06 juin 2024

Vieux et gros : en route pour la convergence des luttes !

Vieux gros repenti

 

J’avais fait, il y a quelques temps, un billet de blog pour montrer que Threads, le nouveau réseau social fait par la maison mère de Facebook pour concurrencer X né sous Twitter, était un repère de bien-pensants (à ne pas confondre avec bien-bandant, c’est un autre sujet), des végans, des féministes, des racistophobes… Plus récemment, j’en ai fait un pour montrer que ce bastringue était rempli de jeunes considérant tous ceux qui ont plus de quarante cinq ans sont des dinosaures ou, pire encore, des boomers. Moi-même, né après le baby-boom et tout droit tombé dans la génération X, je ne savais plus où me mettre (à part sur mon fauteuil devant mon bureau pour débiter des conneries). Nous, membres du comité ad hoc, en avons conclu à la preuve de l’existence de vétéranophobie et étions prêts à fonder un mouvement de soutien à tous ceux en situation de suragisme.

Pourtant, hier, je suis tombé sur un cas de grossophobie, dans Threads. Un imbécile a décrété : « Je ne comprends pas que les gens traînent encore leurs gros ventres sur les genoux alors que les salles de sport sont ouvertes.🤔 » Mettre un « émoji de solidarité » n’empêche pas la haine de ressortir de ces propos. Objectif, les lecteurs sont invités à dénigrer les gros et il s’agit bel et bien d’incitation à la haine et c’est interdit par la loi…

La grossophobie n’est pas une opinion, c’est un délit, hein, comme on dit. Et la vétéranophobie aussi.

Tenez ! En cherchant cette publication, je suis tombé, à l’instant, sur ceci : « Je suis désolé mais à partir de 75 ans ça devrait être interdit de conduire. » C’est évidemment de la vétéranophobie. On peut fixer des conditions de santé pour conduire mais certainement pas d’âge. C’est en plus une connerie innommable, comme la plupart des phobies, vu qu’une recherche de trois secondes sur internet montre que le nombre de morts sur les routes est à son apogée chez les gugusses d’une vingtaine d’années et décroit jusqu’à environ 65 ans avant de se stabiliser (ce n’est pas le sujet de mon billet, je ne vais pas pousser l’étude).

 

Toujours est-il que je suis à la fois vieux et gros, selon ses critères. J’ai 58 ans et fais 140 kg pour un peu moins de 1,80 m (en fait, mon IMC serait normal si j’étais plus grand). Je suis donc pour la convergence des luttes et l’intersectionnalité. Et je ne vais pas pousser jusqu’à réserver mon mouvement naissant aux gros et vieux aux hommes blancs hétérosexuels. Faut pas pousser non plus.

 


Revenons à la grossophobie. Et sérieusement vu qu’il s’agit de répondre à un abruti. Tout d’abord, notons avec amusement qu’il y a une indiscutable convergence entre les tares vu qu’on a tendance à s’empâter avec l’accumulation des années. Le corps se transforme naturellement pour des raisons qui m’échappent, un changement dans les hormones et des choses comme ça. Comparez un type de 30 ans avec une photo de lui à 20 ans : dans 80% des cas, il aura pris de la brioche et du cul. Ou des nichons si vous n’avez trouvé qu’une photo de gonzesse. Pour les ceux qui subissent un changement de genre au cours de la période, je ne sais pas ce qu’on peut comparer. Dans un sens, on pourrait dire qu’on peut mesurer la taille de la bite ou des nibards selon le sens mais n’oublions la nécessaire rigueur scientifique.  

Différentes circonstances peuvent expliquer la grossissiation. Par exemple, un cadre en entreprise passera moins de temps, en vieillissant, à faire des séminaires d’intégration basés sur la randonnée et l’escalade et plus de temps à bouffer au restaurant avec des clients…

Prenons un exemple au hasard : moi. J’ai toujours été grassouillet. Quand j’étais adolescent, ça me permettait d’aller plus vite en planche à voile que les copains quand il y avait un vent assez fort vu que mon poids me permettait de sortir des voiles plus grosses qu’eux… Il n’empêche que j’ai toujours été handicapé en sports. A la fin de mon service national, en 1989, je pesais 89 kg (mon IMC me qualifiait dans les personnes en « surpoids »)… Jusqu’à mes 50 ans, mon poids à pas mal oscillé entre 90 et 110 voire 120 (à 100, on est en « obésité modérée).

J’ai alors fait plusieurs entorses consécutives ce qui a limité ma capacité à faire des activités physiques. Le confinement est arrivé, m’empêchant de bouger. Puis j’ai eu une maladie des poumons. A 55 ans, je me suis retrouvé à 150 kg, d’autant que le dit confinement m’a poussé à me faire des « petits plats » à la maison.

 

Gros, vieux, noir et sans doute 
d'origine chrétienne, voire diabétique.

Pour en revenir au Threads du crétin qui conseille les salles de sport, nous allons lui rappeler que le sport intensif ne fait pas tout. Il faut surtout une activité physique notable, comme marcher une demi-heure par jour, et faire attention à ce qu’on ingurgite. Je suis désolé de parler de moi mais chaque gros pourra illustrer avec son cas. Mon activité physique a été bien réduite avec mes entorses puis ma maladie des poumons. Quant à mon alimentation, j’ai toujours enfilé une quantité effroyable de bière et cela ne fait qu’un an ou deux que je fais un peu attention à ce que je mange.

Par contre, après ma maladie, en préparation d’une opération des poumons, j’ai fait beaucoup d’entrainement en salle de sport (dans un service spécialisé d’un hôpital parisien) pour récupérer « préventivement » du souffle. Je n’ai pas perdu le moindre kilo !

 

Enfin, même si chacun fait ce qu’il veut, il faut bien admettre que pratiquer du « sport individuel » dans des salles réservées à cela (sur abonnement, hein !) est tout de même un haut lieu de connerie ! Faire de la gonflette des bicepts pour le seul plaisir de soigner son apparence physique n’est pas un grand signe d’intelligence… Mes aïeux, mes voisins vétéranophisés… n’ont pas eu besoin ou n’ont pas besoin de cela pour vivre en parfaite santé. Travailler dans le jardin et marcher, notamment pour aller au bistro, me parait une activité bien plus saine.

Chacun fait ce qu’il veut mais sachez que je suis adepte-de-salles-de-sportophobe. On les voit ces crétins qui quittent le bureau pour aller suer alors qu’ils pourraient rentrer chez eux auprès de leurs familles ou se plonger dans un livre.

 

Quidam âgé à réputation de gros porc

Il s’agit bien de grossophobie.

Le type a déclaré : «  Je ne comprends pas que les gens traînent encore leurs gros ventres sur les genoux alors que les salles de sport sont ouvertes.🤔 » Imaginez s’il avait dit : « Je ne comprends pas que les homosexuels traînent encore avec des gens de leur genre leurs alors que les rues sont pleines de gens du genre opposé.🤔 »

C’est à peu près aussi haïssable. Sauf que le premier cas est évidemment pire : le type avoue tout de même que c’est la vue de ventre sur les genoux, donc la vue de gros qui le dérange. Il est dérangé par ce qu’il voit.

 

La pitié serait pourtant de rigueur. Par exemple, non seulement un gros comme moi ne peut pas viser quand il pisse debout mais, en plus, il n’arrive pas à pousser le machin dans la cuvette quand il pisse assis.

Donc il pisse à côté. Le bon côté est qu’il est obligé de pisser dans la baignoire ce qui est bon pour l’environnement contrairement aux salles de sport et à la haine dans les réseaux sociaux.

 

16 commentaires:

  1. Je rebondis sur ton début de billet. Le problème n'est pas le poids, mais en effet que nous ne sommes pas suffisament grand....

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  2. Eh bien, moi, je trouve très sain de se moquer des gros . Ainsi que des aveugles, des cul-de-jarre, des nains, des chauves, des travelos, des paralytiques en fauteuil ou à béquille, des gens qui louchent, etc.

    Le problème de votre abruti c'est qu'il ne se moque pas : il fait la morale, il donne des leçons. Bref, il mérite deux beignes et qu'on lui pisse le long de la jambe.

    DG

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    1. On est d'accord ! Il faut se moquer de tout de monde...

      Mais, outre la morale, dont vous parlez, il y a une différence entre la vanne ou la moquerie et la méchanceté gratuite. Je connais un gros con, au bistro, à Bicêtre, qui n'arrête pas de m'insulter, en tant que gros, alors que s'il se foutait de ma gueule avec finesse il aurait ma bénédiction...

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    2. Non, pas des nains.
      Marc

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  3. e comprends pas la ‘mode’ des salles de sport. Bon j’ai passé l'âge aussi.
    Et les types sentencieux avec des formules aussi connes m’exaspèrent.
    Maintenant il y a toujours eu des cons, mais désormais avec les RS ils volent en escadrilles
    Heureusement ils n’investissent pas le dark-blog, la face cachée du net que ces demeurés ne fréquentent pas.

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    1. Je dois avouer que je conchie les types qui vont salle pour leur santé ou pour suer… En revanche, j’ai un copain qui y va parce qu’il a toujours travaillé sa musculation. Respect.

      Pour la santé, les efforts physiques faits par nos ancêtres, ne serait-ce que la marche à pied, me semblent largement préférables et moins preneurs de temps.

      NJ

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  4. Proposition de réponse : cher avorton.e et non moins 1/2 portion.nette, tu pourras toujours essayer la muscu.
    tu n'en récolteras pas plus que deux petits jambonneaux.
    Comme le chantait Pierre "on l'appelle cuisse de mouche fleur de banlieue"
    Hélène

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  5. dieu merci tu n'es ni noir ni homo en plus. cpthaka

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    1. Pas d'accord avec vous : il me semble que, si on est gros et vieux, il est préférable d'être en plus noir ou homo (voire les deux). Parce que, par peur de passer pour trucophobe, plus personne ne se risquera à se foutre de votre grossitude ni de votre vieillitude.

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    2. au fait l'IMC c'est le poids divisé par la taille au carré. j'ai vérifié. capthaka

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    3. Mais je ne suis pas carré ! Plutôt rond.

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  6. Et bien mieux vaut être dodu que d'être un gros con !
    Et de toute façon je déteste le sport!
    Sylvie

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  7. Sur la grossophobie, il me semble que vous avez tout dit.
    Et sur la conduite des vieux...
    Un "vétéran" de 90 ans, pas gros donc limite hors sujet, nous a défoncé en voiture. Sans freiner. Alors qu'il avait un cédez-le-passage, et zéro visibilité. Un danger public.
    Sa voiture a survécu, pas la nôtre. 15 jours après, il conduisait à nouveau. Et titubait en sortant de l'engin qu'il ne maîtrisait visiblement pas.
    Dans mon département rural et vieillissant, les accidents impliquant des "séniors" sont nombreux. Souvent graves en %, mais faibles sur le plan statistique.
    De "bons" conducteurs sur le plan sécu routière, puisqu'ils ne sont pas bourrés et ne font pas des excès de vitesse...
    Pourtant il serait tout à fait faisable d'organiser des services (pour faire ses courses, aller chez le toubib, etc.) sur des agglos pas très peuplées, puisque les vieux ont tous les mêmes problèmes, et limiter (pas interdire) l'usage de la bagnole pour eux.
    Marc

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    1. Ma mère a eu un accident de voiture à 85 ans. Elle était en tort mais, au fond, je ne sais pas si quelqu’un de plus jeune n’aurait pas pu faire la même connerie (elle est rentrée dans un camion de lait sur une route de campagne).

      D’un commun accord , la décision a été prise : elle ne prendrait plus de voiture. Je ne sais pas à quel point sa privation de liberté à cause de ça a fait qu’elle est morte assez rapidement.

      Il n’y avait pas eu de blessés. Seulement une voiture HS.

      NJ

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