02 septembre 2024

Le changement (de PM et de logique militante), c'est maintenant !

 


On peut logiquement imaginer qu’Emmanuel Macron nommera un premier ministre dans les prochains jours mais je crois bien que je pourrais commencer mes billets de blog par cette phrase depuis un bon mois et demi. Je ne suis pas un farouche adepte de la précipitation et j’ai même écrit ici qu’il était normal qu’on laisse passer les JO « normaux » voire le mois d’août mais je crois bien qu’on est en septembre, tout de même…  On va finir par donner raison à ceux qui estiment qu’il abuse ! La dernière que j’ai entendue : il va attendre mardi soir pour laisser passer la rentrée des classes. Comme si ça pouvait intéresser nos chères têtes blondes.

Je vais  tout de même essayer de terminer ce billet avant 8 heures pour être à peu près sûr de « coller » à l’actualité.

Le prochain premier ministre pourrait bien être Bernard Cazeneuve. Il parait qu’il va être reçu à l’Elysée aujourd’hui. En plus, Ségolène Royal lui chie dessus ce qui est de très bon augure. Il parait que François Hollande et Nicolas Sarkozy vont être reçus également. J’espère que ce ne sont pas des entretiens d’embauche.

 


Je souhaite que Nanard soit nommé mais surtout, voire uniquement, pour pouvoir dire que j’avais eu raison… Je n’en tire aucune gloriole mais je suis fatigué des erreurs d’analyses de congénères. Je ne tirerai pas beaucoup de gloriole de la nomination du lascar : j’admets que, si je suis assez bon pour dire à mes camarades ce qu’il ne faut pas faire et aux autres ce qu’ils devraient faire, je ne dis à peu près jamais ce que la gauche devrait faire pour gagner. La raison est simple : je n’en sais rien.

Mais encore faut-il le reconnaitre.

Par contre, j’aimerais bien avoir eu raison pour pouvoir dire « ah ben les gars, il m’arrive d’avoir raison, écoutez donc ce que j’ai à dire. »

 


Prenez Olivier Faure. Il a déclaré (samedi, je crois) qu’il fallait organiser des primaires ouvertes à toute la gauche pour désigner un candidat unique pour la présidentielle de 2027. Il n’a toujours pas compris que l’unité n’est pas l’unicité. Cela pourrait fonctionner si le candidat élu par les militants était suffisamment au centre pour aller chercher des voix de tous les bords mais s’il est au centre, les types de la gauche de la gauche iraient chercher ailleurs.

La dernière fois où il y a eu une espèce de candidature unique, c’était en 2007 (j’abuse un peu mais les candidats de gauche autre que celui du PS étaient vraiment anecdotiques). Bilan des courses : Ségolène Royal fait un très bon score au premier tour (meilleur que celui de Mitterrand en 1981, de Jospin en 1995… et en 2002) mais s’est retrouvée sans « réserve de voix » pour le second.

Il faut donc que ces andouilles du PS arrêtent de croire au mythe de l’unité. Avant de gagner, Mitterrand avait envoyé chier les communistes…

Ils sont terribles, nos militants de gauche. Il faut voir les âneries qu’ils peuvent dire. Tenez ! Au sujet de Cazeneuve (je vous laisse chercher). En fait, ils veulent l’unité mais uniquement à leur condition : le premier ministre doit être Lucie Castets. Ils ne viennent même plus s’interroger de la légitimité de celle-ci. Leur seul argument est « ça doit être elle ». On va leur rappeler le temps qu’ils ont mis à la trouver… Et que c’est archétype de ce qu’il faut éviter : la bobo parisienne… Lesbienne, directrice financière à la mairie de Paris. Et ça voudrait représenter le peuple…

 


On m’accusera « d’haïr ». Ce n’est pas vrai, j’ai même dit du bien de la dame. L’ami Denis, lui, jure ne pas haïr Cazeneuve mais a tout de même fait un billet à charge. Parmi ses arguments, il y a le fait que Cazeneuve n’ait pas soutenu Ségolène Royal (on y revient…) en 2006 et 2007. Forcément, il soutenait un autre candidat à la primaire, Laurent Fabius.  En gros, Cazeneuve, en 2006, estimait que Royal ne pouvait pas gagner en 2007, contrairement à Fabius et à DSK. Objectivement, près de 20 ans après, qui pourrait lui donner tort ? Royal pouvait-elle gagner ? La réponse est : « non ». En conséquence, les militants ont-ils eu raison de la nommer candidate ? La réponse est : « non ».

Il n’y a, à mon avis, aucun sujet de discussion autour de cela. Ce n’est pas la peine d’accuser les socialistes de ne pas avoir soutenu la dame. Même avec le plus fort des soutiens, elle ne pouvait pas gagner.

On dit qu’il faut prendre du recul. Chiche. Mathilde Panot a déclaré très récemment : « une des choses qui a fait le plus de mal à la gauche ces dernières années, c'est le quinquennat de François Hollande. » On peut disserter pendant des heures, comme au sujet de Ségolène Royal, mais la seule vérité est que la gauche perd tout depuis qu’une grande partie de ses cadres a tourné le dos à François Hollande.

On peut s’interroger sur ces raisons et être parfaitement d’accord avec toutes ces andouilles mais les faits sont là. Et 12 ans après la dernière victoire de la gauche aux élections nationales, entraînée par un François Hollande qui avait gagné des primaires sur la base d’un projet somme toute un tantinet « social libéral », la gauche, ou, du moins, les espèces de débiles qui restent à la diriger, sont en train de tenter d’avoir le pouvoir via l’exigence de la nomination d’une première ministre, qui n’existait pas dans l’arène politique au moment des élections et alors que la gauche est très loin d’avoir une majorité absolue.

 

L’enjeu n’est plus d’appliquer le programme du NFP mais d’assurer la stabilité de nos institutions. Les partis politiques doivent se montrer adulte. Si l’on considère normal l’exclusion du RN de l’arc républicain (et on ne peut ne pas le faire), le centre de gravité de l’Assemblée nationale se trouve au centre gauche. La nomination de Cazeneuve a un sens.

Mais il ne s’agit pas de préparer, pour un parti, la prochaine échéance électorale, celle qui aura lieu, il faut l’espérer en 2017. D’ailleurs, aucun premier ministre sortant n’a réussi à gagner les élections présidentielles…

 


Par ailleurs, j’ai d’autres espoirs que celui de miser sur l’arrivée du RN au second tour pour permettre l’élection de mon candidat voire pour considérer l’élection d’un autre comme un moindre mal.

Les partis politiques traditionnels doivent prendre leurs responsabilités et montrer qu’ils sont capables de diriger le pays autrement qu’il y a vingt ans, loin d’un duel entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal.

Les partis de gauche doivent grandir et déclarer qu’ils acceptent de ne pas censurer par principe un gouvernement dirigé par Bernard Cazeneuve.

Mathilde Panot a fait le contraire. Elle est nulle. Et le fait que les militants croient en ses erreurs d’analyse et à celles des autres fous furieux qui ne pensent qu’à exister par le bruit poussent la gauche à pourrir dans la fosse septique.

 

L’Histoire, si elle gardera des souvenirs de cette période, ce dont on peut vraiment douter, les rendra ridicules…

14 commentaires:

  1. le problème c'est que les médias parlent beaucoup de ces fous furieux qui ne pensent qu’à exister par le bruit poussent la gauche à pourrir dans la fosse septique par ce qu'ils existent. Y'a que la proportionnelle qu'ils réclament (LOL) qui mettrait les autres partis de gauche à l'abri de la LFI, plus de besoin de faire d'alliance électorale comme dans le scrutin majoritaire... et fait que des élus d'un parti sont redevables de leur election d'un autre parti avec les conséquences que ça a par la suite.

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    1. Nous ne sommes pas encore à la proportionnelle mais, au moins, la période actuelle pourrait montrer qu'elle n'est pas idiote, au fond...

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    2. A ben ça marche, Edge avait oublié mes identifiants Google pendant la pause café.

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    3. Oui ca pourrait être voté par l’assemblée si c’est présenté par le prochain gouvernement on ne sait jamais !

      T0pol sur son iphone

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  2. Salut,

    Tu oublies une chose dans ta démonstration : l'attitude de LFI et de ses suiveurs interdit tout réel compromis avec les autres composantes de l'arc républicain fantasmé. Par conséquent, le centre de gravité de ce qu'il reste de cet arc se situe au centre-droit, et pas au centre-gauche.

    Ce n'est pas pour rien que Macron, faute de pouvoir raisonnablement nommer un premier ministre issu de son camp, reçoit aujourd'hui non seulement Cazeneuve mais aussi Bertrand (et qu'il va rencontrer les deux anciens présidents, sans-doute pour que l'un et l'autre lui disent ce que l'un et l'autre des "candidats PM" peut espérer comme soutien de leurs familles politiques respectives, et en particulier combien de députés de leur camp les soutiendront effectivement).

    A moins que l'un des deux candidats PM putatifs refuse le poste(*) ce soir Macron aura encore le choix, ou sera encore dans l'incertitude, c'est selon... En effet, Hollande d'un côté et Sarkozy de l'autre ne pourront pas lui garantir le soutien de plus que quelques dizaines de députés, ni la participation au gouvernement de beaucoup de personnalités de premier plan issues de leurs camps : celles-ci ont plutôt intérêt à se cacher en attendant les prochaines échéances électorales nationales (législatives si nouvelle dissolution en 2025, ou présidentielle), à moins d'être prêtes à se sacrifier pour l'intérêt général.

    (*) A mon humble avis Cazeneuve ne devrait l'accepter qu'avec la garantie que les députés macronistes voteront en faveur d'un certain nombre de mesures "NFP-compatibles", contraires à ce qu'ils ont mis en œuvre ces dernières années, ou au moins ne s'y opposeront pas.
    A défaut, il ne pourra compter que sur le soutien de la droite, ce qui le contraindra à gouverner plutôt à droite dans la continuité de l'ex-gouvernement macroniste, ou à rester dans l'inaction faute de majorité. Ce n'est pas ça qui réhabilitera le centre-gauche social-démocrate ou social-libéral aux yeux des électeurs...

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    1. Je ne sais pas si j'oublie quelque chose (enfin, si, sûrement, mais mes billets sont déjà assez longs). On ne sait pas ce qui va se passer si Cazeneuve est nommé : on sait juste ce qui arrivera s'il ne l'est pas. Si Bertrand ou Castets sont nommés, ils finiront censurés...

      S'il est nommé, il est probable qu'une partie de la gauche ne dira rien et attendra d'en savoir plus. Cazeneuve a déjà dit, je crois, qu'il abrogerait la réforme des retraites, par exemple, et il devrait trouver quelques grains à moudre à la droite et au centre (comme une édulcoration de l'abrogation...). C'est un sacré job...

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  3. Il y avait hier sur la chaîne parlementaire une émission très intéressante concernant la 5eme et son avenir.
    Impossible de la retrouver.
    l’intervention de MN Lienemann était limpide et d’ailleurs en phase avec les 3 autres personnes.
    Enfin je voudrais mettre un point final à cette fable NFP et sa candidate :
    Le seul groupe qui est sorti vainqueur est celui des desisto-barragistes dont ils ne sont qu’une partie des 534 députés.
    Pour la nomination du premier ministre, tant pis si B. Cazeneuve n’est pas retenu ou n’a pas souhaité l’être, notre pays a besoin de personnalités telles que lui pour les échéances à venir.
    Hélène

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    1. Si tu veux mettre toute seule un point final...

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    2. Point final "à la fable" qui est rabâchée 24/24 sans en faire une réalité.
      Helene5

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  4. J’ai supprimé par erreur ce commentaire par ailleurs anonyme :

    Force est d'admettre que vous aviez raison pour Cazeneuve, que, pour ma part, je croyais tout à fait oublié par tout le monde. Mais il suffit d'en parler comme d'un premier ministre possible pour qu'il devienne un premier ministre probable.
    Mais pour mener quelle politique, et avec quels soutiens pour ne pas être censuré d'office ? Personne ne pose ces questions accessoires.
    Très naïvement, il me semblait que les questions devaient être posées dans l'ordre inverse :
    1- Quelle politique est possible ?
    2- Avec quels soutiens parlementaires ?
    3-Qui choisir comme PM ayant le plus de chances de la réussir ?


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    1. Les questions ne sont pas accessoires et personne ne les oublie. Le futur PM aura a négocier avec les partis pour déterminer la politique à mener.

      Vous posez trois questions mais pour répondre à la première, il faut quelqu'un pour la définir... Ca ne peut pas être Macron. Donc la question 3 est bien prioritaire d'où, d'ailleurs, les efforts faits par le NRP pour imposer quelqu'un.

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  5. Macron semble avoir choisi... une autre personnalité. L'affaire n'est pas pliée.

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    1. J'ai vu, le président du CESE. Les types qui se prétendent à gauche vont pouvoir se réjouir car ce n'est pas le type de gauche qu'ils n'ont pas choisi qui va avoir le poste. Comment Macron les a enflés... !

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