Entamons la vingtième année de ce blog par transmettre des vœux
à mes sympathiques lecteurs sauf ceux qui pensent que « santé mais pas des
pieds » est une expression de beaufs alors que c’est une ode à toutes les
conneries que l’on peut raconter au comptoir ! Je pourrais souhaiter une
bonne santé mais un tas de gens m’avaient présenté cela pour 2024. C’est raté.
Il y en a sans doute qui m’avaient souhaité du pognon. J’en ai eu mais pour
faire face à des dépenses peu prévues comme une chaudière et la réparation du
toit.
Alors, parlons du blog ! Je ne peux pas faire de
prévisions car que je ponds des billets un peu au hasard mais c’est à peu près
sûr que je vais continuer à taper sur les politiciens, sans doute plus de
gauche car « qui aime bien châtie bien ». En fait, dans les réseaux
sociaux, taper sur l’adversaire ne sert pas à grand-chose vu que la plupart des
« abonnés » sont du même avis.
J’ai écouté les vœux d’Emmanuel Macron, mardi soir. Ensuite,
j’ai zappé sur les chaînes d’informations pour avoir les commentaires des personnalités
politiques. En fait, je n’ai eu que celles des éditorialistes qui ne se rendent
pas à quel point ils prennent les auditeurs pour des cons en leur expliquant ce
qu’ils auraient dû entendre de la bouche du Président… D’autant plus cons qu’ils
ont souvent compris de travers. En fait, Macron a dit : « c’était le
bordel vu qu’il n’y avait pas de majorité absolue alors j’ai souhaité faire
appel aux urnes mais ça a foiré ». A ce stade, il aurait pu penser « car
vous avez voté comme des cons » et il n’aurait pas eu tort. Ce n’est pas
la responsabilité individuelle de chaque électeur mais force est de constaté qu’on
a encore de majorité qu’avant… Macron a fait une sorte de mea culpa ce dont je
n’ai rien à cirer.
Rien à cirer parce qu’il a fait ce qu’il avait à faire. Il n’avait
pas de majorité. D’autres élections (les européennes) ont montré que les
oppositions se renforçaient, c’était bien la moindre des choses qu’il fasse une
dissolution ! Le tort qu’il a eu est de l’avoir faite immédiatement,
obligeant les partis à une campagne en urgence avant l’été, campagne d’autant
plus délicate qu’il y avait les Jeux Olympiques en ligne de mire. Ensuite, on
pourrait lui donner tort sur la nomination du gouvernement mais n’oublions pas
le temps qu’a mis la gauche à proposer un nom pour Matignon, une espèce de
candidature ridicule par une petite dame qui se croit au centre du monde. La
droite a dit : on ne veut pas gouverner avec LFI. LFI voire le NFP a dit
on ne veut pas d’autre candidat. C’était le bordel. Accuser Macron est un peu
facile. Donc Manu peut garder son mea culpa mais sa stratégie (ou son absence
de stratégie) nous a poussé dans le mur.
Ensuite, il a dit, avant-hier que ça allait être compliqué
de gouverner et qu’il faudrait sans doute faire des referendums pour faire
passer des textes de loi. On se retrouve avec une opposition qui explique que
le président n’est pas démocratique car il appelle aux urnes, d’abord pour
renouveler le parlement ensuite pour faire passer des lois. On croit rêver !
Il ne s’agit pas pour moi de défendre Macron, contrairement
aux apparences mais de montrer à l’opposition de gauche à quel point elle peut
être ridicule et servir de repoussoir. Comment voulez-vous qu’elle retrouve la
confiance des électeurs ?
Sinon, j’ai attendu le lendemain pour avoir des articles de
presse avec les réactions des politiciens. J’ai bien rigolé car le premier
article que j’ai lu reprenait les deux « propos » que j’avais prévu,
à savoir, de la part de la gauche que « Macron est acculé » et de l’espèce
de centre droite que « Macron a tenu un discours de vérité ».
Mais fermez-la donc ! Attendez donc calmement qu’un président nous dise :
« je crois aux forces de l’esprit ». Ou un truc comme ça. Il faudrait
qu’on élise un cancéreux pour avoir de nouvelles paroles historiques…
Elire un président ? Une des premières vidéos que j’ai
vues est une de Mathilde Panot qui expliquait que Macron n’aurait pas d’autre
choix que de démission ou alors, sinon, le NFP obtiendrait la dissolution. Elle
a dit que, dans ces cas, il y aurait au maximum 35 jours avant la nouvelle
élection et qu’il fallait s’y préparer dès maintenant ! Elle a, encore une
fois, oublié de lire les manuels d’histoire (récente). Je parlais de
Mitterrand, la gauche a mis des années avant de gagner. Il y a eu le programme
commun (1972), puis sa rupture (1977). J’aurais pu parler de François Hollande.
Il y a eu deux défaites cuisantes à des présidentielles, puis le congrès de Reims
(2008), suivi par le travail du parti pour l’élaboration du projet, puis les
primaires citoyennes, puis le fignolage par le président du programme, la négociation des accords avec les autres partis (pas respectés par ces derniers, par ailleurs), puis la
fabuleuse campagne, marquée par le discours du budget… Et elle pense qu’on peut
gagner sérieusement en 35 jours. Ou alors elle ne prend qu’un aspect : la
victoire se fera par le rejet de l’autre (Giscard en 81 et Sarko en 2012). Cette
fois, le rejet fonctionnera sans doute mais il sera celui de toute la classe
politique et donnera la victoire à l’extrême droite…
Ce n’est pas vraiment un vœu vu que je n’y crois pas mais je
pense qu’il serait temps que la classe politique (de gauche) se rende compte
des âneries qu’elle peut débiter, des erreurs qu’elle peut commettre et que
nous tournions enfin la page de cette politique à la petite semaine.
Si j’avais un vœu à prononcer, c’est que la Parti Socialiste
(non pas parce que j’en serais un fan mais parce que c’est sans doute la
formation politique dont je suis le plus proche) travaille sur le projet, calmement,
pour essayer de faire un texte susceptible de parler aux électeurs (ça parle,
un texte ?).
Je ne peux pas le faire à sa place (ce n’est pas mon job, je
n’ai pas les idées) mais il faut bien comprendre qu’on ne peut plus se réfugier
derrière l’abrogation d’une réforme des retraites. On ne peut pas dire que les
sondages nous donnent raison (évidemment que les gens ne veulent pas travailler
plus mais ils ne sont pas prêts à voter pour des gens qui n’ont en ligne de
lire que l’abrogation). Les électeurs sont inquiets pour leur avenir et celui
de leurs enfants, ils ont besoin d’un niveau de vie pour envisager la suite,
jusqu’à la fin…
Il y a des thèmes qui me sont chers comme l’évolution du
monde du travail avec la mondialisation d’un côté mais, surtout, les transformations
technologiques de l’autre. Le Parti Socialiste doit prendre en compte ces
sujets, ne plus prendre en compte les aspects financiers ou « pénibilité »
pour l’abrogation d’une réforme mais le fait qu’on va indubitablement vers une
évolution des modes de production qui fera qu’on pourra avoir « autant »
ou « plus » en travaillant moins. S’il faut revoir la fiscalité,
notamment des plus riches, c’est pour préparer cela, pour imaginer ce que
pourrait être une redistribution efficace dans le monde d’après.
Surement pas pour dire qu’il faut taxer les riches et les
superprofits : ce n’est pas un projet de société.
Mettez-vous au boulot ! Ce qui est tout de même un peu
comme vœux…