Deux informations circulent dans la presse à propos de la
pollution à Paris. La première est une
très forte baisse en vingt ans. L’essentiel est du aux mesures prises quant
au trafic, l’amélioration des voitures (mais il n’y a pas que ça : les
fortes pluviométries ont permis de « laver l’air »). L’autre concerne
des annonces
d’un candidat à la mairie de Paris qui souhaite, notamment, transformer le
boulevard Périphérique en « véritable boulevard métropolitain ».
Autant la première est une bonne nouvelle, qu’il convient
néanmoins de relativiser, autant la seconde me semble une belle connerie !
J’ai toujours été favorable aux mesures de la mairie (de gauche) de Paris quant
aux mesures liées à la circulation (mon blog est là pour en attester, je ne
suis pas de ceux qui renient un avis quand une mesure qui me déplait s’avère
bonne) à quelques exceptions près qui sont d’une part les limitations de
vitesse sur le périphérique et la priorité absolue donnée aux moyens de
transports « verts » tels que les trottinettes et surtout les vélos.
Ces derniers emmerdent les piétons dans de nombreux cas,
notamment quand il faut traverser une piste cyclable (par exemple pour
rejoindre un bus) et ils ont le même défaut que tous les autres utilisateurs de
la voirie, piétons compris : ils se croient tout permis du moment qu’ils
respectent le code de la route. Tant pis si la petite vieille est encore sur
les « clous » alors que le « bonhomme » est passé au
rouge : elle n’avait qu’à marcher plus vite, au fond ! En plus, ils
emmerdent aussi d’autres usagers notamment dans les voies de bus (ils roulent
au milieu, empêchant les bus et les taxis de les dépasser mais peuvent les
dépasser quand la circulation ralentit).
L’autre exception est la limitation de la vitesse sur le
périphérique. Militer pour est bien un truc de types qui habitent au centre de
Paris et n’utilisent jamais cette artère… D’une part, la pollution apparait
quand il y a beaucoup de circulation et limiter la vitesse ne sert alors
strictement à rien. Ca nous fait une belle jambe d’être limités à 50 quand on
roule à moins de 10… D’autre part, les moteurs sont optimisés pour consommer
moins entre 60 et 80. Bref, on va faire consommer plus en voulant faire
consommer moins les 1000 voitures aux heures creuses avec des mauvaises
recettes sans rien changer aux vrais pollueurs, ceux des heures pleines.
On va détailler un peu tout cela mais soyons bien
clair : cette andouille peut bien faire ce qu’elle veut du périph :
le temps qu’ell fasse des bêtises, j’aurai quitté la région parisienne pour une
retraite bien méritée après 40 ans à supporter les aléas des temps de trajet.
Mais j’ai horreur des types dogmatiques qui font perdre
la gauche.
Je vais citer un extrait de sa ponte : « Comme la Seine est redevenue un fleuve où l’on se baigne,
le Périphérique doit devenir un lieu que l’on traverse à pied, à vélo, en
courant. Un espace que l’on s’approprie, au service d’une ville plus ouverte,
plus respirable, plus humaine. » Franchement, vous avez souvent vu
des gaziers se baigner dans la Seine ? Qui veut traverser le périph à pied
sans passer par les ponts ou sur les tunnels ? A chaque porte, les
carrefours sont « à niveau » (le périph passe dessous). Un peu de
sérieux… Au service de la ville ? De quelle ville ? Un Parisien n’a
presque jamais besoin de passer par le périph. Déjà qu’il faut parfois être un
peu con pour avoir une voiture à Paris quand on n’a pas des obligations au
quotidien (je vois difficilement un plombier porter sa caisse à outil pour
aller chez les clients)…
Dans le premier article que je citais, un adjoint écolo
d’Anne Hidalgo dit : « Pour les enfants
qui vivent à proximité de cette autoroute urbaine, les études scientifiques
sont claires : c’est +30% de cas d’asthme. Il s’agit d’un véritable scandale
sanitaire. Nous irons donc plus loin pour protéger la santé des habitants. En
transformant le périphérique et en soutenant le maintien des ZFE supprimées en
commission à l’Assemblée nationale mais qui sauvent des vies. » Je
n’ai aucun doute sur la dangerosité de la pollution et les impacts sur l’asthme.
Transformer le périphérique n’aura qu’un seul impact : augmenter les
émissions de saloperies en réduisant la vitesse et en repoussant les bouchons
aux entrées de la ville.
Ce sont les ZFE qui constituent un scandale en pénalisant
les automobilistes qui ont des vieilles caisses sans s’occuper de leurs besoins
et, surtout, des émissions
réelles des voitures. En d’autres termes, un type peut avoir une voiture de
deux tonnes alors qu’un autre sera privé de circulation si sa caisse de 800 kg
est trop vieille.
Les écolozozos évoquent souvent les progrès faits autour des
transports collectifs. Je passe le fait que ces sujets ne dépendent pas
vraiment de la mairie de Paris mais de la région et que j’ai horreurs des gens
qui se trompent de sujet à des fins électoralistes. En outre, il faut tout de
même rappeler que les vélos pénalisent réellement les bus en squattant les
voies réservées. Surtout, il faut revenir dans la réalité. Il faut penser aux
galères des usagers.
Prenons un exemple au hasard. Un gros ! Moi. Mon
domicile est séparé de mon lieu de travail de 16km à vol d’oiseau et de plus de
vingt pour une voiture. Il me faut traverser Paris (ou contourner…). Les 16km
ne sont pas faisables en vélo (il faut être fou pour faire une telle distance
en ville et très chanceux pour ne pas avoir d’accident au bout de trois
semaines). Par les transports en commun, les sites internet affichent de 50
minutes à une heure. Dans la vraie vie, on est souvent près des 1h10 (j’ai fait
jusqu’à 2 heures) quand il n’y a pas de grève ou d’incident (mes « deux
heures » étaient un jour normal), car il faut aller jusqu’aux stations,
attendre les correspondances, parfois laisser passer des rames quand elles sont
chargées. En voiture, il faut à peu près une heure aux heures de pointe mais ça
descend à 40 minutes si je pars de chez moi à 7h30, par exemple. Quand j’ai mes
problèmes de santé, je n’avais pas d’autre choix : le taxi (vive le
télétravail, je ne vais que cinq fois par mois au bureau, mais, en télétravail,
il faut porter un ordinateur et en prendre soin le long du trajet).
L’andouille qui veut que le périphérique puisse être
traversé à pied pourrait au moins revenir sur terre pour le faire. Elle peut
surtout penser aux vraies préoccupations des gens.
Pour autant, les améliorations faites jusqu’alors sont
réelles (je peux « personnellement » en atteste compte tenu mes
récents problèmes aux éponges et au palpitant : je n’ai plus ce sentiment
d’oppressions que je ressentais parfois). Ce qui me fait mal, ce sont les
erreurs des écologistes qui brouillent totalement les pistes et la conscience
des électeurs.
Souvent, le fond du dossier importe peu. Je parle souvent du
nucléaire, par exemple. Quelle que soit la vérité, on ne gagnera pas d’élections
en faisant porter la menace de difficultés de production d’énergie ou d’hausses
de tarifs (peu importe si c’est faux – et ça ne l’est pas, à mon avis – les opposants
auront beau jeu de semer le doute). Et, comme dans beaucoup de domaines, si on
ne gagne pas les élections, c’est la base : on ne peut pas appliquer notre
politique.
Pour rigoler, parlons de Sandrine Rousseau. Il y a quelques
années, elle avait dit que l’entrecôte au barbecue était un plaisir machiste
(ou quelque chose du genre). Il est certain que la production de viande bovine
et, par conséquent, sa consommation en masse, est générateur de gaz à effet de
serre mais traiter de machistes les braves gens qui font un barbecue avec les
voisins n’est pas fin ! Aller rêver en bouffant un steak de tofu…
Les exemples sont très diversifiés. Souvent, on entend parler
de nouvelles lois pour l’agriculture. En même temps, on a des politiciens qui bossent
sur la simplification des normes. Surtout, des lois strictement françaises (le
bon cadre serait l’Europe mais on préfère taper dessus) pénalisent nos paysans
(ce qui donne d’ailleurs du grain à moudre à nos médias).
Ouvrez Google News, ce matin, et allez à la section de « lutte
contre les fakenews ». Il y a un
article (de Ouest France, mis en ligne à 8h ce matin) dédié au fait que la France
ne génère que 1% des gaz à effet de serre. Finalement, on ne sait pas trop quoi
en penser ! On ne va pas arrêter d’acheter des produits fabriqués en Inde
parce que ces braves produisent des saloperies à notre place.
Le doute s’installe ! Au fond, même si on arrive à
baisser notre production de ces cochonneries, nous n’avons aucun impact sur la
production mondiale même si les petits ruisseaux (pas Sandrine) font les
grandes rivières.
Toujours est-il que la pollution a baissé à Paris, qu’il y a
moins de bouchon (je mets moins de temps maintenant pour aller de Bicêtre à la
Défense en voiture qu’il y a trente ans mais je le fais moins souvent grâce au
télétravail et aux progrès de la SNCF et des services régionaux de transport en
commun : je peux prendre le train pour aller en Bretagne et je n’ai pas
besoin d’aller en voiture au bureau avant). Il faut 3h15 pour faire Paris Loudéac en transports en commun ce qui devrait réjouir au moins trois milliards de nos compatriotes.
Il n’y a qu’un seul truc que j’ai apprécié chez Ségolène
Royal, c’est quand elle s’attaquait à l’écologie punitive… Il faut maintenant insister
sur les progrès réalisés et la possibilité d’en faire de nouveaux.
Quand un type propose de mettre des carrefours à feu sur le
périphérique en pensant que des gens ont envie de le traverser « à niveau »,
au mieux, il passe pour un fou !
C’est simple, non ?
La première photo de cet article est une vue d'artiste du carrefour au pied de mon bureau (j'observe les travaux par ma fenêtre depuis cinq ans, mon bureau étant au troisième étage du bâtiment rouge, on voit une espèce de terrasse : c'est là où il nous arrive d'en griller une). Je suis tombé dessus par hasard sur Internet. On voit la construction d'un futur boulevard, dans la prolongation du boulevard circulaire de la Défense, aligné avec la nouvelle ligne E du RER.
La deuxième photo est un coin du périphérique que j'emprunte tous les jours. Vous pensez vraiment qu'une limitation de la vitesse permettra de dépasser les 20 km/j ? Vous croyez réellement que des riverains ont envie de traverser par là alors qu'il y a un tunnel à une centaine de mètres ?
On n'a pas franchement besoin d'utopistes cinglés pour imaginer un futur où nous vivrons mieux !
N.B. : j'espère ne plus trouver par hasard dans Google Image des photos des coins qui me concernent quand je circule...
aaah la pollution réduite de moitié ! je me demande comment Airparif a osé publier ça , alors qu'ils envoient des alertes par mail signalant des niveaux d'ozone et autres... au dessus des seuils OMS. Ils me font rire avec leur périphérique transformé ! quel piéton irait la dessus, ça pue, et c'est sale. Mais tu sais ces écolos parisiens appellent "foret urbaine" un truc avec 5 arbres, dont 3 meurent au bout de 4 ans. Ils sont doués pour repeindre en vert et amplifier les choses au delà du serieux. Pendant la campagne électorale pour la mairie, ils ont publié des dessins de projet pour le périphérique : des arbres plantés, et dont la taille indiquaient qu'ils avaient 20 ou 30 ans d'âge.... mais promis pour "demain"
RépondreSupprimerIls sont très forts ! Mais pas crédibles.
SupprimerIls disent bien tout de même, chez Airmachin qu’il reste beaucoup de marge de progres.