02 novembre 2024

La bonne interprétation des lectures politiques

 


En fin de compte, l’idée de mon précédent billet, celui de reprise vu que ça me les brisait d’en rédiger pendant mon séjour à l’hôpital, n’était pas si mauvais que ça, même si, comme d’habitude, certains lecteurs ont mal interprété mes propos. C’est lassant mais ça m’apprendra (ou pas !)… J’y disais qu’Emmanuel Macron devrait démissionner, en citant différentes raisons, et certains ont pris cela comme un appel solennel à la démission. Je rappelais d’ailleurs en préambule qu’il y a une Constitution et que, en conséquence, il ne revient qu’au président de décider s’il doit poursuivre son mandat.

Je n’ai pas dit, non plus, que je souhaitais sa démission et surtout pas immédiatement. Au fond, il vaudrait mieux boucler cette histoire de budget auparavant, avec tous les risques de 49.3 et de censure, et entamer une campagne avant les fêtes ne me semble pas la meilleure idée.

D’autres lecteurs ont, par contre, très bien compris ce que je voulais dire (les résultats économiques ne sont pas réellement bons et, comme il a perdu la main sur certains sujets, il risque de finir son mandat très isolé ; alors, autant qu’il jette l’éponge avant de tout perdre…).

Je crois qu’il y a une manie, chez certains : quand ils lisent un papelard, ils voient ce qu’ils voudraient y voir ou l’interprète selon ce qu’ils considèrent que le rédacteur pourrait faire… Je n’ai pourtant jamais changé, je crois, et il me semble que je suis un type assez modéré.

 

Dans un autre registre, j’ai diffusé dans Facebook, hier, un article de l’Express qui reposait « l’inventaire » de François Hollande en expliquant que l’inversion de la courbe du chômage (et la baisse continue) avait eu lieu pendant son mandat au cours duquel les déficits publics avaient diminué. Cela m’a évidemment fait plaisir (j’ai dit que j’étais modéré, pas forcément objectif). Ma publication a eu deux types de rédaction : des gens, y compris proches de la gauche radicale, qui ont approuvé ce texte et d’autres qui n’aiment pas Hollande et qui n’ont pas hésité à le critiquer. C’était sur le thème : oui, il y a eu une baisse du chômage avec les mesures telles que le CICE mais chaque emploi créé a coûté très cher ! Ils n’ont pas vu le paradoxe d’avoir des mesures de l’Etat onéreuses alors que les déficits publics ont baissé…

Je suppose que les réflexions des copains de la gauche radicale ont été du genre : certes, on n’aime pas ce qu’il a fait mais il était tout de même moins pire que son prédécesseur et son successeur…

Au fond, n’est-ce pas un peu le genre de président que l’on devrait espérer ? Ou alors, un type comme Chirac, au cours de son second mandat, qui laisse faire ses premiers ministres mais n’hésitent pas à provoquer l’abrogation des mesures qui déplaisent (voir le CPE) ?

 


J’ai souvent critiqué le PS qui n’avait pas fait un inventaire objectif du mandat de François Hollande ou qui, du moins, ne l’avait pas fait en « grand public » et surtout avait surtout procédé « à charge ». J’ai aussi beaucoup parlé des raisons de la chute du PS : est-ce la politique de pépère qui était mauvaise ou est-ce de la faute des frondeurs qui n’ont eu cesse de taper sur les actions du président ? J’ai évidemment ma réponse mais le débat ne sera pas formellement tranché ici.

Parmi ce qu’on reproche à Hollande, il y a, souvent en premier lieu, l’histoire de la déchéance de nationalité français des binationaux ayant provoqué des attaques de notre pays. Pourtant, où est le mal. On peut tout de même virer ceux qui nous nuisent fortement du moment où ils peuvent se retrouver ailleurs, dans l’autre nation ? En faire une histoire de principe était complètement con. De même, on a beaucoup parlé de souverainisme économique mais on a critiqué Hollande parce qu’il avait fait des choses comme le CICE et le pacte machin pour aider les entreprises françaises… A un moment, il faudrait se calmer ! En outre, ceux qui parlaient beaucoup de ce souverainisme sont les mêmes que ceux qui s’étonnent de la montée des partis politiques qui prônent le repli « sur la France »… Un peu de sérieux. Je suis de gauche et internationaliste, pour ma part.

Par ailleurs, on a vu cette semaine François Hollande faire sa première intervention dans l’hémicycle depuis qu’il est redevenu député. C’était pour défendre sa propre défense des retraites face à des attaques idiotes du RN. Enfin un vrai come back ?

 

Enfin, en commentaire de mon dernier billet, un habitué que l’on ne peut soupçonner de sympathie avec notre « courant de pensée » disait : « Très bonne relance du blog! J'attends le prochain papier où on détaillera les atouts de Caseneuve pour remplacer Macron. » Je le remercie mais je pense qu’il a mal interprété ce que j’avais dit de Nanard, à savoir qu’il aurait fait un bon premier ministre s’il avait été choisi cet été et que les gens qui lui ont mis des bâtons dans les roues (dont, possiblement, Hollande) sont des gougnafiers. Par contre, j’ai du mal à imaginer le lascar comme président et j’ai un sérieux doute sur le fait qu’il fasse un bon candidat…

 


A ce stade, il faudrait que je fasse une conclusion à ce billet parce que certains pourraient penser que je milite pour la démission de Macron et son remplacement par Hollande. Or, je ne dis pas du tout cela même si je pense que cela serait la meilleure solution.

Je dis d’ailleurs que je pense que les lecteurs interprètent mal des textes ou les intentions de ceux qui les publient. On est en plein dedans. Je dis que Macron est au bout. Je dis que le bilan d’Hollande devrait être réinterprété. Je dis que ce n’est pas parce qu’on aime bien quelqu’un qu’il ferait un bon candidat (un qui serait élu…) ou un bon président !

Au fond, je pourrais dire du mal de pépère. Par exemple, il a commencé à se montrer ridicule avec l’intitulé des ministères puis avec a communication autour de son voyage en train pour Brégançon un peu après son élection. Ca n’avait pas traîné.

 

Je ne dis presque jamais ce qu’il faudrait faire, tout simple parce que je n’en sais trop rien. Je m’attarde souvent, par contre, sur ce qu’il ne faut pas faire. Comme taper sur un président issu des siens puis se réfugier vers une gauche radicale qui est incapable de gagner et ne veut surtout pas laisser un espace à une gauche plus modérée. Non seulement les faits l’ont prouvé récemment mais cela semble assez historique.

Le centre gauche, celui qui a pu gagner par le passé (au moins trois présidentielles depuis le début de cette République, sans compter une législative suite à une dissolution illogique), doit retrouver son espace.

Telle n’est pas la conclusion de ce billet vu que ce n’est pas le sujet.