03 février 2025

Un discours de politique général républicain et de gauche !

 


Dans son billet du jour, mon confrère Cincinnatus se met à la place d’un nouveau premier ministre et imagine ce qu’il pourrait prononcer comme discours de politique générale. Je dois avouer que j’ai imaginé beaucoup de choses, dans mon blog (j’avais même présenté une « fausse candidature » à une présidentielle) mais je ne m’étais jamais livré à un tel exercice. Et à un tel billet, tout de même vraiment très long. A faire passer mes tartines habituelles pour un ticket de métro.

Je suis bien souvent parfaitement d’accord avec lui, notamment quand il parle de la République mais aussi de l’école (je parlais par exemple dans mon blog, récemment, de ce que devaient être le brevet et le bac ; je m’étais fait engueuler par les éternels pédagogues industriels ; Cinci, dit la même chose que moi).

 

Je vais donc faire un billet pour expliquer ce en quoi je ne suis pas d’accord avec lui ce qui devrait vous inciter à le lire avant mes traditionnelles âneries… Mais je persiste : je suis totalement en phase avec les principes généraux, notamment ceux qu’il énumère en début de billet et qui concernent essentiellement les ministères de l’éducation nationale (ou de l’instruction publique), de la justice et de l’intérieur

Et ne gueulez pas parce que je suis trop long, je n’ai rien glandé dans ce blog depuis une semaine.

Commençons.

 


Le ministère de l’égalité territoriale

On ne peut pas installer tous les services publics partout et il faut arrêter de vouloir faire croire aux gens qu’ils seront plus heureux avec un bureau de poste à côté, bureau de poste où ils n’auront jamais besoin d’aller d’autant qu’ils prennent leurs voitures pour aller à l’hypermarché le plus proche.

Il faut tenir compte du type de service, de la population cible (on ne va pas mettre un hôpital dans un bled de 1000 habitants, il serait impossible de trouver du personnel) et donc du nombre de personnes dans un « bassin de vie » et de la distance à parcourir (en kilomètres ou en temps)…

Pour les petites communes, on privilégiera des « maisons des services publics » avec du personnel polyvalent (et formé…) permettant d’assurer une grande partie des fonctions « de bureau » (de la réservation du billet de train, aux fonctions de « France Emploi », la CAF…).

Dans ce contexte, il faut renforcer les intercommunalités tout en supprimant quelques travers mais en arrêtant cette démagogie habituelle et réfléchir, service par service, comment il doit être organisé et réparti dans l’intercommunalité. Notre divergence, avec Cinci, n’est pas énorme mais il dit, par exemple, que les communes doivent être « libres de coopérer et de s’associer comme elles le souhaitent. » Certes, mais encore faut-il définir un cadre légal et démocratique à ces associations de communes pour éviter qu’un maire d’une petite ville se prenne pour un baron et coupe les relations avec les voisins ou que celui d’une grosse commune se prenne pour un duc et veuille tout régenter… Il y a par ailleurs, une gestion des moyens financier (seules les grosses villes peuvent s’offrir une piscine mais leurs habitants n’ont pas à payer pour subventionner des infrastructures ouvertes aux habitants des patelins avoisinants.

Il applique un peu le même raisonnement aux régions. Pourtant, par exemple, il n’est pas idiot que la structure publique gérant les transports en région parisienne dépende… de la région ou que, Bretagne (ma région de prédilection avec une géographie particulière) ait en charge les transports intercommunaux.

Il parle par ailleurs de « retisser le maillage ferré dense qui permettait à tant de territoires de vivre décemment. »  Un service public ferré ne peut être supportable financièrement et écologiquement que s’il a suffisamment d’usagers. Si un service public de transport est sûrement souhaitable, il faut arrêter de penser que le rail est la seule solution ! Pour poursuivre cet exemple, rouvrir les gares n’est pas souhaitable s’il n’y a pas de train et une maison des services publics, telle que j’évoquais, pourrait rependre la partie « guichet ».

 


Le ministère de la Réindustrialisation nationale

Encore une fois, je ne suis pas en désaccord avec Cinci mais il ne faut pas sombrer dans certains travers dont je parle régulièrement. Par exemple, il ne faut pas oublier que moins de 15% des salariés travaillent dans le secteur industriel et que seuls 30% des salariés travaillent dans des grandes entreprises. Ce qui me chiffonne, au fond, c’est qu’on a plus de la moitié de la population voire plus des deux tiers qui passent au travers de ces logique d’une part de concurrence avec les autres pays et d’autre part de « défense » (réservée essentiellement aux grandes entreprises).

Par ailleurs, il faut se mettre au clair avec les aides aux entreprises. Sont-ce seulement des entreprises privées qui sont aidées et pour des missions autre que de service public ? Est-ce, par exemple très gênant, qu’un opérateur de télécommunication reçoive des aides pour élargir la couverture des territoires en haut débit ?

Et, comme je le dis souvent, ne peut-on pas arrêter de dire qu’il faut aider la production en France sans vouloir jouer sur les taxes et autres cotisations des entreprises ? Je ne dis pas qu’il faut diminuer ces machins ce qui pousse inexorablement à la baisse des services publics et de la redistribution mais qu’il faut arrêter les raisonnements de zinzins.

 


Le ministre de la Justice sociale

Il s’agit essentiellement du ministère de la santé (et je ne vois pas l’intérêt de l’appeler autrement, comme si on appelait le ministère de l’industrie celui du redressement productif… ou de la réindustrialisation nationale). Je suis un peu sec mas il me semble que la médecine de ville doit être prioritaire (du moins, on ne peut pas avoir une idée des dysfonctionnements des hôpitaux en se basant sur les propos scandalisés des mères de familles – ou de pères, hein ! – qui n’ont pas réussi à faire prendre leurs enfants grippés en urgence !). Je pense d’ailleurs que les maisons des services publics dont je parlais devraient participer à l’aide à l’accès au soin, au respect des parcours médicaux… (dans la limite du secret médical) ou que des maisons « de la santé » soient créées.

 


Le ministre de l’Économie

J’ai seulement deux remarques, à la limite des bricoles…

« Pourquoi les dettes des investisseurs privés devraient-elles être assumées par les contribuables ? »  On est bien d’accord… Mais d’une manière générale, aucun investissement privé ne doit être financé par les impôts. Ca va faire mal au cul mais c’est le cas, par exemple, des rénovations des logements. Pourquoi, même au nom « du climat », les contribuables devraient payer pour des travaux qui vont donner plus de valeur à un bâtiment privé ?

« La justice sociale nécessite la justice fiscale. Et pour cela nous engageons une refonte profonde des impôts et taxes afin de les rendre justes et compréhensibles. » On est toujours parfaitement d’accord mais il faudrait donner des pistes… Le seul à avoir fait des progrès, depuis longtemps, c’est un des gouvernements d’Hollande qui a aligné la fiscalité du capital sur celle du travail et il est pourtant vilipendé par nos gauchistes en herbe.

 


On va résumer : je suis d’accord avec environ 99% du billet de mon confrère. Je n’ai donc pas parlé de nombreuses parties qui me font rigoler uniquement parce qu’elles vont effrayer des gauchistes et des réactionnaires.

 

N.B. : je ne suis pas d’accord, non plus, avec la GPA mais le sujet ne me parait pas devoir être évoqué dans un billet de blog « général » pour répondre précisément à son argumentation. Je suis contre le principe mais je ne vois pas comment nous pourrions empêché les gens d’avoir des mômes à l’étranger (avec des gonzesses « autres ») et de les récupérer en France après.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux. On ne va pas reprocher à un journal de ne pas publier tous les courriers des lecteurs...