24 juillet 2024

Y'a du bon dans l'Macron ?

 


Au fond, on pourrait chroniquer la vie politique américaine mais on s’en fout. Le sénile qui gouverne ce machin s’est enfin rendu compte qu’il l’était et que, s’il continuait, un autre vieux, mais encore plus ou moins étanche, lui piquerait la place. Alors il s’est retiré et a laissé la place à une jeune femme fort sympathique. En plus, elle est issue de minorités. Pour un peu, elle serait lesbienne et végan, nous toucherions le tiercé.

Mais non. On va se contenter de chroniquer la vie politique franchouillarde. L’espoir que certains voient pour les Etats-Unis avec ce changement, aura du mal à se répercuter par chez nous…

On se force de suivre au jour le jour l’actualité. Jeudi, une présidente de l’Assemblée nationale a été élue. Cela a commencé par une sombre histoire de bourrage d’urne pour aboutir au couronnement de l’ancienne cheffesse d’une assemblée où la majorité a essuyé un revers. C’est fou. Comment ne pas humer la bonne odeur de la magouille ?

Il y a eu ensuite l’élection des autres guignols de l’hémicycle, les questeurs, secrétaires et autres vice-présidents ! La même flagrance nous titille le museau : le large camp du bien ont empêché les élus d’extrême droite d’occuper les postes sans même se rendre compte qu’ils privaient un tiers des Français de représentants dans ces inutiles instances.

Et hier, Emmanuel Macron a causé dans le poste.

 

On peut justifier le Front républicain qui vise à diminuer le nombre d’élus du Rassemblement National mais, une fois qu’ils sont élus, j’ai du mal à comprendre qu’on puisse envoyer un tel signal à un électeur sur trois : on fait comme si tu n’avais pas voté. Tant pis pour toi.

Dans le même temps, on a les guignols qui nous servent de représentants et leurs troupes de militants qui font comme s’ils avaient la majorité. Le NFP continue à dire qu’il veut appliquer sont programme. LR, en la bouche des duettistes Wauquiez et Retailleau, a été jusqu’à présenter un « pacte législatif » (avant que Retailleau ne réfute toute participation à une coalition…). Ces andouilles, d’un bord comme de l’autre, n’arrivent pas à se mettre dans le crâne qu’ils n’arriveront à obtenir une majorité pour les soutenir.

Prenez les deux zozos cités ! S’ils arrivent à faire une alliance avec les centristes et les dissidents, ils arriveront à 213 députés, bien éloignés du seuil pour une majorité absolue (et je ne parle même pas de leur légitimité à présenter « un pacte » : leur groupe a bien fondu lors des élections). Avec un peu de complaisance des autres, ils tiendront jusqu’au vote du budget mais dès le début de l’année prochaine, ils exploseront. Cela ne fait aucun doute.

C’est évidemment pire pour le NFP avec ses 183 élus…

 


Je l’ai dit et répété : il n’y a pas d’autre solution que de créer une espèce de large coalition technique, avec au moins « une majorité absolue »,  avec différents accords entre les partis (pas forcément au niveau du programme mais avec, au moins, des lignes à ne pas dépasser pour éviter les rejets voire les censures).

Je ne vais donc pas le redire et le rerépéter pour aujourd’hui.

Le Parlement est là pour servir les citoyens, par le vote des lois, le contrôle des travaux du gouvernement et tout ça. Mais il doit aussi préparer l’avenir politique et tous ces couillons semblent en train de préparer une majorité absolue du RN et l’Elysée pour Marine Le Pen…

Ce qui me surprend (façon de parler…), c’est que très peu de personnalités politiques ou de journalistes tiennent des propos allant dans le sens de ce qui me parait une évidence : il n’y a pas de majorité, donc il faut travailler ensemble, faire ce qui se fait dans de nombreux pays…

 


Pourtant, c’est en gros ce que disais Emmanuel Macron, hier… Evidemment, les opposants, de droite comme de gauche, le critiquent sous différents angles (t’as qu’à lire la presse) mais je ne sais pas s’ils se rendent que cela parait de plus en plus une vulgaire posture auprès des spectateurs dotés de popcorn.

Le plus drôle, peut-être, est que même ses partisans racontent absolument n’importe quoi. J’écoutais Aurore Bergé, ce matin, qui expliquait qu’il fallait travailler ensemble et tout ça mais qui proposait une base de pacte de gouvernement… sur la base du projet des centristes (si cela existe…). Il fallait être sourd (ou con…) pour ne pas entendre : « les électeurs ont dit qu’il fallait gouverner ensemble alors venez rejoindre notre équipe pour continuer le travail même si nous avons eu un sérieux revers dans les urnes ».

 

Une espèce de vent de folie règne sur l’espèce de cénacle. Par exemple, les Français comprennent très bien les raisons de la dissolution (rappelées par Emmanuel Macron hier soir : on va laisser passer les JO) et l’approuvent (d’autant que tout cela commence à les ennuyer prodigieusement au point qu’ils ne font qu’un billet de blog tous les quatre jours pour ceux qui ont ce vice). Au fond, laissez-nous passer l’été avant de reprendre vos conneries…

Le pire est atteint par LFI qui n’a strictement rien compris. Le meilleur exemple est la sortie de Thomas Portes au sujet de la délégation israélienne. Il mérite un blâme. Portes devrait être jeté par la fenêtre, si je puis me permettre. Evidemment Mathilde Panot dénonce la polémique indigne lancé par ceux qui dénoncent le gars. C’est n’importe quoi. Un type dit une connerie et on attaque ceux qui le dénoncent.

LFI n’a pas compris qu’il fallait qu’il fallait qu’elle se démarque de ses positions flirtant avec l’antisémitisme. Sans compter le ridicule de la chose. L’autre jour, je voyais des images d’une manifestation de la gauche radicale à je ne sais quel sujet (les fameuses « bassines » peut-être). Les drapeaux palestiniens fleurissaient ! Comme si c’était le complot juif qui organisait les prélèvements dans les nappes phréatiques…

 


Le reste des actions de LFI est tout aussi antirépublicain, en fait. Mathilde Panot a déposé une proposition de loi pour l’abrogation de la réforme des retraites. Ce n’est pas du tout le moment : nous n’avons pas de gouvernement « définitif » suite aux élections. Proposer des lois dans ce contexte est ridicule : il n’y a aucune urgence. Elle veut peut-être nous faire croire qu’ils continuent à travailler mais personne n’est dupe ! Il s’agit purement de communication politique.

 

Ainsi, j’estime qu’Emmanuel Macron a parfaitement raison quand il analyse le résultat du scrutin et dire le contraire serait grotesque de ma part vu que c’est ce que je serine sur le blog. En revanche, il a fait deux erreurs, dans son discours, hier.

La première est qu’il a vanté les bons résultats depuis sa première élection. Je passe le fait que les électeurs ont montré qu’ils n’étaient pas franchement d’accord. Il y a deux éléments : le redressement de la France n’a pas commencé en 2017. Par exemple, la baisse du chômage a commencé vers 2015 (la fameuse inversion de la courbe). Malheureusement, les militants socialistes oublient vite… Ensuite, tous les résultats ne sont pas bons, loin de là. Par exemple (encore !, me direz-vous), le taux de pauvreté a augmenté depuis 2017.

La deuxième erreur de son discours est qu’il a donné des axes de travail pour le prochain gouvernement, au sujet du chômage, de l’économie… allant dans le sens inverse de ce qu’il propose avec son « gouvernement de coalition ». A sa décharge, il est largement « moins pire » qu’Aurore Bergé et ce n’est pas bien méchant de dire qu’il faut augmenter la sécurité et favoriser l’accès aux services publics. Mais c’est du contenu. Il a perdu les élections. Il doit prendre de la hauteur, ce n’est plus son job de balancer un programme.

 

Un aparté, maintenant. Tiens, je vais écrire en bleu pour varier. C’est au sujet de la gauche et plus précisément du NFP. Ils ont réussi à trouver un candidat, Lucie Castets. Je ne connais pas la dame et ne sais même pas si elle a des gros nichons. Le fait qu’elle ne soit pas connue et ne soit pas issue de partis politiques ne m’effraie néanmoins pas. A la limite, elle a presque le profil idéal, à mon sens, notamment avec sa farouche vocation à défendre les services publics dont je parlais à l’instant.

Il n’empêche qu’elle semble venir comme un cheveu sur la soupe et que la décision du NFP vient bien trop tard (il aurait dû laisser tomber…). Elle est totalement saugrenue vu qu’il semble de plus en plus évident que LFI ne pourra pas participer à un gouvernement. Cette proposition est ouvertement une imposture vu qu’elle est annoncée à peu près une heure devant une interview du Président de la République, qui a par ailleurs été plus ou moins obligé de la balayer.

 


LFI ne veut clairement pas gouverner. Cela tombe bien, personne n’en veut. Mais je ne voudrais pas qu’elle entraine dans sa chute les autres partis de gauche qui ont tout mon soutien.

Emmanuel Macron a oublié qu’il est en partie responsable d’une situation avec la baisse des partis traditionnels et la montée de l’extrême droite (mon propos est un constat, par un reproche, les socialos et LR n’ont pas eu besoin de lui pour sombrer dans le ridicule). Il m’a tout de même semblé être bien plus conscient de la situation du pays et des besoins suite au résultat des législatives (l’absence de majorité) que la plupart des guignols qu’on entend un peu trop dans le poste.

Laissons passer les élections et prions pour que les autres dirigeants politiques ne nous entraînent pas dans une nouvelle crise institutionnelle par leur légèreté partisane (ou un truc comme ça).

Amen.


C'est simple : on conçoit fort bien le souhait des militants de voir appliquer la politique qu'ils prônent. Ils n'ont pas la majorité et ne peuvent donc pas le faire simplement. Il faut une autre voie.

7 commentaires:

  1. la photo de Panot est terrifiante. le timing est important, l'AN ne sera en session ordinaire que dans quelques semaines (octobre ?) sauf si le président la convoque à la demande du premier ministre (lol) elle ne peut pas se mettre en session toute seule nous ne sommes pas dans un régime parlementaire. C'est seulement à ce moment là qu'un gouvernement NPF se ferait renverser dans la joie, en martyr après quelques décrets plus ou moins solides dégommés ou pas par le conseil d'état. Peut être que là si ça se passe comme ça, alors ces politiques comprendront ce que les électeurs veulent selon les sondages : une coalition.

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    1. Avec Google Image, ce n'est pas compliqué de trouver une photo horrible de la dame.

      Ruffin a appelé à la censure du gouvernement, alors que, comme tu dis, le parlement n'est pas en cession ordinaire.

      Ils sont tous fous...

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    2. LE PS vient de lancer une pétition pour soutenir la nomination de la dame. Ils sont cinglés. Ils font ça sur leur site, ça serait drôle que le site s'écroule du fait d'un nombre important de signatures.

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    3. Oui, j'ai reçu un mail de ces ânes (je suis inscrit dans le fichier depuis la primaire de 2011). Je pense que ton hypothèse (l'écroulement du site) est bien loin d'arriver...

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    4. Faudrait que je teste voir si le RGPD est respecté.

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  2. On vit quand même une période formidable : un parfaite inconnue exige d'être nommée à Matignon.
    On imagine çà avec mitterand, Chirac ou Sarkozy?
    Marco

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    1. Oui, quand j'ai fait mon billet, la dame n'avait pas encore fait son interview.

      Elle est complètement siphonnée...

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