En salle

30 juin 2024

Un peu de sérieux !

 


Hier, les réseaux sociaux étaient étonnamment calmes, au niveau politique. C’est une vieille habitude : les campagnes électorales s’arrêtent à minuit le vendredi qui précède le scrutin. Je crois bien qu’il y a une bonne quinzaine d’années, on s’était fait remonter les bretelles par quelques vieux acteurs du web politique, parce que nous militons jusqu’au bout. Cette tradition a du bon, au fond, on a la paix et on ne voit plus de messages de propagande.

Cela étant, la loi est assez précise et on peut faire tout ce qu’on veut à condition que cela ne soit pas interdit (par définition). En tant qu’internaute « lambda », vous faites ce que vous voulez sauf si vous faites partie de l’équipe de campagne d’un candidat, ce qui reste à définir (en 2022, par exemple, je faisais campagne pour Roussel sans avoir le moindre contact avec ses proches : peut-on dire que je faisais campagne voire que je risquais quelque chose ou faisait prendre des risques à « mon » candidat ?). C’est, du moins, mon interprétation des textes… Je vous laisse juge. Le calme qui précède la tempête est fort agréable.

Je n’ai fait aucune campagne depuis la présidentielle de 2022. Et encore…  Et il y a une seule règle absolue : il faut arrêter de péter plus haut que son cul.

 

En cette journée où la quiétude nous guette, j’ai quand même envie d’apporter quelques précisions sur mon engagement politique, sous différents angles. La première est que je n’ai jamais adhéré à un parti politique, je n’ai jamais été proche des équipes de campagne de candidats à l’exception de la présidentielle de 2012. Aux élections locales, il n’y a qu’une seule personne « de la vraie vie » que j’ai soutenue, Jean-Luc Laurent qui a été élu maire à l’issue de la dernière élection municipale (et qui est morte en début d’année). Mon engagement le plus fort fut à l’occasion des primaires de la gauche en 2011, ce qui ne nous rajeunit pas.

Tout cela ne m’empêche pas d’avoir un profond respect pour les gens qui s’engagent, qui défendent leurs opinions jusqu’au bout, participent à des réunions, même uniquement pour information, distribuent des tracts… et ceux qui font un vrai travail pour faire vivre la démocratie, comme tous ceux qui tiendront des bureaux de vote, aujourd’hui.

Quand je parle de respect, je fais référence aux actes et pas nécessairement aux idées défendues. A contrario, je n’ai aucun respect pour les andouilles qui se contentent de balancer des slogans dans les réseaux sociaux et s’imaginent utiles… S’ils développaient des argumentaires, ne serait-ce que sous la forme de billets de blog, ça changerait beaucoup mon acceptation.

 


Hier soir, je suis rentré chez moi (au bistro en bas…) après une dizaine de jours en Bretagne. Plusieurs copains m’ont dit « c’est bien, tu es rentré pour voter ». J’ai nié. Je suis rentré parce que j’ai un rendez-vous demain. Je ne vote pas. La réaction des copains en question a généralement été du genre « hein, quoi, comment, toi, qui suis toute la politique, qui tiens un blog, nous en causes souvent tu ne votes pas, ce n’est pas possible ! »

Je vote assez rarement car j’ai horreur de cela, du rituel (interrompre ma journée, marcher jusqu’au bureau de vote, prendre un bulletin, me foutre dans un isoloir et tout ça). Je ne vais voter que quand je pense utile de voter. Au premier tour de la présidentielle de 2017, je me suis déplacé pour voter Macron car je voulais éviter un second tour Macron Le Pen. En 2022, je suis allé voter Roussel pour tenter de marquer un ancrage à gauche hors LFI (j’ai échoué…). J’ai voté à des municipales car j’aimais bien le candidat et que mon vote était « utile » : il était prévisible que les trois listes au second tour seraient dans un mouchoir de poche (ce qui a été le cas : mon candidat a été élu avec 50 voix d’avance…).

Je ne vais pas voter à cette législative car la candidate de gauche est à peu près sûre d’être élue, sans doute au premier tour, même. Je n’ai pas envie de voter pour elle : c’est Mathilde Panot.

Il y a toujours des types qui m’expliquent que je devrais aller voter blanc. Je n’ai pas que ça à foutre. L’objet d’une élection est généralement de choisir une personne. Le vote blanc ne sert strictement à rien malgré ce que disent les habituels peine-à-jouir. Je ne suis, en outre, pas plus outragé que cela par les taux de participation et j’emmerde tout de même les donneurs de leçon. Il revient aux politiques de faire en sorte qu’on ait envie de voter pour eux. Le reste n’est pas mon problème.

Les élections sont biaisées par les mensonges et les comportements des candidats. Pour moi, le fait que, aujourd’hui, plus de la moitié des électeurs vont choisir un candidat d’un camp populiste en est une preuve. Le fait que les élus soient généralement empêchés de réaliser leurs programmes (vous voulez le Nouveau Front Populaire ? Dans deux ans vous aurez « le tournant de la rigueur ». Vous avez voter Sarkozy en 2007, il a eu la crise des subprimes. Vous avez voté Macron en 2017, il a eu la crise sanitaire) en est une autre.

 


Hier, dans le blog, j’ai fait un billet de « politique fiction ». Je l’avais appelé « uchronie ». C’est une erreur de ma part. J’ai honte. Certains lecteurs pensaient que je me livrais à un jeu de prévisions pour la poursuite de la séquence électorale. C’est faux : je ne fais aucune prévision. Les chiffres que j’ai fournis sont la moyenne de ceux annoncés dans l’article avec une synthèse des sondages (que j’avais mis en lien).

Ce que j’ai écrit est tout simplement ce que je pense qu’il devrait se passer et, comme nous sommes en période de gel de la campagne, j’ai choisi de le romancer. Point barre. Je suis fatigué de voir que certains pensent que je fais de la propagande dans le blog. Si, depuis les dernières législatives, je fais des billets pour dire que l’accord « Nupes » est mauvais c’est tout simplement parce que je crois qu’il est mauvais.

Les lecteurs manquent de recul sur l’influence des blogs alors que le taulier est le seul à pouvoir « estimer » son public. Mon avant-dernier billet a eu 130 lecteurs, c’est dérisoire. Je l’avais rédigé pour dire que je ne considérais pas à l’identique le RN et FLI et que les gens suspicieux envers ce dernier feraient mieux de tout faire pour faire barrage à l’extrême droite. C’est mon point de vue. Point barre. Bis. Mon dernier billet (la fausse uchronie) a eu moins de 200 lecteurs. C’est assez peu, aussi. Les précédents frisaient les 400… Mon dernier billet à plus de 500 lecteurs date de février.

 


Ce matin, je voyais une publication Facebook d’un copain qui disait, un peu comme moi, ce qu’il voudrait que l’on fasse : « Il faut que le NFP annonce dès ce soir qu'il accepte le principe d'une coalition NFP-Ensemble (dirigée par une personnalité NFP et n'excluant pas LFI a priori) à la condition qu'une convention citoyenne tirée au sort soit réunie immédiatement pour rédiger une nouvelle constitution (cela s'est fait au Chili et en Islande) soumise à référendum et appliquée dès sa ratification. On peut y ajouter aussi des conditions programmatiques, comme le rétablissement de l'ISF et l'abrogation des réformes des retraites et de l'assurance chômage. »

Je vous passe l’aspect « croquignolesque » de vouloir changer la constitution parce qu’on n’est pas d’accord avec le résultat d’élection et qu’on a échoué à se faire élire (avec une mauvaise stratégie) depuis des années. Je ne parlerai pas du tirage au sort de citoyens incompétents…

Il faut remettre les pieds sur terre : si on accepte de participer à une coalition, c’est pour éviter que des gens à qui on est radicalement opposés prennent le pouvoir. Point barre (encore une fois). Inclure des conditions programmatiques aussi précise et aussi en opposition par rapport aux projets de l’autre membre de la coalition est une forme de folie : les textes ne trouveront pas de majorité, tout simplement parce que la coalition en question ne pourra pas avoir la majorité absolue. Ca serait un coup à s’étriper jusqu’aux prochaines élections nationales, sans doute anticipées, que le RN n’aurait, alors, aucun mal à emporter haut la main.

 


J’étais, hier soir, en terrasse de bistro. A côté deux mois, il y avait deux jeunes qui font partie de l’équipe de Mathilde Panot. J’écoutais, amusé, leurs échanges qui tournaient évidement autour de l’élection. Ils sortaient un tas de théorie pour expliquer le résultat probable et donc les motivations des électeurs pour voter RN.

C’est fou ! Ils n’ont rien compris et surtout pas le fait que les 30 ou 40% de la population concernée choisissent ce camp, c’est parce que les autres les ont plantés…

Hier, il y a eu une manifestation pour l’anniversaire de la mort de Nahel. La mère à appeler à « lutter contre les impunités policières et réclamer justice ». C’est très bien. Mais ne pourrait-on pas se foutre dans le crâne que l’électorat ne supporte pas le fait d’avoir un jeune sans permis conduire une voiture de luxe et fuir les flics…

Ce n’est pas une question de droite ou de gauche, ni même, à mon avis, d’immigration, mais d’ordre, de banlieue pourrie et de cadre de vie lamentable, de respect des représentants de l’ordre et j’en passe.

 

Qu’on se le foute dans le crâne. Quand on aura rétabli tout cela (pas seulement à Nanterre...), quitte à participer à un gouvernement hétéroclite, on pourra enfin parler de progrès social et envisager des mesures que l’on prend à cœur comme la baisse de la TVA sur la bière.

6 commentaires:

  1. Personnellement, si je ne vote jamais, c'est par peur que mon bulletin puisse, par un malencontreux hasard, être utile à quelque chose ou, pire en été, à quelqu'un.

    DG

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    1. Ça ne vous empêche pas de voter l’hiver.
      NJ

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    2. Saloperie d'iVigoqui sait mieux que moi ce que je veux dire !

      DG

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    3. Ça se confirme…

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  2. Rôlalaaaa les belles tartanes.
    Hélène

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