24 février 2025

Méluche et la droite : complètement à l'ouest

 


« En Allemagne la politique du centre gauche PS EELV centre a produit le désastre habituel : la victoire de la droite dure et la percée de l'extrême droite. En s’alignant sur une politique de rupture antiraciste et anti libérale Die Linke double son score et revient sur la grande scène. Un futur redevient possible. » C’est mal si le tweet de Jean-Luc Mélenchon au sujet des élections en Allemagne me fait rire ? Assurément. Il devrait me faire pleurer…

Qu’il fasse de la communication politique pour persuader que ce qu’il propose est « le mieux » est une chose, voire la moindre d’entre elles, mais qu’il le fasse avec autant de mauvaise foi est bien risible.

Die Linke est loin de « la grande scène », à part que ces braves gens reviennent au parlement. Ayant obtenu 8,8% des voix, ils vont avoir 64 députés (ce qui n’est pas mal et fait 10% d’entre eux. Avec un tout autre système électoral, LFI a fait 13,76% des voix en France (et obtient 13% des sièges) et on est bien obligés de constater qu’ils ne pèsent rien sauf par leur capacité à faire du bruit.

 

Voyons ça sous un autre angle. Ce qu’il appelle « le centre gauche PS EELV », toujours avec ce geste de ridicule qui nous amuse d’autant plus que je doute qu’il appelle souvent nos propres partis écolos et socialos « le centre gauche » passent de 324 élus à 205, ce qui est, certes, une déroute mais bien moins que celle de nos centristes de gauche il y a quelques années. La gauche radicale ou, du moins, son équivalente teutonne, passe de 39 élus à 64, ce qui n’est pas mal. Elle était la sixième force politique (en terme de nombre de sièges)  et elle passe cinquième parce qu’un ministre libéral qui disparait du tableau parce que le libéral ne voulait plus bosser avec les socialos. A défaut d’être clair, c’est rigolo, d’autant que j’arrive à faire dire n’importe quoi aux chiffres.

Toujours est-il que Die Linke ne revient pas sur la grande scène et devrait rester marginal, catalysant, comme en France, quelques oppositions nouvelles à la gauche traditionnelle qui devrait néanmoins rester dans la place vu que la droite aura besoin d’elle pour faire une coalition ! Au moins, la gauche Allemande, la radicale, ne prétendra pas avoir gagné les élections.

 

J’aime bien parler de la politique en Allemagne compte tenu que je n’y connais rien. Tout comme la plupart des andouilles qui s’expriment dans les réseaux sociaux. Mais j’ai du mal à comprendre ou la rupture antibérale et antiraciste de Die Linke vient foutre dans cette histoire d’autant que le parti libéral qui a été évincé est aussi connu pour être antiraciste.

Ne mélenchons pas tout. On a bien noté que, pour Méluche, la défaite de la « gauche modéré » avec une légère progression de la gauche radical revient à faire dire à ce Méluche qu’un futur redevient possible.

 


Ce pauvre vieux en arrive à extrapoler à l’Allemagne les spécificités de la France. Ou vice versa, d’ailleurs. Toujours est-il que l’Allemagne devrait réussir à monter une coalition entre la droite et les socdems, comme elle le fait depuis des années et comme nous aurions du faire en France plutôt que d’attendre bêtement une nouvelle dissolution voir une démission de Macron alors qu’on ne saurait pas ce qui pourrait se produire, à part le plus probable : une arrivée au pouvoir de l’extrême-droite…

Et il fait la même erreur que la plupart des militants qui l’ont soutenu, pour la France : être persuadé que si les gens votes plus à droite c’est parce que la gauche n’est pas assez à gauche…



Enfin, il devrait étudier une carte de son pays : les régions qui votent le plus à droite sont celles de l'ancienne Allemagne de l'Est (sauf Berlin), là où il y a le moins d'immigration (plus précisément, voir l'illustration à droite, que j'ai piquée à Seb Musset dans Facebook, là où il y a plus d'habitants nés en Allemagne).

Il devrait arrêter de tout ramener au racisme ou, du moins, de se vautrer dans son analyse.

 

Il ne faudrait pas vieillir.

Il ne faudrait pas, non plus, continuer à faire les éternelles analyses péremptoire débiles qui, d'élection en élection, font perdre la gauche.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux. On ne va pas reprocher à un journal de ne pas publier tous les courriers des lecteurs...