Vers 2011, j’ai beaucoup milité pour François Hollande dans
ce blog et j’ai essayé de le soutenir tout au long de son quinquennat. De fait,
je l’ai assez peu critiqué et j’ai tapé un peu dans le lard de ses détracteurs !
Vous pouvez aussi vérifier, j’ai beaucoup écrit sur certaines de ses réformes,
comme la « territoriale », alors que la plupart de mes confrères se
contentaient d’oukases divers. Fin 2016, quand il a jeté l’éponge pour la présidentielle
suivante, je ne lui ai jamais reproché tant il était évident qu’il ferait un
score dérisoire mais que sa candidature aurait fait perdre des voix à Emmanuel
Macron et donc propulsé, mathématiquement, François Fillon à l’Elysée.
Pendant la primaire, j’ai milité pour Benoît Hamon qui avait
le mérite de mettre des sujets importants « sur la table » (même si
je n’étais pas d’accord avec ses solutions : la taxe robot n’était pas une
solution mais la robotisation impliquait une mutation importante du marché du
travail et était bien à prendre en compte pour une évolution du « partage
des richesses produites). J’ai constaté, par la suite, qu’il faisait un mauvais
candidat et j’ai, finalement, plus soutenu Emmanuel Macron qui était le seul à
pouvoir faire barrage à François Fillon qui représentait une espèce de droite
dure.
Notons que sept ans après, c’est Macron qui a réussi à
mettre en œuvre un gouvernement de droite dure et « je n’ai pas l’air
malin ».
Toujours est-il que j’ai essayé de le défendre pendant les
premiers mois de son mandat puis j’ai jeté plus ou moins l’éponge quand il a
torpillé « NDDL » puis lancé sa politique dite « du
ruissellement » qui était bien contraire à une juste répartition des richesses
produites…
En revanche, depuis 2012, j’ai beaucoup critiqué le PS qui,
dirigé par des quiches successives, a été incapable de se bouger les fesses
puis, il faut le dire, de défendre un président et ses gouvernements pourtant
issus du parti.
Après 2017, cela ne s’est pas arrangé et la direction du PS
m’a exaspéré en notant négativement « l’inventaire de François Hollande ».
Ils font bien ce qu’ils veulent, au fond, mais il faut admettre qu’il faut être
bien débile pour dépenser autant d’énergie à prouver qu’on est nul en arrivant
au pouvoir…
Nous voila en 2022… Ayant eu des problèmes de santé, j’ai
assez peu de souvenir de ce que j’ai soutenu dans le blog … à part Fabien
Roussel qui me semblait défendre une autre gauche. J’avais tout de même du mal
à faire l’éloge de tout le projet…
Sont arrivées, juste après la présidentielle, les législatives.
Dès lors, j’ai milité contre les principes de la Nupes, les camarades semblant
confondre l’unité avec l’unicité et des partis abandonnant leurs âmes au profit
d’un seul : LFI. J’en ai fait beaucoup de billets mais, par-delà la plupart
des arguments que j’ai développés, il y en a un qui domine : jamais, dans
l’histoire, la gauche n’a gagné avec une stratégie électorale de candidature
unique aux premiers tours. Après, il y a eu la dissolution, en 2024, avec une
autre alliance moins émasculatrice pour le PS et les deux autres zozos mais
tout aussi perdante.
J’étais contre. Je ne vais pas dire que j’ai eu raison vu
que je n’ai fait aucune proposition et ne peux affirmer qu’une autre stratégie
aurait amené de meilleurs résultats mais la vérité est bien là : la gauche
a eu 30% d’électeurs de moins que lors de la déroute historique de 1993…
Je vais peut-être manquer d’objectité en étant moins factuel
mais il me semble que les états-majors des partis de gauche n’ont pas pris en
compte le fait qu’une partie des électeurs « historiques » de la
gauche sont plus proches du centre que de la gauche radicale. C’est un des
sujets de mon billet d’hier (et de bien d’autres) mais une des erreurs est d’avoir
voulu adapter les électeurs au programme et pas le contraire…
A mon billet d’hier, un commentateur régulier me disait que
je faisais beaucoup de défense de François Hollande en omettant sa
responsabilité dans le désastre pour la gauche. Il n’a pas tort mais il faut
tout de même admettre que « les autres » font exclusivement un bilan
à charge. Par ailleurs, je ne le défends pas pour ses actions depuis 2017 et je
ne lui ai apporté aucun soutien pour un retour (ça pourrait changer). La seule
personne que j’ai soutenue est Bernard Cazeneuve mais c’était seulement pour l’accès
à Matignon, pas dans le cadre d’une élection d’une personne.
A mon billet d’avant-hier, une commentatrice tout aussi
régulière me disait qu’elle attendait beaucoup du prochain congrès du PS. Elle
a parfaitement raison. Je devrais en faire plus de billet mais que dire ?
Que j’attends la fin des querelles de personnes et l’unité devant une stratégie
visant à défendre son positionnement politique (et républicain) ? La mise
en place d’un plan d’action ? Douze mois pour réécrire un projet en
partant de la base (des militants, quoi !), six mois pour choisir un candidat
pour le représenter en 2027 et six mois de campagne.
Un peu comme pour 2012, quoi ! Mais en plus rapide.
Après le congrès de Reims, le parti s’est mis en marche, a pu établir un
programme. Des candidats ont pu trouver la meilleure solution pour le soutenir
tout en apportant leurs spécificités. Une primaire a mis tout cela sur le
devant de la scène et le candidat a gagné.
Alors bien sûr, chaque militant politique peut défendre les
opinions qu’il a pu avoir par le passé mais je trouverai toujours des gugusses
passé du Modem de Bayrou à la gauche radicale de Mélenchon et critiquant Bayrou
parce qu’il est trop à droite ce que je disais déjà en 1993 quand il est entré
pour la première fois au gouvernement. Chacun pourra se féliciter des positions
qu’il a tenues depuis toujours même si je préfère largement ceux qui admettent
leurs changements et les raisons qui vont avec.
On trouve toujours des gens qui se rappellent avec fierté
avoir lutté contre le referendum sur le traité constitutionnel européen en
2005. J’ai lutté pour. Force est de constater qu’on nous a imposé, par la
suite, ses pires travers mais pas l’essentiel : celui qui faisait exister
l’Europe qui a réussi le tour de force de ne plus rien peser aujourd’hui… De ce
vote négatif, on est largement perdants… Surtout à gauche.
Je cite 2005 un peu au hasard (et seulement comme exemple)
vu que j’ai créé mon blog à la fin de l’année au cours de laquelle on a pu voir
des myriades de militants « contre » exposer des âneries sur le web
sans la moindre objectivité. Il n’empêche qu’en 2005, Mélenchon expliquait qu’avec
le texte, un réformisme de gauche était impossible.
Le texte n’est pas passé. On a eu un réformisme de gauche,
depuis ?
C’est bien facile de raconter n’importe quoi mais chacun devrait
revenir sur les opinions qu’il a formulées publiquement depuis qu’il a quitté
le gauchisme extrême propre à la jeunesse…
Ca serait mieux que de s’écharper en vue d’un congrès ou de
défendre une stratégie qui nous fait nous noyer dans celle des autres.
Amen.
Cela ne répond pas à la question : comment peut-on avoir défendu François Hollande en 2012 et sombrer dans une forme d'extrémisme dix ans plus tard ? Comme si Hollande avait changé à ce point depuis son arrivée à la tête du PS...
Vous me direz qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Pour vous faire plaisir, je vais admettre sans rigoler que la gauche socialiste accumule les victoires électorales avec la stratégie tenue depuis 2017.
Et notre engagement contre Sarkozy tu n’en parles pas ?
RépondreSupprimerOn ne peut pas parler de tout. Par exemple, je n'ai pas évoqué mon soutien à Martine Aubry (qui a débouché sur la victoire du PS) en 2008.
SupprimerNotre engagement contre Sarko n'a pas servi à grand chose (de toute manière nos écrits ne servaient jamais à rien) et il a complètement foiré (la présidentielle a tout de même été gagnée de peu alors que Sarko était donné à 40% six mois avant).
Je n'ai pas dit, non plus, ce que je reprochais à Hollande comme l'improvisation sur le mariage pour tous (l'opposition s'est drôlement renforcée, tout de même) ou le nucléaire (la fermeture annoncée de centrale a failli déboucher sur une catastrophe).
Puisque je parle de l'Europe dans ce billet, voila une information qui montre la débilité de la gauche française avec une décision prise par nos parlementaires, probablement justifiée, mais limitée à la France ce qui va nuire à nos commerçants et autres industriels. Une décision aurait dû être prise au niveau de l'Europe voire "du monde" avec négociations globales mais avec nos conneries souverainistes on se retrouve comme des débiles légers.
RépondreSupprimerVive l’écologie ! signé un citoyen indigné qui vous veut du bien😷
SupprimerHélène
Vive l’écologie débile !
Supprimer"A mon billet d’avant-hier, une commentatrice tout aussi régulière me disait qu’elle attendait beaucoup du prochain congrès du PS."
RépondreSupprimerYes !
Hé oui, je suis une femme, pas un homme. ;-)
Oups ! Désolé, j’ai confondu…
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