03 novembre 2024

Et si on mettait fin à la République ?

 


L’inconvénient de la démocratie, telle que nous la connaissons, est qu’il y a des votes, notamment pour choisir des « chefs », des listes ou des représentants, et que tout le monde ne vote pas comme nous. Disons comme moi (mais, exceptionnellement, chacun pourra s’identifier à l’auteur à condition qu’il ne picole pas autant). Ces divergences s’expliquent par différents phénomènes : l’éducation et la culture de chacun, sa mentalité, son vécu… Prenons un exemple au hasard, le « moi » ci-dessus.

Natif d’une commune de 10000 habitants en Centre Bretagne, fils d’enseignants du public, de gauche, laïques, républicains, athées et même casseurs de curés et j’en passe. J’ai fait ma scolarité dans le public (dans ce patelin, ce n’est pas neutre, il y a une vraie rivalité entre les deux écoles), j’y ai fait mes études ! Même les bistros que je fréquentais étaient tenus par des gauchistes du même tonneau ! Tenez ! Le premier où j’ai été vraiment habitué a été ouverts par des enfants de collègues de mes parents…

C’est ainsi que je suis devenu laïcard, bouffeur de curés, même !, alors que la gauche actuelle préfère sucer les imams, défenseur des services publics… et des petites entreprises. Il faut tout de même se rendre compte que ma mère choisissait les commerces qu’elle fréquentait en fonction des établissements scolaires où étaient les enfants des commerçants… Cela n’a pas commencé à ces générations ! Ma grand-mère maternelle, par exemple, venait du Finistère sud et défendait la République dans un pays bretonnant voire nationaliste avant de finir receveuse principale de la poste du patelin de Centre-Bretagne, territoire d’où était issu son époux.

 

Toujours est-il que chaque « moi » est devenu ce qu’il est au fil d’un cheminement abscons et c’est bien chiant : on doit participer à des élections avec des gens qui ne sont pas comme nous. Dans mes deux derniers billets, je parlais des compétences des présidents de la République, ne sachant pas trop comment démontrer mes chevaux de course étaient les meilleurs. C’est alors qu’un illustre commentateur que je citais déjà dans mon dernier billet a répondu : « Enfin une photo de M. Caseneuve. Je me languissais de le revoir ! Toutefois, je reconnais que votre caseneuvophilie ne vous aveugle pas puisque que vous admettez qu'il ne ferait peut-être pas un candidat idéal. Mais alors qui ?
Comme vous être un esprit ouvert, avez-vous regardé du côté des princes de France qui ont fait le job pendant 1000 ans ? Et peut-être, qui sait ? si le parti de M. Caseneuve gagne les législatives, il pourrait enfin être premier ministre. Un homme si élégant à côté d'un roi de France, cela aurait de l'allure non ? »

 


Avoir un prince de France comme président de la République n’est pas sérieux mais on ne peut pas toujours réfléchir quand on vient déconner dans les blogs. Néanmoins, la question posée est celle du retour à la royauté pour nous éviter de voter avec des andouilles et, dans cette perspective, ce n’est pas idiot !

En revanche, les quelques princes que nous avons en stock, bourbonnais ou orléagineux, voire bonappartementchaudistes, sont tout de même des ramassis de fin de race, issus de de croisements incestueux. Nous ne pouvons rouvrir le robinet. Il nous faut donc créer une nouvelle lignée. Comme on ne peut évidemment pas faire un vote pour choisir un roi, je propose de choisir le premier à exprimer cette idée de nouvelle lignée dans un blog illustre : moi.

Je suis volontaire pour devenir le futur roi de France même si mon athéisme pourrait devenir cocasse dans ce contexte. Je suis le candidat idéal, dites-vous bien. Célibataire sans enfant, issue d’une famille éparse et clairsemée, je ne risque pas le mariage consanguin qui pourrait enfanter de monstres.

Il y aura bien quelques jouvencelles désirant vivre la vie de château qui viendront se faire sauter au palais pour générer des rejetons, héritiers légitimes d’une couronne revisitée. Voila un problème résolu.

 


Il faudrait peut-être réviser la Constitution en conséquence, pour marquer la fin de l’actuelle, mais rien n’est obligatoire. Les rosbifs s’en sortent très bien avec quelques mots écrits sur un bout de PQ il y a près d’un millénaire.

Le roi conserverait certaines prérogatives des actuels président, notamment la nomination du premier ministre. Je vais donc nommer Cazeneuve pour 20 ans. Qu’il se débrouille avec les majorités à l’Assemblée. Au fond, on nous les gonfle avec la séparation des pouvoirs mais on a tout de même un exécutif qui dépend du « législatif ».

 

Je ne ratifierai que les lois qui me plaisent et je promets de ne pas faire d’enfant à la présidente d’un groupe parlementaire de gauche.

02 novembre 2024

La bonne interprétation des lectures politiques

 


En fin de compte, l’idée de mon précédent billet, celui de reprise vu que ça me les brisait d’en rédiger pendant mon séjour à l’hôpital, n’était pas si mauvais que ça, même si, comme d’habitude, certains lecteurs ont mal interprété mes propos. C’est lassant mais ça m’apprendra (ou pas !)… J’y disais qu’Emmanuel Macron devrait démissionner, en citant différentes raisons, et certains ont pris cela comme un appel solennel à la démission. Je rappelais d’ailleurs en préambule qu’il y a une Constitution et que, en conséquence, il ne revient qu’au président de décider s’il doit poursuivre son mandat.

Je n’ai pas dit, non plus, que je souhaitais sa démission et surtout pas immédiatement. Au fond, il vaudrait mieux boucler cette histoire de budget auparavant, avec tous les risques de 49.3 et de censure, et entamer une campagne avant les fêtes ne me semble pas la meilleure idée.

D’autres lecteurs ont, par contre, très bien compris ce que je voulais dire (les résultats économiques ne sont pas réellement bons et, comme il a perdu la main sur certains sujets, il risque de finir son mandat très isolé ; alors, autant qu’il jette l’éponge avant de tout perdre…).

Je crois qu’il y a une manie, chez certains : quand ils lisent un papelard, ils voient ce qu’ils voudraient y voir ou l’interprète selon ce qu’ils considèrent que le rédacteur pourrait faire… Je n’ai pourtant jamais changé, je crois, et il me semble que je suis un type assez modéré.

 

Dans un autre registre, j’ai diffusé dans Facebook, hier, un article de l’Express qui reposait « l’inventaire » de François Hollande en expliquant que l’inversion de la courbe du chômage (et la baisse continue) avait eu lieu pendant son mandat au cours duquel les déficits publics avaient diminué. Cela m’a évidemment fait plaisir (j’ai dit que j’étais modéré, pas forcément objectif). Ma publication a eu deux types de rédaction : des gens, y compris proches de la gauche radicale, qui ont approuvé ce texte et d’autres qui n’aiment pas Hollande et qui n’ont pas hésité à le critiquer. C’était sur le thème : oui, il y a eu une baisse du chômage avec les mesures telles que le CICE mais chaque emploi créé a coûté très cher ! Ils n’ont pas vu le paradoxe d’avoir des mesures de l’Etat onéreuses alors que les déficits publics ont baissé…

Je suppose que les réflexions des copains de la gauche radicale ont été du genre : certes, on n’aime pas ce qu’il a fait mais il était tout de même moins pire que son prédécesseur et son successeur…

Au fond, n’est-ce pas un peu le genre de président que l’on devrait espérer ? Ou alors, un type comme Chirac, au cours de son second mandat, qui laisse faire ses premiers ministres mais n’hésitent pas à provoquer l’abrogation des mesures qui déplaisent (voir le CPE) ?

 


J’ai souvent critiqué le PS qui n’avait pas fait un inventaire objectif du mandat de François Hollande ou qui, du moins, ne l’avait pas fait en « grand public » et surtout avait surtout procédé « à charge ». J’ai aussi beaucoup parlé des raisons de la chute du PS : est-ce la politique de pépère qui était mauvaise ou est-ce de la faute des frondeurs qui n’ont eu cesse de taper sur les actions du président ? J’ai évidemment ma réponse mais le débat ne sera pas formellement tranché ici.

Parmi ce qu’on reproche à Hollande, il y a, souvent en premier lieu, l’histoire de la déchéance de nationalité français des binationaux ayant provoqué des attaques de notre pays. Pourtant, où est le mal. On peut tout de même virer ceux qui nous nuisent fortement du moment où ils peuvent se retrouver ailleurs, dans l’autre nation ? En faire une histoire de principe était complètement con. De même, on a beaucoup parlé de souverainisme économique mais on a critiqué Hollande parce qu’il avait fait des choses comme le CICE et le pacte machin pour aider les entreprises françaises… A un moment, il faudrait se calmer ! En outre, ceux qui parlaient beaucoup de ce souverainisme sont les mêmes que ceux qui s’étonnent de la montée des partis politiques qui prônent le repli « sur la France »… Un peu de sérieux. Je suis de gauche et internationaliste, pour ma part.

Par ailleurs, on a vu cette semaine François Hollande faire sa première intervention dans l’hémicycle depuis qu’il est redevenu député. C’était pour défendre sa propre défense des retraites face à des attaques idiotes du RN. Enfin un vrai come back ?

 

Enfin, en commentaire de mon dernier billet, un habitué que l’on ne peut soupçonner de sympathie avec notre « courant de pensée » disait : « Très bonne relance du blog! J'attends le prochain papier où on détaillera les atouts de Caseneuve pour remplacer Macron. » Je le remercie mais je pense qu’il a mal interprété ce que j’avais dit de Nanard, à savoir qu’il aurait fait un bon premier ministre s’il avait été choisi cet été et que les gens qui lui ont mis des bâtons dans les roues (dont, possiblement, Hollande) sont des gougnafiers. Par contre, j’ai du mal à imaginer le lascar comme président et j’ai un sérieux doute sur le fait qu’il fasse un bon candidat…

 


A ce stade, il faudrait que je fasse une conclusion à ce billet parce que certains pourraient penser que je milite pour la démission de Macron et son remplacement par Hollande. Or, je ne dis pas du tout cela même si je pense que cela serait la meilleure solution.

Je dis d’ailleurs que je pense que les lecteurs interprètent mal des textes ou les intentions de ceux qui les publient. On est en plein dedans. Je dis que Macron est au bout. Je dis que le bilan d’Hollande devrait être réinterprété. Je dis que ce n’est pas parce qu’on aime bien quelqu’un qu’il ferait un bon candidat (un qui serait élu…) ou un bon président !

Au fond, je pourrais dire du mal de pépère. Par exemple, il a commencé à se montrer ridicule avec l’intitulé des ministères puis avec a communication autour de son voyage en train pour Brégançon un peu après son élection. Ca n’avait pas traîné.

 

Je ne dis presque jamais ce qu’il faudrait faire, tout simple parce que je n’en sais trop rien. Je m’attarde souvent, par contre, sur ce qu’il ne faut pas faire. Comme taper sur un président issu des siens puis se réfugier vers une gauche radicale qui est incapable de gagner et ne veut surtout pas laisser un espace à une gauche plus modérée. Non seulement les faits l’ont prouvé récemment mais cela semble assez historique.

Le centre gauche, celui qui a pu gagner par le passé (au moins trois présidentielles depuis le début de cette République, sans compter une législative suite à une dissolution illogique), doit retrouver son espace.

Telle n’est pas la conclusion de ce billet vu que ce n’est pas le sujet.