Outre les trumperies, l’actualité politique de la semaine
dernière a été dominée par « l’affaire Le Pen ». Un sondage pour les
présidentielles de 2027 est sort et le premier tour est largement dominé par la
dame, voire par le chef de son parti si son inéligibilité est confirmée. L’ensemble
des candidats de « la droite dure » recueillant un peu moins de 45%,
la probabilité que le prochain président soit issu de ses rangs est très forte.
Les médiocres manifestation de la gauche gnangnan n’y feront pas grand-chose…
Le signal passé est d’ailleurs très mauvais : la gogoche manifeste contre
l’extrême-droite pendant que cette dernière se bat pour son existence…
Toujours est-il que parmi les ineffables insoumis
commentateurs des sondages, j’en ai vu un qui dit que ceux de 2017 et 2022 avait
largement minimisé les scores de Jean-Luc Mélenchon et que ceux de cette année
lui laisse donc une large possibilité de victoire. Laissons à ce garçon la
possibilité de se faire du bien, il n’y a pas de mal à ça…
Il n’empêche que l’on dit souvent, à raison, que les
sondages faits deux ans à l’avance n’ont aucune signification. Effectivement,
en 2015, aucun sondeur n’aurait pensé à « tester » Fillon, Hamon et
Macron, pourtant finalement les deux premiers candidats des partis qui se
partagent le pouvoir depuis si longtemps et celui qui finira par être élu. De
même, en 2020, personne n’aurait vraiment songé à Hidalgo et Pécresse. Et
pourtant… Elles représentaient les deux grands partis historiques (et ont fini
par faire des scores dérisoires). On peut multiplier les exemples : en
2010, personne n’aurait parié sur Hollande (à part lui) comme futur candidat du
PS puis comme vainqueur. Et ainsi du suite…
Il y a quand même des exceptions. Par exemple, début 1986,
les instituts de sondages avaient trouvé le tiercé dans l’ordre. Ca ressemble
tout de même un peu au hasard. J’ai en mémoire, une période agitée pour la
gauche qui a perdu, assez largement, les législatives de mars. On ne voyait pas
Mitterrand réélu. Mais on a eu, ensuite « la droite la plus bête du monde »
qui a fait le travail…
On peut étudier chacun ses scrutins…
Alors, quels enseignements tirer des
derniers sondages ? Rassurez-vous, je n’en vois pas beaucoup, sauf un,
peut-être, histoire de ne pas trop vous avoir fait perdre de temps.
Quels sont les résultats ?
Fabien Roussel est autour de 5 points. Jean-Luc Mélenchon
vers 10 ou 11. Pour le PS, on aurait soit Olivier Faure vers 5, soit François
Hollande vers 6, soit André Glucksmann (qui n’est pas au PS…) à un peu plus de
10. Marine Tondelier pourrait être autour de 5. Côté Ensemble, on aurait
Gabriel Attal vers 18 et Edouard Philippe vers 24. Chez LR, on trouve Laurent Wauquiez
à 4 et Bruno Retailleau à 10. Enfin, à la droite de la droite, on trouve Marine
Le Pen et Jordan Bardella par loin de 35. Je n’ai pas parlé d’Eric Zemmour et de
Nicolas Dupont-Aignan qui, à eux deux, flirtent avec les 7.
Mes lecteurs l’auront compris : je ne souhaite pas l’élection
de Jean-Luc Mélenchon. Je voterai peut-être pour lui s’il est opposé au second
tour à un candidat proche du RN. Ce n’est même pas sûr. Je ne vois plus trop
pourquoi qu’irais voter pour un lascar dont les troupes me considèrent souvent comme
un facho alors qu’on m’appellerait à voter pour lui, pour éviter les fachos au
pouvoir, avec une forme de front républicain.
Il faudrait arrêter de nous prendre pour des cons,
franchement. On va dire qu’il peut encore changer…
En fait, il y a tant d’incertitudes à gauche que seul le
Parti Socialiste m’intéresse un peu mais uniquement parce qu’il y a un congrès
dans deux mois… Les grandes manœuvres sont lancées ! Les principaux cadres
se livrent à la rédaction de contributions qui devraient fusionner en
contributions, présentées au vote des adhérents, parallèlement à la désignation
du premier secrétaire. En gros. De toute manière, quand on n’est pas au parti,
on n’y comprend pas grand-chose. Même les nuances entre les contributions nous
échappent.
Olivier Faure et François Hollande ne sont pas, aujourd’hui,
en position de faire un score appréciable (mais tout peu changer). Il nous faudrait
donc une motion et un premier secrétaire qui pousseraient à la nomination,
comme candidat, d’une personnalité issue du centre gauche. A ce jour, mais
seulement à ce jour, on ne voit que Raphaël Glucksmann. Au fond, si 10% des
électeurs se disent prêts à voter pour lui maintenant, il est probable qu’ils
soient toujours « volontaires » en 2027. A propos de volontaires, on
ne sait pas si Glucksmann le sera…
Advienne que pourra. Le candidat sera désigné fin 2026, je
suppose. Que l’on vote pour des candidatures assez ouvertes. Par contre, je ne
sais pas s’il faut organiser des primaires. Celles pour 2007, 2017 et 2022
furent désastreuses. Peut-être, justement, parce que les sympathisants votent
en fonction des sondages (je ne suis pas à une contradiction près).
Advienne que pourra, disais-je ! J’en suis à un PS qui
pourrait arriver à 10% « naturellement » mais quel est le but ?
Le gain de la présidentielle, évidemment ! Mais aussi l’élimination du
candidat du RN. Le retour du centre gauche dans les trois premiers pôles
politiques de notre pays (donc avant Jean-Luc Mélenchon, aussi pour mettre fin
à l’espèce d’hégémonie de LFI sur la gauche).
Quand la victoire semble lointaine, c’est important de
rappeler les différents objectifs tant les insoumis n’ont comme but sincère que
d’arriver troisièmes en poussant, avec eux, toute la gauche en dehors du camp
républicain.
L’enjeu du congrès du PS est donc là : prendre la ferme
décision ne plus suivre une formation politique qui a tourné le dos à une
partie de nos valeurs même si nous avons une ligner politique, écologique,
sociale (et tout ce que vous voulez) pas trop éloignée.
Advienne que pourra, crois-je avoir dit. Vu qu’on ne sait
pas ce qui pourrait arriver d’ici la désignation d’un candidat. Edouard
Philippe sera-t-il en mesure d’être candidat compte tenu des casseroles qu’il a
potentiellement aux fesses ? Bruno Retailleau ne finira-t-il pas par lasser
les électeurs de droite et par passer pour un Nicolas Sarkozy en puissance ou
en impuissance ? L’extrême-droite chutera-t-elle dans les sondages (comme
elle l’a fait entre 2015 et 2017 et entre 2020 et 2022) ? DSK sera-t-il
enfoncé par la police newyorkaise ? Benoit Hamon sera-t-il toujours incapable
de mener une campagne ? Lionel Jospin loupera-t-il son entrée en campagne
et les accords avec les cadres de gauche ? Michel Rocard sera-t-il bouffé
par François Mitterrand ?
On ne peut donc que rêver à un scénario idéal, qui ne pourra
être choisi, à ce jour que par le congrès du PS. Admettre que le choix du
candidat est ouvert et ne portera pas que sur un de ces membres ? Espérer
que les cocos et les écolos soient sur une ligne proche (halte à LFI !) et
donc laisser une vraie ouverture à… cette ouverture ? Tout faire pour que
le centre gauche passé à droite en pensant être au centre revienne vers nous ?
Roussel+Tondelier+Glucksmann+les centristes de gauche, ça
peut nous faire un 20%. C’est peu, au fond, comparé aux scores de Ségolène
Royal ou de François Hollande.
Je n’ai pas fini des faire des billets de blog politique, moi !
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