23 mars 2025

Luttons contre le fascisme, tiens !

 


Hier, se tenait la marche contre le racisme et « contre tous les fascismes ». Il parait qu’un peu plus de 90 000 personnes ont défilé. Ca a un côté dérisoire dans la mesure où l’on est loin d’autres rassemblement comme, en 2002, suite à l’accès au second de la présidentielle de Jean-Marie Le Pen. D’un autre côté, il y a plus de participants que l’an dernier. Ca me fait peur : aux élections suivantes, le rassemblement national avait battu tous ses records…

Il est évident que ces événements ne servent pas à grand-chose, même s’il n’y a pas de mal à se faire du bien en s’imaginant lutter efficacement contre l’hydre de mes deux. Pourtant, la menace est bien réelle tant on peut voir la montée de l’extrême-droite en France comme dans bien d’autres pays. Les propos et actions du « nouveau » président des Etats-Unis ne portent pas à un accès d’optimisme. Sans compter les médias qui sont de plus en plus noyautés par d’infâmes réactionnaire, n’est-ce pas ?

En revanche, Marine Le Pen et Jordan Bardella ne font évidemment pas très peur, sauf par le fait qu’ils pourraient ramener un ramassis d’incompétents, encore plus qu’eux, au pouvoir. On peut même dire que côté extrémisme, ce sont des bouffons au point que des fachos de notre enfance pourraient se retourner dans leurs tombes. Mais il a bien fallu mener la dédiabolisation pour monter dans les urnes et, une fois, au pouvoir, on ne sait pas ce qu’ils pourraient faire et comment des sales types avec une autre colonne vertébrale pourraient intervenir.

Ainsi, la menace est bien là ! Peut-être pas la menace d’un retour du fascisme, du moins pas encore, mais contre le droit des femmes, des minorités, contre l’environnement, des travailleurs et j’en passe. Surtout, ne jouons pas aux imbéciles et n’imitons pas nos aïeux qui pouvaient dire qu’ils ne savaient pas…

J’espère que, s’ils arrivent au pouvoir, il n’y aura aucun pogrom contre les gros pochetrons, au moins les blancs, et que la prostitution pourra être ouvertement autorisée.

 


N’allez pas croire que je fasse preuve de légèreté. Je n’en fais pas plus que ceux qui s’imaginent qu’organiser des manifestations aura le moindre impact. Par contre, nous en sommes à un point que le personnel politique est tellement nul, à droite, au centre ou à gauche, quelle que soit la partie de la gauche, que, finalement, les braves gens pourraient prendre l’arrivée du Rassemblement National au pouvoir avec une extrême légèreté en le considérant cet événement comme une simple énième péripétie au sein de l’histoire de la cinquième république.

Après la pluie, le beau temps, hein !

 


Pourtant, je ne suis pas sûr que les sympathiques personnes qui manifestent analysent bien les raisons de la montée de l’extrême-droite. J’en ai parlé plusieurs fois et je vais sans doute me répéter.

Néanmoins, avant cela, j’ai quelques idées qui me passent par la tête…

Tout d’abord, c’est une erreur d’avoir fait une « journée unique » mêlant deux thèmes : la lutte contre le racisme et celle contre « tous les fascismes ». Le racisme est quelque chose de concret et il est bien normal de montrer une solidarité avec nos amis des minorités raciales. On voit bien ce que c’est et, au fond, une majorité de Français adhèrent à cette cause. Lutter contre le fascisme est plus « lointain » et, comme je le disais les menaces souvent autre : interdiction de l’avortement, arrêt des mesures de protection de l’environnement, retour à un ordre moral catholique institutionnel et j’en passe. On ne sait pas trop, au fond.

Ensuite, on ne peut pas lutter contre le racisme si on n’est pas « propres sur soi ». L’antisémitisme dans une fraction de la gauche (celle qui est le plus visible…) n’est pas une invention. J’en parle dans ce blog depuis longtemps. Avant les précédentes législatives, on évoquait par exemple la venue de Corbyn dans des meetings de candidats LFI. On a eu, ensuite, les histoires de Médine dans les universités d’été des partis… L’affiche « Hanouna » est la dernière preuve, surtout avec les réactions de Jean-Luc Mélenchon qui a été en dessous de tout (les autres, comme Manuel Bompard et Mathilde Panot, ont été nuls mais tout de même pas au niveau du chef suprême. Des andouilles ont accusé l’IA mais Méluche a envoyé chier tout le monde).

Tant qu’on y est, un de piliers du fascisme est le culte du chef… Vous devriez virer le vieux, même s’il est brillant lors de certains discours.

 


Enfin, une des raisons de la montée de l’extrême-droite en France (et peut-être dans d’autres pays mais je ne connais pas pour l’affirmer) est la nullité des partis politiques traditionnels. Il est clair que les électeurs ne veulent plus des « deux grands partis traditionnels », le Parti Socialiste et Les Républicains. Ils ont vaguement essayé en dehors, la gauche radicale et le centrisme sans colonne mais ne vont pas tarder à aller voir ailleurs.

Ces anciens partis ne proposent plus rien. Je pourrais me foutre de la gueule de la droite, avec Retailleau qui vient de se faire envoyer bouler par le président algérien qui tente de calmer le jeu après les âneries de l’étoile montante de la droite. Mais mes préoccupations viennent plus de la gauche, notamment du Parti Socialiste, mon « camp », qui semble ne plus travailler. Il a par ailleurs été cannibalisé par La France Insoumise qui est incapable de se rendre compte que le projet qu’elle a soutenu déjà trois fois à des présidentielles n’est pas porteur, qu’elle ne prône plus que des réformes des retraites alors qu’on nous fait le coup depuis plus de cinquante ans et qui ne parait avoir comme seul objectif que de faire tomber le gouvernement sans se rendre compte que personne, en France, ne veut d’une majorité aussi bidon que l’actuelle qui serait menée par un représentants de l’un des leurs…

 


Il faut bosser ! Je ne doute pas que certains le font (je suis par exemple abonné aux publications des équipes de Bernard Cazeneuve sans, toutefois, m’y attacher réellement) mais tout cela est invisible, caché par des vociférations, des slogans pour défendre des causes qui n’emballent pas grand monde, le tout laissant voir que la gauche ne s’occupe plus que de quelques minorités.

Et plus du peuple.

C’est dommage.


Toutes les photos illustrant ce billet viennent de Google Image et ont, a priori, été prises lors des manifestations d'hier. Vous croyez vraiment que ça fait sérieux même si on ne peut pas remettre en cause les motivations des participants ?

9 commentaires:

  1. Les hommes se comptent sur les doigts d’une main. Remarque qu’on peut les comprendre.
    Chaque fois que je vois une manifestation je pense à Élie Arié et l’idée qu’il en avait 😄. Remarque qu’après des années de militantisme à user ses semelles pour rien, on peut lui faire confiance.
    Hélène

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    1. Pourquoi illustrer tes propos en citant un connard ?

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  2. Si vraiment vous pensez que la majorité des Français est contre la fameuse. (Et à peu près inexistante) "discrimination raciale", je crois que vous vous fourrez le doigt dans l'œil assez profond.

    La majorité des Français — y compris ceux qui n'osent pas encore le dire — trouve que l'invasion negro-arabe de leurs grandes villes, puis des moyennes, puis des petites, ça suffit, et qu'il serait temps d'y remédier.

    À mon avis, ils seront même assez peu regardants sur les moyens employés...

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    1. Ils sont plus xénophobe que racistes. À Loudéac, ils gueulent contre les Roumains pas contre les noirs et les turcs, tous « envahissant » notre noble commune. En outre, ils sont plus osteiles à des invasions de cultures que de couleurs.

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  3. Il y a en effet un côté dérisoire dans ces marches (marcher contre le racisme, courir contre les myopathies et j'en passe). Il arrive même souvent que le degré de mobilisation s'arrête là, avec le sentiment du devoir accompli.
    Mais pour moi, surtout pour les sujets politiques, syndicaux, sociétaux, cela a un avantage : se compter. Comme les pétitions, qui sont (presque) le degré zéro de la mobilisation.
    Les français ne s'exprimant pas via un parti, un syndicat ou une assoc à portée nationale ont là une occasion de dire qu'ils existent... Après le vote évidemment ! La rue ne gouverne pas, mais elle a quand même son mot à dire.
    Pour ce qui est des deux "thèmes", la question a été débattue dans les confédérations syndicales. Et dans les discussions autour de moi, même à un niveau régional, se limiter à celui du racisme était plus logique, plus lisible. Juste pour dire que ces réflexions ont eu lieu, comme vous vous en doutez. Mais qu'il faut transiger pour rassembler.
    Pour l'antisémitisme, les dérapages chez LFI sont nombreux. Qu'il y ait un "vrai" ou un "faux" antisémitisme chez eux (j'attends tout de même des condamnations, car les anathèmes d'où qu'ils viennent, banalisent le mot, comme le mot facho en son temps)… Je ne doute pas qu'il y en ait un vrai à gauche. Je dirais juste que je ne comprends pas. Mais je reprocherais surtout à LFI d'avoir aidé à rendre respectable le RN. Et là, c'est plus de la connerie qu'autre chose.
    Enfin, pour les partis traditionnels, et le PS en tête, la période est difficile. L'Europe, qu'on nous a vendue comme une garantie de paix, n'a été qu'un vaste marché (pas de défense, de diplomatie, de dimension sociale ou solidaire, etc.), éloigné du citoyen mais proche des lobbies. La social-démocratie a gouverné, et a donc des responsabilités sur le sujet.
    Marc

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    1. On est d’accord. Je réponds sur un seul point car je suis à la bourre. Je ne dis pas que toutes les manifestations sont inutiles. Cela là aurait pu servir à se compter (mais compter quoi ? Franchement… les gens contre le racisme ?). Mais en plus c’est un échec.

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  4. Compter ou du moins montrer que tout le monde n'est pas d'accord avec le discours ambiant. Je pense que ça, c'est utile, car les médias ont trop tendance à bourrer le crâne. Pas toujours volontairement.
    Là, il aurait mieux valu ne rien faire qu'échouer. Mais le contexte était trop défavorable.
    Marc

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  5. Bah... Ils sont ridicules, ils sont peu, ils font du bruit. Ils les idiots utiles du racisme en cultivant le terreau d'un autre racisme.

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