27 février 2025

A69 : l'arrêt en bonne position

 


On ne peut que prendre acte de la décision de la justice administrative d’arrêter la construction de l’autoroute A69. Je ne connais pas plus que toi et toi, là, les raisons de cette décision qui concerne une infrastructure dont je n’ai pas grand-chose à cirer, au fond, mais j’ai trouvé un titre pour ce billet de blog.

C’est tortueux mais je ne comprends pas que la justice puisse renier des décisions prises par un pouvoir politique élu, à l’issu de toutes les procédures en vigueur, comme l’enquête d’utilité publique. L’arrêt de la construction de Notre-Dame-des-Landes (dont la décision avait été prise par un gouvernement, cette fois) était déjà incompréhensible (pour être poli). Cela veut dire que l’on ne peut plus prendre de décisions de constructions d’infrastructures, en France (rappelons que cette autoroute avait été jugée conforme et utile, tout comme NDDL) et qu’on doit se mettre à genoux devant des espèces d’écolos en peau de fesses, la plupart n’ayant quitté la région parisienne que pour prendre des vacances aux Baléares…

Tant pis pour les populations abandonnées, restant éloignées de Toulouse, de ses hôpitaux, de son aéroport et tout ça.

Après, ces crétins de contestataires minables vont expliquer qu’on abandonne les populations lointaines et s’étonner des votes contestataires… à l’extrême droite. Pourtant, ce sont bien des progressistes autoproclamés qui décident de forcer l'arrêt de tout progrès dans le pays...


Ayons une pensée émue pour le bon millier de lascars qui vont perdre leur boulot, le pognon déjà dépensé en pure perte, les infrastructures déjà construites qui vont rester de se délabrer dans leur coin en rêvant aux conséquences environnementales de cet arrêt (ben oui, le gros des travaux est fini).

24 février 2025

Méluche et la droite : complètement à l'ouest

 


« En Allemagne la politique du centre gauche PS EELV centre a produit le désastre habituel : la victoire de la droite dure et la percée de l'extrême droite. En s’alignant sur une politique de rupture antiraciste et anti libérale Die Linke double son score et revient sur la grande scène. Un futur redevient possible. » C’est mal si le tweet de Jean-Luc Mélenchon au sujet des élections en Allemagne me fait rire ? Assurément. Il devrait me faire pleurer…

Qu’il fasse de la communication politique pour persuader que ce qu’il propose est « le mieux » est une chose, voire la moindre d’entre elles, mais qu’il le fasse avec autant de mauvaise foi est bien risible.

Die Linke est loin de « la grande scène », à part que ces braves gens reviennent au parlement. Ayant obtenu 8,8% des voix, ils vont avoir 64 députés (ce qui n’est pas mal et fait 10% d’entre eux. Avec un tout autre système électoral, LFI a fait 13,76% des voix en France (et obtient 13% des sièges) et on est bien obligés de constater qu’ils ne pèsent rien sauf par leur capacité à faire du bruit.

 

Voyons ça sous un autre angle. Ce qu’il appelle « le centre gauche PS EELV », toujours avec ce geste de ridicule qui nous amuse d’autant plus que je doute qu’il appelle souvent nos propres partis écolos et socialos « le centre gauche » passent de 324 élus à 205, ce qui est, certes, une déroute mais bien moins que celle de nos centristes de gauche il y a quelques années. La gauche radicale ou, du moins, son équivalente teutonne, passe de 39 élus à 64, ce qui n’est pas mal. Elle était la sixième force politique (en terme de nombre de sièges)  et elle passe cinquième parce qu’un ministre libéral qui disparait du tableau parce que le libéral ne voulait plus bosser avec les socialos. A défaut d’être clair, c’est rigolo, d’autant que j’arrive à faire dire n’importe quoi aux chiffres.

Toujours est-il que Die Linke ne revient pas sur la grande scène et devrait rester marginal, catalysant, comme en France, quelques oppositions nouvelles à la gauche traditionnelle qui devrait néanmoins rester dans la place vu que la droite aura besoin d’elle pour faire une coalition ! Au moins, la gauche Allemande, la radicale, ne prétendra pas avoir gagné les élections.

 

J’aime bien parler de la politique en Allemagne compte tenu que je n’y connais rien. Tout comme la plupart des andouilles qui s’expriment dans les réseaux sociaux. Mais j’ai du mal à comprendre ou la rupture antibérale et antiraciste de Die Linke vient foutre dans cette histoire d’autant que le parti libéral qui a été évincé est aussi connu pour être antiraciste.

Ne mélenchons pas tout. On a bien noté que, pour Méluche, la défaite de la « gauche modéré » avec une légère progression de la gauche radical revient à faire dire à ce Méluche qu’un futur redevient possible.

 


Ce pauvre vieux en arrive à extrapoler à l’Allemagne les spécificités de la France. Ou vice versa, d’ailleurs. Toujours est-il que l’Allemagne devrait réussir à monter une coalition entre la droite et les socdems, comme elle le fait depuis des années et comme nous aurions du faire en France plutôt que d’attendre bêtement une nouvelle dissolution voir une démission de Macron alors qu’on ne saurait pas ce qui pourrait se produire, à part le plus probable : une arrivée au pouvoir de l’extrême-droite…

Et il fait la même erreur que la plupart des militants qui l’ont soutenu, pour la France : être persuadé que si les gens votes plus à droite c’est parce que la gauche n’est pas assez à gauche…



Enfin, il devrait étudier une carte de son pays : les régions qui votent le plus à droite sont celles de l'ancienne Allemagne de l'Est (sauf Berlin), là où il y a le moins d'immigration (plus précisément, voir l'illustration à droite, que j'ai piquée à Seb Musset dans Facebook, là où il y a plus d'habitants nés en Allemagne).

Il devrait arrêter de tout ramener au racisme ou, du moins, de se vautrer dans son analyse.

 

Il ne faudrait pas vieillir.

Il ne faudrait pas, non plus, continuer à faire les éternelles analyses péremptoire débiles qui, d'élection en élection, font perdre la gauche.

 

21 février 2025

Retour sur un parcours



Vers 2011, j’ai beaucoup milité pour François Hollande dans ce blog et j’ai essayé de le soutenir tout au long de son quinquennat. De fait, je l’ai assez peu critiqué et j’ai tapé un peu dans le lard de ses détracteurs ! Vous pouvez aussi vérifier, j’ai beaucoup écrit sur certaines de ses réformes, comme la « territoriale », alors que la plupart de mes confrères se contentaient d’oukases divers. Fin 2016, quand il a jeté l’éponge pour la présidentielle suivante, je ne lui ai jamais reproché tant il était évident qu’il ferait un score dérisoire mais que sa candidature aurait fait perdre des voix à Emmanuel Macron et donc propulsé, mathématiquement, François Fillon à l’Elysée.

Pendant la primaire, j’ai milité pour Benoît Hamon qui avait le mérite de mettre des sujets importants « sur la table » (même si je n’étais pas d’accord avec ses solutions : la taxe robot n’était pas une solution mais la robotisation impliquait une mutation importante du marché du travail et était bien à prendre en compte pour une évolution du « partage des richesses produites). J’ai constaté, par la suite, qu’il faisait un mauvais candidat et j’ai, finalement, plus soutenu Emmanuel Macron qui était le seul à pouvoir faire barrage à François Fillon qui représentait une espèce de droite dure.

Notons que sept ans après, c’est Macron qui a réussi à mettre en œuvre un gouvernement de droite dure et « je n’ai pas l’air malin ».

Toujours est-il que j’ai essayé de le défendre pendant les premiers mois de son mandat puis j’ai jeté plus ou moins l’éponge quand il a torpillé « NDDL » puis lancé sa politique dite « du ruissellement » qui était bien contraire à une juste répartition des richesses produites…

 

En revanche, depuis 2012, j’ai beaucoup critiqué le PS qui, dirigé par des quiches successives, a été incapable de se bouger les fesses puis, il faut le dire, de défendre un président et ses gouvernements pourtant issus du parti.

Après 2017, cela ne s’est pas arrangé et la direction du PS m’a exaspéré en notant négativement « l’inventaire de François Hollande ». Ils font bien ce qu’ils veulent, au fond, mais il faut admettre qu’il faut être bien débile pour dépenser autant d’énergie à prouver qu’on est nul en arrivant au pouvoir…

Nous voila en 2022… Ayant eu des problèmes de santé, j’ai assez peu de souvenir de ce que j’ai soutenu dans le blog … à part Fabien Roussel qui me semblait défendre une autre gauche. J’avais tout de même du mal à faire l’éloge de tout le projet…

 


Sont arrivées, juste après la présidentielle, les législatives. Dès lors, j’ai milité contre les principes de la Nupes, les camarades semblant confondre l’unité avec l’unicité et des partis abandonnant leurs âmes au profit d’un seul : LFI. J’en ai fait beaucoup de billets mais, par-delà la plupart des arguments que j’ai développés, il y en a un qui domine : jamais, dans l’histoire, la gauche n’a gagné avec une stratégie électorale de candidature unique aux premiers tours. Après, il y a eu la dissolution, en 2024, avec une autre alliance moins émasculatrice pour le PS et les deux autres zozos mais tout aussi perdante.

J’étais contre. Je ne vais pas dire que j’ai eu raison vu que je n’ai fait aucune proposition et ne peux affirmer qu’une autre stratégie aurait amené de meilleurs résultats mais la vérité est bien là : la gauche a eu 30% d’électeurs de moins que lors de la déroute historique de 1993…

 

Je vais peut-être manquer d’objectité en étant moins factuel mais il me semble que les états-majors des partis de gauche n’ont pas pris en compte le fait qu’une partie des électeurs « historiques » de la gauche sont plus proches du centre que de la gauche radicale. C’est un des sujets de mon billet d’hier (et de bien d’autres) mais une des erreurs est d’avoir voulu adapter les électeurs au programme et pas le contraire…

 

A mon billet d’hier, un commentateur régulier me disait que je faisais beaucoup de défense de François Hollande en omettant sa responsabilité dans le désastre pour la gauche. Il n’a pas tort mais il faut tout de même admettre que « les autres » font exclusivement un bilan à charge. Par ailleurs, je ne le défends pas pour ses actions depuis 2017 et je ne lui ai apporté aucun soutien pour un retour (ça pourrait changer). La seule personne que j’ai soutenue est Bernard Cazeneuve mais c’était seulement pour l’accès à Matignon, pas dans le cadre d’une élection d’une personne.

A mon billet d’avant-hier, une commentatrice tout aussi régulière me disait qu’elle attendait beaucoup du prochain congrès du PS. Elle a parfaitement raison. Je devrais en faire plus de billet mais que dire ? Que j’attends la fin des querelles de personnes et l’unité devant une stratégie visant à défendre son positionnement politique (et républicain) ? La mise en place d’un plan d’action ? Douze mois pour réécrire un projet en partant de la base (des militants, quoi !), six mois pour choisir un candidat pour le représenter en 2027 et six mois de campagne.

Un peu comme pour 2012, quoi ! Mais en plus rapide. Après le congrès de Reims, le parti s’est mis en marche, a pu établir un programme. Des candidats ont pu trouver la meilleure solution pour le soutenir tout en apportant leurs spécificités. Une primaire a mis tout cela sur le devant de la scène et le candidat a gagné.

 


Alors bien sûr, chaque militant politique peut défendre les opinions qu’il a pu avoir par le passé mais je trouverai toujours des gugusses passé du Modem de Bayrou à la gauche radicale de Mélenchon et critiquant Bayrou parce qu’il est trop à droite ce que je disais déjà en 1993 quand il est entré pour la première fois au gouvernement. Chacun pourra se féliciter des positions qu’il a tenues depuis toujours même si je préfère largement ceux qui admettent leurs changements et les raisons qui vont avec.

On trouve toujours des gens qui se rappellent avec fierté avoir lutté contre le referendum sur le traité constitutionnel européen en 2005. J’ai lutté pour. Force est de constater qu’on nous a imposé, par la suite, ses pires travers mais pas l’essentiel : celui qui faisait exister l’Europe qui a réussi le tour de force de ne plus rien peser aujourd’hui… De ce vote négatif, on est largement perdants… Surtout à gauche.

Je cite 2005 un peu au hasard (et seulement comme exemple) vu que j’ai créé mon blog à la fin de l’année au cours de laquelle on a pu voir des myriades de militants « contre » exposer des âneries sur le web sans la moindre objectivité. Il n’empêche qu’en 2005, Mélenchon expliquait qu’avec le texte, un réformisme de gauche était impossible.

Le texte n’est pas passé. On a eu un réformisme de gauche, depuis ?

 

C’est bien facile de raconter n’importe quoi mais chacun devrait revenir sur les opinions qu’il a formulées publiquement depuis qu’il a quitté le gauchisme extrême propre à la jeunesse…

Ca serait mieux que de s’écharper en vue d’un congrès ou de défendre une stratégie qui nous fait nous noyer dans celle des autres.

Amen. 


Cela ne répond pas à la question : comment peut-on avoir défendu François Hollande en 2012 et sombrer dans une forme d'extrémisme dix ans plus tard ? Comme si Hollande avait changé à ce point depuis son arrivée à la tête du PS... 

Vous me direz qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Pour vous faire plaisir, je vais admettre sans rigoler que la gauche socialiste accumule les victoires électorales avec la stratégie tenue depuis 2017.



20 février 2025

La gauche sur la tête

 


Quand je fais des billets sur l’état de la gauche, les réactions sont généralement assez rares et on tourne en rond. Nos camarades militants préfèrent surfer sur une actualité démente ! Tenez ! On a eu une catastrophe à Mayotte ce qui débouche sur un débat au sujet de l’identité nationale et le droit du sol. Ils ont plongé dedans sans oser hurler, par exemple : « mais quel rapport entre une catastrophe naturelle liée à un cyclone et le droit du sol ? ». La droite a réussi à mettre en avant leurs sujets de prédilection et la gauche bienheureuse et unie (heu…) se laisse avoir !

Nos amis gauchistes tapent sur leurs congénères qui n’ont pas voté une censure dont personne ne veut et s’étonnent, ensuite, de passer plus facilement à la trappe que dans les urnes.

J’ai commencé hier à revoir la saison 3 de Designated Survivor. Notre héro entre en campagne pour les présidentielles américaines sans être membre des deux principaux partis politiques. Il a des côtés réactionnaires et d’autres progressistes. Les membres de son équipe ont réussi à lui faire faire campagne contre le mariage des mineurs (certes marginal aux Etats-Unis mais des cas se présentent, généralement pour des motifs religieux comme des gamines qui « tombent enceinte » et dont les « communautés » cherchent à normaliser la situation). On partage « évidemment » cette position mais la directrice de campagne a fait une réponse assez juste : les électeurs ne vont pas se déplacer pour voter pour un candidat voulant interdire le mariage des mineurs mais pour éliminer un type qui veut supprimer une de leurs libertés (qu’ils appellent surement « droits fondamentaux ») en disant que ce n’est pas du ressort du pouvoir.

 


Ainsi, nos amis de la gogoche feraient mieux de s’interroger sur les impacts des différents propos ! Au sujet de Mayotte, pour reprendre mon exemple, ils devraient se demander quelle pourrait être la réaction des électeurs indécis. Pour ma part, et je suis un indécis, j’aurais tendance à refuser de voter des lascars qui approuvent un débat sur le droit du sol en réponse à une catastrophe naturelle.

On a, en France, un problème : les électeurs qui se détournent de la politique parce qu’ils n’y croient plus, que les vieux partis ont fait des conneries et que sais-je ? Et on a une gauche « toxiquement alliée » qui ne parle que de censure, qui ne rêve que de casser un gouvernement… En oubliant tous les électeurs qui souhaitent, justement, que la France redevienne gouvernée, sagement, calmement, par des politiciens responsables… Et pas par des andouilles qui n’ont comme seul projet d’empêcher des mômes nés sur le territoire de la République de devenir Français.

 


Cela nous amène au bilan de François Hollande, qui était au centre de mon billet d’hier ! Il y a peu de réaction mais quand je dis que pépère est le seul type de gauche à avoir fait gagner son camp, on me répond que ce n’était pas la peine si c’était pour tenir une politique de droite. On peut évidemment se demander qui définit ce qu’est une politique de droite. Ils vont reprocher à Hollande, par exemple, d’avoir voulu déchoir de leur nationalité française les terroristes avec double nationalité qui attaquaient la France. On peut débattre sur le fait que ça soit de droite ou pas mais il ne faut pas oublier le contexte : la France avait été attaquée et pépère voulait un consensus national et, objectivement, a choisi un thème dont tout le monde se fout mais qui est de bon sens.

Or, à force de communiquer sur le fait que ce n’est pas de gauche, les gauchistes ont tiré à côté de la cible. Il fallait montrer une union nationale et ces cons critiquent pépère en parlant de la nation, comme si c’était un thème de gauche !

Vous allez me dire que je passe mon temps à défendre Hollande mais ce n’est pas plus qu’hier le sujet de mon billet. J’appelle simplement à plus de discernement dans certains analyses et propos… On pourrait parler de toutes les actions d’Hollande mais je vais m’abstenir. Ces ânes ne veulent plus de lui et rétorquent qu’il n’était pas de gauche quand je dis qu’il a réussi à se faire élire. Sans doute préfèrent-ils directement Macron qui n’est, quant à lui, officiellement pas de gauche. C’est surréaliste.

 


Alors, changeons carrément de sujet et venons-en à l’arrêt de la chaîne C8 confirmée hier. Je vois des types de gauche se réjouir de la cessation d’activité d’une chaîne avec une émission emblématique, populiste et réactionnaire. Tant pis au passage pour les salariés qui seront virés. A gauche, on a nos priorités !

Ils se réjouissent, donc, de la fermeture d’une chaîne plus encline à défendre un projet trumpien qu’un programme mélenchoniste (sans que ça les dérange, d’ailleurs, d’avoir des chaînes d’information publiques qui soutiennent exactement leurs propres idées et sans s’inquiéter de la pluralité). Ils ne pensent pas à l’impact de cette fermeture mais ne pensent pas du tout au public ! Les braves gens qui regardaient cette bouse n’ont pas commencé à voter à l’extrême droite devant leur poste : ils se sont mis à voir cette chaîne quand elle a commencé à produire cette émission réactionnaire. Nuance.

Maintenant, ils sont « orphelins ». La fermeture de la chaine fera bien plus de mal « à la gauche » que ne l’aurait fait son maintien.

 


Les fraudeurs d’Hollande n’ont pas persuadé les gens que la politique de la gauche était mauvaise, ils ont juste apporté la preuve que les politiciens de gauche sont incapables de s’entendre et de ne pas sombrer dans le pire bordel imaginable ! Et le cirque continue depuis. La gauche a du mal à dépasser les 30%.

Cette foire, en revanche, n’est pas récente. Je suppose que, en 2002, des andouilles ont expliqué que Lionel Jospin n’était pas de gauche. Certains ont dit que l’échec tonitruant est de la faute du premier ministre sortant qui ne s’est pas adressé à sa gauche. D’autre ont dit que c’est de la faute à Christiane Taubira et Jean-Pierre Chevènement. Personne n’évoque le mal qu’ont pu faire les autres formations de gauche (le NPA, LO et Les Verts), ancêtres de la gauche radical, qui ont recueilli 15% en tapant sur la gauche.

Au fait, Jospin, c'est pas le type qui avait ouvert le capital de France Telecom, d'Air France, privatisé le GAN, Thompson, du CIC et je ne sais combien de société d'autoroute, ratifié le traité d'Amsterdam, favorisé les intercommunalités... ?

 

C’est assez facile de pondre des tartines pour expliquer que la défaite de Jean-Luc Mélenchon est de la faute à Anne Hidalgo ou Fabien Roussel mais quand on tape sur le centre gauche, le seul résultat est que les électeurs vont voir à droite.

C’est con, disais-je hier…

 

La première illustration de ce billet montre l'état de la gauche.

19 février 2025

La fin de l'alliance toxique !

 


Jean-Luc Mélenchon a plus ou moins rendu officiel la fin du Nouveau Front Populaire en dénonçant, en particulier, l’alliance toxique avec le PS, ce qui me réjouit évidemment : l’alliance est, à mon avis, surtout toxique pour le PS et les autres formations, hors LFI évidemment, de ce mouvement !

Médisons peut-être mais l’alliance est enterrée par le vieux surtout parce qu’il ne pourrait pas être son « candidat unique » à la présidentielle alors que son seul objectif est une nouvelle candidature et pas du tout la victoire de la gauche !

Dans tout son tralala, Méluche charge Olivier Faure et François Hollande. Plusieurs, à gauche, y compris au PS, tapent sur pépère en lui reprochant de vouloir faire un comeback qui feraient le plus grand mal à la gauche et tout ça…

 

Entendons-nous bien. Je ne milite pas, ici, pour le retour de Flamby car je ne crois pas qu’il puisse être élu. Cela étant, soyons objectif quelques minutes. Nous sommes deux ans avant l’élection présidentielle. Deux ans avant celle de 2012, disons en février 2010, j’aurais pu dire que je ne croyais pas du tout en l’élection du gugusse.

Mais il a été candidat une fois, celui qu’on appelait « M. 3% » fin 2010 et a été élu. Mélenchon a été candidat trois fois. Il n’a pas réussi à atteindre le second tour.

Le bilan de François Hollande ne s’arrête pas là. Ou, plutôt, ne commence par là. Quand il était premier secrétaire du PS, le nombre de présidences de région détenues par la gauche est passé de 3 à 23 et le nombre de celles de départements de 24 à 57. Dans la même période, le Sénat a basculé à gauche.

Sous « la Cinquième », personne à gauche n’a de meilleurs résultats électoraux que l’ancien président de la République. Il n’a peut-être pas mené la politique que l’on voulait mais il faut savoir ce qu’on veut !

 


Parce que Mélenchon, il prône peut-être la politique idéale mais il n’est pas élu, n’a jamais pu l’être. Tout ce qu’il a réussi à faire est de siphonner les autres partis de gauche, bien aidé par la déroute des socialos à la fin du quinquennat de pépère mais on ne va pas accuser ce dernier pour toutes les déroules électorales de la gauche… alors qu’il n’était plus aux affaires.

On ne se lasse pas d’entendre les militants LFI se tromper sur ce qui explique l’absence de leur leader aux seconds tours. Pour 2022, par exemple, ils accusent la candidature de Fabien Roussel sans se rendre compte que ceux qui ont voté pour lui n’auraient pas voté pour Mélenchon si ce dernier avait été le seul candidat de la gauche radicale.

Il y a d’autres raisons qui expliquent les raisons qui font fuir les électeurs. Je vais en citer trois. La première est qu’on ne supporte pas le comportement « non républicain » (comme on dit) des cadres LFI. On ne veut pas de ces guignols jouant aux cons dans l’hémicycle. Le comportement suite aux attentats du 7 octobre est inadmissible et je ne parle pas, par charité, des soupçons d’antisémitisme. C’est quand même facile de défendre les Palestiniens qui sont des victimes importantes mais surtout des victimes des terroristes du cru.

La deuxième est que le programme ne convainc pas les électeurs. Trop agressif dans la formulation. Dire « rétablir une justice fiscale » est sans doute plus porteur que « taxer les riches », très angoissant. Sans compter que faire le bonheur des gens malgré eux n’est jamais une bonne idée. Avoir comme sujet principal l’âge de la retraite alors qu’on ne sait pas si, dans trois ans, on aura les mêmes métiers, avec l’IA, la robotisation et tout ça n’est pas une bonne idée. Et le coup du SMIC ! Les smicards ne veulent pas une augmentation : ils savent qu’elle serait noyée dans l’inflation en trois ans. Ils veulent sortir de la précarité. Nuance. A la limite, l’augmentation du SMIC est quasiment un thème de droite vu qu’elle ne fait pas jouer la solidarité.

Le troisième est dans la continuité mais les militants tentent de convaincre que leur programme est meilleur au point de trouver que les gens qui ne sont pas d’accord sont des abrutis. Ils feraient mieux de voir ce que les gens veuillent et adaptent leurs propositions en conséquence.

J’ajouterai que la stratégie est nulle. Par exemple, on voit ces zozos gueuler contre le PS qui n’a pas voulu la censure sans même imaginer les conséquences d’une censure et sans penser aux souhaités réels des électeurs. Ces braves gens ne veulent pas d’une France paralysée. C'est pour ça que je parlais des résultats d'Hollande : à force de dire qu'il a tout foiré, on oublie qu'il a plutôt réussi... C'est sans doute un stratège ! Mais il faut qu'il fasse un régime avant de se porter candidat. C'est pénible.



Les alliances de type Nupes puis NFP ne permettent pas d’échanger sur ces sujets, de débattre calmement entre militants pour aboutir à une victoire, par le choix d’un projet, d’un candidat…

Mélenchon a raison : l’alliance est toxique. Mais surtout pour le PS, les écolos et les cocos.

C’est con.


Mais on a enfin un tunnel qui se dessine pour une future victoire de la gauche. Il ne faut pas que les vieux partis cèdent à nouveau devant une espèce de bricolage qui n'a servi que ses chefs, pour la gloire d'un seul d'entre eux.

Et après, on réfléchira à une candidature ad hoc, à une unité potentiel ou que sais-je... 

14 février 2025

Des sujets de billets de blog politique ?

 


Le blogueur politique qui parle de lui a la troisième personne à l’occasion est un gros fainéant qui n’a rien foutu depuis plus d’une semaine ce qui constitue, pour lui, une sorte de record vu qu’il n’est pas trop hospitalisé. Pourtant, depuis, les sujets n’ont pas manqué, notamment autour du débat voulu par le premier ministre au sujet de l’identité nationale.

Nous allons lui en suggérer quelques-uns.

 


Le premier :

Ce débat nous rappelle furieusement celui lancé, sur le même thème, à l’époque de Nicolas Sarkozy, alors à la ramasse. La crise financière avait anéanti ses projets en matière économique et il ne lui restait plus que « ces sujets » autour de l’immigration et des méchants étrangers. Cela avait d’ailleurs fini par l’achever, le rendant haïssable jusqu’au sein de son propre camp.

Pourtant, cette fois, tu as la diffuse impression qu’il s’agit d’autre chose. Oui mais quoi ?

 


Le deuxième :

François Bayrou, dans de lointaines années, donnait le sentiment d’être bien un homme de droite, notamment à l’époque où il était ministre de l’Éducation nationale. Des années après, il s’est pourtant affirmé au centre, notamment en refusant la fusion de sa formation politique (l’UDF) au sein du nouveau parti présidentiel, l’UMP. Plus tard, il a continué à « s’éloigner d’un rapprochement » avec le grand parti de droite et a pu favoriser des candidats de gauche lors des présidentielles puis a rejoint Emmanuel Macron, celui qui s’affirmait ni de droite ni de gauche.

Comment peut-il maintenant retomber dans des travers d’une droite folle et pure avec ce débat alors que, au fond, il n’a plus rien à prouver ? Son intérêt semblerait de rester un premier ministre « à mi chemin » entre la gauche modérée et la droite un peu moins…  modérée voir de laisser le temps passer en espérant devenir un candidat naturel à la présidence de la République, le seul qui pourrait nous éviter l’extrême droite d’un côté et la gauche radicale de l’autre.

S’il se rapproche de la droite, c’est très bien pour lui mais les sympathisants vont-ils y croire ? N’y a-t-il pas, par contre, un vrai danger à se mettre à dos tous les types de gauche ?

Que veut-il ? Finir sa carrière par un cuisant fiasco, inévitable ?

 

Le troisième :

Toujours à propos de ce débat, il te semble, cette fois, que le parti socialiste à intérêt à en jouer le jeu et tu te réjouis d’avoir entendu le premier secrétaire, Olivier Faure, confirmer la participation. En revanche, comment pourrais-tu rappeler à ce monsieur que la nation n’est pas un thème de gauche et qu’il ferait mieux de parler « d’identité française » au lieu d’identité nationale ?

Tu pourras profiter de ton séjour en Bretagne pour lui rappeler par exemple, que beaucoup de Bretons, quand tu leur parles de nation, pensent plutôt à la Bretagne. On pourra imaginer qu’un Maori ne voit pas la France comme sa nation mais comme son pays, voire le bled auquel il est rattaché administrativement.

Tu peux rappeler qu’une personne de gauche est nécessairement internationaliste et que, par delà la défense de l’identité française, évidemment nécessaire (et bien reprise par Olivier Faure), il nous faut aussi défendre, par exemple, l’Europe, le monde occidental et j’en passe, pour faire face à tout ce qui nous tombe sur la gueule, notamment les conneries de Trump qui voudrait « nous la faire à l’envers ».

En cette période, d’ailleurs, l’Europe est bien absente des discours politiques alors que ça serait d’elle dont nous aurions besoin pour nous faufiler habilement entre les Etats-Unis et la Chine. Aussi, on peut considérer que les rosbifs ont eu raison de se barrer de ce machin devenu sans intérêt !

Le vrai débat sur l’identité française ne serait-il pas plus à tenir sous l’angle de ce positionnement dans ce monde cruel plutôt que sur le fait de savoir si les basanés assassinent plus facilement les enfants que les autres ou si les lascars nés dans une de nos lointaines colonies méritent d’avoir la nationalité qui nous est chère afin de porter un béret et d’acheter du pain ?

 


Le quatrième :

Pendant que nous y sommes, une jeune adolescente a récemment été assassinée. Au début, sans doute orienté par une presse aux ordres (de qui, je ne sais pas…), nous avons pensé que le que le meurtrier était un méchant immigré avant d’apprendre que c’était un blond normal (pas tendance Boyard, même sans filtre). Du coup, nos gauchistes se sont mis à exulter sur le thème « ah ah vous voyez bien que les fachos vu qu’un blond sauf Boyard est forcément facho sont plus méchant que les islamopithèques ».

Tu pourras réfléchir à ce sujet et nous expliquer, pour finir, ce en quoi cela pourrait consoler les parents.

 


Le cinquième :

Il y a eu un débat au sujet du seuil pour que les autoentrepreneurs soient assujettis à la TVA. Il va de soi que tu n’en as pas grand-chose à cirer (à part que des proches à toi pourraient être concernés) et que tu ne connais pas du tout le sujet, tout comme la majorité des gens qui en parlent.

Néanmoins, par exemple au nom de l’égalité républicaine, tu te demandes bien pourquoi des gens pourraient ainsi se soustraire à l’impôt ce qui concerne d’ailleurs surtout les clients particuliers des entrepreneurs en question, même si la TVA n’est pas un impôt spécialement juste, surtout dans le domaine du service vu que ce dernier n’est pas soumis à une concurrence étrangère ?

Tu auras le droit de nous expliquer pourquoi une crise de rire ne traverse pas la gauche qui était opposé à la création de ce statut pour une raison assez simple : c’est Nicolas Sarkozy qui l’a voulu. Tans pis s’il est utile à des centaines de milliers de gens, au fait ! Ca leur apprendra à ne pas avoir voulu faire un choix raisonnable entre deux autres options : être salarié d’une grande entreprise ou chômeur.

 


Le sixième :

Adrien Guihal est le lascar qui avait porté la revendication par Daesh de l’attentat de Nice. Depuis, il est parti faire le zouave en Syrie ou il a fini par se faire incarcérer. Le régime ayant changé, il indiqué vouloir entrer en France.

Tu pourras expliquer pourquoi on peut lui dire maintenant qu’il peut crever ? Et que chercher le soutien de la mère patrie après avoir voulu participer à la destruction de cette dernière ne peut générer qu’un profond mépris. Au fond, tu pourrais t’exprimer d’accord avec son rapatriement à condition que l’on rétablisse la peine de mort… Ces zozos veulent venir chez nous pour nos bons côtés tout en important les pires saloperies pratiquées à l’étranger. Ne pourrait-on pas lui montrer l’exemple ?

Temporairement, bien sûr, il ne s’agit pas de devenir favorable à la peine de mort. On veut seulement rigoler cinq minutes.

05 février 2025

A Villeneuve pour une vieille politique

 


Dès le premier tour de l’élection municipale à Villeneuve-Saint-Georges des camarades proches de « ma gauche républicaine et laïque » (MGRL) ont appelé à ne pas fusionner avec LFI. Je l’ai considéré comme une erreur. Après le second tour, les copains MGRL se sont réjouis de la défaite de la liste FLI conduite par Louis Boyard, dit LPGBD (le petit gros blondinet et dealer) pour des raisons que j’ignore. C’est une autre erreur. Une double, même, si on considère qu’en cas d’élection LPGBD aurait abandonné son siège de député, ne nous faisant plus chier au niveau national mais foutant le bordel de la vie de ses seuls administrés, que nous aurions plus plaindre, voir à qui nous aurions pu consacrer une journée spéciale.

Au premier tour, il aurait fallu attendre les négociations avant de lancer des oukases… Certains voulaient la suppression de la liste fusionnée d’un gugusse proche des milieux islamistes. Il suffisait peut-être de négocier gentiment. De toute manière, les listes n’ont pas fusionné et les raisons ne m’intéressent pas, chacun mettant les responsabilités sur les épaules des autres. Le message passé au peuple de gauche est très mauvais, surtout pour les gugusses de ce patelin.

 


Je rappelle ce que je disais lors de la création de la Nupes, pour des élections législatives, cette fois, à savoir que j’étais contre les candidatures uniques à gauche au premier tour ce qui n’empêche pas de fonctionner en bonne intelligence et de préparer la victoire au second avec des accords préparés bien en amont. Cette fois, pour une municipale, la victoire de la droite est tellement large (dans un bled qui était à gauche il n’y a pas si longtemps) que le ridicule est total.

Donc les guignols de mon camp (MGRL si ma mémoire est bonne) qui se réjouissent de la défaite de LFI au second mais néanmoins deuxième tour ont copieusement chié surtout que, dans la même semaine, le premier ministre avait tenu des propos difficilement tolérables avec cette histoire de submersion par l’immigration alors que le troisième candidat avait été « viré » pour avoir fait un salut un peu louche.

Par moment, on a du mal à rester droits dans nos bottes avec toutes ces réactions abruties, donc celle de LFI qui considère sa défaite comme une victoire, comme à chaque fois.

 

Non. C’est une défaite de la gauche qui a été incapable de s’entendre. Il aurait été logique que chacun fasse quelques concessions (à LFI, de virer un gugusse, chez les autres de tolérer LPGBD comme maire…, par exemple). Le message passé est déplorable, comme si on ne voulait pas gagner donc comme si on voulait démontrer qu’on ne pouvait pas gérer des villes.


 

L’autre information de la semaine dernière a été la sortie de Lionel Jospin qui a appelé les siens à ne pas voter la censure, ce que je partage totalement. J’ajoute à ses arguments que je suis fatigué de voir mon camp passer pour celui qui fout la merde, d’une part, et qu’à force de souhaiter le départ de Macron, il va finir par se barrer, ce qui provoquerait une nouvelle élection avec très probablement la victoire de Marine Le Pen ce qui, en outre, lui permettrait d’avoir l’immunité à d’échapper à la justice.

Bande de crétins, ai-je envie d’ajouter avec toute l’affection qui me submerge, tous ceux qui n’étaient pas d’accord et, globalement, toute la direction du PS qui a dit qu’ils allaient écouter l’ancêtre mais faire ensuite une autre motion de censure. On frise le sublime dans la débilité.

 

La cabanon se rapproche pour tout le monde…


N.B. : je rappelle que les raisons de l'échec de la fusion des listes ne m'intéresse pas. On n'est plus des gamins dans un bac à sable...

03 février 2025

Un discours de politique général républicain et de gauche !

 


Dans son billet du jour, mon confrère Cincinnatus se met à la place d’un nouveau premier ministre et imagine ce qu’il pourrait prononcer comme discours de politique générale. Je dois avouer que j’ai imaginé beaucoup de choses, dans mon blog (j’avais même présenté une « fausse candidature » à une présidentielle) mais je ne m’étais jamais livré à un tel exercice. Et à un tel billet, tout de même vraiment très long. A faire passer mes tartines habituelles pour un ticket de métro.

Je suis bien souvent parfaitement d’accord avec lui, notamment quand il parle de la République mais aussi de l’école (je parlais par exemple dans mon blog, récemment, de ce que devaient être le brevet et le bac ; je m’étais fait engueuler par les éternels pédagogues industriels ; Cinci, dit la même chose que moi).

 

Je vais donc faire un billet pour expliquer ce en quoi je ne suis pas d’accord avec lui ce qui devrait vous inciter à le lire avant mes traditionnelles âneries… Mais je persiste : je suis totalement en phase avec les principes généraux, notamment ceux qu’il énumère en début de billet et qui concernent essentiellement les ministères de l’éducation nationale (ou de l’instruction publique), de la justice et de l’intérieur

Et ne gueulez pas parce que je suis trop long, je n’ai rien glandé dans ce blog depuis une semaine.

Commençons.

 


Le ministère de l’égalité territoriale

On ne peut pas installer tous les services publics partout et il faut arrêter de vouloir faire croire aux gens qu’ils seront plus heureux avec un bureau de poste à côté, bureau de poste où ils n’auront jamais besoin d’aller d’autant qu’ils prennent leurs voitures pour aller à l’hypermarché le plus proche.

Il faut tenir compte du type de service, de la population cible (on ne va pas mettre un hôpital dans un bled de 1000 habitants, il serait impossible de trouver du personnel) et donc du nombre de personnes dans un « bassin de vie » et de la distance à parcourir (en kilomètres ou en temps)…

Pour les petites communes, on privilégiera des « maisons des services publics » avec du personnel polyvalent (et formé…) permettant d’assurer une grande partie des fonctions « de bureau » (de la réservation du billet de train, aux fonctions de « France Emploi », la CAF…).

Dans ce contexte, il faut renforcer les intercommunalités tout en supprimant quelques travers mais en arrêtant cette démagogie habituelle et réfléchir, service par service, comment il doit être organisé et réparti dans l’intercommunalité. Notre divergence, avec Cinci, n’est pas énorme mais il dit, par exemple, que les communes doivent être « libres de coopérer et de s’associer comme elles le souhaitent. » Certes, mais encore faut-il définir un cadre légal et démocratique à ces associations de communes pour éviter qu’un maire d’une petite ville se prenne pour un baron et coupe les relations avec les voisins ou que celui d’une grosse commune se prenne pour un duc et veuille tout régenter… Il y a par ailleurs, une gestion des moyens financier (seules les grosses villes peuvent s’offrir une piscine mais leurs habitants n’ont pas à payer pour subventionner des infrastructures ouvertes aux habitants des patelins avoisinants.

Il applique un peu le même raisonnement aux régions. Pourtant, par exemple, il n’est pas idiot que la structure publique gérant les transports en région parisienne dépende… de la région ou que, Bretagne (ma région de prédilection avec une géographie particulière) ait en charge les transports intercommunaux.

Il parle par ailleurs de « retisser le maillage ferré dense qui permettait à tant de territoires de vivre décemment. »  Un service public ferré ne peut être supportable financièrement et écologiquement que s’il a suffisamment d’usagers. Si un service public de transport est sûrement souhaitable, il faut arrêter de penser que le rail est la seule solution ! Pour poursuivre cet exemple, rouvrir les gares n’est pas souhaitable s’il n’y a pas de train et une maison des services publics, telle que j’évoquais, pourrait rependre la partie « guichet ».

 


Le ministère de la Réindustrialisation nationale

Encore une fois, je ne suis pas en désaccord avec Cinci mais il ne faut pas sombrer dans certains travers dont je parle régulièrement. Par exemple, il ne faut pas oublier que moins de 15% des salariés travaillent dans le secteur industriel et que seuls 30% des salariés travaillent dans des grandes entreprises. Ce qui me chiffonne, au fond, c’est qu’on a plus de la moitié de la population voire plus des deux tiers qui passent au travers de ces logique d’une part de concurrence avec les autres pays et d’autre part de « défense » (réservée essentiellement aux grandes entreprises).

Par ailleurs, il faut se mettre au clair avec les aides aux entreprises. Sont-ce seulement des entreprises privées qui sont aidées et pour des missions autre que de service public ? Est-ce, par exemple très gênant, qu’un opérateur de télécommunication reçoive des aides pour élargir la couverture des territoires en haut débit ?

Et, comme je le dis souvent, ne peut-on pas arrêter de dire qu’il faut aider la production en France sans vouloir jouer sur les taxes et autres cotisations des entreprises ? Je ne dis pas qu’il faut diminuer ces machins ce qui pousse inexorablement à la baisse des services publics et de la redistribution mais qu’il faut arrêter les raisonnements de zinzins.

 


Le ministre de la Justice sociale

Il s’agit essentiellement du ministère de la santé (et je ne vois pas l’intérêt de l’appeler autrement, comme si on appelait le ministère de l’industrie celui du redressement productif… ou de la réindustrialisation nationale). Je suis un peu sec mas il me semble que la médecine de ville doit être prioritaire (du moins, on ne peut pas avoir une idée des dysfonctionnements des hôpitaux en se basant sur les propos scandalisés des mères de familles – ou de pères, hein ! – qui n’ont pas réussi à faire prendre leurs enfants grippés en urgence !). Je pense d’ailleurs que les maisons des services publics dont je parlais devraient participer à l’aide à l’accès au soin, au respect des parcours médicaux… (dans la limite du secret médical) ou que des maisons « de la santé » soient créées.

 


Le ministre de l’Économie

J’ai seulement deux remarques, à la limite des bricoles…

« Pourquoi les dettes des investisseurs privés devraient-elles être assumées par les contribuables ? »  On est bien d’accord… Mais d’une manière générale, aucun investissement privé ne doit être financé par les impôts. Ca va faire mal au cul mais c’est le cas, par exemple, des rénovations des logements. Pourquoi, même au nom « du climat », les contribuables devraient payer pour des travaux qui vont donner plus de valeur à un bâtiment privé ?

« La justice sociale nécessite la justice fiscale. Et pour cela nous engageons une refonte profonde des impôts et taxes afin de les rendre justes et compréhensibles. » On est toujours parfaitement d’accord mais il faudrait donner des pistes… Le seul à avoir fait des progrès, depuis longtemps, c’est un des gouvernements d’Hollande qui a aligné la fiscalité du capital sur celle du travail et il est pourtant vilipendé par nos gauchistes en herbe.

 


On va résumer : je suis d’accord avec environ 99% du billet de mon confrère. Je n’ai donc pas parlé de nombreuses parties qui me font rigoler uniquement parce qu’elles vont effrayer des gauchistes et des réactionnaires.

 

N.B. : je ne suis pas d’accord, non plus, avec la GPA mais le sujet ne me parait pas devoir être évoqué dans un billet de blog « général » pour répondre précisément à son argumentation. Je suis contre le principe mais je ne vois pas comment nous pourrions empêché les gens d’avoir des mômes à l’étranger (avec des gonzesses « autres ») et de les récupérer en France après.