03 décembre 2024

La censure pour Cazeneuve ?

 


Nous sommes à la veille des débats et des votes au sujet des deux motions de censure. L’ami Stéphane partage son avis qui est le mien d’ailleurs dans son blog. Vous n’avez qu’à le lire. Deux choses en préambule. Tout d’abord, je ne pense pas qu’Emmanuel Macron va démissionner. Contrairement à beaucoup d’andouilles, il a la légitimité du suffrage universel à un niveau national avec lui. Même s’il fait des conneries.

Ensuite, je ne suis pas persuadé, contrairement à la plupart des observateurs nécessairement avisé que les motions passent. Le NFP ne va pas voter la motion du RN et le RN ne va pas voter celle du NFP. D’ailleurs, je ne sais pas si ça arrangerait quelqu’un de virer le gouvernement. LFI et EELV vont encore nous sortir Lucie Castets dont au sujet de laquelle on ne sait pas trop ce qu’elle représente. Toujours est-il que, si jamais elle est nommée, elle n’échappera probablement pas à une future censure. Ne serait-ce que par vengeance…

 


Toujours est-il qu’on est bien obligés de penser au fait qu’on pourrait, bientôt, ne plus avoir de premier ministre et de zozos pour l’entourer ce qui fait qu’on se retrouverait, en gros, dans la situation de juillet, après la démission de Gabriel Attal. Il ne faudrait pas que l’on recommence les mêmes conneries, cela avait duré trop longtemps pour un résultat qui était à peu près prévu par tout le monde : un bordel sans nom et une censure.

J’ai par ailleurs un lecteur, Henri, qui aime bien quand je parle de Bernard Cazeneuve et surtout quand je mets sa photo. Je propose donc à Emmanuel Macron de le nommer ce qui ferait au moins une personne satisfaite.

Pour que cela fonctionne, il faudrait que Nanard ait le soutien du PS et donc que ce dernier tourne le dos à LFI voire à d’autres charlots. Il est temps que cela arrive, vous me direz ! Nanard devra trouver une majorité entre les crétins de gauche et les imbéciles de droite pour pouvoir gouverner tout en s’asseyant sur le programme du NFP et on n’a pas fini de rigoler. LFI ne cesserait pas de gueuler avec une espèce de retour de la gauche, mais sans elle... EELV pourrait se fractionner ce qui serait aussi assez rigolo.

Cela étant, a-t-on vraiment le choix ?

La gauche a assez déconné depuis bientôt dix ans.



J'ai tellement exposé d'arguments sur tout cela en juillet que j'ai la flemme de le refaire maintenant.

Je vais donner des conseils à Nanard. Il pourrait se rapprocher de personnalités dont la gauchitude ne fait aucun doute, comme François Ruffin, et lui proposer de travailler avec lui, en lui donnant des garanties. Fanch Ruff n'étant plus à LFI, il n'aurait pas à subir la haine - toute compréhensible - des députés de la droite et du centre. Il faudrait aussi qu'il trouve des lascars à droite et au centre ne trouvant pas totalement idiot de travailler ensemble le temps qu'une majorité claire se dessine, a priori en 2026.

Si je peux rendre service...


Z'avez vu, Henri, j'ai réussi à foutre trois photos du monsieur (dont une seule où il a une tête de curé, pour les autres il est plus dans son rôle de sous-préfet) .

02 décembre 2024

Candidature unique à gauche pour la présidentiel : stop !

 


Marine Tondelier et Lucie Castets ont appelé, ce week-end, à une « candidature commune » de la gauche à la prochaine présidentielle. Jean-Luc Mélenchon, au cours d’un discours, vendredi, a aussi appelé à une candidature commune (la sienne, je suppose), sur la base du programme du NFP.

Cela me fatigue. Voila deux ans que je gueule contre cette pseudo unité (unification, plutôt). Voila que je devrai continuer…

 

C’est pourtant simple : un électeur de la gauche radicale ne votera pas pour un candidat issu de du centre gauche, quels que soient les accords électoraux entre les états-majors des partis. De même, un électeur de centre gauche ne votera par pour un candidat issu de la gauche radicale. Les raisons sont plus simples à comprendre : politiquement, il est plus proche du centre-droit que de la gauche de la gauche.

On a beau faire des jolis plans et tirer de jolies perspectives, c’est un fait : un candidat de la gauche de gauche ne pourrait pas faire le plein, à gauche, à un premier tour. Aucune des trois personnes que j’ai citées ne sont du centre gauche. Il faudrait qu’ils se le foutent dans le crâne : ils ne peuvent pas rassembler. Ils peuvent toujours imaginer de beaux plans, faire des primaires ouvertes, par exemple. Un candidat de la gauche de la gauche serait désigné et les électeurs du centre gauche voteront pour le centre droit.

Point barre ai-je envie de dire tant je suis fatigué d’argumenter. Ce n’est pas d’en débattre encore, tant que les militants resteront persuadés que les votants agissent comme les états-majors ont choisi !

 


Imaginons la prochaine présidentielle, pour rigoler. Il pourrait n’y avoir que trois candidats. Disons X, à gauche, désigné par toute la gauche… selon les critères de LFI (disons Mme Castets, tiens !). Disons Edouard Philippe au « centre », pour le centre droit et la droite (ça serait un miracle qu’ils se mettent d’accord mais on ne sait jamais : au fond, ils ne sont peut-être pas aussi cons que nous…). Et Marine Le Pen. Cette dernière arriverait première, Philippe deuxième et X troisième.

On peut broder : Philippe serait en concurrence avec quelqu’un de LR, Xavier Bertrand ou Laurent Wauquiez, pour ne citer que deux profils différents. Philippe arriverait de toute manière deuxième, en l’état, mais l’ensemble des deux grapilleraient des voix sur la gauche (forcément, un type de gauche ne pouvant pas blairer Philippe accepterait de voter pour Bertrand ou Wauquiez).

 

Je ne dis pas « il faut tel ou tel candidat au centre gauche », je dis qu’il faut arrêter de perdre du temps avec cette satanée union. Aux législatives de 2024, la gauche faisait moins de 29% des voix, à peu près le même score qu’en 2022 (si on compte les « écologistes indépendants » et ce genre de guignols)… tout comme, d’ailleurs, en 2017. Ca fait tout de même dix points de moins qu’en 2012 (et cinq de plus que les deux élections législatives précédentes, où nous avions aussi perdu).

Cela serait préférable comme continuer à se couvrir de ridicule, comme en revenant sans cesse sur cette réforme des retraites (je ne dis pas que le combat à gauche est mauvais, c’est le timing que je critique) ou, très prochainement, cette histoire de censure en laissant à Marine Le Pen le rôle de faiseuse de gouvernement…


Que la gauche se mette à bosser et cesse les incantations !

 

Vous pouvez me rappeler quand l'unité de la gauche a fait gagner cette dernière dans une histoire plus ou moins récente ?

Pour le nucléaire !

 


Depuis que l’ami Denis a écrit son dernier billet au sujet de l’énergie (sur un thème que je partage tout de même : la nécessité de l’écopopulisme), j’ai bien envie de lui répondre mais j’ai bien la flemme… Il écrit ceci : « Sans action vigoureuse dans le domaine de l’énergie, les classes moyennes et populaires continueront de s’appauvrir, en payant un kilowatt-heure de plus en plus cher issu de centrales nucléaires. »

Cette affirmation est fausse : en fait, ce sont les renouvelables, solaire et éolien, qui poussent à une augmentation du prix de l’électricité, pour différentes raisons, sans compter l’incertitude qu’elle fait peser sur la production énergétique et les turbulences provoquées sur le nucléaire.

Heureusement, « Henri Proglio, Louis Gallois… Dans une lettre ouverte, 10 anciens dirigeants alertent le Premier ministre Michel Barnier, et dénoncent une politique ruineuse de développement massif des renouvelables. » C’est à lire ici

 

Je n’ai évidemment pas les moyens de prouver tout cela face à des armées de trolls qui imaginent des arguments contre le nucléaire mais il me suffit de taper « énergie Allemagne » dans Google News pour être persuadé que les choix qu’ils ont faits sont mauvais.

Ne confondons pas démagogie et populisme. Vous avez deux heures.