Le sport ne m’intéressant pas du tout, la trêve olympique
est terminée pour moi. La cérémonie fut magnifique mais je n’aime pas du tout la
façon avec laquelle les gauchistes se moquent des réacs. Laissons ces derniers
patauger. La cérémonie était magnifique. Point barre. J’espèce que ce simple
constat tout comme les dégradations à la SNCF permettra à certains de se rendre
compte que l’on pouvait attendre un peu pour la nomination d’un gouvernement…
Alors que je continue à défendre une sorte de gouvernement d’union
national (un « gun »…), un copain me disait ne pas croire à la
possibilité de le mettre en place sans trahison des électeurs et qu’il fallait
un gouvernement bien à gauche. Il disait qu’il finirait censuré, que Macron
devrait utiliser l’article 16, qu’il pourrait alors être destitué et, s’il
reste, il pourra faire une nouvelle dissolution. Il disait aussi que la macronerie
partirait en vrille et que si ce n’était pas déjà fait, c’est parce que les députés
du centre avaient été élus grâce à une stratégie de désistement.
Alors reprenons…
La trahison des électeurs a commencé au moment où l’on a
voulu vendre des programmes alors que le but de l’élection est de choisir des
représentants, ces derniers pouvant évidemment s’engager à soutenir des mesures
prises par tel ou tel gouvernement et prévues dans un programme. La nuance est
délicate mais nous sommes dans un système où le programme est porté à une
élection nationale par un candidat, la présidentielle. Aux législatives, soit on
donne une majorité au président pour appliquer ce qu’il avait promis, soit on
choisit un candidat qui ne soutiendra pas le président mais telle ou telle
orientation. La nuance, je disais…
Ensuite, les députés du centre doivent leurs postes aux
stratégies de désistement, certes. Mais ceux de gauche aussi. Il ne faut pas
oublier où on est.
Après, il nous faut penser à un avenir sans gun. On aura
certes ce qui est prévisible (l’article 16, la dissolution, la destitution) et
l’on débouchera sur un vote qui ne peut avoir que deux issues : soit
donner les clés au Rassemblement National, soit poursuivre avec le même bordel.
Alors que vaut-il mieux ? Baisser sa culotte et accepter de travailler avec
une droite modérée ou espérer le cahot pendant un an pour aboutir à une nation
aux mains de l’extrême droite ?
A un moment, il faut redevenir sérieux !
En outre, chaque militant de gauche « tendance radicale »
doit bien se dire que, depuis la nuit des temps, chaque militant de « gauche
radicale » s’est toujours imaginé être le seul à gauche et que tous les
autres étaient à droite. La première chose à faire me semble être d’admettre la
gauche dans sa diversité et pas la limiter à 10 ou 20% de la population. Sinon,
on ne peut pas avoir de majorité (je ne parle pas d’une majorité de sièges mais
d’une majorité dans la population même s’il est de bonne guerre que chaque
militant pense pouvoir faire admettre son opinion auprès d’une majorité d’électeur).
Enfin, il faut rappeler que la gauche n’a jamais été, sous
la cinquième, à la tête de la politique de la Nation plus de cinq ans… A chaque
fois, l’alternance a fait que la « droite réactionnaire » revenait au
pouvoir (j’ai mis des guillemets pour plusieurs raisons dont celle qu’un vrai
réactionnaire prendra un Sarkozy pour un gauchiste…).
Au stade où nous en sommes, il est ainsi à peu près sûr que si
la gauche ou le centre allié à la droite arrive au pouvoir « seul », on
est assurés d’avoir le RN aux commandes prochainement, avec l’application de
son programme assez inhumain. Donc la seule possibilité d’éviter cette hypothèse,
sans toutefois de garantie, est d’accepter de travailler sur la base d’une
large coalition allant de la gauche relativement modérée à la droite
républicaine et que la gauche aurait tout à y gagner en mettant en avant un des
siens pour diriger le gouvernement qui sera mis en place.
Dans mon précédent billet, je disais que Bernard Cazeneuve
ferait un parfait candidat car il a une certaine notoriété et que, n’étant pas
réputé proche du Nouveau Front Populaire, donc de LFI, le centre et la droite
ne pourraient pas se payer le luxe de le refuser. Je vois des gens balayer
cette idée de notoriété au prétexte que des premiers ministres sont déjà sortis
du chapeau et pas du cénacle, comme Jean Castex (alors qu’il avait déjà été
élu) mais jamais dans des périodes de cohabitations où c’est bien le Premier
Ministre qui est le chef du truc qui « détermine
et conduit la politique de la nation. » (hors cohabitation, c’est
une marionnette).
Je ne fais pas une fixation sur Nanard mais simplement un
constat.
Après, s’il l’on tient avec ce gouvernement d’union nationale,
il faut se positionner pour les prochaines élections (qui, dans mon hypothèse,
auront bien lieu en 2027). Emmanuel Macron ne pourra plus se présenter. Son
camp (qu’on appelle la macronnerie parce qu’il y a plusieurs partis mais on
devrait dire « les centristes ») n’aura d’autre candidat à proposer
que des personnalités bien connotées comme étant de droite, soit modérée comme
Edouard Philippe, soit plus « sarkozystes » comme Darmanin ou Le
Maire.
Ses défenseurs issus de la gauche seront donc orphelins
comme l’ont été, comme moi, les types de gauche modérés qui ont vu leur centre
gauche partir en fumée à la fin du quinquennat d’Hollande.
Une gauche modérée, disons ce qui était le périmètre du Parti
Socialiste de 2012, aurait tout à gagner dans l’opération… à condition de
trouver un meneur satisfaisant (un premier ministre n’a jamais été élu
président dans la foulée).
J’ai toujours dit (vous pouvez relire mon blog) que le PS
avait fait une connerie, en 2017, en se prosternant dans l’opposition alors qu’il
était la seule formation avec un projet intéressant (mais porté par un guignol).
Il a tourné le dos à sa base électorale historique, même si elle avait choisi
un centriste « ni de droite ni de gauche » (officiellement) et s’est
mis sous la tutelle de la gauche radicale et il n’arrive que ponctuellement à s’en
démettre. Le résultat est que le centre a pu facilement se droitiser pour aller
couler LR, d’une part, et que le PS n’arrive plus à faire de score honorable
aux élections nationales, d’autre part.
Alors ne laissons pas passer notre chance de revenir dans
les rangs, maintenant qu’on a une « fenêtre de tir »…
Mes copains de la gauche socialiste se sont plongés
eux-aussi dans une ligne radicale, comme s’ils avaient besoin de prouver aux
autres ou à eux-mêmes qu’ils étaient de gauche. Nous n’avons pas besoin de
cela. Il faut peut-être revenir à la base. A l’origine, la gauche n’a pas de
contenu politique, il s’agit uniquement de la position dans l’hémicycle. Je
rappelle souvent, d’ailleurs, cette notion de centre de gravité et ces aspects
géométriques. C’est depuis que la gauche est devenue synonyme de progrès et de
justice sociale. Pour promouvoir ces notions, il n’est pas utile de plonger
dans l’excès d’autant que l’excès en question rebute les électeurs.
Soyons raisonnables. Il ne faut pas se planter.
Vous avez vu ce tableau en illustration ? C’est le Festin
des dieux de Jan Harmensz van Biljert (vers 1645). Il est fort probable que ça
soit lui ait inspiré la fameuse scène pendant la cérémonie des JO… et la « La
Cène » de Léonard de Vinci. Pourtant, on en arrive à des polémiques
ridicules, les réactionnaires se plaignant que les catholiques soient pris pour
cible et les gauchistes sont bien heureux de taper sur les cathos.
Est-ce qu’on ne pourrait pas redevenir raisonnables ?
Sociaux-démocrates, quoi !
Ça fait un moment que je le dis : Cazeneuve (oui, il existe encore...) est la personne qu'il faut pour sortir du bourbier politique dans lequel Macron a mis le pays.
RépondreSupprimerSon parti, La Convention, social-démocrate, progressiste, solidaire, europhile, humaniste, républicain, laïc,... représente bien la gauche dont on a besoin. Le PS s'est discrédité en se mettant sous les ordres de Mélenchon avec la NUPES puis le NFP. Passons à autre chose.
Ce n'est pas vraiment pour cette raison que je cite Cazeneuve. Je n'ai pas de culte de la personnalité et je ne sais pas de quoi est capable le gars. Ca me rappelle vers 2000 quand les gens parlaient de DSK en disant : il est compétent. Oui mais compétent pourquoi ?
SupprimerLe PS reste un grand parti. Avec LR, ce sont les deux partis qui ont le plus d'élus locaux, ne l'oublions pas. On ne va pas les enterrer.
Alors je me répète : je cite Cazeneuve parce qu'il est proche du PS mais loin du NFP et de LFI et que, à ce "titre", il pourrait être toléré par les autres forces politiques du pays.
Est-ce qu’on ne pourrait pas redevenir raisonnables ? dans un pays qui aime la polémique ça risque malheureusement pas possible. Surtout avec une LFI en mode bruit et fureur. Tu as remarqué un truc , on entend plus Glucksman : il a fait le clown soc-dem pendant quelques semaines et hop il est plus là. Au moins aura-t-il permis au PS de claquer un peu la FI et de recupérer 100 circos. Mais si c'est pour faire élire des marionnettes qui reproduisent le fond (projet) de la FI ... l
RépondreSupprimerQuand j'appelle à être raisonnables, je veux surtout dire : envoyer chier les fous de LFI... Quant à Glucksmann, je ne sais pas ce qu'il devient et ce qu'il cherchait. Mais il ferait peut-être un bon compromis, comme Cazeneuve, même si sa notoriété ne doit pas être bien grande. Je ne crois pas qu'il ait de l'expérience politique hors du Parlement européen...
Supprimersi le Ps envoie chier LFI alors LFI se vengera lors des élections. C'est ce que craint le PS, la FI a encore un poids électoral important dans les villes "de gauche" . T'as qu'a avoir dans le 93, ou même dans Paris où des FI ont été élus au premier tour.
SupprimerQuand Méluche sera en retraite, les cartes seront rejouées.
SupprimerNJ
Tu parles de Melenchon à la retraite ? il crèvera sur scène plutôt que de se retirer. On en a encore pour 10 ans au moins
SupprimerBah. On verra.
SupprimerOn a le choix entre 2 bons candidats pour le poste de premier ministre : Léon Marchand our Antoine Dupont
RépondreSupprimerIls feront l'unanimité!
Ce tweet de Michel Denizot qui résume la situation "Pour celles et ceux qui n’aiment pas ce qui va bien ça doit être pénible ces jours-ci."
Marco
Les pauvre…
SupprimerNJ.
Avec ou sans outrance, nous aurons le RN, hélas, au pouvoir en 2027.
RépondreSupprimerIl ne faut pas partir perdant.
SupprimerNJ.
ils devaient déjà gagner les législatives, ce qui ne s'est pas fait.
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