J’ai commencé à m’intéresser à Bruno Retailleau quand il
était président du Conseil régionale des Pays de la Loire avec une opinion
favorable car il défendait un sujet qui m’étais cher (l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes).
Je l’avais « perdu de vue » pendant quelques années (on ne peut pas s’intéresser
à tout le monde, non plus…) jusqu’à ce qu’il débarque au ministère de l’Intérieur,
en septembre !
Depuis, il me parait se comporter comme un ministre de l’Intérieur
de droite : il semble dur à propos de l’immigration, de la sécurité, il
gesticule, il profère des âneries… En fait, vous pouvez regarder ce qu’il a
fait à ce poste depuis qu’il y est dans Wikipedia
(on ne va pas se fatiguer à faire une vraie recherche…) : immigration,
immigration, immigration… Annonces délirantes de nouvelles lois, délit de
séjour irrégulier, réforme de l’Aide Médicale d’Etat, OQTF, OQTF, OQTF…
Mais ferme ta gueule, Retailleau !
Ca me fait de la peine. Une double peine, même, comme dirait
l’autre, illustre prédécesseur, maintenant doté d’un joli bracelet électronique.
Une peine pour mes amis de cette droite, de l’ancien grand
parti de la « droite gouvernementale », qui n’ont que ce pantin visiblement
obsédé par les bougnoules qui fréquente nos villes et nos campagnes, pour
servir d’homme providentiel pour guider la France… Indigne successeur du Général.
Une peine pour Laurent Wauquiez, non pas que j’apprécie de
lascar, bien au contraire, mais je m’étais déjà mis dans la tête qu’il serait
le prochain président des Républicains et son prochain candidat à la
présidentielle, tout simplement parce que les autres femmes ou hommes forts de
ce parti me semblent aux fraises. Me voila avec un référentiel neuf à m’inventer.
Un type obsédé par l’immigration.
Mais ferme ta gueule, Retailleau !
C’est à peu près ce que lui a répondu le président algérien
ce qui, honte sur moi, m’a bien fait rigoler. Abdelmadjid Tebboune qu’il s’appelle.
Je ne sais pas ce qu’il vaut, ce garçon ! Comme dirait l’autre (voir le
premier paragraphe de ce billet) : on ne peut pas s’intéresser à tout le
monde, non plus… Côté politique intérieure, il parait qu’il est assez proche d’un
dictateur mais semble avoir une politique internationale beaucoup plus mesurée.
C’est d’ailleurs lui qui est à la manœuvre pour rabibocher
nos deux pays. Mais il ne veut parler qu’à Emmanuel Macron et il a bien raison.
Un ministre de l’Intérieur n’a pas à se mêler de la politique dans un autre
patelin.
Mais ferme ta gueule, Retailleau !
Samedi, je crois, j’ai été favorablement marqué par un
discours de Mathilde Panot (une fois n’est pas coutume) à propos des Algériens.
Elle expliquait que c’était nos frères, qu’on en connaissait tous… C’est
peut-être lié au fait qu’on soit de la même circonscription mais je dois bien
reconnaitre que la plupart de mes potes, dans mon quartier de banlieue, sont Algériens
(Kabyles, même) sont originaires du bled. Je ne suis pas en train de dire, à la
Nadine Morano, « j’ai un ami Algérien » pour prouver que je ne suis
pas raciste mais la vérité est bien que, hors relations professionnelles, les
seuls types avec qui je papote au quotidien pendant une demi-heure ou une heure
sont Algériens (ou, du moins, d’origine).
Vous me connaissez, je ne peux pas blairer ce qui touche à l’islam
mais la vérité est là : les potes que je vois le plus sont musulmans. A
des degrés divers… Sinon, on ne papoterait pas en buvant des demis au comptoir.
D’ailleurs, on peut distinguer plusieurs catégories : il y a sans doute ceux
qui ne viennent jamais au bistro, mais je ne les connais pas, ceux qui ne boivent
jamais d’alcool, ceux qui ne viennent plus pendant le ramadan, ceux qui qui
viennent pendant le ramadan mais ne boivent pas d’alcool pendant sa durée et
ceux qui s’en foutent. Certes, ils sont Kabyles et pas Iraniens. Mais ce sont
des potes. J’ai d’ailleurs très certainement plus de copains d’origine
étrangère et de religion honnies que la plupart des insoumis qui, au fond, ne
les défendent que par principe, pour lutter contre… contre qui, au fait ?
Aucun de ces potes ne défend l'islam politique et, qu'ils aient 30 ou 70 ans, ils défendent l'intégration, conchiant les signes extérieurs d'islamhospitalisation.
Toujours est-il que cela me fait de la peine de voir un
ministre avec le vent en poupe les prendre en grippe en permanence, pas dérangé
de déclencher une guerre et n’ayant pas vu que les accords de Vichy d’Evian
n’étaient plus qu’une coquille vide, après des années d’évolution ! Les
relations entre « nos peuples » sont ainsi et c’est aussi bien !
Ils vont au bled voir la famille à l’occasion et habitent en France, où ils
travaillent…
Alors ferme ta gueule, Retailleau !
Y’aurait pas de l’écho, dans mon blog ?
Abdelmadjid Tebboune est-il un bon garçon vous demandez-vous? j'espère que l'on pourra poser la question à Boualem Sansal s'il revient vivant.
RépondreSupprimerJe me permets de citer cet écrivain ici car je trouve un peu fort de café d'écrire un billet sur les problèmes du moment entre la France et l'Algérie sans dire qu'un écrivain Franco-Algérien de 80 ans a rejoint récemment, et pour 10 ans, les 200 autres prisonniers politiques du régime de M. Tebboune.
La Dive
Tiens ! Ma réponse d'hier n'est pas passée...
SupprimerJe disais que je qualifiais tout de même le président machin de dictateur.
Mais peu importe, je n'ai pas un blog pour décrire des situations que l'on voit exposées dans la presse. Je voulais dire ici le ressenti qu'on a quand on est au bistro en discutant avec des Algériens.
Je vous suis tout à fait pour dire que les attitudes des algériens, dans leur grande majorité, ne sont pas celles de leur gouvernement. Même dans les démocraties, les attitudes des gouvernements ne reflètent pas toujours celles des ressortissants, alors en Algérie ...
SupprimerLa Dive
Voila. Ils qualifient machin de dictateur et ne peuvent pas le blairer, pourtant ils trouvent qu'il a des positions louables en politique étrangère. Par exemple, à propos de la Palestine, il AURAIT déclaré qu'il suffirait qu'Israël mette de l'eau dans son vin et reconnaisse l'Etat palestinien pour qu'il n'ait plus de reproche à faire...
SupprimerOui, mais remarquez que la France a fini par reconnaitre l'Algérie en 1962 et que M. Tebboune continue à lui faire des reproches. J'ai l'impression que cette histoire de reconnaissance ne va pas suffire...
RépondreSupprimerLa Dive
A propos de la reconnaissance, je pense que la réponse que je vais vous faire au commentaire à mon billet plus récent apportera les éléments de réponse. Si je n'oublie pas...
SupprimerSinon, ce billet ne porte pas sur Tebboune mais Retailleau. Je ne parle quasiment jamais de politique étrangère dans ce blog (sauf, comme ici, et à charque fois que je parle de la Palestine, par exemple, mais pour parler des politiciens français). La raison est la suivante : je ne m'y connais pas assez pour apporter des informations ou analyses plus précises ou meilleures que ce que l'on peut lire à droite ou à gauche.
Par contre, je crois être assez bon au sujet de la politique politicienne et électoraliste... Je dis "assez bon", c'est un euphémisme mais, comme souvent, je me compare à des andouilles qui se prennent pour des spécialistes.
Le problème est que je tourne un peu en rond dans mes sujets de billet...