24 avril 2025

De la bêtise de la gauche à la construction européenne via la souveraineté monétaire (ouf...)


 

Vous ne le savez sans doute pas mais « EPI invite toutes les solutions de paiement numérique européennes représentatives à unir leurs forces en faveur de la souveraineté européenne en matière de paiements. » J’y reviendrai sans doute car le sujet me passionne (mes lecteurs réguliers savent que j’en traite souvent des proches et je ne vais pas vous reprocher de ne pas être abonné à des revues de presse professionnelles…) mais ce qui m’interpelle, aujourd’hui, c’est que je ne vois aucun parti politique évoquer ce genre de sujet. Celui-ci est pourtant important : la plupart des paiements passent maintenant par des sociétés privées américaine telles que Mastercard et Visa et on ne sait pas ce que pourrait faire leur chef orange dans sa folie omniprésente… Retrouver la souveraineté est essentiel !

Dans mon dernier billet, je parlais des conséquences de l’Intelligence Artificielle sur l’évolution du monde du travail. Aucun parti politique n’en parle. Pourtant le partage du travail qu’elle va imposer et les conditions de travail sont des sujets de gauche bien plus que les âneries que peuvent nous sortir les partis dans leur soif de démontrer qu’ils sont plus à gauche que les autres.

C’était d’ailleurs le thème d’un de mes récents billets : les faux marqueurs de gauche.

 


Hier, une vague polémique est née, toujours à gauche, suite à la mort du pape, quand on a appris que la Tour Eiffel serait éteinte samedi et surtout que les drapeaux de nos bâtiments publics seraient mis en berne. La gauche s’offusque comme elle sait si bien le faire. J’aurais pu donner mon avis (en faveur des mesures annoncées mais j’aurais pu changer si on m’avait offert assez de bière) mais cela me fatigue…

Je résume pourtant : la gauche s’offusque parce que c’est contraire à la laïcité de mettre les drapeaux en berne mais s’offusque quand on met en avant la laïcité pour lutter contre le port du voile. Freud doit tout de même bien rigoler.

Et les électeurs potentiellement votant à gauche se trouvent dépités… D’autant que cela n’a choqué personne quand on a mis les drapeaux en berne pour la mort d’une autre chef d’Etat européenne et papesse de la religion anglicane est morte.

 


En lisant les blogs, ce matin, je suis tombé sur ce billet d’Authueil (blogueur issu de la droite) qui évoque une tribune dans Libération (rien qu’un tel cliché est à mourir de rire) de Lucie Castets (qui reprend son rôle de papesse de la gauche française mais sans la moindre légitimité, contrairement aux deux autres papes dont je parlais) : « Organisons une primaire des gauches la plus large possible, par Lucie Castets. » La tribune étant réservée aux abonnées, j’en sais plus sur ce qui est écrit par les propos de mon confrère, qui se fout de la gueule de la gauche (à l’occasion, il faudra qu’on parle des démons de la droite, hein !). Il a bien raison et je partage ses propos en grande partie. Exemples : « La gauche française est toujours aussi désespérante. Alors qu’elle est profondément divisée, voire fracturée, sans leader, sans projet solide, elle continue à ressortir les vieilles rengaines ». « Une fois de plus, alors que les citoyens demandent des idées, un programme, des réponses à leur angoisse (de préférence rédigés en français courant), on leur ressert de la tambouille interne en langage codé. A deux ans de la présidentielle, alors que le monde est entré dans une phase d’instabilité inquiétante, je doute que la question intéresse grand monde, à part le microcosme militant de gauche. »

Pour ma part, je n’ai eu cesse de rappeler que l’union entre les partis ne sert à rien et je disais récemment que, en préparation du congrès, le PS devait se préparer à abandonner les primaires et l’union avec des pestiférés.

 


Il faut que la gauche, et le PS en tête, arrête de faire de la tambouille et prouve qu’il travaille aux vrais sujets. On me rétorquera que les Français ne comprennent rien à l’union monétaire et qu’il n’est pas mobilisateur d’évoquer un monde où il n’y aura plus de travail pour tout le monde. Je le conçois. Ce sont deux sujets que je connais assez bien et ça ne peut être le cas de tout le monde tout comme on trouvera des gens passionnés par des sujets importants qui m’échappent complètement.

Il y a, en fait, plein de dossiers beaucoup plus importants que les vociférations de ténors de partis politiques sur l’union et, je me répète, il faut que la gauche montre qu’elle travaille.

Les Français ont bien compris que ce ne sont plus que des branquignoles et ils votent ailleurs, en l’occurrence à l’extrême-droite.

Rappelez-vous le dernier type de gauche à avoir pu se faire élire à la Présidence, avant même le début de la campagne pour la primaire socialiste de 2011, il écumait la France pour parler des sujets économiques ! On pensera ce qu’on veut de sa présidence et du bonhomme mais c’est un fait.

Au travail !

 


Revenons aux annonces d’EPI

 

Rappelons pour ceux qui ont des trous de mémoire qu’EPI (European Payment Initiative) est une espèce d’association de banques européenne qui a développé notamment Wero qui a vu le jour il y a six mois, en remplacement de Paylib.

Ils appellent à nouveau, cette semaine, à s’unir pour défendre la souveraineté de la monnaie européenne pour éviter de dépendre de boites américaines (et de leur refiler des commissions…). Ils soulignent l’urgence avec le contexte politique, notamment là-bas.

Ils se mettent évidemment en avant, expliquent ce qu’ils font et ce vers quoi ils tendent.

En revanche, n’oublions pas que la BCE et la Banque de France ont récemment lancé de tels appels. N’oublions pas, non plus, qu’il y a un réseau français, CB, qui est bien moins coûteux que ses concurrents américains. Et qu’il n’est pas idiot de penser que les banques européennes pourraient s’unir pour simplifier les paiements par carte (et ce qui va avec : paiements entre particuliers, paiements sur internet…).

Parmi les concurrents américains, il n’y a pas que Visa et Mastercard (voire Diner’s, American Express…). Par exemple, je suis un fréquent utilisateur d’Apple Pay…

 

Pourquoi la gauche de gouvernement (du moins dans le temps) devrait en parler ?

 

Tout d’abord, comme je le disais, elle doit montrer qu’elle est au travail.

Ensuite, elle doit montrer l’importance de l’Europe, ce qui peut s’y faire… Expliquer que ce n’est pas qu’une bande de députés dégénérés qui font passer des directives absconses dans le seul but de nous faire changer nos câbles d’iPhone…

Elle ne peut pas avoir d’influence sur les actions d’EPI qui n’est qu’un rassemblement d’acteurs privés mais elle peut expliquer ce qui fait qu’EPI existe, qu’elle s’intéresse au secteur de la monnaie.

Voire qu’elle encourage les acteurs du monde de la finance a aller dans le bon le sens. Qui n’est pas nécessairement d’acheter des chaînes de télévision pour faire de la propagande réactionnaire. Qu’elle a une autre vision de la politique et de la France que les pingouins de droite qui ne pensent qu’à foutre les immigrés dehors.

 

Pour en finir

 

Tout est lié, finalement. On en revient à l’immigration par un biais idiot mais on peut aussi soutenir les immigrés à condition qu’ils n’imposent pas leur culture (le voile) et que nous sommes dans un pays laïque qui respecte les religions.

Il y a un sujet que je n’ai pas évoqué : la réélection, ce week-end, de Marine Tondelier à la tête du parti écolo : c’est une catastrophe pour la gauche. Les militants font bien ce qu’ils veulent mais il ne faudrait s’enfoncer dans une espèce de radicalisme reboutant. Cette gauche n’a rien compris.

 

Il faudrait parler Europe et elle parle de sa petite vie. Elle oublie que la gauche ne saurait qu'être internationaliste. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

La modération des commentaires est activée. Les commentaires anonymes ne sont pas publiés (sauf les miens...). Tout comme ceux qui me les brisent.