Certaines personnalités politiques de premier plan me
surprennent beaucoup en cette période au fil d’extraits d’interviews que je
peux voir un peu partout (et surtout sur TikTok…). Ca fut le cas, par exemple, de
Jean-Luc Mélenchon dès l’annonce des résultats du premier tour, lorsqu’il a
fait un appel au « désistement républicain » des candidat du Nouveau Front
Populaire arrivés troisièmes dans leurs circonscriptions.
Bien sûr, je dis du bien de Méluche en début de billet pour
mieux l’enfoncer ensuite. Rappelons tout de même qu’après les deux derniers
premiers tours des présidentielles, il avait dit « pas une voix pour
Marine Le Pen ». Il n’avait pas appelé pour Emmanuel Macron pour autant.
Cette fois, au moins, il est clair !
Il n’empêche qu’il s’est précipité sur l’estrade, désireux
de reprendre la tête d’affiche, après deux semaines au cours desquelles il
avait été plus discret, coupant l’herbe sous le pied des autres cadres des
partis de gauche et il est monté, sur cette estrade, avec une militant palestinienne
affichant fière son antisémitisme…
François Ruffin, d’abord, a déclaré que Janluk était un
boulet. Cela attriste mon
camarade Denis (alors que c’est lui qui m’avait incité, il y a quelques
mois, à plus suivre ce garçon qui pouvait représenter un bon élément pour ressouder
la gauche) et, comme je suis méchant, cela m’amuse… Je vous laisse lire l’argumentation
de Denis (en gros, il pense qu’il aurait pu attendre le lendemain du second
tour pour dézinguer le Duce).
Mais non ! Ruffin a parfaitement raison. Alors que
Méluche avait commencé à être raisonnable, il a recommencé à sombrer dans ses
travers mortifères pour la gauche, bien évidemment en s’affichant avec Rima
Hassan, mais aussi en se remettant au premier plan, comme s’il était le chef du
NFP, voire de l’espèce de conglomérat de partis politiques qui pourrait être
amené un nouveau gouvernement, voire en prétendant qu’il serait le prochain
premier ministre, que son parti ne participerait à un gouvernement qu’à
condition de pouvoir mettre en œuvre tout son programme.
Il est clair que Mélenchon est un boulet susceptible d’inciter
les électeurs à ne pas participer au fameux barrage, tellement ils ont peur. Ruffin
a parfaitement raison d’affirmer que papi ne raconte que des carabistouilles et
qu’il ferait mieux de retourner se coucher. Ruffin pourrait permettre de sauver
plusieurs candidats de son camp.
Manuel Bompard, ensuite… Il me semblait être une espèce de
bouledogue, un peu dans la lignée de Mathilde Panot et surtout dans les pas de
son maître. J’avais même critiqué le fait qu’on puisse le faire participer à un
débat avec Attal et Bardella. Son manque de légitimité, dans la mesure où il n’est
pas élu dans le parti où on l’a proclamé chef, participait clairement à mes
difficultés avec le lascar.
En fait, j’ai assisté à plusieurs de ces interventions :
il est beaucoup plus posé que je ne le pensais. Dans la dernière vidéo que j’ai
vue, il a rappelé ce qui me semble une évidence qui semble avoir été oubliée
par les militants : LFI ne revendiquera Matignon que si le NFP obtient la
majorité absolue (ce qui ne risque pas d’arriver) parce LFI serait la première
formation du NFP. Il a clairement laissé entendre que LFI ne demanderait pas le
job si c’est le conglomérat allant de la gauche radicale à la droite modérée
qui, seule, pouvait avoir la majorité absolue.
C’est un peu comme s’il avait confirmé que Mélenchon était
un boulet.
Enfin, j’ai complètement changé d’avis au sujet de Marine
Tondelier en quelques jours. Je la prenais pour une de ces espèces de foldingues
vitupérant des idées proches du wokisme, bien éloignée des préoccupations de
justice sociale et de logique électorale. En fait, c’est une oratrice assez
bonne, notamment en interview ou en débat. Je l’ai vue, par exemple, défendre
Rima Hassan, la Palestinienne de Méluche (non pas que son antisémitisme ait de
la place dans la vie politique française mais le fait que native des camps de Gaza
puisse ne pas avoir d’affection particulière pour les Israéliens), laissant
entendre que c’était bien le Duce qui avait fait une erreur en l’invitant sur
scène, et résistant aux assauts d’un journaliste qui essayait de lui faire dire
autre chose.
D’un tout autre côté, je ne me suis jamais caché être proche
d’une gauche laïcarde, allant jusqu’à adhérer au Printemps Républicain (que j’ai
fini par quitter par mégarde – une histoire de paiement de cotisation en retard
et pas passé – mais que j’ai bien pris soin de ne pas rejoindre ensuite) parce
que je partageais une grande partie de leurs préoccupations, notamment l’inquiétude
vis-à-vis de la montée de l’islam politique dans nos contrées (je ne suis pas
revenu au PR quand ils ont commencé à soutenir Macron pour 2022, laissant
orphelin tous les militants de gauche dans la mouvance et montrant qu’il n’avait
aucune conscience politique vu qu’une partie des militants de gauche avait fini
par s’en détourner).
Ces ânes de la nouvelle bienpensance autoproclamée du laïcisme
(pas nécessairement du PR) viennent de signer
une tribune (réservée aux abonnés) pour dire que « Le Nouveau Front populaire constitue la première menace
pour les Français juifs. » Ils arrivent à assimiler l’ensemble des
militants de gauche à des antisémites alors que, en ces temps plutôt confus,
une certaine prudence serait de mise car ils viennent de dire « vous
pouvez voter RN, ça sera moins pire », en fait !
Pas d’amalgame ! J’ai été un des premiers à dénoncer
sur son blog la proximité de certains, à gauche, avec des avec des antisémites
notoires, jusqu’à critiquer formellement l’invitation de « Médine » à
débattre aux universités d’été de LFI et d’EELV (et à chanter à la Fête de l’Huma),
embrayant sur le fait que c’était une erreur, pour le PS, de se rapprocher de
ces gens (et je critique encore, dans ce billet, ces proximités). Je n’ai, par contre,
pas fait l’amalgame entre « le peuple de gauche » et l’antisémitisme.
Ca commence à me saouler. Ces ânes sont aussi mortifères que
Méluche pour l’avenir de la France hors d’une coalition de gouvernement qui
pourrait nous permettre de lutter contre le Rassemblement National.
En complément, et presque hors sujet, mais pour finir sur
une note positive : j’ai beaucoup apprécié les récentes interventions de Gabriel
Attal dans notre contexte, bien difficile pour lui.
Par contre, Mathilde Panot, Sandrine Rousseau et Louis Boyard ont un gros travail à mener s'ils veulent remonter dans mon estime. La vente de poisson à l'étal n'est pas ma tasse de bière.