31 octobre 2024

Et si Macron démissionnait ?

 


Entendons-nous bien ! Je suis opposé à la « procédure de destitution » entamée par LFI à l’encontre du président. Il a été élu démocratiquement dans le cadre d’institutions assez précises… La destitution doit être réservée à des cas particuliers comme des fautes graves et autres trahisons. LFI se comporte comme des sagouins… Avec leurs méthodes, Mitterrand aurait été destitué en 1986 et 1993 et Chirac en 1997 (ce qui aurait été plus compliqué, le Sénat lui était acquis). Il faut que ces guignols arrêtent de jouer avec la Constitution (et son esprit…).

Il n’empêche que je pense sincèrement que le mieux pour le pays serait qu’il démissionne !

 

En introduction, en aparté, en catimini ou en ce que vous voudrez, je vais dire qu’il était à peu près impossible pour moi de tenir ce blog politique quand j’étais à l’hôpital (et j’ai un peu de mal à relancer la machine mais, compte tenu de l’activité très réduite de mes confrères, je n’ai aucun complexe…). Il y a plusieurs raisons à cela, notamment des activités (rééducation), des visites de soignants, la nécessité de laisser le PC « sous clé » quand on n’est pas dans la chambre et donc de le ressortir pour bloguer…). Ca ne m’a pas empêcher de suivre l’actualité politique et de constater le ridicule d’à peu près toutes les forces politiques.

Par exemple, le vendredi il y a presque deux semaines, j’ai reçu un mail du Parti Socialiste avec toutes ses propositions pour le budget, invitant les militants à communiquer sur le sujet. Or les propositions étaient rejetées dans je ne sais plus quelle instance le lendemain. Il faudrait tout de même que les forces de gauche se rendent compte que le peuple ne veut plus avoir une meilleure opposition avec un tas de projets mais des partis politiques qui travaillent avec les autres pour le bien du pays ! Il faut qu’elles admettent qu’elles n’ont pas de majorité et que, si elles sont dans l’opposition, c’est parce qu’elles ont refusé des solutions intelligentes… Il faut qu’elles reconnaissent que le clivage droite gauche, s’il n’a pas disparu, n’est actuellement plus au centre de notre vie politique (il reviendra peut-être un jour mais certainement pas tout de suite) et qu’on a maintenant un affrontement des partis politiques populistes et des gens plus raisonnables. Ces derniers sont maintenant à droite et il est temps que les socialos sortent du bourbier dans lequel ils se sont fourrés pour gagner trois élus dans les législatives de 2022 et 2024 !

 

Cela étant, pour une reprise, je peux bien dire pourquoi cette décision me parait bonne.

 


Tout d’abord, Emmanuel Macron a perdu la main. Savez-vous que, pour la première fois depuis sa création, la Commission Européenne ne comporte aucun Français ? C’est vous dire que la place de notre pays dans le monde n’a jamais été aussi faible…

En invitant Yassine Bellatar lors de son voyage au Maroc, il a commis une faute grave. Je rappelle qu’il y a un peu plus d’un an, il y avait eu des polémiques sur l’antisémitisme présumé de ce lascar. Ce type est un repris de justice condamné pour menaces de mort, un homme qui n’est pas Charlie, un vrp de la victimisation communautaire (description empruntée à Facebook).

Le sujet n’est pas anodin et n’est pas qu’un truc de vagues intellos de gauche dans les réseaux sociaux. J’ai un collègue qui va demain en vacances au Maroc et nous avons profité, à la fin d’une réunion, pour évoquer le voyage de Macron. Beaucoup de collègues étaient offusqués par les accompagnateurs de Macron (il a même fallu que je défende certains de ces lascars, comme ce pauvre Jack Lang qui avait toute sa place dans la délégation en tant que président de l’Institut du Monde Arabe)… dont une espèce d’humoriste qui était, je cite, en jogging.

Je n’ai pas à chercher très loin pour trouver des bourdes du Président… L’ouverture de Google News suffit souvent.

 

En 2017, on était nombreux à croire au « ni de droite ni de gauche » compte tenu de l’Etat de notre pays (et du fait de la nullité des partis politiques traditionnels depuis 2012, au minimum). Depuis, on a vu que le « ni de gauche » est plus vrai que le « ni de droite ». Il a, en quelques sortes, rétabli le clivage mais avec des partis politiques devenus cinglés. Il n’est pas responsable du bordel chez LR et le PS, comme je le disais, ils n’ont pas eu besoin de lui pour délirer, mais il a bien engendré la situation et continuer à faire n’importe quoi comme nommer un gouvernement dirigé par un type qui vient du parti politique qui a le plus perdu aux élections législatives.

 


Quand il a été élu, Emmanuel Macron était le « Mozart de la finance ». Quel que soit les impacts des décisions prises au moment de la crise sanitaire (que j’approuve), on se rend compte que le budget de l’Etat est franchement parti en vrille. Ainsi, toutes les mesures adoptées en début de mandat, ou presque, sont probablement mauvaises. Dans l’élan, suite à la victoire, on avait tout accepté mais, franchement, la suppression de l’ISF, de la taxe d’habitation, la flat tax et j’en passe étaient des très mauvaises idées. L’autre jour, par exemple, je parlais au bistro (et non au bureau…) de la taxe d’habitation. Les gens trouvent surréalistes que l’on ait pu supprimer ce machin, ce qui a fait des belles augmentations de la taxe foncière et que l’on se retrouve maintenant à imaginer un rétablissement…

C’est d’ailleurs amusant mais les supporters de Macron mettent à son profit quelques résultats plutôt bons, comme la croissance, le chômage mais les améliorations de ces machins datent du quinquennat d’Hollande et des fameuses mesures tant décriées par la gauche radicale… Comme quoi, Macron était meilleur ministre que président !

 

Je critique Emmanuel Macron, certes ! C’est l’objet de mon billet. Mais j’en ai autant sous le coude pour l’opposition, avec le RN qui fait tout et n’importe quoi pour être dans l’opposition mais fait passer les textes pour ne pas voter avec la gauche et la gauche qui critique le RN pour cela mais qui dit refuser ses votes.

Ils sont tous fous !

 

Mais pour la reprise d’un blog après presque trois semaines de glande, je peux bien faire un billet suggérant à Macron de démissionner.

Il faudrait donner d’autres raisons. Par exemple, il est peu probable que le bordel s’arrête avant son vrai départ que tout le monde, parmi les électeurs, va finir par attendre avec impatience. Son image sera salie, bouh là là, mais bien plus que ce qu’elle n’est actuellement et il gagnerait bien à faire un beau discours, mettant tous les torts et les motifs des échecs sur ses opposants. Genre : le personnel politique, en France, n’est pas prêt à travailler sérieusement, par coalition, par négociation… comme dans à peu près toutes les démocraties du monde. Il faut que « je » laisse la place à un successeur qui saura trouver la dynamique pour vraiment changer le système.

Enfin, qu’il se débrouille !

11 octobre 2024

Redonnez-nous les gauches irréconciliables !

 


Je ne sais pas si Manuel Valls avait raison avec ses gauches irréconciliables mais il faut bien reconnaitre qu’il y a plusieurs gauches, en France. Nous avons d’un côté l’essentiel des troupes de LFI, et un peu de EELV, au sein de la gauche radicale, et, de l’autre, ce qu’on va appeler la gauche réformiste ou la gauche de gouvernement avec le gros des troupes écolos, les communistes et ce qui était un bloc de centre gauche, autour du Parti Socialiste, avec ses différentes composantes (dans le temps, les hollandistes et les frondeurs, pour résumer). Tous ces braves sont réunis, plus ou moins autour du Nouveau Front Populaire, mais pas tous !

Il y a moi, par exemple, électoralement proche du Parti Socialiste mais totalement opposé à ce NFP qui fut la Nupes. Vous pouvez lire les archives de mon blog, j’ai toujours été du centre gauche, avec parfois des idées très radicales, notamment sur ce qui touche au partage (du travail, des richesses via l’imposition, notamment sur le revenu ou les successions…) et, d’autres fois, bien plus modérées comme sur le droit du travail (je suis un vil libéral), les allocations familiales…

Parfois, c’est un peu dur à suivre… Je n’ai rien contre l’immigration mais je me bats contre les religions, dans le contexte de la laïcité, notamment contre la visibilité de l’islam. Et j’écoute les Français quand ils nous disent qu’ils sont préoccupés par l’immigration et la sécurité. Au moment de la tuerie de Nanterre, j’avais fait un billet pour défendre les policiers puis un autre pour expliquer que les émeutes n’étaient pas liées à l’immigration mais aux ghettos sociaux.

Vous n’avez qu’à faire le tri ! Au fond, je ne suis candidat à rien… Et de tout temps, la plupart des types de gauche ont prétendus que ceux qui se disaient de gauche mais qui ne pensaient pas comme eux n’étaient pas de gauche. Heureusement que le ridicule ne tue pas…

 

Parmi ces gens de gauche, il y en a qui, dès 2017, ont rejoint Macron car ils pensaient que c’était la meilleure solution pour avoir une politique adaptée. Qu’ils aient été déçus ou pas n’est pas la question, ici ! Dans mon dernier billet, je disais qu’on pouvait se réjouir d’avoir Michel Barnier comme Premier ministre pour éviter LFI… Nous sommes nombreux ! Il y a une partie des gens proches du PS et l’aile gauche de la macronerie, notamment. Ca ne fait pas de nous des soutiens du gouvernement mais, au fond, on souhaite que le pays puisse être gouvernés et on aimerait évidemment qu’une gauche puisse faire pencher la balance. Par exemple, on pourrait obtenir des concessions de ces zozos en promettant d’éviter des censures. On appelle cela « négocier ». Et former des coalitions, comme beaucoup d’autres pays, finira par être inévitable.

D’ailleurs, si on n’y arrive pas, les gens finiront par voter pour des gens qui finissent par être plus clairs : l’extrême droite…

 

Quand « on cherchait » un Premier ministre, j’avais clairement donné ma préférence pour quelqu’un comme Bernard Cazeneuve, non pas parce que je suis proche de lui, mais parce qu’il serait au centre d’une grande coalition entre ce que j’appelais la gauche de gouvernement et les centristes issus de la « macronerie ».

A un moment, j’avais aussi sorti le nom de Jérôme Guedj. Un peu pour les mêmes raisons. Le fait qu’il soit membre du PS donnait un premier ministre de gauche et le fait qu’il ne soit pas membre du NFP donnait une espèce de garantie aux opposants.

Vous savez ce qui lui est arrivé ?

 

Il était candidat à la présidence de commission des affaires sociales, présenté par le PS. Les insoumis et des écologistes ont préféré voter blanc, laissant ainsi un gars de droite, Frédéric Valletoux, proche d’Edouard Philippe, obtenir cette présidence.

Voila encore une raison qui fait que les membres de la gauche non radicale doivent se séparer franchement de LFI (et d’une partie des écolos) !

Ca nous rappelle pourquoi Olivier Faure doit être viré de la tête du PS : il avait annoncé voter la censure avant même le discours de politique générale.

 

J’espère que « l’éviction » de Guedj par les insoumis n’est pas liée à son patronyme qui laisse assez fortement entendre qu’il n’est pas franchement catholique…

Cela étant, il pourrait éviter les selfies de clown.

06 octobre 2024

Comment peut-on avoir envie de voter pour ces gens ?

 


Ce blog est assurément au repos (pas de billet depuis une semaine ; et encore, le dernier n’était pas politique) mais je plaide non coupable ! Le responsable n’est autre que mon SAPL qui a provoqué des dommages collatéraux qui m’ont poussé à l’hôpital dont, actuellement, un service de réadaptation cardiaque. Le fait d’être dérangé en permanence et de ne pas pouvoir laisser mon PC sur une table (il faut que je le mette sous clé) et le partage d’une chambre avec un abruti n’aident pas à la concentration alors que j’ai toujours pu rédiger des âneries dans toutes les conditions !

En marge de cette introduction, je note néanmoins une nette augmentation du nombre de lecteurs par billet (y compris sur le blog bistro) ce qui me semble être le signe que les internautes cherchent « une autre lecture » que la presse et les communiqués des partis.

Tout cela ne m’empêche pas d’observer l’actualité politique et d’être de plus en plus exaspéré par la gauche radicale. Au fait !, je n’ai pas parlé du rassemblement de la gauche réformiste, sous l’égide de Carole Delga, le week-end dernier. Cela m’a redonné un fond d’espoir…

 

Mais allons directement à cette gauche réformiste.

Demain, c’est l’anniversaire des attentats en Israël, par la Hamas. Nous avons Jean-Luc Mélenchon qui appelle, en conséquence, les universités à mettre le drapeau palestinien « partout ». On pense ce qu’on veut de cette histoire de guerre au Moyen-Orient mais, sans faire d’amalgame, il s’agit bien de faire qu’appeler à rendre hommage à des terroristes.

Comment peut-il croire qu’une majorité d’électeurs potentiels partage cette position ? Sans parler du fait de manipuler les universités…

Nous avons eu le meurtre de Philippine. Sandrine Rousseau a tweeté : « Philippine a été sauvagement assassinée. La personne arrêtée est marocaine sous OQTF. Ce féminicide mérite d’être jugé et puni sévèrement. L’ext-droite va tenter d’en profiter pour répandre sa haine raciste et xénophobe. Nous sommes plus forts que cette récupération. #NoPassaran » Pourquoi lancer ces polémiques débiles sur l’extrême droite. Le type était récidiviste (après avoir purgé une peine trop courte) et interdit de territoire ! Penser qu’il n’aurait pas dû être sur le territoire (et être plus puni la première fois) fait de nous des fachos ? Comment voulez-vous qu’on vote pour ces crétins, après ça ?

 


Au cours de la semaine, il y a eu le discours de politique générale du nouveau Pommier sinistre, Michel Barnier (Choron de nom de jeune fille), et les discours des chefs de parti qui ont suivi. La « dette » et donc les finances publiques ont été au cœur des débats et tous ces ânes, de tous les partis, ont sorti leurs âneries habituelles.

Tout d’abord, on peut faire preuve d’humilité.  Surtout à droite, d’ailleurs et la gauche ferait bien de rappeler que les principales augmentations ont eu lieu avec elle au pouvoir (voir la jolie courbe : on me dira que c’est de la faute des crises des subprimes puis du Covid mais on notera pour rigoler que ces crises ont bien eu lieu avec la droite au pouvoir, pas avec la gauche…). Toujours est-il que ça fait vingt ou trente ans qu’on ne parle de la dette, qu’on entend les mêmes discours de tout un chacun mais qu’aucun travail sérieux n’est entrepris ni par la droite qui répète qu’il faut diminuer la dépense ni par la gauche qui ne peut que prôner des augmentations d’impôts (certes pour les plus riches).

Aucun d’eux n’effectue un travail concret et surtout bien visible !

Vous ne pensez pas que les électeurs sont exaspérés ? Qu’il ne savent pas que la France est la « championne » des dépenses publiques mais que personne ne voit ce qu’on pourrait supprimer ? Que les baisses du nombre de fonctionnaires ont toujours débouché sur des catastrophes mais que c’est, pour autant, la seule solution.

Prenez l’éducation ! La France est un des pays européens avec le plus de dépense par habitant (par rapport au PIB) mais avec le plus d’élèves par classe, les profs les moins payés et j’en passe. Croyez-vous vraiment que les braves gens soient dupes de tout ce bordel et du fait de devoir faire des modifications importantes dans le système pour redresser la barre !

 

N’est-il pas temps d’arrêter de nous prendre pour des crétins.

Et de raconter n’importe quoi au sujet d’un parti politique qui n’a jamais été au pouvoir, certes d’extrême-droite et à bannir mais qui continue à engranger les votes ? Pour en revenir à Philippine, les électeurs nous disent à chaque fois qu’ils sont préoccupés par l’immigration et la sécurité mais la gauche continue à les envoyer chier et à leur expliquer qu’ils se trompent ?

La dernière lubie est qu’on peut augmenter le pouvoir d’achat par quelques décrets…


Tant que Barnier continuera de rentrer dans le lard de tous ces abrutis, il aura un vague soutien de ma part. Mais c'est bien uniquement pour cela. Il n'a aucune légitimité pour gouverner, soutenu par les formations politiques minoritaires et ayant le plus perdu aux élections, il est d'une droite libérale et réactionnaire.

Mais tous les autres sont à jeter.