Google « a annoncé qu’elle
ne souscrit pas à l’intention de Bruxelles de rendre la vérification des faits
obligatoire pour la modération des contenus publiés sur les plateformes
numériques. » « En plus de
Google, Meta a également annoncé la semaine dernière qu’elle mettait fin à son programme
de vérifications des faits sur Facebook, Instagram et Threads. » (à
lire ici).
Denis, sur son blog, a fait un billet pour
chacune des deux informations. Je suis assez d’accord avec lui contrairement à
la plupart des utilisateurs des réseaux que je connais.
C’est sans doute les mêmes, d’ailleurs, qui défendaient la
neutralité du net, il y a quelques années (le principe était que les opérateurs
de télécommunication ne devaient pas intervenir sur le contenu des pages
proposées aux braves gens). Ici, le principe est un peu équivalent : les
opérateurs concernés (moteurs de recherche, réseaux sociaux…) ne me paraissent
pas devoir fournir uniquement des « informations plus ou moins officielles » !
Il leur revient de mettre en œuvre ce qu’il faut pour rester
crédibles… En français : si Google se met à fournir des résultats
suspects, on ira voir ailleurs ! En tout état de cause, l’Union Européenne
n’a pas à fournir des consignes pour cela, consignes qui pourraient aboutir à
ne donner que des informations conformes à ce que souhaite « le camp du
bien institutionnel ».
Il y a eu quelques temps une vague d’annonce de départ de
Twitter pour différentes raisons comme la multiplication des fakenews ou une
orientation franchement réactionnaire (du moins « muskidées »). Je
crois que Ouest-France a été le premier grand média français à se barrer. Aujourd’hui,
c’est la Voix du Nord ; dans d’autres domaines, on avait hier la ville de
Paris ou l’université de Caen…
Je pense que c’est une erreur (sauf qu’ils n’ont sans doute
pas de pognon à dépenser inutilement avec ces âneries). Prenons Ouest-France,
ils quittent Twitter parce qu’il y a trop de fakenews mais, en arrêtant d’y
diffuser des informations qu’ils jugent fiables, ils ne font qu’augmenter la
proportion de fakes…
J’en parlais avec des copains blogueurs, récemment, qui
estimaient qu’il y avait beaucoup plus de fakes dans Twitter que dans Bluesky
(même si on a appris récemment que les sites de « désinformation »
russe commençaient à pointer leur nez). C’est presque une erreur de calcul. Imaginons
que dans la même période, Twitter (X) diffuse 100 informations que Bluesky qui
en diffuserait 20. Si Twitter a 50% de fakes et Bluesky 10, pendant ce temps,
Twitter aura diffusé 50 vraies informations et Bluesky 18.
Il n’y a pas photo : pendant longtemps encore, il y aura
plus d’informations dans Twitter que dans Bluesky. C’est presque mathématique.
Il reste maintenant, à l’utilisateur, de faire le tri mais c’est valable sur
chaque plateforme.
Il faudrait, en parallèle (mais de quoi donc ?), voir
ce que les utilisateurs font sur les réseaux sociaux. Il est probable que la
plupart ne regardent pas les informations politiques mais suivent des stars,
des clubs de foot… Moi, par exemple, je lis beaucoup ce que publient des
personnalités politiques. Ils disent peut-être des conneries mais ce qui m’intéresse
tourne autour des messages qu’ils veulent faire passer, pas des informations qu’ils
tentent de donner et qui sont, par nature, militante, donc suspectes (prenez la
réforme des retraites, certains disent qu’on n’a pas assez de pognon, d’autres
qu’on peut en trouver mais, en fin de compte, cela reste subjectif).
Par ailleurs, comme je le dis souvent, les militants
politiques tournent entre eux et font circuler des informations qui vont dans
leur sens ! Quel est alors l’intérêt des autres ? Fakes ou pas…
Dans ses deux billets, mon confrère Denis évoque des informations,
pas réellement des fakes mais des éléments qui pourraient infirmer les données
officielles. Je ne suis pas d’accord avec lui (de fait, je considère que ce qu’il
dit relève du fake) mais je lui reconnais volontiers le droit d’écrire ce qu’il
veut. C’est à moi, « utilisateur final », d’évaluer la véracité des
propos ! Certes, je circule depuis assez longtemps dans les réseaux pour
mesurer la fiabilité de chacun (mais on n’éduquera pas – à la pratique
internet, pas à la politique – les « utilisateurs moyens » en quelques
minutes).
Par ailleurs, il faut voir les rapports que chacun peut avoir
avec l’actualité. Pour ma part, je me fous à peu près de tout. Vous connaissez
mes centres d’intérêt : la politique politicienne vue de la gauche, les
réseaux sociaux, les moyens de paiement… autant de sujets que je peux traiter dans
mon blog. Pour le reste, je me fous à peu près de tout. Vous me trouvez un ouragan
qui dévaste Mayotte ou un incident qui détruit Los Angeles : je n’en ai
rien à cirer. J’éprouve de la compassion pour les braves gens mais, au fond,
cela ne me touche pas plus que cela et je soupçonne beaucoup de gens de verser
des larmes de crocodile. D’ailleurs, le drame en Californie leur a rapidement
fait oublier celui dans l’Océan Indien vaut mieux que deux tu l’auras. Ou alors
ce qui touche l’Abbé Pierre (qui fait encore parler de lui aujourd’hui) m’amuse
plus qu’autre chose vu que c’est une espèce d’icône tombée de son piédestal. La
réaction de chacun des indignés est réellement très drôle !
La question est de savoir l’impact que peuvent avoir les
fakenews sur les utilisateurs et, notamment, sur leurs choix au moment des
votes (et là, on retombe dans mes centres d’intérêt gaiement énumérés
ci-dessus). Je ne nie pas qu’il y en ait, sinon on ne parlerait pas de l’ingérence
de Poutine, Trump, Musk et des trois petits cochons mais j’ai un sérieux doute.
En d’autres termes, ce n’est pas les fakenews réactionnaires qui ont fait
monter l’extrême-droite en France mais la connerie des formations politiques…
Parallèlement à tout cela, il y a eu, récemment, une annonce
de Facebook au sujet de la modération… Dorénavant, les insultes homophobes,
racistes et autres vont être permises. En fait, ça ne me dérange pas plus que
cela. Je ne vois pas pourquoi je n’aurais pas le droit de traiter un connard de
connard. Quand je suis insulté, je bloque l’abruti ou je le méprise et basta !
Je suis un peu soupe au lait quand j’ai bu et je le traite de connard. Meta
fait la révolution dans Facebook pour autoriser un peu tout mais ça ne gêne
personne que je sois traité de vieux dans Threads.
Pour les propos relatifs aux préférences LGBQImachin ou aux apparences ethniques, je comprends très bien que les gens concernés puissent être choqués.
Il n’empêche qu’un système de modération ne peut détecter ce qui relève de la
vraie insulte ou d’un caractère méprisant à ce qui ressemble à une simple
vanne. Récemment, après être passé chez le coiffeur, j’ai diffusé une photo de
moi et j’ai écrit en commentaires que je ressemblais à une vieille lesbienne
cancéreuse… Cala n’avait rien de méprisant (je ressemblais effectivement à une
copine gouine lesbienne mais avec, en plus, les traits tirés comme si j’étais
malade). Le commentaire a été automatiquement supprimé.
Une autre fois, il y a bien plus longtemps, j’avais été
banni de Facebook 24 heures parce que j’avais traité un copain de tafiole or,
pour moi, tafiole signifiait « homme efféminé » ou « peu viril » (ce qui n’est pas
une critique) et n’avait rien à voir avec la sexualité (et quand bien même, ça
ne serait pas une critique).
A un moment, il faut tout de même se rendre compte que la
loi doit primer dans la restriction de la liberté d’expression (il y a des lois
contre les discriminations, les incitations à la haine et j’en passe). On ne
peut pas critiquer les IA qui nous envahissent dans tous les sens… et les
applications qui ne veulent plus laisser des choix aux mains d’algorithmes
foireux.
Sans compter qu’on ne peut pas défendre à la fois la liberté
d’expression et prôner des limitations à celle-ci.
Vous pouvez le traiter de vieux, de gros, d’alcoolique…
Est-ce une insulte ou la vérité ? Est-ce que la personne qui emploie ces
mots le fait par affection ou par haine ? Il est par contre mensonger de
prétendre que j’ai une cravate à chier vu que je n’ai plus de cravate.
Ca serait donc une fakenews dont personne n’a rien à branler.
On y revient toujours.
Avec ma "cravate à chier", qui remonte tout de même à 17 ans, j'aurais donc été un précurseur de la fèque niouse ?
RépondreSupprimerGloire sur moi !
À l’époque ce n’était pas une fake news. Cela étant déféquer des cravates à chier…
Supprimeroui tu as raison sur un point , faire la différence entre la vanne et l'insulte.Facebook ne sait pas le faire, ni évaluer le contexte des échanges. Mais ce que permet leurs nouvelles CGV ce n'est plus de l'humour, c'est permettre sous base de choix religieux d'injurier les homos. Je me demande quand les trolls muslims et évangélistes aux USA (et chez nous) vont s'emparer de ce nouveau droit en sortant leur livre saint et on ne pourra rien dire, ni les dénoncer. Ça ne te dérange pas, par ce que tu ne serai pas ciblé. Moi si, c'est un recul de 40 ans. Idem sur les femmes d'ailleurs dont on peut dénigrer les qualités avec les nouvelles sorties masculinistes de Zuck . Après je découvre que l'UE voulait que Google chasse les fake news, là ça va vraiment trop loin.
RépondreSupprimerLes homos ne sont pas des icônes sacrées dont il serait sacrilège de se moquer, de discuter leurs éventuelles outrances, erreurs, etc. Vous avez voulu être traités "comme les autres", ce qui est parfaitement légitime. Eh bien, ce traitement égalitaire comprend, à côté de ses aspects positifs, la moquerie, la contradiction, voire l'injure. À plus forte raison quand on commence à s'exprimer publiquement.
SupprimerMême chose pour les femmes, dont les prétentions "intouchables" sont encore plus pénibles (parce qu'elles sont nettement plus nombreuses que vous...).
il y a une différence entre contredire et se moquer et menacer de mort, harceler.
Supprimer* "on ira voir ailleurs" : la question, c'est le "on". Vous connaissez mieux le sujet que moi pour dire ce qui est souhaitable.
RépondreSupprimerCependant l'utilisateur ne fait pas forcément le tri. Vous le savez bien. Le citoyen lambda est démuni/plus ou moins armé.
* "ce qui touche l’Abbé Pierre" : c'est une façon de parler ?
* "on ne peut pas défendre à la fois la liberté d’expression et prôner des limitations à celle-ci." : moi, je prône une limitation. La liberté d'expression de Trump, Musk et autres n'est pas la même que la mienne. Ce n'est plus une question de liberté, mais de pognon.
Marc