C’est donc bien Bernard Cazeneuve qui est le plus évoqué
pour remplacer Gabriel Attal à Matignon même si on ne peut évidemment pas
prévoir ce que fera Emmanuel Macron. D’ailleurs, mon confrère T0pol me faisait
récemment remarquer que cela ne servait à rien de faire des billets de blog au
sujet du psychodrame actuel… Pour ma part, en près de vingt ans de blog, je n’ai
jamais su à quoi rédiger et publier des machins pouvait servir, sauf pour ma
satisfaction personnelle et, éventuellement, avoir des discussions ou des
tranches de rire avec les copains.
Pour autant, T0pol nous a fait un billet au sujet de l’hypothèse
Cazeneuve avec différents aspects, notamment la difficulté de faire « un
budget » alors que les « lettres de crédit » sont déjà parties
et les réactions potentielles de la gauche. Pour ma part, j’ai déjà fait deux
billets avec l’hypothèse Nanard, dont l’un dès la période électorale et je vais
y revenir.
Pour ce qui concerne les raisons qui poussent à bloguer, il
y a quinze ou vingt ans, nous pensions réellement que nos blogs avaient, collectivement,
de l’influence, à savoir qu’ils pourraient convaincre des électeurs de « voter
pour nous » ou en fonction des intérêts que nous mettions en avant. Nous avons
vite déchanté d’autant que nous avons rapidement été dépassé par les autres
réseaux sociaux qu’un large public a pu utiliser pour exprimer des opinions… en
140 caractères (à l’époque) sans même se rendent compte qu’ils tournaient entre
eux (nous tournions aussi entre nous avec nos blogs mais nous croyions tout de
même que nos proses finiraient lues par le grand public).
Pour ma part, j’éprouve toujours autant de plaisir à baragouiner
des âneries avec deux espoirs, d’une part, remonter le moral de ceux qui
pensent à peu près comme moi et, d’autre part, faire comprendre à mes potes ce
qui se passe dans mon ciboulot, ce qui me pousse à penser certaines choses sans
toutefois avoir beaucoup d’espoir qu’ils se rangent à mon avis, sauf à la
marge.
C’est ainsi qu’après la séquence électorale qui a vu la
gauche arriver en tête mais très loin d’une majorité absolue, je me suis mis à
penser que le futur premier ministre aurait la délicate mission de faire
tourner le pays sans devoir se coltiner les abominables couacs récurrents comme
les 49.3, les motions de censure… qui aboutiraient, dans un premier temps, à un
blocage de nos institutions et, à terme, à la démonstration que tout notre
personnel politique est dérangé et qu’il vaudrait mieux voter pour l’extrême
droite…
J’ai pensé, ensuite, que notre futur premier ministre
devrait être de gauche, pour respecter les votes des électeurs, vu que le
centre et la droite traditionnelle sortent affaiblies et que la gauche est
arrivée en tête des élections… si on fait abstraction de l’extrême droite (mais
il faut tout de même, pour cela, faire un peu profil bas).
J’ai pensé, après, que notre futur PM ne pouvait pas être connoté
« Nouveau Front Populaire » parce qu’il aurait fatalement comme mission
de faire valider des textes par des opposants.
J’ai pensé, enfin, que notre PM serait fatalement le chef d’un
gouvernement de cohabitation vu qu’il ne serait pas là pour mettre en œuvre la
politique pour lequel le Président avait été élu. En tant que chef de
gouvernement de cohabitation, il ne pouvait pas être un simple technicien, aussi
bon soit-il, mais il devrait avoir l’envergure suffisante pour entraîner la
nation, notamment à l’international, tout en travaillant en bonne collaboration
avec le Président en question.
J’ai donc pensé à différentes personnalités mais, après
avoir éliminé des ânes et des quiches, ma logique m’a amené à privilégier
Nanard, ancien élu local, ancien ministre des Affaires européennes, du Budget
puis de l’Intérieur et, évidemment, ancien premier ministre. C’est ainsi que son nom a surgi dans mon blog,
sans doute avant beaucoup d’autres médias…
On peut ne pas être d’accord avec le fait que Bernard Cazeneuve
serait le mieux placé pour appliquer une politique proche du programme du Nouveau
Front Populaire voir ne serait pas souhaitable pour la France et l’intérêt de
son peuple mais admettez tout de même que mon raisonnement se tient. Il n’empêche
que, le 25 juillet, je sortais mon
raisonnement et que, aujourd’hui, Nanard est à peu près le sur qui parierait
nos éditorialistes politiques… Je ne dis pas que j’ai de l’influence : mon
blog n’est pas lu. Je crois simplement que je n’avais pas dit une grosse
connerie.
J’ai par ailleurs des divergences avec les militants du NFP.
Je ne parle pas du contenu du programme (c’est dommage qu’ils mettent en avis
des conneries alors que le fond est bon). Il y a, bien sûr, ce que je rappelais
dans mon dernier billet : le Président n’a pas à nommer un premier
ministre choisi par une coalition parlementaire. Ce n’est pas du tout dans nos
traditions politiques ou dans la logique de nos institutions. Le président doit
nommer quelqu’un qui pourra faire tourner les institutions, c’est de sa
responsabilité.
Ensuite, c’est une erreur de croire qu’une majorité d’électeurs
ont choisi le programme du NFP. Au contraire, même. Comme tenu du score de ce
conglomérat, on peut penser que le programme n’a pas attiré la moindre personne
d’autant que le « Front Républicain » a fait une partie du job.
Depuis 2017, la gauche radicale attire les voix de personnes qui sont
profondément à gauche, qui ont toujours voté à gauche… mais qui se retrouvent
sans alternative. Le vote « LFI » (et par extension « NFP »)
ou « Mélenchon » peut être un vote « par défaut ».
Revenons à Bernard Cazeneuve. Après la déroute électorale de
la gauche et ce que je considère comme les mauvais choix du Parti Socialiste, j’ai
pensé qu’il aurait un rôle à jouer dans la reconstruction du centre gauche à
côté d’autres personnalités du PS opposées à la ligne « Faure ». je l’ai
donc encouragé, à mon niveau, mais sans trop y croire et j’ai bien sûr fini par
laisser tomber : la mayonnaise ne prenait pas.
C’est donc un peu par hasard que le lascar est ressorti de
mon chapeau il y a trois ou quatre semaines. Il n’y a aucun culte de la personnalité
de ma part, je ne connais personne capable d’emmené les foules, en France,
alors que nombre des camarades espèrent la perle rare, partant de Mélenchon, bifurquant
vers Ruffin et j’en passe. D’ailleurs, depuis longtemps, il est impossible de
prévoir un président, en France. Avant 1981, c’est Rocard qui était en tête des
prévisions. En 1995, on voyait bien Balladur. En 2002, on s’imaginait Chirac
grillé. Deux avant 2012 et 2017, personne ne voyait d’abord Hollande puis Macron…
Il n’y a peut-être que pour 1988, 2007 et 2022 qu’on aurait pu parier sans trop
de risque un an avant l’élection.
Quand j’ai ressorti Nanard, j’ai eu un certain nombre de
critique. Je ne vais pas reparler de celles « sur le physique » mais
on m’a dit, en particulier, qu’il n’aurait jamais le soutien des cadres du Parti
Socialiste.
Passons encore un fait, celui que ce n’est pas à eux de
choisir. Ils passeraient pour des fous en ne votant pas la confiance.
Surtout, il serait peut-être temps qu’ils se comportent
comme des adultes.
Mes excuses pour le titre de ce billet.
j'ai lu un article de je ne sais quel journal ou je suis abonné (le monde ou le parisien) qui explique que Cazeneuve et Faure se détestent , ce qui fait que Cazeneuve remonte dans mon estime, Faure étant un clown sinistre. Après si Macron consulte Cazeneuve ce n'est sans doute pas pour appliquer le projet du NPF (inspiré de celui de Melenchon 2022).
RépondreSupprimerJe ne sais pas comment les socialistes peuvent supporter Faure et le voir comme un stratège (j'en discutais avec un pote dans les commentaires de mon dernier billet).
SupprimerJe pense que Macron se fout de la politique mené quand il n'en est plus responsable.
D'après ce que je reçoit de mails du PS, en fait il y a en interne une demande d'explications mais Faure leur dit d'aller se faire voir et que c'est pas la saison pour faire un congrès.
SupprimerIl faut choisir ”la femme ou l’homme de la situation”.
RépondreSupprimerEt comme tout change au fur a mesure des années, forcément nos choix ne peuvent pas être statiques. AMA.
Hélène
Tu as raison. Mais, en politique, quand on a quelqu'un dans le nez, ce n'est pas facile de le réhabiliter...
Supprimer"Pour ma part, j’éprouve toujours autant de plaisir à baragouiner des âneries avec deux espoirs, d’une part, remonter le moral de ceux qui pensent à peu près comme moi"
RépondreSupprimerC'est bien pour ça que je lis ton blog régulièrement même si je ne commente que rarement : ça ne sert pas à grand-chose d'ajouter son grain de sel quand on est d'accord sur à peu près tout avec le taulier, mais quand on en est arrivé aux même conclusions ça fait plaisir de voir qu'on n'est pas tout seul... D'ailleurs (faute de pouvoir m'exprimer ailleurs ?) ça m'est arrivé de rédiger de (trop) longs commentaires et de ne pas les poster parce qu'ils n'apportaient rien de plus à part ajouter une pièce dans la machine.
Quant à l'hypothèse Cazeneuve (que j'aime bien - l'hypothèse, le bonhomme je m'en fous un peu, à part qu'il aurait effectivement l'envergure nécessaire pour tenir la baraque), je pense aussi qu'elle est la seule capable de rassembler dans une coalition de gouvernement une partie de la gauche (le PS et certains écolos) et la macronie jusqu'à son aile droite.
Mais avec d'un côté l'opposition non constructive (euphémisme) des lfistes (et des écolos tendance ZAD et antinucléaires par idéologie), prêts à déverser leur haine sur les sociaux-traîtres (et les écolo-traîtres), et de l'autre celle du RN et probablement d'une partie de la droite républicaine, une telle coalition n'aurait que difficilement le soutien d'une majorité des députés. Le gouvernement serait obligé de naviguer à vue en cherchant texte par texte des compromis avec une partie de l'opposition, ou au moins son abstention. Mais la seule partie susceptible d'accepter de tels compromis serait probablement la droite républicaine, à condition qu'ils aillent dans son sens.
On aurait un premier ministre de centre-gauche obligé de gouverner à droite, avec toutes les conséquences qu'on peut attendre de cette situation lors des prochaines échances électorales. Le seul gagnant à court terme serait Macron, à qui ça permettrait de sortir provisoirement de l'impasse où il s'est foutu tout seul. Mais on sait bien qui serait la gagnante à plus long terme (l'usage du féminin est volontaire : je ne crois pas un instant que le lider maximo et sa clique arriveront à tirer les marrons du feu).
A la place de Cazeneuve, je refuserais le deal, à moins d'obtenir des garanties de la part des macronistes (y compris ceux de droite) qu'ils voteront pour certaines mesures phares plus ou moins issues du programme du NFP et pour lesquelles les députés LFI seront bien obligés de voter aussi (ou au moins de s'abstenir). Mais pour la plupart des dirigeants de l'ancienne coalition gouvernementale, ça reviendrait à avaler leur chapeau, donc ça n'a aucune chance d'aboutir...
Merci de me lire, alors ! Vous pouvez poser de longs commentaires (mais je prends parfois du temps pour répondre...).
SupprimerPour le reste, je ne suis pas plus optimiste que cela... Mais, au moins, la gauche aura été mise devant ses contradictions et ses erreurs de jugement...
Quoi ton titre ? qu'est-ce qu'il a ton titre ? Il est bien ce titre. Je dis comme ton ami, tant que Faure le faible déteste Nanard, il me convient. Mais LFI ne laissera pas faire. La foire d'empoigne n'est pas finie. Capthaka.
RépondreSupprimerC'est une des raisons qui me fait souhaiter la nomination de Cazeneuve : foutre la merde au NFP.
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