20 mars 2025

De la laïcité, du voile, du sport, des bobs Ricard et des bistros

 


Il y a une nouvelle polémique avec ces andouilles du gouvernement qui souhaitent interdire le voile dans le sport. Les partisans se réjouissent naturellement même s’ils n’ont rien compris au sujet et les opposants sont toujours à l’ouest, criant au fascisme, comme d’habitude et à l’incompatibilité avec la Constitution.

Restons calme ! La Constitution ne peut évidemment pas tolérer l’interdiction pour des jeunes filles de jouer au foot avec le voile. Par contre, les fédérations sportives (et c’est souvent le cas) peuvent avoir un règlement interdisant de déroger à une tenue standard. Les fédérations sportives ayant souvent une délégation de service public ont intérêt à le faire (du moins à ce que personne ne se vêtisse « bizarrement » si elles veulent la conserver et, surtout, les subventions qui vont avec.

Cela mériterait quelques approfondissements de la part de spécialistes mais toujours est-il que changer la loi ne sert à rien et que les imbéciles qui répandent des âneries pour se faire mousser me gonflent abominablement. En plus, ils répandent aussi la haine ce qui est sûrement très mal mais, pire, ils donnent l’occasion aux gentils gauchistes de s’exprimer. Comme si on n’avait que ça à foutre que de les écouter.

 


Ils ont un rapport spécial avec l’islam. On comprend assez bien les cadres des partis de gauche qui pratiquent de l’électoralisme auprès des musulmans (sans toutefois l’apprécier) mais j’ai du mal à voir comment les militants « de base » peuvent tomber dans le panneau. Pour ma part, j’ai passé une partie de ma jeunesse à taper sur les curés, je ne vais pas consacrer ma vieillesse à embrasser les imams. On rappelle souvent les propos de Marx au sujet de la religion et l’opium du peuple…

Un peu de lecture : « Le fondement de la critique irréligieuse est : c'est l'homme qui fait la religion, ce n'est pas la religion qui fait l'homme. Certes, la religion est la conscience de soi et le sentiment de soi qu'a l'homme qui ne s'est pas encore trouvé lui-même, ou bien s'est déjà reperdu. Mais l'homme, ce n'est pas un être abstrait blotti quelque part hors du monde. L'homme, c'est le monde de l'homme, l'État, la société. Cet État, cette société produisent la religion, conscience inversée du monde, parce qu'ils sont eux-mêmes un monde à l'envers. La religion est la théorie générale de ce monde, sa somme encyclopédique, sa logique sous forme populaire, son point d'honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément solennel, sa consolation et sa justification universelles. Elle est la réalisation fantastique de l'être humain, parce que l'être humain ne possède pas de vraie réalité. Lutter contre la religion c'est donc indirectement lutter contre ce monde-là, dont la religion est l'arôme spirituel.

La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans cœur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu. Elle est l'opium du peuple. L'abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu'il renonce aux illusions sur sa situation c'est exiger qu'il renonce à une situation qui a besoin d'illusions. La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l'auréole. »

Je n’étais pas prédisposé à faire une longue citation du vieux dans mon blog mais, d’un autre côté, je n’ai fait aucun billet depuis une semaine.

 


On peut tout de même pousser : nos gauchobanlieusards assimilent les électeurs issus de l’immigration, dans leur quête électoraliste, à des adeptes d’une religion. C’est tout de même gonflé de la part de types qui devraient revendiquer l’universalisme. Et en plus, c’est raciste. Genre : t’es basané donc t’es musulmans.

En complément, ils n’arrêtent pas de traiter de fascistes tous ceux qui ne pensent pas comme eux, non pas parce qu’ils le pensent réellement mais cela dissuade les militants d’exprimer des opinions contraires à la pensée universelle de cette gauche foirée. Les chefs de LFI sont très forts pour sortir des éléments de langage pour aller dans ce sens (rien qu’à voir tout ce qui se passe autour du conflit israélo-palestinien, c’est effrayant ; j’entendais encore Jean-Luc Mélenchon, hier, appeler à une minute de silence pour les Palestiniens « massacrés » mais que fait-il pour les otages que le Hamas refuse de libérer, contrairement aux accords, ce qui provoque une réaction, largement disproportionnée, d’ailleurs, de la part d’Israël).

On frise l’endoctrinement autour de cette confusion. Et, tant qu’à faire, on frise l’antisémitisme (je fais un rapide raccourci mais je n’avais pas parlé de l’affiche avec Hanouna dans mon blog).

 


Mais revenons à nos moutons et à nos voiles.

Tout d’abord, une rapide recherche internet rappelle que les musulmans se sentent discriminés. Il faut tout de même rappeler que c’est la seule religion au monde qui oblige à une tenue très visible. Et seulement pour les femmes, d’ailleurs. Ils ne seraient pas plus discriminés que les autres s’ils ne voulaient pas porter un torchon de cuisine sur le crane…

Les vrais discriminés, ce sont les populations issues de l’immigration, parce qu’elles sont visiblement racisées, portent des noms à consonnance étrangère, habitent dans des quartiers louches… La gauche devrait les défendre, comme tous les opprimés, mais ne devrait surtout pas mêler la religion à tout ça. Et, en conséquence, arrêter de plus défendre les opprimés « religieux » que nos concitoyens « en situation de non fortune »…

 


Ils en appellent souvent à la laïcité. Ils nous expliquent que le port du voile n’est pas interdit par la laïcité. Ils feraient mieux de faire sortir les volets religieux de leur argumentation politique avant de parler de laïcité.

 

Il est couramment admis que la laïcité à deux volets : la liberté de conscience et la séparation de l’église et de l’Etat.

Au nom de cette dernière, on pourra évidemment considérer que des associations avec délégation de service public ne puissent tolérer des signes religieux mais c’est la liberté de conscience qui m’interpelle. Selon Wikipedia, c’est « le droit accordé à une personne d'avoir les valeurs, les principes, les opinions, les religions et les croyances qu'elle veut. »

Avoir des valeurs et toutes ces choses, notamment la pratique de sa religion ne devrait pas nécessiter une tenue spécifique. Je n’ai pas besoin d’une casquette Ricard pour être un pochetron revendiqué et prôner la cuite finale.

On va passer le fait que la tenue en question n’est imposée qu’aux femmes et est donc affreusement patriarcal : l’argument comme quoi les hommes ne devraient pas avoir leur avis sur les tenues des femmes ne tient pas. Des générations de féministes, même encore vivantes, doivent se retourner dans leurs tombes en entendant certains arguments…

Par contre, imposer par sa tenue une religion particulière va à l’encore de la liberté de conscience des autres, notamment chez les plus jeunes qui pourraient considérer le voile, et tout ce qui va avec, comme normal…

 

En fait, si je me permets, moi-même, de faire quelque carricatures, il n’en demeure pas moins amusant de voir les différents camps passer le mot « laïcité » à toutes les sauces. Il n’empêche qu’on ne peut pas avoir dans des mouvements associatifs avec délégation de service public des signes religieux et qu’on peut faire du sport en dehors de ces mouvements.

D’ailleurs, je ne fais aucun sport dans ces mouvements.

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