En salle

13 août 2024

Une cérémonie de clôture mais pas de pot de départ en vue ?

 


Outre qu’ils étaient un beau moment, au niveau du sport (ce que j’ai du mal à juger…) comme à celui de l’ambiance dans notre pays, les Jeux Olympiques ont eu un bel intérêt : museler les éditorialistes crétins mais experts en politiques sur les chaînes d’information en continu (au moins pendant la journée). Cela dit un peu bêtement, je ne les ai à disposition que depuis moins d’un mois (je n’avais pas branché l’antenne de ma télé, me contentant de Netflix ; j’ai remis le bordel en ordre de marche d’une part par opportunisme et d’autre part pour regarder les cérémonies…).

Les habitudes sont néanmoins rapidement prises… ou reprises pour ce qui concernent les gens bien habillés qui parlent autour d’une grande table, avec des micros et des caméras. Ce matin, tous ces encravatés sauf l’été et sauf les gonzesses parlaient évidemment de l’imminente nomination d’un premier ministre. Ils ont tous des avis autorisés mais contradictoires. C’est assez amusant.

Je vais donc pouvoir faire pareil.

 


Tout d’abord, les militants de gauche ont tort quand ils expliquent que le président de la République doit nommer un premier ministre issu du premier groupe au parlement, surtout quand ils expliquent ce qui se passe dans les autres démocraties. Je passe le fait que ce n’est absolument pas ce que dit la Constitution et qu’ils feraient mieux de la relire. Les « autres démocraties » concernées n’ont pas, pour la plupart, un Président élu au suffrage universel ce qui donne au nôtre une légitimité particulière dont le fait d’avoir porté un programme. Ils ne nomment pas un « premier ministre issu de… » mais, généralement, celui qui a dirigé les troupes pour l’élection des députés. En particulier, ils ne nomment pas une personne issue de tractations douloureuses entre les groupes mais un vrai élu, avec de l’expérience de la politique.

En outre, le plus gros groupe est celui du RN et le second celui d’Ensemble. Les groupes de gauche n’arrivent qu’après. Certes, le total « par coalition putative » est à l’avantage de la gauche mais ne racontons pas n’importe quoi. Et n’oublions pas que le groupe ayant obtenu le plus de voix à l’élection est le RN. Il n’arrive pas en tête en termes de sièges à cause d’une entente entre tous les partis, possible grâce à un système électoral, système électoral qui fait que nous votons pour des représentants et pas des formations politiques ou un programme.

Respectons un peu l’esprit des institutions. Cela n’est pas sans nous rappeler 2022 où les andouilles de gauche voulaient qu’on vote pour Mélenchon premier ministre…

 


Rappelons opportunément des extraits de cette Constitution. Evidemment : « Le Président de la République nomme le Premier ministre. » Mais aussi : « Le Président de la République préside le conseil des ministres. » Il n’est pas indiqué : « le Président de la République baisse sa culotte et doit nommer un candidat proposé par des margoulins qui ne pensent qu’à leur réélection dans quelques années ».

Surtout, et c’est évidemment là où je voulais en venir : « Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État. » Il doit donc trouver un premier ministre capable d’assurer le bon fonctionnement des institutions et ces machins sans risquer d’être viré par le Parlement et le vote des lois indispensables comme le budget.

Nous ne sommes pas en train de jouer.

 


J’avais dit qu’il serait logique que quelqu’un d’une gauche modérée afin de respecter le centre de gravité de ce qui serait le prochain parlement si on veut éviter l’extrême-droite. J’avais suggéré quelqu’un comme Bernard Cazeneuve mais, visiblement, les députés du Parti Socialiste n’en veulent pas. On dirait qu’ils veulent garantir leur réélection lors du prochain suffrage et pas du tout donner une majorité à la gauche pour les prochaines années et permettre son arrivée au pouvoir à terme.

J’arrête de faire des propositions : j’en ai vu qui proposaient Ségolène Royal…

 


Par ailleurs, j’ai une bien meilleure opinion de Lucie Castets depuis quelques jours vu qu’elle a complètement changé l’orientation de sa campagne, faisant maintenant des propositions à l’ensemble des députés. Remonter son opinion n’était pas compliqué comme elle avait atteint un plus bas lors de l’annonce de son homosexualité, comme si c’était un critère pour diriger le pays !

Surtout qu’on trouvait des crétins de gauche qui trouvaient cela très bien en oubliant qu’ils avaient accusé Gabriel Attal de mettre en scène la sienne pour en tirer un bénéfice politique. Ces gens ne savent pas ce qu’ils se disent, visiblement…

 

Ce n’est pas le cas de mon pote Denis dans son dernier billet. Par contre, il a tous les travers des gens de gauche : se persuader qu’ils sont les seuls à gauche, même s’ils ne représentent plus grand-chose dans les urnes. Le plus drôle est que Denis parle de « l’UMPS »… On croirait entendre Jean-Marie Le Pen à sa grande époque… Je ne sais même pas s’il se rend compte qu’il exclut ainsi le PS d’une éventuelle coalition de gouvernement.

J’en suis donc réduit à souhaiter qu’Emmanuel Macron nomme Lucie Castets mais je ne pense pas que mes motivations soient les mêmes que les militants de gauche.

 


Notons que, à droite (ou au centre, ne négocions pas), les tergiversations vont bon train. Xavier Bertrand s’est enfin rendu compte qu’il n’avait pas beaucoup de chance d’avoir le job. Il serait surtout souhaitable qu’il s’aperçoive qu’il n’a aucune légitimité : son parti s’est pris une claque aux élections et il est tout de même loin du centre d’une hypothétique coalition. Sans compter qu’il serait presque obligé de gouverner avec le RN (ou, du moins, de lui donner quelques miettes pour éviter les censures).

Du coup, Gérald Darmanin tente de relancer Bertrand. Mais on se demande bien si ce n’est pas pour le couler en vue de 2027 afin de pouvoir, lui-même, tenter d’être le nouveau chef d’Etat…

 

Vivement que tout cela s’arrête afin qu’on puisse trouver d’autres sujets de polémique. Aussi inutile.

9 commentaires:

  1. J’en suis donc réduit à souhaiter qu’Emmanuel Macron nomme Lucie Castets oui, et ensuite oh la belle motion de censure, on prend les mêmes et on recommence ou alors ils se mettent à réfléchir. Je parle des parlementaires, pas des zozos LFI ou NPF.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Personne ne réfléchis... Ma position est que Castets est moins débile depuis deux jours et on pourrait tenter. Je ne suis pas optimiste pour autant.

      Supprimer
    2. la presse parle de Cazeneuve cf mon tweet à ton intention, ils ont surement des infos ou des échanges qui indiquent que c'est une piste quelque part. si Macron arrive a fabriquer une majorité avec Cazeneuve alors là chapeau.

      Supprimer
    3. Oui, il serait très fort. Je ne sais pas si des gugusses peuvent deviner ce qui se passe dans la caboche de Macron.

      Supprimer
  2. Dis Nicolas, explique-moi la 5ème, accommodée nouvelle cuisine :
    Si la dame n’applique pas le "progamme" de LFI, est-ce que legroupemouvementcoalition va la soumettre à la censure ou à la question ?
    Merci d’avance
    Ta bien dévouée Hélène 😉

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce n'est pas le programme LFI. C'est le programme d'une coalition politique.

      Supprimer
    2. Ah N’FouiP !!!
      C’est ben vlai m’sieur Denis.
      J’recommenc’rai pas 🤭
      Hélène

      Supprimer
    3. Fais comme si elle avait écrit "le programme du NFP".

      Supprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux. On ne va pas reprocher à un journal de ne pas publier tous les courriers des lecteurs...