22 septembre 2024

La France à bout de souffle



Nous avons un nouveau gouvernement et il faut bien que je fasse un billet de blog pour donner mon sentiment. Quand je dis « il faut », c’est une façon de parler mais cette nomination est l’aboutissement d’une séquence politique et de blogage d’environ quatre mois au cours de laquelle je n’ai pas arrêté de maugréer… Ma mauvaise humeur est entretenue par mes ennuis de santé dans le sens où ils m’autorisent à dire, je cite : vous me faites tous chier. On va résumer ces derniers (détaillés dans un autre blog) : deux jours après le premier tour des législatives, mon pneumologue confirmait ce qui était devenu une évidence : j’avais à nouveau un problème aux poumons, une infection, cette fois ! Ils guérirent assez rapidement suite à une cure d’antibiotiques mais je n’ai pas tardé à sombrer à nouveau, incapable de faire le moindre effort alors que j’avais du monde à la maison pour faire des travaux. Fin août, le scanner me disait « ah tiens oui tu as une nouvelle infection, ce n’est pas grave, mais en plus tu as encore un thrombus dans l’aorte et il faudra que tu sois à nouveau opéré pour éviter qu’il n’explose et déclenche quelques sournois AVC ».

Deux semaines après l’opération, le gouvernement est annoncé (quatre mois après la dissolution, tout de même) et on se retrouve avec une bande de droitards rejetés par le peuple : le principal groupe, LR, n’a jamais eu aussi peu de députés et l’espèce de majorité qu’ils ont vaguement réussi à mettre en place a moins d’élus que l’ancienne majorité présidentielle qui n’était déjà pas absolue. Elle n’est sans doute possible que grâce à des accords à moitié louches avec le Rassemblement National.

Après nous avoir bassinés avec le Front Républicain, la lutte absolue contre l’extrême droite et j’en passe, nos élus de droite montrent ce qu’ils sont : des gens sans honneur. Comment peut-on cautionner une participation à un gouvernement qui ne peut tenir qu’avec le soutien de types qu’on a déclaré haïr ?

Ne doutons pas, d’ailleurs, que Marine Le Pen a forcément une idée en tête, une seule : conquérir le pouvoir en 2027… Nos andouilles de droite font bien ce qu’elles veulent mais comment peuvent-elles faire preuve d’une telle complicité après toutes leurs déclarations ? On dirait bien que c’est un jeu, pour eux. Uniquement un jeu, qui doit leur permettre d’avoir quelques postes intéressants pendant quelques mois, avant de finir dans les poubelles de l’histoire…  Totalement inconscients, persuadés de tenir jusqu’à leurs obsèques en surfant sur une vague, en jouant avec nous.

 

Je ne sais pas ce qu’en pensent les électeurs mais, avant de prévoir la suite, à un niveau électoral, il faudra étudier les actions et les décisions. De quoi occuper le blog quelques mois…

Pendant ce temps, il nous faudra observer la gauche qui porte toute sa dose de culpabilité. A la sortie du second tour, arrivée en tête mais bien loin d’une majorité absolue, elle aurait dû proposer de monter une espèce de plateforme de gouvernement, négociée avec l’ancienne majorité, voire avec une partie de la droite. Au lieu de cela, elle s’est enfermée derrière son programme pourtant refusé par les urnes et, évidemment, pas acceptables par les autres forces politiques, celles susceptibles de lui permettre de tenir un gouvernement. Elle s’est enfoncée dans un jeu mortifère pour imposer un premier ministre complètement ridicule. La droite a refusé, évidemment !, et la gauche n’a pas réussi à se mettre d’accord pour soutenir quelqu’un issu de ses rangs avec une notoriété suffisante pour tenter l’impossible : faire travailler tout le monde ensemble, avec une certaine intelligence, sans censure, pour montrer aux électeurs en question qu’ils pouvaient être entendus quand le seul résultat audible à la sortie des urnes est, je cite toujours : « on ne veut plus de ces imbéciles, de ces politiciens traditionnels qui nous mènent en bateau, nous font plonger dans des querelles débiles qui ne concernent personne. »

 

Maintenant la gauche doit s’opposer. Intelligemment. Autant vous dire que je ne suis pas le mieux placé pour dire comment… Peut-être en rappelant que je n’ai pas souvent eu tort au cours des dernières années (dans le sens où tout ce qui a été proposé par le reste de la gauche est parti en vrille, en commençant par la Nupes). Sauf que je n’avais pas vu à quel point les querelles internes au PS étaient aussi délirantes.

C’est décevant. Tout comme les copains « macronistes » qui n’ont plus, comme but, que de taper sur le PS, comme s’il n’y avait pas plus important. 


Au moins, on a un gouvernement de ringards : j'espère qu'on va pouvoir se foutre de sa gueule.

3 commentaires:

  1. Depuis ce matin, ça couine tant que ça peut, dans la basse-cour de la gauche asilaire : on a connu des cocus plus discrets…

    Cela dit, quand vous semblez découvrir que les politiciens (et pas seulement ceux de droite…) sont gens sans honneur, c'est de l'humour ou bien de la vraie candeur ?

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  2. D'accord avec tout, à un bémol près, sans importance : "la gauche n’a pas réussi à se mettre d’accord pour soutenir quelqu’un issu de ses rangs".
    Qui a recalé B. Cazeneuve ? Une bonne partie de la gauche pour qui il était un repoussoir/diviseur ? Ou le maître des horloges ? Une simple manoeuvre d'EM qui ne lâche rien, quitte à attirer le pays dans sa chute.
    Toute cette période a été légitimée par l'argument "Constitution", et la légitimité d'EM à choisir. OK.
    Mais autour de moi, qu'ils soient de droite ou de gauche, les électeurs sont bien loin de ces arguties. Même s'il faut respecter les règles, tout cela donne une image détestable de la politique.
    Marc
    P.S. : Que va faire D. Migaud dans cette galère ?

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  3. Je suis très circonspect devant ce gouvernement avec ces LR qui sentent un peu le rance. Forcément on avait oublié que les LR avaient été pro Manif pour tous, et en voilà une tripotée à CV pourri... Forcément depuis le temps. La vraie question est de savoir s'ils ont évolués. Par contre je ne les vois pas saloper les droits LGBT , la coalition exploserait . La 2e est de se demander si ce gouvernement survivra après le vote du budget et du PLFSS voté ensuite en décembre normalement. Comme tu le dis la gauche en refusant Cazeneuve a raté le coche et l'Histoire. Mais honnêtement, ils sucent Melenchon à longueur de journée est-ce qu'on les aurait vu faire un virage à 180° et proposer un pacte avec Ensemble/Renaissance ? C'est ce que voulaient des gens sondés par des sondeurs qui leur posaient la question. C'est encore le hiatus entre les électeurs et les partis. Bref je suis dubitatif , je soutenais l'ancien gouvernement , celui là la question ne se pose pas : niet. Même s'il contient un bout de l'ancien.

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