moins, je ne crois pas que le masculinisme soit une lutte contre le féminisme). Donc, j'ai réduit ma définition à ceux qui ont peur.
SupprimerJe me trompe peut-être...
Les mecs arrêteront à préférer les gros nichons, quand les nanas cesseront de se tripoter en pensant à des grosses queues. capthaka
RépondreSupprimerHola ! Attention, tabou ! Je vous rappelle qu'on est censé recevoir comme une vérité indiscutable le fait que pour TOUTES les femmes "la taille n'a aucune importance".
SupprimerC'est bien évidemment faux. Si c'est vrai pour un certain nombre (il faudrait d'ailleurs déterminer leur pourcentage exact, si la question avait le moindre intérêt), j'ai personnellement connu quelques filles ou femmes qui n'avaient aucune honte à avouer qu'une queue de taille tristement moyenne ne leur avait jamais fait grand effet (ce qui, entre nous, n'arrangeait guère mes affaires…)
A l'inverse, j'en ai aussi connue une qui n'aimait que les petites bites (ce qui ne m'arrangeait pas non plus…).
Mes copains noirs s’intéressent surtout aux gros culs… C’est une question de culture. Par exemple, j’espère que les Chinoises préfèrent les petites bites.
SupprimerAu fond, je ne sais pas pourquoi on discute. Il n’y a pas de petits nichons ou de petites bites mais uniquement des sentiments de petites bites et de petits nichons.
SupprimerNJ
Ici, c’est moi qui fait le BBQ. Moi
RépondreSupprimerJe confirme !
SupprimerQuant à moi, je règne sans partage sur le lave-vaisselle.
C’est parce que ton gros est une fainéasse.
SupprimerDidier, vous avez un côté féminin.
SupprimerEn fait, je suis tellement déconstruit qu'on pourrait me balayer sous le tapis sans que ça fasse la moindre bosse.
SupprimerDG
Ça ne nous dit pas qui balaie…
SupprimerNJ
Les masculinistes sont contre les émasculistes.
RépondreSupprimerIls sont aussi contre les femmes... mais tout contre.
Hélène
Ça doit être ça.
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