Dans un
récent billet, Denis évoque « l’Intelligence Artificielle
générative » et je partage à peu près ses propos. Il y a une phrase en
particulier qui me plait bien : « Je ne
me suis jamais servi – et ne servirai jamais – de l’IA générative pour une
assistance à la rédaction de mes articles de blog. » C’est pareil
pour moi. Je fais des billets de blog pour le plaisir (et en me foutant du
nombre de lecteurs car, de toute manière, les blogs politiques sont encore
morts !) pour donner mon avis. Je ne suis pas sûr qu’une IA puisse
retranscrire les méandres de mon cerveau.
Comme tout le monde, j’ai fait quelques essais avec ChatGPT
pour découvrir et rigoler. D’ailleurs, beaucoup ne voient cela que comme un jeu
ou, au « pire », un truc pour aider les étudiants (oups… pour leur
permettre de tricher) mais je déplore qu’on ne parle pas assez des
impacts !
Nous avons encore des politiciens de droite, le premier
ministre en tête, qui nous a encore dit qu’il fallait travailler plus. A ce
sujet, l’INA a diffusé une vidéo avec
des politiciens (pas que de droite…) nous expliquant depuis près de 50 ans
qu’il faut travailler plus. C’est de la pure folie !
Il y a encore quelques années, on constatait que les progrès
technologiques permettaient de remplacer la main d’œuvre par des espèces de
robots. L’exemple le plus cité, je pense, tourne autour des caissières de
supermarché. Heureusement que les caddies ne passent pas dans les espaces
dédiées aux caisses automatiques, cela permet de limiter ce que certains
considèrent comme un désastre, comme si le désastre n’était plutôt de voir des
braves dames passer des journées entières à prendre des trucs sur un tapis roulant
puis à les passer devant un lecteur de codes-barres avant de les reposer sur un
autre tapis…
On voit des militants en culotes courtes déclarer qu’ils
vont boycotter, s’en foutant de la souffrance des salariés. Moi, au moins, je
me fais livrer mes courses : ça crée de l’emploi. Ils nous expliquent que
les robots créent du chômage mais comme disait Coluche (à peu près à l’époque
où, Raymond Barre – dans la vidéo ci-dessus – expliquait qu’il fallait
travailler plus) : ce n’est pas du travail qu’on veut mais du pognon.
Aucun politique de premier plan n’a osé mettre sur le tapis
la nécessité de transformer la production, de mieux répartir les richesses
créées… sauf peut-être Benoit Hamon dans sa campagne de 2017 (dont on se
rappelle les résultats) mais maladroitement. Nous avons des gauchistes qui
expliquant que le revenu universel est une connerie voulue par les libéraux et
les libéraux qui n’en veulent plus. C’est une espèce de folie.
Avec l’IA, qui n’est autre qu’une forme de robotisation des
activités cérébrales, le processus s’accélère. En quelques années, on a vu
d’autres métiers disparaitre, bien plus facilement (déployer des caisses
automatiques n’est pas simple mais mettre à disposition des logiciels de
traduction sur le web est plus aisé), l’exemple le plus cité est celui des
traducteurs (on constate tous que les applications, notamment Google, sont plus
efficaces).
Il y a quelques années, on parlait beaucoup des voitures à
conduite automatique. On voyait cela un peu comme un jouet sans se rendre
compte des résultats. D’ici quelques années, les chauffeurs professionnels
(taxis, VTC…) seront supprimés, tout comme, d’ailleurs les chauffeurs routiers.
On imagine de nouveaux métiers, ou des métiers renforcés comme des ambulanciers
(il faut bien foutre les malades dans les bagnoles), les « caristes »
(les camions ne vont pas se charger ou décharger tous seuls, au moins dans un
premier temps).
On voit dans TikTok des vidéos d’imprimantes 3D géantes (ou
des trucs qui y ressemblent) construisant des maisons en quelques jours. On
peut multiplier les exemples.
Mais on ne voit pas que ces quelques transformations vont
avoir un impact sur le travail et qu’elles vont se multiplier. On parle, en
médecine, de téléconsultation mais les vrais changements ne sont pas là :
les professionnels de l’imagerie médicale vont disparaitre car des logiciels
diagnostiqueront mieux et plus rapidement qu’eux nos affreux cancers et montrer
tout cela aux toubibs. Un de ces jours, ils détermineront automatique les
meilleurs traitements possibles et court-circuiteront les oncologues ! On
se dit qu’il faudra toujours des radiologues pour accompagner les gens dans les
scanners mais, un jour, on aura des dispositifs individuels que l’on passera
sur notre corps de la maison (n’oublions pas de fermer les fenêtres pour ne pas
faire bander les voisins)…
Dans cinq ans ou dans dix ans, tout un pan de la médecine
aura disparu !
Chacun peut imaginer les transformations pour les métiers
qui ne sont pas les siens. Je n’ai rien à voir avec la radiologie (mais j’ai
passé pas mal de temps dans les hôpitaux ces trois dernières années), je n’ai
aucune relation avec la traduction (sauf qu’il me faut bien, parfois, comprendre
des mails ou des documentations en anglais, voire, plus rarement, écrire
moi-même dans l’idiome rosbif)… On songe parfois à d’autres métiers, comme ceux
des juristes, des comptables… J’ai lu un article au sujet de l’IA dans l’Education
(les affreux gauchistes défendent l’égalité et le collège unique mais l’IA
pourrait adapter l’enseignement au niveau de chaque élève).
Je travaille moi-même « dans » les distributeurs
de billets. On évoque parfois la fin des espèces (on en est loin, il y a même
des volontés politiques de les maintenir, mais la baisse du nombre de machines
est réelle) et cela n’a pas grand-chose à voir avec l’IA. Au moins, je tiendrai
jusqu’à la retraite (et sans doute celle de mes jeunes collègues). Dans l’attente,
il faut bien maintenir le matériel et toute sa mécanique, continuer l’approvisionnement
en fonds…
Les politiciens expliquent souvent qu’il faut travailler
plus. Que cela soit pour financer les retraites, pour lutter contre les déficits
(budgétaire, commercial…).
Tant qu’ils ne prennent pas en compte les progrès
technologiques et, en particulier, ceux liés à l’IA, c’est une faute grave.
Et les geeks qui considèrent ces machins comme des jeux sont
largement aussi coupable.
Laissez-moi pourtant rêver à un monde sans travail ou avec
des métiers utiles.
J'ai personnellement utilisé l'IA (Claude ) pour mon projet d'application IOS , je lui ai donné un cahiers des charges et des contraintes précises aussi : me developer des fonctions (des librairies) que je peux utiliser comme je veux ailleurs, pour évoluer de mon coté .Et lors du développement de ça, rien n'a jamais fonctionné du premier coup : ça ne se compilait pas, ou alors l'IA utilisait des trucs qui avaient 5 ans de retard. A chaque fois, je l"'ai corrigé et elle a repris son chemin. Elle a vite compris que je concevait une appli sur la prévision de la pollution, et des pollens. A un moment elle m'a proposé des services (oui) à rajouter à l'appli, des fonctionnalités pensées :2/3 étaient juste le reste pouvant violer le RGPD ce que je lui ai dit. Elle a fait 50% du tout (les fonctions de base), moi le reste et je passe mon temps à corriger ses défauts et à trouver des bugs dans ces fonctions de base. On me dira que là j'ai volé le travail d'un dévelopeur (ah mince j'en suis un) que j'aurai pu payer pour faire ça.Cf le discours des dessinateurs (de gauche) en colère contre les IA. Tout ça est un outil, j'ai commencé à develloper dans les années 90 sur des machines unix avec Emacs un outil de gestion de texte "avancé" pour l'époque. Désormais j'ai des outils qui me suggèrent du code sur mon Mac : s'il voit que j'ai fait 3 déclarations de variables sur un jeu de données, il va me suggerer les suivantes . Il analyse mon contexte pour me proposer du code : j"'ava
RépondreSupprimerje suis donc témoin d'une chose : le PROGRES. les machines peuvent penser à ma place dans certains contextes, et avec des limites connues et parfois des erreurs bloquantes ou pas. C'est parfois impressionnant et on voit des neuneus se lancer dans des projets importants avec juste l'IA et sans compétences de prog/admin réseau. Cherchez "Vibe coding" dans Threads par exemple. Ce progrès est du même ordre que l'irruption de l'informatique dans la société, ou de l'imprimerie il y a quelques siècles . Comme tu l'as dit Nicolas, cette IA et le machine learning vont aider le travail des personnels de soin et de nombreux autres métiers. C'est le plus souvent du machine learning que de l'IA pure.
SupprimerCe n'est pas encore parfaitement au point (tout comme Blogger et l'identification des rédacteurs de commentaires quand ils sont tauliers de blog mais c'est un autre sujet) mais il ne faut pas oublier les progrès à venir.
SupprimerLes clowns de gauche qui critiquent l'IA n'ont rien compris à la marche de la société (mais ils préfèrent sucer les imams pour récupérer des électeurs, ils se pensent sûrement progressistes).
Pour les professionnels de santé, l'IA ne va pas qu'aider le travail des personnels de soin mais remplacer un tas de petites mains.
Tu fais une distinction entre l'IA et le machin learning. J'ai connu un type qui prétendait que au fond, tout ça n'est que de l'algorithmique... Peu importent les distinctions que l'on peut faire. C'est l'IA qui impressionne aujourd'hui avec des progrès en perpétuelle "accélération de croissance". Et c'est ce qui va nous foutre dans la merde si on n'essaie pas d'en profiter autrement qu'en interdisant des étudiants de l'utiliser pour leurs mémoires alors que, de toute manière, les métiers qu'ils préparent vont disparaitre avant qu'ils ne finissent leurs études.
Disparaitre ou tout simplement s'adapter , comme les comptables qui sont passé du crayon/gomme au logiciel. Et il y a toujours des comptables. Seront-ils remplacés par l'IA ? surement dans des décennies. Après les clowns de gauche y'en a même dans les chercheurs : Charlie Hebdo a fait un article la dessus et parle d'une pétition contre l'IA, la recherche fondamentale sur les atomes et j'en passe , je l'ai commenté dans blueSky : un LFI m'a sauté dessus et comparé à Trump , ils sont cinglés.
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