18 novembre 2024

House of Trump ?

 


Politiquement (surtout en tant que blogueur vu que, au fond, je n’en ai rien à cirer), ma préoccupation actuellement est l’incapacité des militants politiques à se faire comprendre des électeurs et leur refus d’admettre ce fait ! Dans mon billet d’hier, j’explique, sûrement maladroitement, ce que m’ont inspiré les commentaires de tout un chacun suite à l’élection de Donald Trump. Afin de ne pas trop vous énerver, je vais changer de sujet ! A chaque scrutin national, aux USA, je m’interroge sur la débilité de leur système électoral…

Pensez-donc ! C’est tout de même délirant de voir que le système a permis à Trump de se présenter et d’être élu… Je ne porte pas de jugement de valeur. Ils ont leur constitution, une histoire, leurs pratiques et, au fond, nous avons aussi des pratiques qui pourraient pousser nos camarades étrangers à rigoler ! Avant de faire les guignols et de se foutre de la gueule des autres, n’oublions pas que nous avons des partis populistes, dont un issu de l’extrême droite, aux portes du pouvoir et que nous avons des branquignoles qui tentent de gouverner sans avoir de majorité…

 

En rentrant à la maison après deux mois et demi de vadrouille hospitalière, j’ai retrouvé mon téléviseur et mon Netflix (quand je suis absent, j’ai tendance à regarder des séries pour adolescentes avec mon iPhone). J’ai visualisé plusieurs fictions et, après « La Diplomate », l’illustre plateforme m’a proposé de regarder (à nouveau) House of Cards qui se passe aussi dans les coulisses du pouvoir américains.

L’intérêt d’avoir une mauvaise mémoire est de pouvoir regarder une deuxième fois une série sans se rappeler de la plupart des scènes. En fait, en y pensant, je me disais que j’avais adoré les deux premières saisons et été déçu par la suite (surtout pas la dernière, d’ailleurs, l’acteur principal ayant été ostracisé pour une metooserie qui a tourné en eau de boudin). Lors de ce second passage, j’ai eu une impression différente, préférant les saisons à partir de la troisième, quand les Underwood sont à la maison blanche. En fait, la première partie me semble tout à fait quelconque (et si elle m’avait botté, à l’époque, c’est que j’avais vu beaucoup moins de séries).

Claire et Francis apparaissent comme sympathiques mais magouilleurs (et assassins) alors que, par la suite, s’ils rusent toujours autant, c’est pour lutter d’égal à égal avec d’autres flèches.

 


En outre, dans cette « deuxième partie », on voit la gestion des affaires importantes de l’Etat, des situations d’urgence (prises d’otage, négociation avec les gouvernements russes et chinois…) ce qui est plus intéressant que les médiocrités voire les enfantillages du début. En fait, pour être précis, la série devient chiante à partir du milieu de la cinquième saison (on entre dans une routine avec les mêmes histoires qui se répètent). Quant à la sixième, je l’ai revue « pour le principe ». Pour mémoire, l’acteur principal, Kevin Spacey avait subi des accusations de violence sexuelle et avait été évincé du tournage. Les producteurs avaient alors imaginé la mort du personnage qu’il incarnait et en avait choisi « un autre ».

Ensuite, il avait été innocenté par les tribunaux américains et britanniques mais je crois bien qu’il n’a jamais pu reprendre sa carrière. A la limite, cet événement est symptomatique de la politique de nos jours… Voire de la disparition de la présomption d’innocence.

C’est con, la série tenait sur ses épaules, certes son côté retord, mais aussi sa sympathie et la proximité qu’il avait avec les auditeurs, notamment avec ses apartés, quand il s’adresse à eux.

 

Généralement, ce n’est pas dans ce blog que je parle généralement des séries. J’évoquais, dans ce blog, ma mauvaise mémoire et, effectivement, revoir tous les épisodes ne m’a pas dérangé. Même les événements principaux ne me revenaient en tête qu’à la dernière minute (je ne vais pas citer d’exemple au cas où vous n’auriez pas vu la série mais l’assassinat de certains personnages a presque réussi à me surprendre alors que ça fait moins de trente mois que j’ai vu les épisodes). D’ailleurs, cette mauvaise mémoire me joue des tours. Si j’avais eu à décrire la série maintenant, sur la base de ce que j’avais en tête, j’aurais dit que « Doug » ne s’était jamais remis de ses déboires.

Ah merde ! J’ai teasé…

 


Bon ! Nous sommes dans un blog politique. La série permet de rappeler le fonctionnement des institutions de ce coin, comme d’autres. Je citais « La Diplomate », mais il y en a d’autre, comme The Night Agent, Designated Survivor, Bodyguard…

On y voit des rappels, les « conventions », les primaires, le rôle du vice-président, un régime présidentiel avec un vice-président, sans premier ministre, avec un poids important du congrès, beaucoup de choses qui relèvent des Etats et pas du « pouvoir central ». On y voit aussi des « anomalies » comme un type non élu qui peut devenir président (s’il est nommé vice-président par le président et que ce dernier quitte son poste). On a même la femme du personnage principal qui devient présidente par intérim suite à des suspicions de magouilles électorale au cours d’une présidentielle.

 


Comme je le disais en introduction, ce système nous semble complètement bâtard même si on comprend bien comme il a pu être mis en place au fil de l’histoire. Surtout, on doit en tirer des analyses de notre propres système, ne serait-ce que nos présidentielle qui ne reflètent pas nécessairement de l’opinion d’une majorité des électeurs. Quelques rappels :

2002 : le candidat de la gauche qui avait été donné favori, a été balayé dès le premier tour suite à différents événements.

2007 : le candidat de droite est élu alors que l’alternance aurait dû être de rigueur à cause d’une mauvaise candidate de la gauche, désignée par des militants dans les nuages ayant totalement oublié la position des électeurs. Le candidat centriste n’est pas arrivé au second tour alors que les sondages le donnaient gagnant s’il y arrivait. Ensuite, on a vu le retour de la droite la plus bête du monde.

2012 : le candidat de droite perd d’un chouia (parce qu’on ne voulait plus de lui) alors qu’il était donné, quelques mois plus tôt, perdant avec 20 points de retard dans les sondages. Ensuite, on a vu une majorité de gauche ne pas tenir en place.

2017 : la gauche « historique », avec un score lamentable suite au départ de ses cadres vers le nouveau parti fondé par un candidat issu de leurs rangs et un candidat de droite historique lamentable (j’entends par là « mal choisi par une primaire inepte »), rattrapé par des affaires judiciaires louches…  

 

Ainsi, House of Cards doit nous pousser à réfléchir à nos propres institutions et penser à ce qui devrait être fait, comme la sortie de notre régime « ultra présidentiel » sans culture de compromis, de négociation…

 

Je m’en vais revoir The Crown ?

14 novembre 2024

Donald in Paris ?


Quand j’ai vu que Donald Trump avait gagné l’élection présidentielle américaine et lu les commentaires des journalistes et des militants politiques, j’ai eu immédiatement une très bonne idée de billet pour ce blog : comment ces braves gens peuvent se tromper lors des analyses politiques et quels parallèles peut-on faire la France ?

J’étais content.

Mais j’ai trainé et mes confrères blogueurs politiques ont sorti leurs papelards avant moi (plusieurs blogueurs endormis en ont profité pour se réveiller, même El Camino ! Voir ma blogrolle), et écrire un peu ce que je voulais faire… Je vais me contenter de citer quelques exemples.

 

En préambule, je précise que je regrette cette victoire mais je n’ai jamais vraiment cru en celle de kamala Harris. Au début, je pensais que les gens allaient revoter pour Biden pour éliminer Trump mais papi a commencé à être gâteux et a été obligé d’abandonner sa campagne. Dès que j’ai vu qui était sa remplaçante, j’ai commencé à douter et ça a empiré.

Avoir cru jusqu’au bout à la victoire de la dame relève tout de même de la folie furieuse.

 

Avant de revenir aux USA, j’aurais voulu revenir sur deux erreurs d’analyse. En début de semaine dernière, Eric Ciotti, lors d’une interview, a déclaré que la défaite de Nicolas Sarkozy, en 2012, était due au fait qu’il n’ait pas fait campagne assez à droite. C’est évidemment faux : il a surtout perdu parce que les gens ne voulaient plus de lui, au fond ! Et la raison principale est qu’il a beaucoup parlé de sécurité, d’immigration et autres sans aboutir au moindre résultat autre qu’énerver les gens. En outre, c’est délirant de penser qu’un candidat de gauche ait été préféré à un type de droite parce que la politique de ce dernier n’était pas assez droite ! On trouve d’ailleurs la même erreur auprès des gens de gauche qui expliquent que la gauche a été virée, cinq ans plus tard, parce que la politique menée par elle n’était pas assez à gauche.

La deuxième erreur vient de Nicolas Sarkozy vient d’une espèce de conférence qu’il a donnée ce week-end où il a expliqué qu’on ne travaillait pas assez, en prenant les profs pour exemple. Je ne suis évidemment pas d’accord avec lui, mais la question n’est pas là ! Outre le fait qu’il se met à dos un électorat potentiellement très déçu par la gauche actuelle et qu’il s’est déjà vautré avec son « travailler plus » et qu’il parait encore plus ringard (en plus de passer pour un clown), il ouvre un débat sur un sujet qui n’est plus du tout une préoccupation des électeurs : personne n’interdit aux gens de travailler plus et de faire des heures supplémentaires si les employeurs le proposent et on ne va pas obliger les instituteurs à faire classe pendant 39 heures (c’est un métier épuisant, tout le monde le sait, et les élèves ne sont pas disponibles pour recevoir tant de leçons…). Il s’est enfermé dans une espèce de paradoxe : dire du bien des enseignants, souligner la pénibilité du travail mais dire « en même temps » que c’est une bande de fainéasses !  

 

Cela me rappelle les gauchistes au moment, au cours du quinquennat de François Hollande, le gouvernement voulait libérer le travail le dimanche. Ces ânes hurlaient comme des veaux en oubliant deux principes de base. La famille qu’on cherchait à protéger avec les limitations n’est pas un thème de gauche et ces limitations ont été mises en place pour permettre aux gens de participer aux offices religieux. Pas vraiment de gauche non plus. Surtout, le public concerné va se demander pourquoi une bande de couillons vivant aux frais de la princesse veut absolument les empêcher de travailler certains jours et de gagner plus de pognon.

Cette volonté de liberté « du peuple » nous rapproche des Etats-Unis avec l’autorisation du port d’arme. En France, on est majoritairement contre, évidemment, mais vu de la campagne des US, les braves gens ne veulent pas de contraintes, imposées par un état fédéral.

 

On a dit souvent que les sujets progressistes (pour ne pas dire wokes) des partisans de Mme Harris font fuir les électeurs et c’est probablement vrai. N’oublions tout de même pas que c’est pareil chez nous. Il y a un an, on faisait inscrire dans la Constitution la liberté d’interruption volontaire de grossesse alors qu’elle était déjà autorisée. Autant dire que ce la revient à pisser dans un violon (surtout que, si on peut changer nos textes fondamentaux dans un sens, on peut le faire dans l’autre) et donne le sentiment à des gens qui ont des problèmes (pouvoir d’achat, sécurité…) que les politiciens s’occupent d’âneries.

Je vais citer un seul exemple. Pour lutter contre le racisme (ou l’homophobie ou ce que vous voulez), les militants de gauche aiment bien des slogans comme « le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit ». C’est faux. Ce qui est délictueux est ce qui est prévu par la loi, comme l’incitations à la haine, les discriminations…

Mais en aucun cas, une opinion ne peut être un délit !

 

Les deux principales erreurs faites en commentant les résultats des présidentielles aux USA sont évidemment de ne pas imaginer ce que le peuple peut penser et de prendre les électeurs pour des demeurés (en se croyant évidemment plus intelligents). Je ne sais pas ce que pensent ou veulent les électeurs américains. Pour les français, j’ai déjà du mal mais on voit bien qu’ils rejettent les idées de gauche radical et celles de droite modérée.

On a tous de bonnes idées mais il faut arrêter de croire que l’on peut forcer les autres à les prendre à leur compte. Les débats politiques tournent autour de la taxation des riches, de la réforme des retraites, de l’augmentation du SMIC… Or les électeurs ne sont pas convaincus par l’idée de taxer les opulents (peut-être parce qu’ils espèrent le devenir ?). Ils ne veulent pas partir plus tôt en retraite (évidemment qu’ils ne vont pas répondre aux sondeurs qu’ils veulent travailler jusqu’à 65 ans !) mais d’avoir les moyens de passer une vieillesse heureuse. Ils ne veulent pas d’une augmentation du SMIC qui sera compensée, nécessairement, par de l’inflation et qui mettrait les petites boites en difficulté.

On peut toujours argumenter et trépigner mais cela ne changera strictement rien.

 

Il faut arrêter de vouloir que les électeurs s’adaptent à nos pensées et, au contraire, imaginer ce qu’ils pensent et faire avec. C’est ainsi qu’on a fait les grands progrès comme l’abolition de la peine de mort ou l’autorisation de l’IVG dont je parlais, pas par des effets de manche dans Twitter.  

 

Enfin, après l’élection de Trump, les frayeurs se sont exprimées. Evidemment que c’est un mauvais coup pour la lutte contre le réchauffement climatique mais n’oublions pas que, quand il était en poste, il n’a déclaré aucune guerre, contrairement à beaucoup de présidents de ce patelin, à d’autres époques !

Méfions nous des arguments que l’on donne en pature… Trump ne va pas laisser tomber l’Ukraine… et l’Europe.


N.B. : désolé, mais je n'arrive pas à mettre des illustrations avec le PC que j'utilise. Encore un bug ?

03 novembre 2024

Et si on mettait fin à la République ?

 


L’inconvénient de la démocratie, telle que nous la connaissons, est qu’il y a des votes, notamment pour choisir des « chefs », des listes ou des représentants, et que tout le monde ne vote pas comme nous. Disons comme moi (mais, exceptionnellement, chacun pourra s’identifier à l’auteur à condition qu’il ne picole pas autant). Ces divergences s’expliquent par différents phénomènes : l’éducation et la culture de chacun, sa mentalité, son vécu… Prenons un exemple au hasard, le « moi » ci-dessus.

Natif d’une commune de 10000 habitants en Centre Bretagne, fils d’enseignants du public, de gauche, laïques, républicains, athées et même casseurs de curés et j’en passe. J’ai fait ma scolarité dans le public (dans ce patelin, ce n’est pas neutre, il y a une vraie rivalité entre les deux écoles), j’y ai fait mes études ! Même les bistros que je fréquentais étaient tenus par des gauchistes du même tonneau ! Tenez ! Le premier où j’ai été vraiment habitué a été ouverts par des enfants de collègues de mes parents…

C’est ainsi que je suis devenu laïcard, bouffeur de curés, même !, alors que la gauche actuelle préfère sucer les imams, défenseur des services publics… et des petites entreprises. Il faut tout de même se rendre compte que ma mère choisissait les commerces qu’elle fréquentait en fonction des établissements scolaires où étaient les enfants des commerçants… Cela n’a pas commencé à ces générations ! Ma grand-mère maternelle, par exemple, venait du Finistère sud et défendait la République dans un pays bretonnant voire nationaliste avant de finir receveuse principale de la poste du patelin de Centre-Bretagne, territoire d’où était issu son époux.

 

Toujours est-il que chaque « moi » est devenu ce qu’il est au fil d’un cheminement abscons et c’est bien chiant : on doit participer à des élections avec des gens qui ne sont pas comme nous. Dans mes deux derniers billets, je parlais des compétences des présidents de la République, ne sachant pas trop comment démontrer mes chevaux de course étaient les meilleurs. C’est alors qu’un illustre commentateur que je citais déjà dans mon dernier billet a répondu : « Enfin une photo de M. Caseneuve. Je me languissais de le revoir ! Toutefois, je reconnais que votre caseneuvophilie ne vous aveugle pas puisque que vous admettez qu'il ne ferait peut-être pas un candidat idéal. Mais alors qui ?
Comme vous être un esprit ouvert, avez-vous regardé du côté des princes de France qui ont fait le job pendant 1000 ans ? Et peut-être, qui sait ? si le parti de M. Caseneuve gagne les législatives, il pourrait enfin être premier ministre. Un homme si élégant à côté d'un roi de France, cela aurait de l'allure non ? »

 


Avoir un prince de France comme président de la République n’est pas sérieux mais on ne peut pas toujours réfléchir quand on vient déconner dans les blogs. Néanmoins, la question posée est celle du retour à la royauté pour nous éviter de voter avec des andouilles et, dans cette perspective, ce n’est pas idiot !

En revanche, les quelques princes que nous avons en stock, bourbonnais ou orléagineux, voire bonappartementchaudistes, sont tout de même des ramassis de fin de race, issus de de croisements incestueux. Nous ne pouvons rouvrir le robinet. Il nous faut donc créer une nouvelle lignée. Comme on ne peut évidemment pas faire un vote pour choisir un roi, je propose de choisir le premier à exprimer cette idée de nouvelle lignée dans un blog illustre : moi.

Je suis volontaire pour devenir le futur roi de France même si mon athéisme pourrait devenir cocasse dans ce contexte. Je suis le candidat idéal, dites-vous bien. Célibataire sans enfant, issue d’une famille éparse et clairsemée, je ne risque pas le mariage consanguin qui pourrait enfanter de monstres.

Il y aura bien quelques jouvencelles désirant vivre la vie de château qui viendront se faire sauter au palais pour générer des rejetons, héritiers légitimes d’une couronne revisitée. Voila un problème résolu.

 


Il faudrait peut-être réviser la Constitution en conséquence, pour marquer la fin de l’actuelle, mais rien n’est obligatoire. Les rosbifs s’en sortent très bien avec quelques mots écrits sur un bout de PQ il y a près d’un millénaire.

Le roi conserverait certaines prérogatives des actuels président, notamment la nomination du premier ministre. Je vais donc nommer Cazeneuve pour 20 ans. Qu’il se débrouille avec les majorités à l’Assemblée. Au fond, on nous les gonfle avec la séparation des pouvoirs mais on a tout de même un exécutif qui dépend du « législatif ».

 

Je ne ratifierai que les lois qui me plaisent et je promets de ne pas faire d’enfant à la présidente d’un groupe parlementaire de gauche.

02 novembre 2024

La bonne interprétation des lectures politiques

 


En fin de compte, l’idée de mon précédent billet, celui de reprise vu que ça me les brisait d’en rédiger pendant mon séjour à l’hôpital, n’était pas si mauvais que ça, même si, comme d’habitude, certains lecteurs ont mal interprété mes propos. C’est lassant mais ça m’apprendra (ou pas !)… J’y disais qu’Emmanuel Macron devrait démissionner, en citant différentes raisons, et certains ont pris cela comme un appel solennel à la démission. Je rappelais d’ailleurs en préambule qu’il y a une Constitution et que, en conséquence, il ne revient qu’au président de décider s’il doit poursuivre son mandat.

Je n’ai pas dit, non plus, que je souhaitais sa démission et surtout pas immédiatement. Au fond, il vaudrait mieux boucler cette histoire de budget auparavant, avec tous les risques de 49.3 et de censure, et entamer une campagne avant les fêtes ne me semble pas la meilleure idée.

D’autres lecteurs ont, par contre, très bien compris ce que je voulais dire (les résultats économiques ne sont pas réellement bons et, comme il a perdu la main sur certains sujets, il risque de finir son mandat très isolé ; alors, autant qu’il jette l’éponge avant de tout perdre…).

Je crois qu’il y a une manie, chez certains : quand ils lisent un papelard, ils voient ce qu’ils voudraient y voir ou l’interprète selon ce qu’ils considèrent que le rédacteur pourrait faire… Je n’ai pourtant jamais changé, je crois, et il me semble que je suis un type assez modéré.

 

Dans un autre registre, j’ai diffusé dans Facebook, hier, un article de l’Express qui reposait « l’inventaire » de François Hollande en expliquant que l’inversion de la courbe du chômage (et la baisse continue) avait eu lieu pendant son mandat au cours duquel les déficits publics avaient diminué. Cela m’a évidemment fait plaisir (j’ai dit que j’étais modéré, pas forcément objectif). Ma publication a eu deux types de rédaction : des gens, y compris proches de la gauche radicale, qui ont approuvé ce texte et d’autres qui n’aiment pas Hollande et qui n’ont pas hésité à le critiquer. C’était sur le thème : oui, il y a eu une baisse du chômage avec les mesures telles que le CICE mais chaque emploi créé a coûté très cher ! Ils n’ont pas vu le paradoxe d’avoir des mesures de l’Etat onéreuses alors que les déficits publics ont baissé…

Je suppose que les réflexions des copains de la gauche radicale ont été du genre : certes, on n’aime pas ce qu’il a fait mais il était tout de même moins pire que son prédécesseur et son successeur…

Au fond, n’est-ce pas un peu le genre de président que l’on devrait espérer ? Ou alors, un type comme Chirac, au cours de son second mandat, qui laisse faire ses premiers ministres mais n’hésitent pas à provoquer l’abrogation des mesures qui déplaisent (voir le CPE) ?

 


J’ai souvent critiqué le PS qui n’avait pas fait un inventaire objectif du mandat de François Hollande ou qui, du moins, ne l’avait pas fait en « grand public » et surtout avait surtout procédé « à charge ». J’ai aussi beaucoup parlé des raisons de la chute du PS : est-ce la politique de pépère qui était mauvaise ou est-ce de la faute des frondeurs qui n’ont eu cesse de taper sur les actions du président ? J’ai évidemment ma réponse mais le débat ne sera pas formellement tranché ici.

Parmi ce qu’on reproche à Hollande, il y a, souvent en premier lieu, l’histoire de la déchéance de nationalité français des binationaux ayant provoqué des attaques de notre pays. Pourtant, où est le mal. On peut tout de même virer ceux qui nous nuisent fortement du moment où ils peuvent se retrouver ailleurs, dans l’autre nation ? En faire une histoire de principe était complètement con. De même, on a beaucoup parlé de souverainisme économique mais on a critiqué Hollande parce qu’il avait fait des choses comme le CICE et le pacte machin pour aider les entreprises françaises… A un moment, il faudrait se calmer ! En outre, ceux qui parlaient beaucoup de ce souverainisme sont les mêmes que ceux qui s’étonnent de la montée des partis politiques qui prônent le repli « sur la France »… Un peu de sérieux. Je suis de gauche et internationaliste, pour ma part.

Par ailleurs, on a vu cette semaine François Hollande faire sa première intervention dans l’hémicycle depuis qu’il est redevenu député. C’était pour défendre sa propre défense des retraites face à des attaques idiotes du RN. Enfin un vrai come back ?

 

Enfin, en commentaire de mon dernier billet, un habitué que l’on ne peut soupçonner de sympathie avec notre « courant de pensée » disait : « Très bonne relance du blog! J'attends le prochain papier où on détaillera les atouts de Caseneuve pour remplacer Macron. » Je le remercie mais je pense qu’il a mal interprété ce que j’avais dit de Nanard, à savoir qu’il aurait fait un bon premier ministre s’il avait été choisi cet été et que les gens qui lui ont mis des bâtons dans les roues (dont, possiblement, Hollande) sont des gougnafiers. Par contre, j’ai du mal à imaginer le lascar comme président et j’ai un sérieux doute sur le fait qu’il fasse un bon candidat…

 


A ce stade, il faudrait que je fasse une conclusion à ce billet parce que certains pourraient penser que je milite pour la démission de Macron et son remplacement par Hollande. Or, je ne dis pas du tout cela même si je pense que cela serait la meilleure solution.

Je dis d’ailleurs que je pense que les lecteurs interprètent mal des textes ou les intentions de ceux qui les publient. On est en plein dedans. Je dis que Macron est au bout. Je dis que le bilan d’Hollande devrait être réinterprété. Je dis que ce n’est pas parce qu’on aime bien quelqu’un qu’il ferait un bon candidat (un qui serait élu…) ou un bon président !

Au fond, je pourrais dire du mal de pépère. Par exemple, il a commencé à se montrer ridicule avec l’intitulé des ministères puis avec a communication autour de son voyage en train pour Brégançon un peu après son élection. Ca n’avait pas traîné.

 

Je ne dis presque jamais ce qu’il faudrait faire, tout simple parce que je n’en sais trop rien. Je m’attarde souvent, par contre, sur ce qu’il ne faut pas faire. Comme taper sur un président issu des siens puis se réfugier vers une gauche radicale qui est incapable de gagner et ne veut surtout pas laisser un espace à une gauche plus modérée. Non seulement les faits l’ont prouvé récemment mais cela semble assez historique.

Le centre gauche, celui qui a pu gagner par le passé (au moins trois présidentielles depuis le début de cette République, sans compter une législative suite à une dissolution illogique), doit retrouver son espace.

Telle n’est pas la conclusion de ce billet vu que ce n’est pas le sujet.