Illustration hors sujet mais elle m'amuse
Je voyais récemment une vidéo de Jean-Luc Mélenchon
expliquer la position de Nouveau Front Populaire à propos de la retraite. Il
disait, en gros, que l’objectif restait 60 ans, à terme, mais que, dès l’élection,
les « 62 » seraient mis en œuvre. Je ne crois pas trop « aux 60
ans », mais, d’une manière générale l’objectif de 62 me semble réaliste.
Ce qui me chiffonne, c’est qu’il est impossible que le NFP obtienne
la majorité absolue à l’issue du second tour. Selon les probabilités, et même
si je ne vais pas parier mes couilles contre un bidon de lait quant au nombre d’élus
par formation politique dans les différentes circonscriptions, le Rassemble
National sera en tête, suivi par le NFP puis par le centre et la droite
traditionnelle, celle qui ne fait pas des alliances honnies.
Il y a aura alors deux solutions. Si le nombre de députés RN
est très élevé (disons 45% des sièges, soit 360 députés pour une majorité
absolue qui est à 389), Emmanuel Macron « donnera » Matignon a une
personnalité du RN. S’il est inférieur, c’est sans doute une personnalité de la
formation de gauche arrivée en tête (François Ruffin, peut-être, François
Hollande est-il en embuscade ? Raphaël Glucksmann est le favori des
sondages) qui aura la lourde tâche de former un gouvernement qui puisse être
soutenu par au moins la moitié des députés.
Il devra donc établir une plateforme bancale (c’est une
façon de parler, c’est ce qui se passe dans beaucoup de pays) et négocier. On
pourrait avoir ce que je disais l’autre jour : « Ben mes
cochons, on ne touche pas à la retraite mais on annule votre réforme du chômage.
On est d’accord ? Sujet suivant. »
Illustration à peine moins hors sujet
Le mensonge n’est pas de faire une promesse électorale
(la retraite à 62 ans), on sait ce qu’elle valent, mais de ne pas dire la vérité
aux électeurs par rapport à ce qu’on souhaite faire en plus : participer à
une majorité « bancale » en y étant la principale force politique (avec
les différents partis du NFP) ou refuser de le faire et voir ce qui pourrait se
passer (à savoir, sans doute, espérer la démission de Macron et risquer de
mettre Marine Le Pen à l’Elysée, qui nommera Jordy à Matignon qui mettra en œuvre
le programme de son parti avec les négociations dont je parlais mais avec d’autres)…
Ces mensonges sont très graves car ils participent au
rejet de la politique par les citoyens et à la montée « des populismes » :
on va encore assister à des tractations délirantes. Il faut prévenir l’électeur
et leur dire qu’on a besoin d’élus pour peser plus et pas pour bricoler une
énième réforme des retraites.
Mon confrère Authueil faisait récemment un
billet sur le désintérêt des Français pour la politique. Je ne suis pas en
désaccord avec ses arguments mais je pense qu’il oublie l’essentiel : on
nous prend pour des cons et nous ment.
Laissez-moi citer quelques exemples sans remonter jusqu’à la
nuit des temps, comme pour l’élection présidentielle de 2002 (oui, on nous a menti :
on nous a fait croire que Jospin serait nécessairement au second tour, on nous
a menti en 2007 quand on nous a expliqué qu’il y avait une espèce de ferveur
populaire autour de Ségolène Royal).
illustration en plein
dans le sujet(des militants
s'imaginent que
les électeurs votent en fonction
du poids du programme)
On peut mentir à l’insu de son plein gré comme disait l’autre.
En 2012, François Hollande a été élu pour différentes raisons dont faire cesser
la fraude fiscale. Il a donc missionné son ministre des Finances, Roger Cahuzac
(le prénom a été volontairement modifié), pour la lutte contre la fuite du
pognon. Mais le dit Cahuzac avait lui-même du pognon en Suisse ou dans d’autres
riantes contrées. Il nous a menti (rappelez-vous le « les yeux dans les
yeux ») mais dans l’esprit des électeurs, c’est François Hollande, le menteur.
Un peu avant, à l’issue des primaires du Parti Socialiste, les
principaux dirigeants de gauche ont dit « votez Hollande ». Quelques
années après, il y a eu l’épisode des frondeurs, où une partie des lascars qui
ont conseillé de voter pour pépère ont dit : « la politique qu’il mène
est nulle, il soit qu’ils s’étaient trompés en 2012 soit qu’ils avaient
carrément menti.
Bilan des courses : perte totale de confiance de la part
des électeurs de gauche…
Bien plus récemment (la
semaine dernière), on a eu le retour d’Attali qui nous raconte des
carabistouilles depuis 40 ans qui a déclaré : « Le
peuple de gauche, moi compris, veut l’union. » Je passe le fait qu’il
ne chie pas la honte, vu que c’est tout de même lui qui a propulsé Macron. Je
passe le fait que je n’ai pas besoin qu’on me dise ce que je veux, en tant que
type qui pense faire partie du peuple de gauche. Un sondage
dit clairement que LFI et surtout son chef sont un handicap pour la gauche. Un autre
montre que les Français préfèreraient clairement un premier ministre socialiste.
Un dernier (pour
ce billet) montre 30% des électeurs EELV et PS (aux européennes) ne choisiront
pas le Nouveau Front Populaire (et ce taux serait très certainement plus
important si on regardait dans les circonscriptions où le candidat est LFI).
Attali raconte n’importe quoi. En français : il ment.
Illustration hors sujet
(je n'ose pas imagine un
internaute pensant que la
gauche va gagner des
voix avec ça).
Revenons maintenant aux propos de Mélenchon, au sujet de la
retraite. Il dit que les 60 ans ne sont plus un objectif immédiat. Je traduis :
on vous a fait croire pendant des années que c’était possible mais on vous a
menti.
Quand on consulte les réseaux sociaux, on voit un tas de
militants de gauche, tous partis confondus, défendre le programme de la NFP,
sur la forme (plus épais que les autres, avec plus de points), sur le chiffrage
(tout le monde sait que ce n’est pas crédible) et sur la nature des mesures (y
compris de la part de zozos passés du PS à LREM en 2017 puis revenus vers la
gauche officielle).
Pas un seul ne dit la vérité : le programme ne sera pas
appliqué parce qu’on ne peut pas avoir la majorité absolue (contrairement à
1997 ou 2012, par exemple). En 2017, on
nous a menti sur les 600 000 voix manquant à Mélenchon. En 2022, on nous a
menti sur le « votez pour Mélenchon premier ministre ».
Cette année, on nous ment sur le projet. On nous ment sur l’intérêt
de l’union (je conçois qu’on puisse ne pas être d’accord avec moi mais on
risque de perdre, tout de même, un certain nombre de second tour avec des
candidats LFI…). On nous ment sur ces histoires d’union depuis 2012 : jamais
des candidatures uniques à gauche l’ont amené au pouvoir.
Hors sujet idiot.
Quoi que... Des lascars s'imaginent
que mettre des panneaux
"on a déjà essayé le fascisme"
permettra d'éviter le RN.
Il faut dire la vérité : le projet de chaque parti,
projet qui entrera dans les négociations pour une plateforme de gouvernement
dépassant la gauche. Il faut que l’on dise que ce programme doit avoir un maximum
de députés en soutien. Il faut promettre des désistements systématiques au
second tour de la part d’un parti de gauche qui arriverait troisième.
Il faut montrer qu’on est des politiciens qui cherchent une
voie raisonnable pour la France et qui arrête de s’agiter en faisant croire que
manifester contre l’extrême-droite est la clés de tous nos maux.
Au boulot !
Mitterrand avait gagné avec un beau programme. Deux ans après, il a fait le tournant de la rigueur, parce qu'il n'avait pas le choix. Il faut aussi montrer qu'on a appris.
Bon.
RépondreSupprimerJ'ai vu la bande annonce de ce NFP.
Devasté je suis.
Finalement je suis aussi pessimiste que toi.
Bah ! De toute manière, c'est perdu !
Supprimerallons allons, cette video limite "ouvriers et paysans" vend des jours heureux, le changement etc... faut pas être dévasté ^^^^^^^
SupprimerA force de taper sur la gauche comme vous le faites, vous serez, bine avant les autres, les plus grands artisans de l'accession du RN à la tête de la France.
SupprimerOui, il y a une différence de nature entre le RN et LFI, entre le RN et le NFP. En disant que c'est bonnet blanc et blanc bonnet, vous reprenez la rhétorique de tous ceux qui veulent la défaite de la gauche.
La gauche de droite est de droite. CQFD.
C’est n’importe quoi ! Ce sont des types comme toi qui coulent la gauche.
SupprimerNJ
@denis : Merci, je ris tiens je mets un CQFD aussi pour jouer de l'argument d'autorité. Oui, le RN et la FI c'est pas la même chose, certains sont pourris dans les deux trucs, mais un des deux trucs est pourri à la base : le RN dont je dénonce souvent le projet d'apartheid et si on ne peut plus critiquer la "gauche" où allons nous.
SupprimerBine sûr qu'on peut la critiquer. Je suis le 1er à le faire. Relis-moi. Mais pas quand un processus électoral de cette nature est en cours.
Supprimer@denis.
SupprimerDésolé mais la bande annonce est naze. Ce n'est pas faire la promo du front que de dire cela. Et si c'est être de droite, me voilà donc de droite. J’ai voté LFI aux dernières législatives, la députée du neuf cube n'était pas trop sectaire en surface . C'est pas toujours le cas dans ce duché politique ou y a un tas de bas du front. D’ailleurs, à mon avis, le premier à faire le “ Marchepied ” (je l’ai bien écrit 😉) au RN est le camarade Méluche. En cette période d’UNION, il devrait être le gagnant toutes catégories du jeu du roi du silence.
Devant Macron, le jouet de Bolloré qui devrait la boucler aussi.
Pour le progrès social
Maintenant j'ai changé de crèmerie, mais je ferai mon devoir en me bouchant le nez comme l’a dit l’ex queutard aujourd'hui.
Qui reconnaissons le, était d’un autre level que le tribun vieillissant de LFI.
Tiens tu m'as inspiré, j'écrit un billet de blog sur cette élection.
RépondreSupprimerVu et commenté !
SupprimerExcellent billet, et le titre est clair. Mais la désinformation et le mensonge est malheureusement une technique.
RépondreSupprimerJe me souviens avoir reçu des sms sur des sondages cachés ou Zemmour était à 15%...
Les fameux sondages cachés...
SupprimerOn fait beaucoup de battage (entre autre) autour de la réforme des retraites alors que celle du chômage me paraît bien plus catastrophique.
RépondreSupprimerAttention un train peut en cacher un autre : jurisprudence Méloni - front républicain - j’en passe et des meilleures avec lesquelles les réformes passent comme du beurre.
Hélène