Jean-Luc Mélenchon a plus ou moins rendu officiel la fin du
Nouveau Front Populaire en dénonçant, en particulier, l’alliance toxique avec le
PS, ce qui me réjouit évidemment : l’alliance est, à mon avis, surtout
toxique pour le PS et les autres formations, hors LFI évidemment, de ce
mouvement !
Médisons peut-être mais l’alliance est enterrée par le vieux
surtout parce qu’il ne pourrait pas être son « candidat unique » à la
présidentielle alors que son seul objectif est une nouvelle candidature et pas
du tout la victoire de la gauche !
Dans tout son tralala, Méluche charge Olivier Faure et
François Hollande. Plusieurs, à gauche, y compris au PS, tapent sur pépère en
lui reprochant de vouloir faire un comeback qui feraient le plus grand mal à la
gauche et tout ça…
Entendons-nous bien. Je ne milite pas, ici, pour le retour
de Flamby car je ne crois pas qu’il puisse être élu. Cela étant, soyons
objectif quelques minutes. Nous sommes deux ans avant l’élection
présidentielle. Deux ans avant celle de 2012, disons en février 2010, j’aurais
pu dire que je ne croyais pas du tout en l’élection du gugusse.
Mais il a été candidat une fois, celui qu’on appelait « M.
3% » fin 2010 et a été élu. Mélenchon a été candidat trois fois. Il n’a
pas réussi à atteindre le second tour.
Le bilan de François Hollande ne s’arrête pas là. Ou,
plutôt, ne commence par là. Quand il était premier secrétaire du PS, le nombre
de présidences de région détenues par la gauche est passé de 3 à 23 et le nombre
de celles de départements de 24 à 57. Dans la même période, le Sénat a basculé
à gauche.
Sous « la Cinquième », personne à gauche n’a de
meilleurs résultats électoraux que l’ancien président de la République. Il n’a
peut-être pas mené la politique que l’on voulait mais il faut savoir ce qu’on
veut !
Parce que Mélenchon, il prône peut-être la politique idéale
mais il n’est pas élu, n’a jamais pu l’être. Tout ce qu’il a réussi à faire est
de siphonner les autres partis de gauche, bien aidé par la déroute des socialos
à la fin du quinquennat de pépère mais on ne va pas accuser ce dernier pour
toutes les déroules électorales de la gauche… alors qu’il n’était plus aux
affaires.
On ne se lasse pas d’entendre les militants LFI se tromper
sur ce qui explique l’absence de leur leader aux seconds tours. Pour 2022, par
exemple, ils accusent la candidature de Fabien Roussel sans se rendre compte
que ceux qui ont voté pour lui n’auraient pas voté pour Mélenchon si ce dernier
avait été le seul candidat de la gauche radicale.
Il y a d’autres raisons qui expliquent les raisons qui font
fuir les électeurs. Je vais en citer trois. La première est qu’on ne supporte
pas le comportement « non républicain » (comme on dit) des cadres
LFI. On ne veut pas de ces guignols jouant aux cons dans l’hémicycle. Le
comportement suite aux attentats du 7 octobre est inadmissible et je ne parle
pas, par charité, des soupçons d’antisémitisme. C’est quand même facile de
défendre les Palestiniens qui sont des victimes importantes mais surtout des
victimes des terroristes du cru.
La deuxième est que le programme ne convainc pas les électeurs. Trop agressif dans la formulation. Dire « rétablir une justice fiscale » est sans doute plus porteur que « taxer les riches », très angoissant. Sans compter que faire le bonheur des gens malgré eux n’est jamais une bonne idée. Avoir comme sujet principal l’âge de la retraite alors qu’on ne sait pas si, dans trois ans, on aura les mêmes métiers, avec l’IA, la robotisation et tout ça n’est pas une bonne idée. Et le coup du SMIC ! Les smicards ne veulent pas une augmentation : ils savent qu’elle serait noyée dans l’inflation en trois ans. Ils veulent sortir de la précarité. Nuance. A la limite, l’augmentation du SMIC est quasiment un thème de droite vu qu’elle ne fait pas jouer la solidarité.
Le troisième est dans la continuité mais les militants tentent
de convaincre que leur programme est meilleur au point de trouver que les gens
qui ne sont pas d’accord sont des abrutis. Ils feraient mieux de voir ce que
les gens veuillent et adaptent leurs propositions en conséquence.
J’ajouterai que la stratégie est nulle. Par exemple, on voit ces zozos gueuler contre le PS qui n’a pas voulu la censure sans même imaginer les conséquences d’une censure et sans penser aux souhaités réels des électeurs. Ces braves gens ne veulent pas d’une France paralysée. C'est pour ça que je parlais des résultats d'Hollande : à force de dire qu'il a tout foiré, on oublie qu'il a plutôt réussi... C'est sans doute un stratège ! Mais il faut qu'il fasse un régime avant de se porter candidat. C'est pénible.
Les alliances de type Nupes puis NFP ne permettent pas d’échanger
sur ces sujets, de débattre calmement entre militants pour aboutir à une
victoire, par le choix d’un projet, d’un candidat…
Mélenchon a raison : l’alliance est toxique. Mais
surtout pour le PS, les écolos et les cocos.
C’est con.
Excellent billet, auquel je souscris à 100% !
RépondreSupprimerAttendons le prochain congrès du PS (en Juin ?) pour en finir avec cette main-mise de Mélenchon sur la gauche. En tout cas, j'espère...
Ouais... J'ai bien peur que le congrès soit l'éternelle foire d'empoigne entre chapelles délirantes.
SupprimerHonnêtement je crois qu’il y a maldonne.
RépondreSupprimerAvec LFI la plupart des gens pensent que leur objectif est une victoire (?), alors qu’il ne s’agit que de saccage et divisions, pour en définitive aider des pouvoirs à gagner et d’autres à perdre. La voix de son maître en quelque sorte.
Où et à quels moments ont ils proposé un projet qui tienne la route sans qu’il y ait quelques grains de sables qui ruinent l’édifice ?
Du coup le grain de sable de ton billet c’est eux. Et vlan ! Tout par terre.
Peut être hors sujet : Jérôme Guedj a employé un mot concernant une phrase d’une de leurs collaboratrices : "je méprise..."
Impossible de trouver mieux.
Hélène
On est d'accord. C'est ce que je croyais dire...
Supprimer